Chronosquad, T1 : Lune de miel à l’âge du bronze


Titre : Chronosquad, T1 : Lune de miel à l’âge du bronze
Scénariste : Giorgio Albertini
Illustrateur : Grégory Panaccione
Parution : Octobre 2016


« Chronosquad », lors de sa sortie, avait attiré mon attention. Le thème du voyage dans le temps, bien qu’éculé, permet de créer des histoires foisonnantes, et la critique était très positive. Le dessinateur, Panaccione, étant connu le succès avec « Un océan d’amour », il y avait de quoi l’attendre au tournant. « Lune de miel à l’âge de bronze » est le premier des quatre tomes prévus et compte pas moins de 240 pages. Le tout est publié chez Delcourt.

Le Jar-Jar Binks de la BD.

Comme son nom l’indique, « Chronosquad » présente l’histoire d’une équipe ayant pour mission de régler des problèmes dans le passé ou l’avenir. Avec le voyage dans le temps s’est ouvert un tourisme temporel. Avant on choisissait le lieu, maintenant on choisit le lieu et l’époque !

L’histoire se centre sur Telonius, un spécialiste du Moyen-Âge. Au petit matin, il reçoit une affectation chez les Chronosquads. Il l’attendait depuis si longtemps ! Le voilà euphorique et… gaffeur. Telonius est une sorte de Jar-Jar Binks insupportable. Il ne fait que des conneries (rien qu’en recevant son coup de téléphone, il lâche le téléphone puis tombe du lit, puis relâche son téléphone… On assiste ensuite à 10 pages interminables où il… sort de son appartement en essayant de ne pas faire de bruit… Au bout de la cinquantième page, on sait enfin quel sera sa mission…

« Chronosquads » est une bande-dessinée qui passe son temps à le perdre… Beaucoup de scènes inutiles, ridicules, voire affligeantes se succèdent… Et lorsqu’on voudrait un peu plus de substance (sur le fonctionnement des résidences du passé par exemple), c’est très léger. Au-delà de l’idée principal, le scénario ne s’embarrasse pas trop des incohérences. On est très loin de la maîtrise de « UW1 » de Barjam… Après 240 pages, « Chronosquad » est à peine sorti de son concept premier. Du coup, ça aurait pu être un one shot si le tome avait bien voulu clore cette première mission. Mais non… L’idée d’y voir une histoire de plus grande ampleur s’éloigne, à moins que cela ne commence pour le prochain opus ?

Les personnages, caricaturaux, n’apportent pas grande chose. La narration amène d’autres passages qui se veulent plus subtiles et qui densifient l’intrigue, mais c’est trop léger pour accrocher. « Chronosquad » est une farce temporelle qui se veut sérieuse et ça ne fonctionne pas.

Concernant le dessin, Panaccione semble perdu. À moins que l’ampleur du travail ne l’ait obligé à bâcler ? Si certaines planches ont une certaine classe (notamment les… premières avec le bébé), la plupart semblent faites à la va-vite. Certes, c’est dynamique mais c’est laid. Tout y est excessif : les mouvements, les expressions…

Quelle déception que cette bande-dessinée ! L’intrigue poussive, servie par des personnages sans âme, se perd dans un dessin bâclé bien trop vite réalisé. On sent que la même histoire aurait pu être racontée avec 150 pages de moins. Nul doute que le dessin y aurait été plus léché…

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