Le meilleur ami de l’homme


Titre : Le meilleur ami de l’homme
Scénariste : Didier Tronchet
Dessinateur : Nicoby
Parution : Septembre 2017


« Le meilleur ami de l’homme » est une bande-dessinée scénarisée par Didier Tronchet et dessinée par Nicoby. Autant dire que pour moi, on est en plein dans un concept de dream team. J’ai toujours apprécié l’œuvre du premier qui a glissé quelque peu de l’humour vers l’émotion au fur et à mesure de sa carrière. Quant au deuxième, son trait m’a toujours séduit, même si sa tendance à accumuler les ouvrages documentaires avait fini par m’éloigner de lui. Cette œuvre de fiction tombait donc à pic. Le tout est publié chez Dupuis dans la collection Aire Libre pour 135 pages de lecture.

Faux-semblant et mensonges

Vincent est proctologue. En instance de divorce, il tente de cacher à sa fille la future séparation. Autant dire que si professionnellement, tout va bien, la vie n’est pas si rose. Tout va basculer lorsqu’il revoit Kevin, son meilleur ami de jeunesse. Ce dernier, tatoueur, jouait avec lui notamment dans leur club de foot. Comment ça se passe lorsqu’on revoit quelqu’un tant d’années plus tard et que la vie de chacun a emprunté des chemins si différents ?

Au départ, et à la vue de la couverture, on pourrait imaginer que c’est juste Kevin qui va venir perturber l’existence de Vincent en squattant. C’est plus compliqué que cela. En revoyant son ami, le médecin ressasse sa jeunesse et notamment son amour pour la fille de l’entraîneur, une occasion ratée qui le ronge encore. Nous avons droit à une belle crise existentielle et Vincent est bien décidé à ne pas laisser passer sa chance une nouvelle fois.

« Le meilleur ami de l’homme » est un beau bordel. Vincent a du mal à gérer le retour de son pote, les menaces de sa femme et les assauts de son ex. L’ouvrage est construit par séquences où Kevin ajoute des mensonges supplémentaires. À chaque fois, on se demande quel nouveau coup il va faire à Vincent. Si le procédé est sympa au départ (avec de belles révélations), il s’épuise un peu sur la fin. L’ouvrage se révèle trop long et se perd en circonvolutions où les surprises ne surprennent plus.

On retrouve le ton de Tronchet qui se mêle parfaitement au dessin de Nicoby. Leur collaboration semble être une évidence. Dynamique, touchant, drôle, caustique, « Le meilleur ami de l’homme » trouve la bonne limite pour éviter d’être trop pesant. Le trait de Nicoby accompagne bien cet univers hypocrite avec beaucoup de dynamisme. Il apporte la touche d’humour et de folie nécessaire à certaines situations ubuesques. Les deux auteurs se complètent très bien.

« Le meilleur ami de l’homme » traîne un peu en longueur. Voilà ce que l’on peut lui reprocher. Cependant, la lecture est plaisante avec un ton parfaitement dosé entre humour et émotion. Un scénario qui ne ménage pas ses rebondissements, transportant le lecteur de mensonge en mensonge.

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