Titre : Moins qu’hier (plus que demain)
Scénariste : Fabcaro
Dessinateur : Fabcaro
Parution : Mai 2018
Fabcaro inaugure, avec « Moins qu’hier (plus que demain) » une nouvelle collection chez Glénat, baptisé Glénaaarg ! Bâtie sur les cendres du magazine Aaarg. Quoi de mieux que cet auteur, prolifique et à la mode, pour lancer cela ? On essaiera de faire abstraction du bandeau « par l’auteur de Zaï Zaï Zaï Zaï » (pourtant décrié par le dessinateur…) et on se réjouira de ce livre qui doit, après un « Et si l’amour, c’était aimer ? » très réussi.
Un Fabcaro en roue libre.
« Moins qu’hier (plus que demain) » s’attaque au couple. Une planche, une situation, une chute. En cela, on est dans la continuité des thèmes de « Et si l’amour, c’était aimer » ? Sauf que celui-ci, publié chez 6 pieds sous terre, était bien plus audacieux et inventif. En adoptant la forme du gag, avec des personnages anonymes et interchangeables et un gaufrier inamovible, le bouquin se retrouve bien moins percutant. Le passage chez Glénat produit un livre plus consensuel, mais aussi clairement plus vendeur.
On retrouve dans le bouquin la façon de faire de « Zaï zaï zaï zaï ». Même style graphique statique (façon copier/coller mais pas vraiment), mêmes gags en une page. Mais encore une fois, pas d’histoire, ni de fil rouge. Heureusement que l’humour de Fabcaro fonctionne toujours autant. Car si quelques chutes sont un peu prévisibles, la plupart sont surprenantes et tellement typiques de lui ! Après tant d’années et tant de bouquins, Fabcaro parvient toujours à surprendre.
Petite cerise sur le gâteau, un seul personnage revient de temps en temps faire office de running-gag. Cela casse un peu la monotonie du gaufrier (la page devient un trois bandes). Même chose avec les quelques illustrations en pleine page qui parsèment l’ouvrage.
« Moins qu’hier (plus que demain) » ressemble à un travail de commande. C’est du Fabcaro, mais sans toute la richesse et la folie de ses meilleurs bouquins. C’est plutôt sage. Voilà de quoi rassasier un peu les fans, mais ce livre reste un petit Fabcaro où l’on sourit plus que l’on ne rit.