
Titre : Block 109 : Étoile Rouge
Scénariste : Vincent Brugeas
Dessinateur : Ronan Toulhoat
Parution : Juin 2010
Il y a quelques semaines, j’ai découvert l’univers de « Block 109 ». La rencontre a été agréable et ma curiosité a été attisée. Cette uchronie s’avérait plutôt bien construite et intéressante. C’est pour cela que j’ai décidé de me plonger dans un des spin-off de cette série intitulé « Etoile Rouge ». Contrairement à l’album fondateur, cet ouvrage est d’un format classique. L’histoire se déroule sur une cinquantaine de pages. Vendu au prix de quatorze euros, ce bouquin est né de l’association des plumes de Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat. Le premier s’est chargé du scénario, le second des dessins et des couleurs.
« Block 109 » est une uchronie. Elle prend une route différente de la « vraie » Histoire quand le 22 mars 1941, Hitler est assassiné. En 1944, les allemands mettent au point l’arme nucléaire. La même année, Staline reconnaît officiellement la France libre. Un traité d’aide militaire mutuelle est signé. Cet accord a pour conséquence que le troisième groupe de chasse de la France libre est créé et rejoint le front de l’Est. Ils prendront le nom de « Normandie ». C’est l’histoire de ce groupe que nous conte « Etoile Rouge ».
On reste spectateur de l’intrigue.
L’histoire nous plonge dans la dure réalité de la guerre. Les adeptes du genre seront curieux un pan original de la Seconde Guerre Mondiale. La dimension « uchronie » a toujours un attrait certain. Se poser la question « Et si…, qu’aurait été la suite ? » est toujours intéressant. Les amateurs d’humour et de légèreté risquent de ne pas trouver leur compte à travers cette lecture. Même si « Etoile Rouge » s’inscrit dans l’univers de « Block 109 », il n’est pas forcément indispensable d’avoir lu ce dernier. Les rappels faits dans les premières pages sont largement suffisamment pour avoir les repères nécessaires.
L’idée de départ du scénario était intéressante. Suivre le déroulement d’une guerre mondiale à travers un groupe de soldats possédait un attrait certain. On découvre donc un trio d’amis appartenant au groupe « Normandie ». Mais les premières pages ont du mal à démarrer. J’ai du mal à m’immerger dans l’histoire. Autant « Block 109 » possédait une atmosphère prenante, autant « Etoile Rouge » manque d’intensité. On reste assez spectateur de l’intrigue. On n’arrive pas à se passionner pour les aventures des trois personnages principaux. Et ce sentiment ne change pas au fur et à mesure que les pages défilent.
Cette absence d’empathie réside à mes yeux dans un manque de mise en place de l’intrigue. A peine rencontre-t-on les personnages que des événements importants viennent modifier leur vie. On a l’impression de prendre le train en route. On a le sentiment de ne pas avoir eu le temps de les connaitre. Cela a pour conséquence de nous sentir étranger à leur vie et aux différentes épreuves qui se présentent à eux. Je trouve cela vraiment dommage car le thème de l’histoire possédait a priori les ingrédients pour offrir une fresque prenante. Finalement, la sauce ne prend jamais vraiment. Une fois l’album fermé, on en oublie presque immédiatement ce qu’on y a lu. C’est frustrant et dommage.
Ronan Toulhoat est en charge des dessins. C’est déjà lui qui s’en était occupé dans « Block 109 ». Sur le plan chromatique, il se contente essentiellement du jaune, du marron et du gris. Cela donne une patte à l’album. Mais alors que beaucoup de sentiments se dégageaient des pages de « Block 109 », c’est le calme plat sur ce plan-là dans « Etoile Rouge ». Je pense que la faiblesse du scénario a du mal à être transcender par les illustrations.
En conclusion, cet album m’a vraiment déçu. Malgré ses quelques défauts, « Block 109 » était un ouvrage de qualité et l’univers construit était intéressant. La partie de ce dernier décrite dans « Etoile Rouge » est vraiment décevante. Ce sentiment ne m’empêchera pas de découvrir les autres ouvrages se déroulant dans ce monde intitulés « New York 1947 » ou « Opération Soleil de Plomb ». La réussite des auteurs peut être fluctuante d’un album à l’autre. De plus, je pense que « Block 109 » mérite une nouvelle chance. Mais cela est une autre histoire…
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Note : 8/20


Le dernier épisode en date est le cinquième de la série. Il s’intitule « Le classement » et est apparu dans les librairies il y a quelques mois. Depuis la reprise de l’entreprise familiale par Alex, les épreuves se sont enchainées. Pour faire simple, chaque tome nous présente un souci majeur dans la mission que s’est fixée la néo-propriétaire. Ce nouvel opus est centré autour de l’appartenance du « Chêne Courbe » à un prestigieux classement de 1855 des vins du Médoc.



Châteaux Bordeaux s’inscrit dans la lignée de grandes sagas familiales telles que Les Maîtres de l’orgepar exemple. La différence est qu’elle ne traverse pas les générations et se concentre sur le destin d’un seul protagoniste. Néanmoins, à travers l’histoire, l’auteur arrive à nous faire découvrir le passé du domaine viticole et de la famille Beaudricourt. La structure narrative fait qu’il est indispensable d’avoir lu les trois premiers épisodes pour ne pas se sentir perdu en découvrant Les millésimes. L’intrigue se déroule de manière classique et s’adresse à un public large.


Cependant, outre les relations humaines, on est pris d’empathie pour Humphrey et le véritable suspense de l’ouvrage est ici : pourra-t-il se soustraire de Loup Larsen ? Une quête qui paraît impossible tant le capitaine possède un côté surnaturel exacerbé par son charisme. Si bien que le lecteur tombe aussi sous le charme de ce personnage fort et atypique.


Cette diversité permet au lecteur de profiter de différentes facettes du récit de la mer. Ainsi, certaines nouvelles font la part belle aux dialogues et au vocabulaire des marins. D’autres ne sont faits que d’une narration accompagnant les dessins de l’auteur. Ainsi, immanquablement, le lecteur sera transporté par certains passages et beaucoup plus indifférent à d’autres. Ce manque de cohérence (et non de qualité) est dommageable.

« Explicite » est donc un reportage qui n’était pas prévu comme tel. Il ne faut donc pas espérer une grande analyse de fond de comment on tourne un film pornographique. De même, l’auteur n’assiste à aucune scène porno en soit. C’est avant tout la description d’un réalisateur atypique pour le milieu, John B. Root, de ses ambitions et de sa façon de travailler. On y découvre aussi le backstage et c’est ce qui fait tout le sel de l’ouvrage. On ressent parfaitement la gêne d’Olivier Milhaud dans ce milieu, à la fois émoustillé et timide, n’osant trop rien faire ou même regarder. Tout l’inverse des acteurs qu’il croise, dont la pudeur a souvent laissé la place à l’exhibitionnisme. Sans parler du langage bien plus cru que ce dont l’auteur a l’habitude.


Le tout démarre par une scène qui pose le personnage. Acculé par sa mère, son frère et tous leurs conseillers, Charles IX ordonne le massacre de la Saint Barthélémy. Mais c’est avant tout pour qu’on le laisse tranquille. Car tout est fait pour le manipuler. D’abord choqué par l’idée que l’on assassine une personne, la discussion grandit et le nombre de victimes pressenties également… Lui ne veut pas, toute la cour le veut. Mais il est le Roi et il faut sa signature. Il l’appose et le voilà condamné à la culpabilité.
Au-delà de l’anecdote, le livre propose une galerie de personnages des plus connus. Outre la cour royale (Catherine de Médicis, la future reine Margot, Charles IX…), on retrouve des artistes (Ronsard) ou des personnalités autres (Ambroise Paré). Il n’en est pas trop fait là-dessus. Cela permet surtout de voir quels liens avaient ces personnes avec le Roi. Plus étonnant, le langage parlé par les personnages est à la fois modernisé et conservé comme à l’époque. Le tout est pourtant très fluide et agréable.

L’histoire démarre par l’apparition d’un nouveau personnage. Il prend les traits d’un américain prénommé Logan. Il se présente comme étant photographe et rencontre l’héroïne au cours de son travail artistique. Il est intrigant. On se doute que le Bostonien ne nous dit pas tout et possède quelques secrets. Cet apport est attrayant et amène une nouvelle corde à l’arc narratif. Le nouveau venu apparaît tout au long de l’album et s’avère être un fil conducteur des pérégrinations d’Alexandra.