Saga Valta, T2 – Jean Dufaux & Mohamed Aouamri

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Titre : Saga Valta, T2
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : Mohamed Aouamri
Parution : Juin 2014


 Jean Dufaux est un scénariste reconnu. « Murena », « Barracuda » ou « Conquistador » sont ses dernières séries dans lesquelles j’ai pris plaisir à me plonger. L’auteur possède une capacité remarquable à insérer les arcanes de ses intrigues dans un univers dense et envoutant. Le Rome de « Murena » ou les pirates de « Barracuda » m’ont complètement happé. « Saga Valta », sujet de ma critique, s’inscrit dans un monde nordique et rude. En prélude de l’album, Jean Dufaux évoque sa fascination pour ces légendes islandaises du treizième siècle et indique que cette nouvelle aventure n’est que le premier chapitre de son immersion dans cette mythologie.

SagaValta2aL’album évoqué aujourd’hui est le second tome de l’aventure. Sa parution chez « Le Lombard » date du mois de juin dernier. Il ne clôt pas l’histoire comme j’avais cru le comprendre. Le dénouement est annoncé pour le troisième acte. « Elle aimait, oui. Mais dans le déshonneur et la trahison. Jusqu’à mettre le pays à fleur et à sang. Alors, les dieux décidèrent d’intervenir… Voilà ce que raconte la Saga. » Tels sont les mots qui habillent la quatrième de couverture de l’ouvrage. La recette semble être un classique de la cuisine du neuvième. Le fait que la trame s’inscrive dans les mythes nordiques sous-entendait l’aspect conventionnel des enjeux. Cette absence supposée d’originalité ne me dérangeait dans le sens où toute vieille recette cuisinée avec talent se déguste toujours avec appétit.

Un héros légendaire en devenir.

L’épisode initial m’avait plu. Le chemin jalonné m’intriguait. L’empathie à l’égard du personnage principal était immédiate. Voir son amour pur être interdit pour des histoires de code social est une manière efficace de conquérir l’affection du lecteur. La méthode reste toujours aussi efficace. Valgar développe son aura à travers ses valeurs de noblesse et de courage. Il ne semble posséder aucun défaut mais n’est pas pour autant dénué de faiblesses. Ces fissures consolident son statut de héros légendaire en devenir.

SagaValta2bUne des forces, à mes yeux, de cet album est sa densité scénaristique. La lecture ne souffre d’aucun temps mort. Les événements s’enchaînent avec une cadence soutenue et attise avec constance le feu de la curiosité. Mais le déroulement de l’histoire n’est pas assimilable à un tourbillon effréné. La narration  alterne des scènes de bataille ou de combat avec des moments plus intimistes et calmes. Sur un principe proche, l’auteur arrive à faire exister à la fois des moments rudes avec des instants plus doux et positifs. Cette grande variété enrichit indéniablement le propos et alimente l’attrait du lecteur pour les aventures de Valgar.

Les dessins participent également activement au plaisir ressenti en découvrant les planches. J’ai découvert le travail de Mohamed Aouamri à travers cette série et ne regrette pas la rencontre. Son trait arrive à développer une atmosphère envoutante. Le dépaysement est immédiat. Dès les premières pages, l’immersion dans ce monde nordique est intense. Que ce soit la nuit ou le jour, que nous nous trouvions en forêt, dans une grotte ou une hutte, chaque moment transpire de cette ambiance de guerriers vikings. C’est avec joie que j’ai retrouvé ce climat ensorcelant.

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Pour conclure, je dirai que ce second tome de « Saga Valta » est de bonne facture. Il offre une intrigue dense et captivante. Il pourrait légitimement lui être reproché de manquer d’originalité ou de ne pas révolutionner le genre. Néanmoins, cela ne m’a pas dérangé car le travail fourni conjointement par le scénariste et le dessinateur génère une lecture agréable. N’est-ce pas là l’essentiel ? Je pense que les adeptes d’aventures nordiques et médiévales devraient y trouver leur compte. Ce n’est déjà pas si mal…

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Note : 14/20

Top 2014

C’est avec plaisir que nous vous présentons le top de nos lectures des bande-dessinées publiées en 2014. Un top forcément incomplet puisque nous n’avons pas lu l’intégralité des ouvrages sortis cette année-là.

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Titre : Blast, T4 : Pourvu que les bouddhistes se trompent
Scénariste : Manu Larcenet
Dessinateur : Manu Larcenet

« Pourvu que les bouddhistes se trompent » conclue avec maestria cette grande saga. La dernière partie de l’ouvrage est une invitation à la redécouvrir avec un regard neuf. Cette série est une œuvre majeure de ma bibliothèque. Je pense que je m’y plongerai régulièrement quitte à prendre du plaisir de lecteur à souffrir. « Blast », c’est une expérience qui ne laisse pas indemne…

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Titre : Les sentinelles, T4 : Avril 1915 : Les Dardanelles
Scénariste : Xavier Dorison
Dessinateur : Enrique Breccia

Cet ouvrage m’a conquis. Je le trouve d’une grande qualité. Avant de m’y plonger, j’ai relu ses trois prédécesseurs. J’ai été impressionné par la force et l’intensité qui s’en dégage. « Avril 1915 Les Dardanelles » ne déroge pas à cette règle. Il confirme que « Les Sentinelles » est une série unique dans son genre qui arrive à sublimer un concept de départ original et novateur. Il ne reste plus maintenant qu’à attendre la suite. Mais cela est une autre histoire…

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Mars


Titre : Mars !
Scénariste : Fabcaro
Dessinateur : Fabrice Erre

« Mars ! » est une belle réussite. J’ai passé un très bon moment en le lisant et n’hésiterai pas à m’y plonger à nouveau pour redécouvrir les pérégrinations de ce groupe de bras cassés. Je ne peux donc que vous inciter à partir à la rencontre de cette aventure pas comme les autres…

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Titre : Tu mourras moins bête, T3 : Science un jour, science toujours !
Scénariste : Marion Montaigne
Dessinatrice : Marion Montaigne

Marion Montaigne développe une œuvre basée sur l’humour et la vulgarisation scientifique. « Tu mourras moins bête » apporte sa pierre à l’édifice avec brio. Ce troisième tome permet à la série de passer un cap supplémentaire à tous les niveaux. On peut donc se dire que l’on mourra moins bête après lecture de l’ouvrage, mais aussi avec le sourire aux lèvres.

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Titre : Pascal Brutal, T4 : Le roi des hommes
Scénariste : Riad Sattouf
Dessinateur : Riad Sattouf

Avec son quatrième opus, « Pascal Brutal » ne faiblit pas. L’univers et le personnage créés par Riad Sattouf possèdent une véritable originalité et l’auteur sait les utiliser sans se répéter. Une des grandes bande-dessinées d’humour de ces dernières années, dans la plus pure tradition Fluide Glacial !

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Titre : L’arabe du futur, T1 : Une jeunesse au Moyen-Orient (1978-1984)
Scénariste : Riad Sattouf
Dessinateur : Riad Sattouf

J’ai dévoré cet ouvrage et ait y trouvé beaucoup d’intérêt. C’est une belle autobiographie que nous propose Riad Sattouf. Dur avec un peu tout le monde, il n’épargne personne. A la fermeture de l’ouvrage, on n’attend qu’une seule chose : lire la suite !

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Titre : Les vieux fourneaux, T1 : Ceux qui restent
Scénariste : Wilfrid Lupano
Dessinateur : Paul Cauuet

« Les vieux fourneaux » est une bande-dessinée réussie. Doté de personnages hauts en couleur et d’un dessin parfaitement adapté, elle aurait pu être un one-shot percutant. Mais les auteurs ont préféré en faire une série. Espérons que la suite saura confirmer les qualités de ce premier tome drôle et attachant. Des qualités que le tome 2 a su confirmer !

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Titre : De cape et de crocs, T11 : Vingt mois avant
Scénariste : Alain Ayroles
Dessinateur : Jean-Luc Masbou

Ce onzième tome relance une nouvelle intrigue avec talent. Même si on se retrouve bien devant un livre d’introduction, les qualités de la série sont bien là. C’est avec un bonheur évident que j’ai parcouru ce tome, avant de le relire au plus vite pour profiter de toutes ses subtilités. Et on n’attend qu’une seule chose : la suite !

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Titre : Une année au lycée
Scénariste : Fabrice Erre
Dessinateur : Fabrice Erre

« Une année au lycée » est un ouvrage réussi. En utilisant parfaitement les absurdités du monde du lycée, Fabrice Erre lui donne de la force par son trait. Quand on voit la tête du prof, très satisfait de voir les élèves grévistes ne pas arriver à faire se calmer une classe, tout est dit ! Un bel ouvrage, forcément un peu réservé à ceux pour qui l’éducation nationale n’est pas qu’un souvenir de jeunesse.

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Titre : La Lune est blanche
Scénariste : Emmanuel Lepage
Dessinateur : Emmanuel Lepage
Photographie : François Lepage

« La Lune est blanche » est un ouvrage comme on n’en retrouve peu. Abordant un sujet très particulier et doté d’images splendides, il ne laissera personne indifférent. Je regrette cependant que l’ouvrage soit avant tout un carnet de voyage, centré sur les auteurs. J’aurais préféré un ouvrage avec plus de recul.

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Les grands « vainqueurs » de ce top sont donc Fabrice Erre et Riad Sattouf qui parviennent à caser deux ouvrages différents dans ce top ! Mais la victoire revient à Fabrice Erre qui a su convaincre les deux rédacteurs du blog indifféremment !

Les naufragés d’Ythaq, T11 : L’haleine de l’ogre – Christophe Arleston & Adrien Floch

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Titre : Les naufragés d’Ythaq, T11 : L’haleine de l’ogre
Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur : Adrien Floch
Parution : Septembre 2013


L’haleine de l’ogre est le onzième tome de Les naufragés d’Ythaq. Cette série mêlant science-fiction est fantasy est née il y a un petit peu moins de dix ans. C’est la présence de Christophe Arleston au scénario qui m’avait attiré. Entre Lanfeust des Etoiles, Les maîtres cartographes ou encore Les forêts d’Opale, l’auteur est un spécialiste de ce type d’univers et de saga. Les débuts de l’aventure avaient été prometteurs. L’idée était intéressante et les personnages attachants. Hélas, la qualité avait tendance à diminuer au fur et à mesure que les derniers tomes sortaient et la conclusion lors du neuvième épisode était, à mes yeux, une cruelle déception. Curieusement, Arleston et le dessinateur Adrien Floch firent naître un second cycle à la série avec la parution d’un dixième tome l’année dernière. L’ouvrage que j’évoque aujourd’hui s’inscrit donc dans la continuité de ce dernier.

La quatrième de couverture nous présente les mots suivants : « Narvarth, Granite, Callista et Krurgor sont de retour sur leur planète. Seul Narvarth dispose des clefs qui permettent de passer dans l’univers parallèle, celui d’Ythaq. Mais cette infinité de mondes nouveaux à portée de main et les richesses qu’ils augurent excitent bien des convoitises… »

Le dixième acte, Nehorf-Capitol Transit, marquait le retour d’exil des héros. Le lecteur n’était donc plus sur Ythaq mais dans un monde qui lui était jusqu’alors inconnu. Les auteurs nous plongeaient donc dans des arcanes politiques que j’avais trouvés assez brouillonnes et bancales. Le second départ de la saga m’apparaissait assez décousu boiteux. J’espérais que ce nouvel album installe la trame sur des bases plus solides.

Sur quelques aspects, l’évolution s’est avérée positive. En effet, l’intrigue est plus simple et cadrée. Les enjeux sont clairement établis. La narration offre deux fils conducteurs parallèles. Cela permet de densifier le propos sans pour autant y faire suffoquer le lecteur. De plus, chaque « naufragé » trouve une place intéressante et aucun n’est oublié. Cela permet de retrouver la bonne humeur que dégageaient ces acolytes hauts en couleur. Le caractère volcanique de Granite, la peste Callista, Narvarth et Krurgor forment un casting réussi qui avait été un petit peu négligé à mon goût dans le dixième tome.

Une intrigue trop faible

Je viens de faire le tour des qualités de cet ouvrage. Dans bien d’autres domaines, je suis sorti déçu de ma lecture. L’intrigue manque d’ampleur. Elle semble se concentrer sur le fait que des personnes puissantes veulent récupérer des clés vers un monde parallèle. En termes d’épaisseur, nous n’allons pas plus loin. Je n’ai pas le sentiment que la partie de l’histoire qui nous est cachée soit bien passionnante. Le premier cycle était construit sur une idée originale dont la révélation était un vrai bon moment de surprise. Je doute que cela se reproduise ici. La conséquence est qu’après deux tomes, je m’interroge sur la voie suivie par les auteurs. Je me demande même s’ils la connaissent. J’ai le sentiment sincère que les événements des deux premiers tomes auraient pu se contenir dans un seul.

La faiblesse de l’intrigue devrait laisser de la place aux personnages. Ce type de saga génère souvent un casting varié et réussi. Les nouveaux venus ne m’ont pas fait une forte impression. Un geôlier apparu dans l’acte précédent semblait posséder un potentiel intéressant. Il a disparu des radars. Il laisse donc la place à des nobles de l’espace au charisme insuffisant. Les méchants manquent d’aura. Les héros ont vécu de grandes aventures et ont combattu des ennemis puissants. Ce second cycle souffre de la comparaison sur ce plan. C’est toujours dommage car la qualité du méchant reste un critère important dans la réussite d’une aventure.

Le dessin d’Adrien Floch est une des constantes de la série. Son trait me plaît beaucoup. Je trouve qu’il s’accommode parfaitement avec l’univers écrit par Christophe Arleston. Il fait naître des décors dépaysant à souhait et sa capacité à donner une identité forte à ses personnages n’est plus à démontrer. Néanmoins, j’ai trouvé cet album plus pantouflard sur le plan graphique que les précédents. Est-ce dû aux faiblesses du scénario ? Peut-être. Néanmoins, la dimension épique du propos ne ressent pas autant que je l’espérais dans les illustrations. Malgré tout, l’ensemble reste plus que correct et ce n’est pas dans ce domaine qu’est née ma déception.

Au final, L’haleine de l’ogre n’a pas éteint mes inquiétudes de lecteur apparues en refermant le tome précédent. J’ai même tendance à dire qu’elles ont été ravivées. Je rêve de voir Arleston offrir une trame simple vécue par des personnages réussis et dont la lecture serait accompagnée de vannes à un rythme effréné. Se réalisera-t-il dans le prochain opus ? La question reste entière…

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 Note : 11/20

Les naufragés d’Ythaq, T12 : Les clefs du Néant – Christophe Arleston & Adrien Floch

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Titre : Les naufragés d’Ythaq, T12 : Les clefs du Néant
Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur : Adrien Floch
Parution : Septembre 2014


 « Les naufragés d’Ythaq » est une des nombreuses séries au long cours scénarisées par Christophe Arleston. Le créateur de Lanfeust est productif et s’est spécialisé dans la fantasy grand public. Il possède une capacité réelle à faire cohabiter aventure et humour. A contrario, ses productions ont le défaut de voir leur qualité narrative régresser au fur et à mesure des tomes. « Les forêts d’Opale » sont un exemple d’histoire attrayante au début et de plus en plus décevante depuis.

« Les naufragés d’Ythaq » appartient à cette catégorie. Les premiers opus étaient vraiment réussis. Les pérégrinations de Granite et ses acolytes sur une planète n’apparaissant sur une aucune carte étaient accompagnées d’un mystérieux intéressant. Le casting offrait une grande variété de personnalités et déclenchait une grande empathie à l’égard des héros. Hélas, la deuxième partie du premier cycle s’avérait bancale et sans grand intérêt. Le dénouement était décevant et avait fait oublier le bonheur ressenti lors de la découverte.

LesNaufragésd'Ythaq12bArleston et Floch ont écrit une suite à cette première fin. Depuis le dixième épisode, l’intrigue s’inscrit dans un second cycle. Ma première impression était mitigée. La trame n’avait, à mes yeux, pas trouvé son second souffle. Néanmoins, le plaisir de retrouver les protagonistes m’incitent à accepter les faiblesses scénaristiques. C’est ainsi que je me suis procuré le dernier album paru. Intitulé « Les clés du néant », il est apparu dans les rayons de librairie en octobre dernier.

« Narvarth, Granite, Callista et Krurgor sont de retour sur leur planète. Seul Narvarth dispose des clefs qui permettent de passer dans l’univers parallèle, celui d’Ythaq. Mais cette infinité de mondes nouveaux à portée de main et les richesses qu’ils augurent excitent bien des convoitises… » Voilà la mise en bouche présentée par la quatrième de couverture. Elle pose les jalons des enjeux mis en place suite aux événements du neuvième acte de la saga.

Une curiosité ravivée.

La machine narrative avait un petit peu de mal à se mettre en route. L’ensemble apparaissait brouillon et manquait cruellement de rythme. J’espérais que la machine se mettrait en route et trouverait sa vitesse de croisière lors de cette lecture. Ce tome s’avère meilleur que les précédents. Les événements sont plus fréquents et l’ensemble avance à un rythme plus soutenu. Il conclut finalement la mise en place débutée dans « «Nehorf-Capitol Transit ». Je regrette que cela ne se soit pas fait plus rapidement car la situation qui conclut ce tome aurait pu quasiment être atteinte en trois fois moins de pages. Néanmoins, tout vient à qui sait attendre… Ma curiosité qui était en hibernation a été ravivée. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’elle est intense mais la phase de réveil est en cours. Le scénario introduit des rebondissements pas inintéressants.

LesNaufragésd'Ythaq12cLe support politique est classique mais exploité sérieusement. La perspective d’avoir accès à un monde parallèle plein de richesses inexploitées alimente les appétits. Les discours officiels sont contredits par des opérations officieuses. L’intérêt général est mis en balance avec des intérêts plus personnels. L’environnement des héros semble être occupé par davantage de méchants que de gentils. Il est difficile de cerner les personnes fiables. Cette dimension nébuleuse quant aux objectifs réels des uns et des autres est un aspect qui entretient l’attrait de la lecture.

Le déroulement du fil conducteur laisse ainsi moins de place aux s d’action. Ce n’est pas une mauvaise chose de mon point de vue. Un des défauts de bon nombre de séries est de remplir les LesNaufragésd'Ythaq12dvides scénaristiques par des batailles répétitives et sans originalité. Ce n’est ici pas le cas et cela permet de savourer les moments de combat ou de poursuite. La diminution de la fréquence de ces temps belliqueux fait que l’exigence à leurs égards est moindre et permet de les savourer avec plaisir malgré leurs imperfections.

Comme souvent avec Arleston, le ton est léger et l’humour est un argument de poids. L’ingrédient comique est une nouvelle fois utilisé mais avec une relative parcimonie. Il ne s’agit pas de l’épisode le plus déluré. Je le regrette un petit peu. Peut-être est-ce dû à la place laissée à la politique ? En tout cas, j’ai moins souri qu’aux plus grandes heures de la saga.

Sur le plan graphique, cet opus remplit aisément le cahier des charges. Le trait d’Adrien Floch correspond parfaitement au ton créé par le scénario d’Arleston. Le dessinateur maîtrise autant les personnages que les décors. Il arrive également à gérer avec talent les scènes d’action que ce soit des poursuites ou des combats. Son style participe activement à l’atmosphère dynamique de l’ensemble.

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Pour conclure, « Les clefs du néant » marque une évolution positive de la série. Sans atteindre la réussite des premiers épisodes, il se montre plus agréable que les derniers en date. Il ne reste donc plus qu’à espérer qu’il ne s’agit pas d’un feu de paille et que la suite confirmera cette progression. Mais cela est une autre histoire…

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Note : 11/20

Un ver dans le fruit – Pascal Rabaté

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Titre : Un ver dans le fruit
Scénariste : Pascal Rabaté
Dessinateur : Pascal Rabaté
Parution : Avril 1997


Je n’ai jamais rien lu de Rabaté. Il était temps de m’y mettre. C’est pourquoi, de passage à la bibliothèque, j’ai embarqué « Un ver dans le fruit », paru en 1997 (près de 20 ans déjà !). Ce roman graphique de 150 pages se situe dans un petit village entouré de vignobles dans les années 60. Le tout est publié chez Vents d’Ouest.

Tout démarre par un conflit entre deux vignerons. Ce dernier tourne au drame lorsque l’un des deux meure dans l’explosion d’une cabane, du aux agents chimiques utilisés pour traiter la vigne. Quelques jours plus tard arrivent en ville le nouveau prêtre de la paroisse et l’inspecteur chargé de l’enquête. Contrairement à ce que la couverture de la réédition peut laisser penser (et qui met en avant l’inspecteur), c’est bien le curé qui a le rôle central ici (ce que la première couverture montrait explicitement). Ce jeune prêtre va essayer de comprendre cet univers viticole qui lui est inconnu tout en tentant de garder à distance son envahissante mère.

Sale ambiance au village

Un_ver_dans_le_fruit1Honnêtement, l’histoire ici présente peu de suspense. Même si le tout est présenté comme un polar, c’est bien de l’ambiance au village viticole qui est le nœud central de l’intrigue. Non-dits, vieilles histoires, ragots… Tout cela pollue et pourrit les relations du coin. Et lorsque l’on n’est pas du coin comme ce pauvre curé, il est bien difficile de s’y retrouver. Mais ce dernier, bien décidé à faire changer les choses, va mettre son nez là où il ne devrait pas.

L’ensemble se révèle des plus intéressants. La lecture se fait rapidement, Rabaté sachant aussi gérer le silence et les regards avec talent. A aucun moment on ne s’ennuie malgré la relative tranquillité de l’ensemble. Le jeune curé est attachant, car plein de bonne volonté. Et les personnages qui gravitent autour de lui sont marquants sans forcément être trop caricaturaux.

Le dessin de Rabaté donne beaucoup de force à l’ouvrage. Le tout est maîtrisé de bout en bout dans un noir et blanc splendide. Outre les trognes des personnages, la force des contrastes lui permet d’asseoir les ambiances avec brio. Pour mon premier contact avec Rabaté, j’ai été franchement ébloui.

Sans être particulièrement transcendant, « Un ver dans le fruit » est l’œuvre d’un auteur qui maîtrise son sujet, tant dans la narration que dans le graphisme. En prenant le point de vue du jeune curé, l’auteur nous met dans la peau de quelqu’un qui découvrirait un village entouré de vignes dans les années 60. Un village où il y aurait un ver dans le fruit.

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Note : 14/20

Les petits ruisseaux – Pascal Rabaté

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Titre : Les petits ruisseaux
Scénariste : Pascal Rabaté
Dessinateur : Pascal Rabaté
Parution : Mai 2006


Peut-on encore profiter de la vie lorsque l’on est une personne âgée ? C’est la question que va se poser Émile à la mort de son meilleur ami et compagnon de pêche Edmond. Ce dernier, avant de passer l’arme à gauche, lui a montré une nouvelle facette : il aime peindre des nus et fait des rencontres par l’intermédiaire d’une agence matrimoniale. Car ce n’est pas parce qu’il est veuf qu’il doit cesser de vivre. Émile se pose alors la question de sa propre existence. Que veut-il faire des années qui lui restent ? Publié chez Futuropolis, le tout pèse près de cent pages.

LesPetitsRuisseaux1Le livre est assez justement sous-titré « Sex, drug and rock’n roll » ! C’est un sujet peu abordé qui est traité ici avec Rabaté. Si on retrouve le contexte du village de campagne avec ses parties de pêche et son bistrot (avec ses habitués hauts en couleur), c’est bien de l’âge dont il est question. Comment assumer le désir lorsque l’on est veuf sans avoir l’impression de trahir celle qui fut sa femme ? Comment assumer le désir lorsqu’on se sent vieux et usé ? C’est avec beaucoup de délicatesse et d’humour que Rabaté traite le sujet. Il trouve un ton juste et agréable, jamais sentimentaliste. Il évite l’écueil de se moquer également, ce qui est souvent l’angle choisi pour parler des personnes âgées.

Le droit de vivre et de profiter.

Le livre repose donc entièrement sur Émile. Dès les premières pages, Edmond lui apporte une révélation : il a encore le droit de vivre et de profiter. Mais le chemin à cette acceptation n’est pas si évident. Émile fera des rencontres qui lui permettront d’évoluer. Rabaté maîtrise parfaitement sa narration et tout découle naturellement, sans excès et avec les quelques surprises qui émaillent le tout. Mais cela reste cohérent et le sentiment d’empathie pour Émile fonctionne à plein régime.

Le dessin est très agréable. Rabaté adopte un style nerveux, mais plein de douceur. Pas d’aplats noirs, juste des hachures pour les ombres. Les couleurs sont douces et mettent parfaitement en valeur le trait. Ce choix de dessin et de colorisation est parfaitement adapté à l’ouvrage, qui en est d’autant plus délicat.

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À la fois tendre, touchant et drôle, « Les petits ruisseaux » est une vraie réussite. Abordant un sujet souvent tabou, Rabaté s’en sort à merveille avec son personnage torturé par un désir qu’il avait oublié. Doté d’une galerie de personnages réussis, « Les petits ruisseaux » vous prend par tous les sentiments !

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Note : 16/20

Top BD des blogueurs – Janvier 2015

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Le Top BD des blogueurs est un collectif rassemblant des blogs de critiques de bande-dessinées. Dès qu’un titre possède au moins trois notes, il entre dans le top. Vous pouvez découvrir chaque mois les cinquante titres les mieux notés.

1- (=) Yossel, 19 avril 1943       19
Joe Kubert, Delcourt

2- (N) Les Ogres-dieux tome 1- Petit    18.83
Hubert, Bertrang Gatignol, Soleil

3- (=) Le journal de mon père 18.67
Jiro Taniguchi, Casterman

4- (=) Ceux qui me restent  18.66
Damien Marie, Laurent Bonneau, Bamboo

5- (=) Asterios Polyp     18.65
David Mazzuchelli, Casterman

6- (=) Persépolis    18.64
Marjanne Satrapi, L’Association

7- (=) Le loup des mers 18.55
Riff Reb, Soleil

8- (=) NonNonBâ         18.5
Shigeru Mizuki, Cornélius

9- (=) Maus        18.49
Art Spiegelmann, Flammarion

10- (=) Le pouvoir des Innocents Cycle 2- Car l’enfer est ici   18.41
Tome 1, Tome 2,

Je vous invite à lire la suite sur Les Chroniques de l’invisible

La lune est blanche – Emmanuel Lepage & François Lepage

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Titre : La Lune est blanche
Scénariste : Emmanuel Lepage
Dessinateur : Emmanuel Lepage
Photographie : François Lepage
Parution : Septembre 2014


Après « Les îles de la désolation », il est proposé à Emmanuel Lepage de rédiger un livre sur l’Antarctique et la base Dumont d’Urville. Il intègre alors au projet avec son frère François, photographe de son état. Le projet est des plus excitants : les deux frères doivent participer au Raid, une expédition de ravitaillement de la base Concordia située en plein milieu du continent. C’est donc un documentaire à quatre mains qui nous est proposé, pour plus de 200 pages. Le tout est publié chez Futuropolis.

LaLuneEstBlanche2J’avais été séduit par le dessin magnifique de Lepage pour « Un printemps à Tchernobyl ». Je relance donc la machine avec cet ouvrage auréolé de critiques toutes plus enthousiasmantes les unes que les autres. Je retrouve ainsi le style de l’auteur : le récit est beaucoup centré sur lui-même (et son frère) et propose quelques explications historiques qui agrémente le reste. Beaucoup de contemplations, de descriptions de personnes. Tout cela un peu au détriment de l’aspect technique.

Un carnet de voyage plus qu’un documentaire.

Difficile de ne pas décrire ce qui m’a gêné sans spoiler un petit peu le tout. Le début est très long et parle avant tout de l’excitation des deux frères à l’idée de faire le raid. C’est finalement le fil rouge du livre : pourront-ils faire le raid ? Cet aspect hautement égocentrique m’a profondément gêné. Car pour pouvoir faire le raid, les auteurs n’hésitent pas à abandonner le but premier du livre : décrire la base Dumont d’Urville. Ainsi, je me suis senti spolié : le livre porte majoritairement sur le raid et le voyage en bateau. C’est très intéressant bien entendu, mais quand le raid se termine, le livre aussi. Quid de Concordia ? Du retour ? Rien ! D’ailleurs, un dossier en fin de livre expédie le tout avec quelques textes et des photos.

LaLuneEstBlanche1Passé cette déception, force est de constater que le livre est splendide. C’est certainement l’une de plus belles bande-dessinées que j’ai pu lire. Car au-delà de son talent graphique, Emmanuel Lepage sait aussi parfaitement gérer sa mise en page, inventive et variée. Je suis en revanche beaucoup plus dubitatif sur l’apport des photos de François Lepage, qui arrivent comme un cheveu sur la soupe et n’apporte rien de plus que ce que les dessins de son frère exprime. Ses textes sont intéressants, mais le travail à quatre mains m’a semblé peu pertinent. Après, il est difficile de mesurer l’impact de chacun dans le scénario et la construction de l’ouvrage.

Même si le livre souffre parfois de longueurs, on est happé du début jusqu’à la fin par cette histoire et ce voyage vers des terres si hostiles. Difficile de ne pas ressentir l’envie de découvrir tout cela par nous-mêmes et de s’intéresser au sujet de plus près. Emmanuel Lepage sait capter l’attention du lecteur.

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« La Lune est blanche » est un ouvrage comme on n’en retrouve peu. Abordant un sujet très particulier et doté d’images splendides, il ne laissera personne indifférent. Je regrette cependant que l’ouvrage soit avant tout un carnet de voyage, centré sur les auteurs. J’aurais préféré un ouvrage avec plus de recul.

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Note : 16/20

Universal War Two, T2 : La terre promise – Denis Barjam

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Titre : Universal War Two, T2 : La terre promise
Scénariste : Denis Barjam
Dessinateur : Denis Barjam
Parution : Septembre 2014


 Ma découverte de la science-fiction dans le neuvième date de ma rencontre avec Baltimore, Paulo, Amina, Kalish et tous les autres. Ils formaient l’escadrille Purgatory dans une grande saga interstellaire intitulée « Universal War One ». Le premier cycle se composait de six épisodes d’une densité et d’un attrait constants. J’en avais savouré la conclusion car je la trouvais réussie, originale et bien construite.

C’est avec joie que j’ai accueilli la naissance d’une suite à cette belle et longue aventure. En effet, le premier tome de « Universal War Two » est apparu il y a deux ans. Sa lecture m’a confirmé que Denis Bajram n’avait égaré ni son talent ni son sérieux en offrant un album de qualité qui posait de nouveaux jalons intéressants. Le deuxième acte de ce nouveau cycle, « La terre promise », est sorti en librairie le vingt-quatre septembre dernier. Il est le thème de ma critique du jour.

UW22a« La Première Guerre Universelle a été apocalyptique, manquant d’anéantir l’humanité. Dans le système solaire, la situation des survivants reste bien précaire. Ce semblant de paix vient d’être brisé par un effrayant et mystérieux ennemi, capable de faire disparaître le Soleil lui-même ! Réfugiés sur la lointaine Canaan, les plus sages humains ne savent que plus que faire. Ce conflit embrasera-t-il toute la galaxie ? Ici continue la Deuxième Guerre Universelle. »

Un certain manichéisme.

C’est avec ses mots que l’auteur nous présente les enjeux de ce nouvel affrontement. Je dois vous prévenir que se lancer dans cette suite sans aucune connaissance du conflit précédent me semble périlleux. En effet, « UW1 » possède une densité telle qu’elle est un prérequis, de mon point de vue, indispensable à l’enchaînement vers cette nouvelle lecture. L’univers est complexe et le scénario riche. Bajram s’évertue à en rappeler les grandes dates au cours de ce nouvel album mais je ne suis pas sûr que cela suffise pour maîtriser l’ensemble de la trame.

UW22cLe tome précédent m’avait plu et rassuré quant à la qualité de ce nouveau départ. J’appréhende souvent les suites ou les spins offs. Ils sont trop souvent d’immenses déceptions dont le succès surfe sur la nostalgie de ses lecteurs envers l’œuvre originale. « UW2 » ne semblait pas appartenir à cette catégorie. J’étais donc plein d’entrain en découvrant les premières pages de « La terre promise ». Je n’ai eu aucun mal à m’y immerger. J’ai retrouvé avec plaisir les personnages et avec curiosité une situation pour le moins instable. Les gentils et les méchants étaient bien marqués. On pourrait dénoncer un certain manichéisme. La gentille est vraiment très gentille et le méchant dénué de toute qualité apparente. Néanmoins, cela permet une empathie assez forte à l’égard de Théa. A l’opposé, son cousin est profondément antipathique.

Sur le même principe, la trame est plus claire que dans le précédent cycle. Je ne sous-entends pas que la narration manque d’attraits ou de densité. Mais, je ne retrouve pas la complexité jouissive des six premiers albums. Les événements s’enchaînent de manière linéaire et laisse moins le lecteur dans l’ombre. Sous certains aspects, je regrette de ne pas avoir besoin de lire plusieurs fois chaque planche avant d’en comprendre tous les messages. La lecture est maintenant plus aisée. Elle est agréable mais pas aussi mémorable.

Sur le plan graphique, le trait de Barjam conserve sa précision. Il arrive à créer un univers très précis et réaliste. Chaque vaisseau et chaque bâtiment sont précisément affinés. Les scènes spatiales restent mes préférées. Je les savoure d’autant plus qu’elles sont plus rares que précédemment du fait du scénario. L’ambiance est crédible mais le dépaysement est moins intense qu’au début. Il faut dire que le lecteur a pris ses habitudes…

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Pour conclure, « La terre promise » est une suite honnête et réussie aux aventures des descendants de Kalish. Sa dimension futuriste et sa capacité à jouer avec le voyage dans le temps continue à me ravir. Le côté mystérieux de ce triangle reste constant et alimente la curiosité. Le fait que « UW2 » me fasse moins chavirer que « UW1 » ne m’empêche de conseiller les adeptes du genre. La qualité est toujours là…

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Note : 13/20

Universal War Two, T1 : Le temps du désert – Denis Barjam

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Titre : Universal War Two, T1 : Le temps du désert
Scénariste : Denis Barjam
Dessinateur : Denis Barjam
Parution : Septembre 2013


Universal War One est ma série de science-fiction préférée. J’ai eu le plaisir de découvrir régulièrement la sortie de chacun des tomes de cette grande saga du neuvième art. J’avais succombé sous le charme de ce scénario complexe et travaillé. Il maîtrisait le voyage dans le temps avec une maestria assez remarquable. Le dénouement du sixième et dernier tome offrait une conclusion à la hauteur de l’intrigue. Cela ne m’a pas empêché d’être agréablement surpris de voir que cette grande aventure allait connaître une suite intitulée sobrement Universal War Two. Le premier tome s’intitule Le temps d’un désert. Il est édité chez Casterman et sa parution date du vingt et un septembre dernier. Il est toujours l’œuvre de Denis Bajram.

UW21cLa quatrième de couverture propose le résumé suivant : « La Première Guerre Universelle a été apocalyptique. L’humanité a manqué d’être anéantie en même temps que la Terre. Et la situation des survivants reste dramatique partout dans le système solaire. Sur Mars, on observe avec inquiétude le soleil mourir, dévoré par l’ultime wormhole laissé par la dictature. Après quelques années de paix, c’est une nouvelle tragédie qui se prépare. Et cette fois, elle embrasera toute la galaxie. »

Ecrire une suite est quelque chose de complexe. En effet, le lecteur s’y plonge avec la nostalgie du plaisir ressenti en lisant la série originale. Il est toujours difficile de répondre à des attentes élevées. C’est donc plein d’espoirs que j’ai découvert la première page de ce nouvel album. Il se situe quelques années après le dénouement du cycle précédent. La conséquence est que la continuité n’est pas trop compliquée à reformer. Je n’ai eu aucun mal à prendre mes repères dans cette période post-apocalyptique. Par contre, je me dois de préciser qu’il est indispensable d’avoir lu le premier cycle pour maîtriser tous les tenants et les aboutissants de la trame.

L’auteur ne se refuse rien

Cet opus est un nouveau départ. Il nécessite donc de remettre la machine en marche. Bajram ne s’en sort pas trop mal. La narration n’est pas rouillée et les nouveaux enjeux sont rapidement présentés. La situation est claire et les personnages sont installés. J’étais évidemment curieux de savoir ce qu’étaient devenus mes héros familiers. Ils sont évoqués sans excès. Je n’ai donc eu aucun mal à me plonger dans cet univers que j’appréciais temps. J’ai ressenti le plaisir de retrouver un monde familier auquel j’associais de très bons souvenirs.

UW21aL’auteur ne se refuse rien. Il s’offre une machine apte à faire disparaître le soleil à moyen terme. Ce n’est pas rien ! Le fait de détruire la Terre dans la première saga ne lui avait pas suffi. D’ailleurs les événements s’enchaînent assez vite. Le fait que le wormhole soit connu fait disparaitre le côté mystérieux qui habitait la première saga. Le suspense ressenti était donc moins intense que je l’espérais. J’ai été moins surpris que je le supposais au cours de ma lecture. Néanmoins, je ne me suis pas ennuyé, loin s’en faut. La trame est relativement dense. L’auteur ne se perd pas en digression. C’est agréable car beaucoup de premiers tomes ont ce défaut. La fin de l’album laisse le lecteur plein de questions bien qu’il l’ait abreuvé d’informations tout au long de la cinquantaine de pages qui compose ce tome.

Concernant les dessins, le travail est sérieux et appliqué. Les illustrations spatiales sont remarquables et facilitent le dépaysement. Je n’ai eu aucun mal à m’imaginer dans l’espace sur des planètes inconnues. Les décors et les vaisseaux sont également très détaillés et raviront les adeptes de Star Wars. Concernant les personnages, je suis moins sous le charme. Malgré tout, ils possèdent suffisamment d’identité graphique pour que je me les approprie au cours de ma lecture.

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En conclusion, ce nouveau cycle débute sur des bases sérieuses. Je suis optimiste quant à l’évolution de cette nouvelle aventure qui pourrait se montrer à la hauteur de son prédécesseur. Il ne me reste donc plus qu’à attendre la parution du prochain tome. Mais cela est une autre histoire…

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Note : 15/20