
Titre : Block 109
Scénariste : Vincent Brugeas
Dessinateur : Ronan Toulhoat
Parution : Février 2010
« Block 109 » est un album dont j’ai découvert l’existence au gré de mes pérégrinations sur la toile. J’ai découvert que de nombreux sites consacrés au neuvième art en faisaient une critique plutôt élogieuse. Je me suis offert cet ouvrage il y a quelques semaines maintenant afin de pouvoir m’en faire une idée plus précise. Ce bouquin est édité chez Akileos et n’est pas d’un format classique. Ses dimensions sont inférieures à celle d’un album habituel mais son nombre de pages est bien plus supérieur. En effet, l’histoire s’étale sur quasiment deux cents pages. Sa parution date du début de l’année dernière. Les dessins sont l’œuvre de Ronan Toulhoat et le scénario nait de l’imagination de Vincent Brugeas.
L’histoire commence par un rappel chronologique. Il démarre par l’assassinat d’Hitler en 1941 et se conclut en 1953. On y découvre que le IIIe Reich a détruit l’Occident et se trouve en guerre contre l’Armée Rouge. La guerre semble éternelle tant aucun des camps ne semblent prendre le dessus. Une solution radicale est proposée par Zytek, un dirigeant allemand. Son objectif est de provoquer une grande attaque virale. Son souhait ne fait pas l’unanimité. Parallèlement, dans les ruines de Marienburg, errent des contaminés qui s’attaquent aux deux camps…
Une uchronie basée sur l’assassinat d’Hitler.
J’ai souvent un a priori favorable aux uchronies. Je trouve intéressant d’imaginer l’avenir du monde à partir de la modification d’un événement passé. Dans « Block 109 », la bifurcation avec notre Histoire découle de l’assassinat d’Hitler proposée par les auteurs. Il est également curieux de suivre une intrigue construit autour de la Seconde Guerre Mondiale qui ne fait pas du tout intervenir la France. On se contente de suivre les allemands et de manière plus indirecte les soviétiques. L’idée scénaristique est assez originale et devrait ainsi ravir les adeptes du genre.
Les premières pages sont assez denses en information. On nous énonce beaucoup de dates, d’événements et de protagonistes. J’ai parfois frôlé l’indigestion et ai souvent du revenir en arrière pour assimiler pleinement le « qui est qui » et « qui fait quoi ». Au bout d’une cinquantaine de pages, on commence à se familiariser avec tout cela et la lecture devient plus agréable et moins sollicitant intellectuellement. Ce genre de sentiment est plus fréquent quand je me plonge dans un polar. C’est plus rare de la rencontrer en bandes dessinées. Cela vient en partie de la longueur peu classique de l’ouvrage. Au-delà de la dimension historique qui sert de squelette à la trame, les auteurs nous présentent plusieurs personnages au destin et au profil variés. D’une part, on suit Zytek et les négociations mettant en jeu les dirigeants de l’empire. D’autre part, on est immergé dans cette ville ravagée à suivre les pas de soldats qui errent à se battre contre les Rouges ou des espèces de zombies. Les deux aspects présentent des attraits très différents. Le premier est ambitieux et philosophique, le second plus terre à terre et prenant.
L’atmosphère de guerre est bien traduite par les dessins. En feuilletant le bouquin, on n’a aucun mal à se projeter dans ses rues défoncées dans lesquelles s’amoncellent les cadavres et survivent tant bien que possible les autres. Les couleurs oscillent entre le gris et le marron et participent à cette ambiance particulière. Seul le rouge du sang dépareille dans le paysage chromatique de l’ouvrage. Une des difficultés que j’ai rencontrée concerne les personnages. Ils sont nombreux et j’ai parfois eu du mal à me les approprier. Se ressemblent-ils trop ? Est-ce dû au style du dessinateur ? Le fait est que j’ai parfois eu du mal à savoir instamment à qui j’ai eu à faire. Par contre, je trouve que le trait est remarquable et offre de très jolies pages sur le plan purement esthétique.
En conclusion, « Block 109 » est un ouvrage de qualité. Ses illustrations ne laissent pas indifférent et sa trame est originale et construite. Néanmoins, je n’ai pas été emporté autant que je l’aurais pensé. Certains passages de l’histoire me paraissent confus ou indigestes. C’est dommage car d’autres moments sont vraiment intenses et envoutant. Le bilan reste positif et m’incite à partir à la rencontre des autres ouvrages se déroulant dans l’univers de cette série. Ils s’intitulent « Etoile Rouge », « Opération Soleil de Plomb » ou encore « New York 1947 ». Mais ceci est une autre histoire…
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Note : 14/20

Le dernier épisode en date est le cinquième de la série. Il s’intitule « Le classement » et est apparu dans les librairies il y a quelques mois. Depuis la reprise de l’entreprise familiale par Alex, les épreuves se sont enchainées. Pour faire simple, chaque tome nous présente un souci majeur dans la mission que s’est fixée la néo-propriétaire. Ce nouvel opus est centré autour de l’appartenance du « Chêne Courbe » à un prestigieux classement de 1855 des vins du Médoc.



Châteaux Bordeaux s’inscrit dans la lignée de grandes sagas familiales telles que Les Maîtres de l’orgepar exemple. La différence est qu’elle ne traverse pas les générations et se concentre sur le destin d’un seul protagoniste. Néanmoins, à travers l’histoire, l’auteur arrive à nous faire découvrir le passé du domaine viticole et de la famille Beaudricourt. La structure narrative fait qu’il est indispensable d’avoir lu les trois premiers épisodes pour ne pas se sentir perdu en découvrant Les millésimes. L’intrigue se déroule de manière classique et s’adresse à un public large.


Cependant, outre les relations humaines, on est pris d’empathie pour Humphrey et le véritable suspense de l’ouvrage est ici : pourra-t-il se soustraire de Loup Larsen ? Une quête qui paraît impossible tant le capitaine possède un côté surnaturel exacerbé par son charisme. Si bien que le lecteur tombe aussi sous le charme de ce personnage fort et atypique.


Cette diversité permet au lecteur de profiter de différentes facettes du récit de la mer. Ainsi, certaines nouvelles font la part belle aux dialogues et au vocabulaire des marins. D’autres ne sont faits que d’une narration accompagnant les dessins de l’auteur. Ainsi, immanquablement, le lecteur sera transporté par certains passages et beaucoup plus indifférent à d’autres. Ce manque de cohérence (et non de qualité) est dommageable.

« Explicite » est donc un reportage qui n’était pas prévu comme tel. Il ne faut donc pas espérer une grande analyse de fond de comment on tourne un film pornographique. De même, l’auteur n’assiste à aucune scène porno en soit. C’est avant tout la description d’un réalisateur atypique pour le milieu, John B. Root, de ses ambitions et de sa façon de travailler. On y découvre aussi le backstage et c’est ce qui fait tout le sel de l’ouvrage. On ressent parfaitement la gêne d’Olivier Milhaud dans ce milieu, à la fois émoustillé et timide, n’osant trop rien faire ou même regarder. Tout l’inverse des acteurs qu’il croise, dont la pudeur a souvent laissé la place à l’exhibitionnisme. Sans parler du langage bien plus cru que ce dont l’auteur a l’habitude.


Le tout démarre par une scène qui pose le personnage. Acculé par sa mère, son frère et tous leurs conseillers, Charles IX ordonne le massacre de la Saint Barthélémy. Mais c’est avant tout pour qu’on le laisse tranquille. Car tout est fait pour le manipuler. D’abord choqué par l’idée que l’on assassine une personne, la discussion grandit et le nombre de victimes pressenties également… Lui ne veut pas, toute la cour le veut. Mais il est le Roi et il faut sa signature. Il l’appose et le voilà condamné à la culpabilité.
Au-delà de l’anecdote, le livre propose une galerie de personnages des plus connus. Outre la cour royale (Catherine de Médicis, la future reine Margot, Charles IX…), on retrouve des artistes (Ronsard) ou des personnalités autres (Ambroise Paré). Il n’en est pas trop fait là-dessus. Cela permet surtout de voir quels liens avaient ces personnes avec le Roi. Plus étonnant, le langage parlé par les personnages est à la fois modernisé et conservé comme à l’époque. Le tout est pourtant très fluide et agréable.

L’histoire démarre par l’apparition d’un nouveau personnage. Il prend les traits d’un américain prénommé Logan. Il se présente comme étant photographe et rencontre l’héroïne au cours de son travail artistique. Il est intrigant. On se doute que le Bostonien ne nous dit pas tout et possède quelques secrets. Cet apport est attrayant et amène une nouvelle corde à l’arc narratif. Le nouveau venu apparaît tout au long de l’album et s’avère être un fil conducteur des pérégrinations d’Alexandra.

« Châteaux Bordeaux » entre la catégorie de ces grandes sagas familiales. Bon nombre de séries de bandes dessinées nous ont immergés à travers les méandres de célèbres familles sur plusieurs générations. On peut citer « Les maitres de l’orge » en est un célèbre exemple. Néanmoins, la série que j’évoque aujourd’hui n’a pas fait tout à fait le même choix. On retrouve l’unité de lieu et la notion de domaine familial. Par contre, on ne navigue à travers les époques. Le premier tome démarrait par le décès du patriarche et se concluait par le choix de sa fille de reprendre le domaine malgré sa non connaissance de cet univers. Cet opus reprend donc où le précédent nous avait laissé. On retrouve donc avec plaisir cette chère Alexandra pour qui on avait ressenti très vite de l’empathie.