
Titre : Aâma, T3 : Le désert des miroirs
Scénariste : Frédérik Peeters
Dessinateur : Frédérik Peeters
Parution : Octobre 2013
A sa sortie, « Aâma » s’est imposé comme une excellente série de science-fiction. Après un premier tome très réussi, Frédérik Peeters avait su confirmer l’essai avec brio. Si bien que c’est plein de confiance que j’ai commencé la lecture de ce troisième tome intitulé « Le désert des miroirs ». On nous avait laissé en plein suspense et c’est avec hâte que je lisais le bouquin. Ce dernier est toujours publié chez Gallimard pour un total de 86 pages.
Les hommes ont créé, avec l’aâma, de la vie sur une planète qui n’en possédait pas. Chargés de retrouver cet aâma, le groupe se retrouve attaqué par ces nouvelles formes de vie. Nous reprenons donc l’histoire en plein combat. Après une dizaine de pages, le groupe reprend son chemin, amenuisé.
Le tome deux faisait montait la tension au fur et à mesure des pages. Ce n’est pas vraiment le cas ici, bien au contraire. Après un début plein d’action, le tout se pose fortement avant de partir dans l’onirisme. Le genre d’histoire où chacun fait des rêves qui lui apportent des réponses, voire lui permet de connaître l’avenir. J’ai pour ma part complètement décroché devant ce que je considère comme une facilité scénaristique. Alors que la série était construite sur une base cohérente, elle part ici dans quelque chose de bien moins intéressant. Ainsi, le repas entre Verloc et son frère est un prétexte à flashbacks et explications sur leur enfance…
Moins de clarté dans la narration.
De même certaines ellipses et explications 
manquent un peu de clarté. Le passage vers certains lieux est souvent flou. C’est dommage car c’était un des points forts de la série de faire évoluer le paysage et les endroits de façon cohérente et crédible. On a l’impression que l’auteur s’embarrasse moins des détails.
La série garde bien sûr certaines de ses qualités. Les personnages continuent à osciller toujours entre sympathie et antipathie. Leur humanité est assez exceptionnelle. Aucun n’est parfait, ni même vraiment bon et chacun suit sa propre voie. La psychologie des personnages est d’autant plus le cœur de la série dans cet album.
Le dessin de Frédérik Peeters est toujours de haute volée. Aussi bien à l’aise dans la création de mondes fantasmés que dans l’action ou l’émotion, il frappe une nouvelle fois fort. Et que dire de son découpage dynamique, inventif et d’une efficacité qui n’est plus à prouver.

J’ai été profondément déçu par ce tome. Doté d’une narration moins claire et d’un onirisme auquel je n’ai pas adhéré, j’ai eu bien plus de mal à entrer dans l’histoire et à me sentir pris par les événements. Clairement, ce tome est un pivot qui ravira les uns et déplaira aux autres. A vous de voir où vous vous situez !
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Note : 12/20
					
C’est un passionnant voyage que nous propose Frederik Peeters. Dans ce tome encore, l’histoire est avant tout basée sur les relations entre les personnages. Tout démarre d’ailleurs là-dessus. Des histoires de coucheries qui mettent le groupe en péril alors qu’il y a bien plus grave à s’occuper… Ainsi est « Aâma ». La science-fiction et l’univers créé par l’auteur servent avant tout une épopée humaine. Seul personnage un peu différent, Churchill irradie de son charisme les pages de l’ouvrage. Ce singe/robot est particulièrement réussi. A la fois surpuissant et terriblement humain. Le seul être raisonnable du groupe ?
Ce deuxième tome est également l’occasion de mieux connaître Volric. Ce dernier narre son histoire et les flashbacks permettent de mieux comprendre les problèmes qu’il a avec sa fille. Cet aspect est particulièrement réussi. J’ai été très touché par son histoire qui, si elle se passe dans un univers futuriste, est pourtant terriblement d’actualité. Ces flashbacks permettent également de varier les ambiances, passant de la planète sauvage à la métropole pullulant.


Velroc se réveille sur une planète aride. A côté de lui, un singe dont la peau des jambes est nue. Et Velroc a perdu la mémoire. Il va alors relire son calepin où il note ce qui lui est arrivé. Tout commence au niveau 1, lieu de perdition des êtres humains. Velroc abuse des drogues et gît dans une flaque après s’être visiblement battu. Et voilà que son frère lui tombe dessus. Son frère qui, lui, a réussi, et qu’il n’a plus vu depuis 10 ans. Ce dernier va alors lui proposer de l’accompagner dans une mission à l’autre bout de la galaxie qui, évidemment, va mal tourner.
Au-delà de la science fiction pure, c’est avant tout les relations humaines qui sont au centre de cet ouvrage. Frederik Peeters utilise son univers pour servir une histoire et des personnages et non pas l’inverse. Et c’est tout ce qui fait la force de l’ouvrage. Le scénario est dense et n’hésite pas à digresser pour présenter les faces d’ombre de Velroc. En cela, ce premier tome est une grande réussite. Il parvient à présenter profondément les personnages, un univers, mais aussi à avancer déjà beaucoup dans l’aventure. En comparaison, je trouve qu’on est au niveau du « Cycle de Cyann », pour comparer avec une série de science-fiction du même type.



Concernant l’avancée de la trame, j’avais noté un ralentissement du rythme dans le tome précédent. J’espérais donc que ce nouvel acte reprenne la vitesse de croisière qui habitait les trois opus initiaux. Hélas, je dois dire que l’heure était plus à la décélération qu’à l’accélération. Le déroulé des événements m’apparaît dilué. Certaines planches auraient gagné à être raccourcies. Elles n’apportent pas grand-chose à l’atmosphère de la narration et ne font pas du tout avancer le propos. En poussant à l’extrême mon sentiment, j’ai tendance à croire que les deux derniers tomes n’auraient pu en faire qu’un sans que l’histoire soit édulcorée. Cela aurait densifié le scénario et aurait ainsi maintenu mon attention plus concentrée sur la durée.
Les dessins sont l’œuvre de Michel Suro. Comme je l’ai dit précédemment, il avait déjà illustré « Le clan des chimères ». A l’époque, je n’étais pas tombé sous le charme de son trait auquel j’étais peu sensible. Ce sentiment peut s’expliquer par la rupture graphique qu’il offrait à l’univers par rapport au style de Richard Guérineau en charge des planches de « Le chant des stryges ». A priori, mes goûts artistiques ont évolué car son travail sur « Le siècle des ombres » et particulièrement « La trahison » ne m’a pas dérangé. Au contraire, je trouve qu’il accompagne agréablement la lecture. Je ne peux pas dire que je sois tombé sous le charme de certaines de son œuvre mais je lui reconnais un vrai talent pour créer des décors et des personnages. De plus, il est autant à l’aise dans des scènes de dialogues que d’action. C’est appréciable car cette série alterne les deux de manière équivalente.

Avant d’entrer pleinement dans la critique de cet album, je vais expliquer rapidement aux néophytes ce qu’est un stryge. Il s’agit de grandes bêtes ailées qui vivraient dans l’ombre de l’humanité depuis toujours. Elles sont le garant de toutes les connaissances de l’univers. Elles ont été amenées à confier une partie de leur savoir à Sandor Weltman. Devenu immortel, ce dernier s’exonère de leur domination. On découvre donc Cylinia et Abeau, découverts dans « Le clan des chimères » partir à sa recherche en tant qu’alliés des Stryges…
Il s’est déroulé quinze ans depuis le dénouement du tome précédent. Weltman est obsédé par la révélation que lui a faite Cylinia. Elle attendait un enfant de lui et suite à son accouchement, elle a confié le petit au monde des fées. On découvre également davantage la jolie Donessa, dévoué à Weltman et à peine entrevue jusqu’alors. L’attrait de la narration réside également dans une quantité relativement importante de flashback. Ce n’est pas désagréable car cela désassombrit certaines choses. Cela densifie également le propos. A contrario, cela nous donne l’impression de peu voir avancer l’histoire. De plus, l’intrigue voit naître un sentiment brouillon. On voit les scènes se succéder de manière quasiment indépendante. Je regrette un certain manque de liant entre tout cela. Par contre, la quantité d’informations  contenues dans cet ouvrage laisse présager une accélération de l’histoire au cours des prochains épisodes.

Tout commence par une émission, la bien nommée « comme tout le monde ». Sur le principe de « La famille en or », les participants doivent trouver la réponse la plus souvent citée par un panel de sondés. Or, le grand champion Jalil ne se trompe jamais. Au point qu’il définit la plus pur français moyen. Une aubaine pour les marques qui peuvent l’utiliser comme panel à moindre coût. Mais à son insu…
C’est peut-être au niveau des personnages que l’ensemble pêche un peu. Jalil, trop moyen, manque vraiment de charisme. C’est son personnage, certes, mais on n’a finalement que très peu de sympathie pour lui, au contraire de sa jeune compagne, à laquelle on s’attache. Mais le tout manque cruellement d’analyse. Claire accepte de se mettre en couple pour de l’argent, sans que la notion de prostitution ne soit relevée. C’est bien un livre de chez Dupuis qui reste bien gentillet. On aurait pu imaginer une critique mordante, ce ne sera pas le cas. Dommage, car le sujet est plutôt intéressant et la narration bien menée.
L’histoire se déroule au dix-huitième siècle. Il s’agissait d’un des attraits de la série car j’ai rarement lu des aventures se déroulant à cette époque-là. L’originalité est d’autant plus forte que rare est l’insertion du fantastique dans cet univers. Cet apport est savamment dosé et offre une intrigue bien construite. Il me parait assez intéressant d’avoir lu au moins « Le chant des stryges » pour maîtriser les tenants et les aboutissants de la trame. Quelques prérequis m’apparaissent nécessaires pour maîtriser les sous-entendus entre certains des personnages principaux.
pour une raison simple. D’Holbach est un personnage obscur dans « Le chant des stryges ». Il existe parce qu’il est évoqué mais on ne le voit jamais. On a été frustré de ne jamais le croiser pendant des pages et des pages. Le fait de le côtoyer aussi aisément dans « Le Siècle des ombres » fait qu’on est vraiment curieux de tout ce qu’il peut nous apprendre. La richesse du personnage prend une réelle ampleur dans ce troisième ouvrage. On le découvre en bienfaiteur des sciences vivant pour un idéal humaniste. On partage bon nombre de ses pensées et de ses réflexions. On est curieux de se sentir de son côté après l’avoir considéré comme un méchant depuis des années. Ce revirement est original et subtilement dosé.
Ce bouquin est un « one shot ». Je ne connaissais donc pas ses personnages et ne devraient pas être amené les croiser dans une autre aventure bédéphile. Je supposais donc que l’histoire nous offrirait un départ et un dénouement, ce qui n’est pas désagréable. Son grand nombre de pages me laissait espérer une intrigue dense et des protagonistes travaillés. Bref, c’est plein d’optimisme que je partais à la rencontre de Vincent et de Gaby.

Inspiré d’une histoire vraie (ou du moins d’une légende, difficile d’être certain de la véracité des faits), « Le singe de Hartlepool » est une véritable fable contre la bêtise humain en général et le nationalisme en particulier. N’ayant jamais vu un Français de leurs vies, les habitants vont trouver à se convaincre que ce singe est un être humain français. Quitte à faire appel à un ancien combattant sénile pour trouver des arguments…