Une année sans Cthulhu


Titre : Une année sans Cthulhu
Scénariste : Thierry Smolderen
Dessinateur : Alexandre Clérisse
Parution : Octobre 2019


J’ai découvert Une année sans Cthulhu dans dBD. Cette revue spécialisée dans le neuvième art est une vraie richesse pour découvrir de nouveaux albums ou de nouveaux auteurs. Le thème du jeu de rôle semblait être central dans cette histoire. Je n’y ai jamais mais ai toujours été intrigué par cet univers à la fois obscur et fascinant. De plus, le style graphique des dessins m’a intrigué.

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Une année au lycée, T2 : Deuxième guide de survie en milieu pédagogique numérique

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Titre : Une année au lycée, T2 : Deuxième guide de survie en milieu pédagogique numérique
Scénariste : Fabrice Erre
Dessinateur : Fabrice Erre
Parution : Septembre 2015


« Une année au lycée – Guide de survie en milieu lycéen » m’avait conquis. J’avais trouvé hilarant la manière avec laquelle Fabrice Erre décrivait le milieu enseignant. Par la suite, j’avais découvert qu’il tenait un blog éponyme sur hébergé par le site de « Le Monde ». C’est avec plaisir que j’avais découvert l’année dernière que les différentes notes de ce blog étaient reliées dans un nouveau recueil intitulé « Une année au lycée – Deuxième guide de survie en milieu pédagogique numérique ». Je m’étais empressé de me le procurer mais n’avait pas pris le temps de m’y plonger. Cette erreur a maintenant été réparée… Continuer la lecture de « Une année au lycée, T2 : Deuxième guide de survie en milieu pédagogique numérique »

Une année au lycée – Fabrice Erre

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Titre : Une année au lycée
Scénariste : Fabrice Erre
Dessinateur : Fabrice Erre
Parution : Avril 2014


Fabrice Erre est dessinateur de bande-dessinée. Mais comme nombre de ses collègues, il possède un « vrai » métier lui permettant de vivre dignement : enseignant d’histoire-géographie en lycée. Forcément, la tentation de raconter son quotidien face aux élèves était trop tentant. Voilà qu’il nous propose un ouvrage autobiographique, « Une année au lycée ». Le tout est publié chez Dargaud et pèse pas moins de 153 pages !

L’auteur démarre donc l’année avec la fin des vacances et termine le tout avec le début des vacances. On retrouve donc les premiers contacts avec la classe jusqu’au bac. Fabrice Erre a l’avantage d’avoir des secondes, des terminales (qui préparent le bac) et d’être professeur principal. Cela permet de balayer un large spectre de situations. Dès le départ, l’auteur nous prévient : oui, tout est romancé (heureusement d’ailleurs). Chaque scène est donc un condensé de vécu, clairement concentré pour en améliorer l’aspect comique.

On sent le vécu !

Fabrice Erre joue la carte de l’autodérision dès le départ. Il se dessine bien plus vieux qu’il ne l’est et n’hésite pas à se montrer sous un jour peu reluisant. Et c’est là où la bande-dessinée est réussie. Erre est un professeur normal : aussi bien il peut avoir des fulgurances pour adapter son cours à ses élèves (et même faire preuve d’ouverture dans les discussions), aussi bien il merdouille bien par moments ! L’humour fonctionne très bien et il n’est pas rare de rire devant les gags et remarques lues. C’est là où « Une année au lycée » supplante des BDs comme « Les profs ». On sent le vécu, l’absurde des remarques, les situations qui dérapent…

L’auteur nous propose deux types de scènes. Les premières sont classiques et montrent le prof avec ses collègues ou les élèves. Les deuxièmes sont des purs délires où Erre fait des parallèles entre un univers (la guerre par exemple) et l’enseignement. Elles sont globalement aussi réussie et cela permet de rythmer l’album qui pourrait paraître répétitif si les scènes de classe s’enchaînaient méthodiquement.

Au niveau du dessin, c’est quand même un peu léger. Les délires sont plus travaillés graphiquement mais les scènes de classe sont peu ouvertes à l’expérimentation graphique. L’auteur se contente de dessiner les personnages, qu’il fait très expressifs. En soit, ce choix est pertinent car l’auteur se focalise sur les réactions et les dialogues, qui font l’essence d’une classe. Le tout est colorisé en bichromie (sauf des exceptions lors des délires de l’auteur).

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« Une année au lycée » est un ouvrage réussi. En utilisant parfaitement les absurdités du monde du lycée, Fabrice Erre lui donne de la force par son trait. Quand on voit la tête du prof, très satisfait de voir les élèves grévistes ne pas arriver à faire se calmer une classe, tout est dit ! Un bel ouvrage, forcément un peu réservé à ceux pour qui l’éducation nationale n’est pas qu’un souvenir de jeunesse.

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Note : 16/20

Et pour poursuivre l’expérience : http://uneanneeaulycee.blog.lemonde.fr/

L’Album de l’Année – Fabcaro

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Titre : L’Album de l’Année
Scénariste : Fabcaro
Dessinateur : Fabcaro
Parution : Février 2011


Il existe un exercice classique chez les auteurs de BD, c’est de réaliser un dessin par jour pendant un an. Nombreux sont ceux à s’y essayer (notamment depuis l’avènement des blogs BD), mais peu sont ceux qui vont au bout. Mais si faire ses 365 dessins est un but, un autre objectif est évidemment de leur donner un véritable intérêt. Et pour ça, il faut un véritable talent ! Ce talent, Fabcaro l’a sans aucun doute. Alors que vaut son ouvrage « L’album de l’année », regroupant 365 dessins retraçant une année de sa vie ?

Cet ouvrage, publié aux éditions de La Cafetière, fait 53 pages, comme le nombre de semaines dans une année. Intelligemment, l’ouvrage est découpé comme un agenda. On a droit au numéro de la semaine, les dates, un petit dessin de Fabcaro à son bureau pour dessiner et une citation (par exemple : « Avril sous les eaux, Tintin au Congo »). Voilà pour l’habillage. Mine de rien, cette présentation a un vrai sens et augmente l’intérêt de l’ouvrage. Outre les citations, les petits dessins forment à eux seuls une petite histoire et méritent une seconde lecture… En plus de cet en-tête, on retrouve donc à chaque fois sept dessins. En gros, un descriptif rapide (« je boucle mon album « Jean-Louis » sur le rotules) et un dessin qui l’illustre (Fabcaro, écroulé sur son bureau, essaye en vain d’ouvrir une bière pour fêter ça).

Des running-gags à trois mois d’intervalle

Il est évident qu’avec ce genre d’ouvrage, chaque illustration ne possède pas un intérêt énorme et tout n’est pas drôle. L’important est que l’auteur parvienne à faire rire régulièrement. Mission réussie ! Fabcaro parvient régulièrement à nous faire sourire et rire avec son humour tout en autodérision. Or, ce n’est pas évident car à certains moments, il n’a vraiment rien à raconter ! Il utilise alors l’intérêt d’un dessin par jour pour amener une répétition bienvenue… D’ailleurs, il est impressionnant de voir comme le projet est remarquablement géré sur une telle durée. Fabcaro parvient à mettre des gags de répétition à trois mois d’intervalle… Du grand art !

Evidemment, l’aspect autobiographique est essentiel ici. Les névroses de Fabcaro sont d’autant plus visibles (il se présente comme hypocondriaque). Cependant, ce qui change avec ses autres ouvrages autobiographiques, c’est que certains évènements dramatiques arrivent pendant cette année 2009. Au point que l’auteur se demande s’il doit continuer l’ouvrage. On le sent particulièrement angoissé, voire déprimé et on le voit lutter pour poursuivre sa bande-dessinée. Cela donne un aspect touchant, différent de l’autodérision habituelle.

C’est aussi l’occasion d’appréhender la vie d’un artiste auteur de bande-dessinée. Fabcaro y parle beaucoup de son travail (hésitations, nouveaux projets, angoisses, bouclages, etc). Pour ceux qui s’y intéressent un minimum, c’est très intéressant par exemple de voir que Fabcaro déclare avoir un « style de merde tout figé », ou encore qu’il déteste faire les couleurs…

Graphiquement, c’est impeccable. Les dessins sont imprimés petit mais ne posent pas de problème de lecture. On retrouve le trait de Fabcaro, noir et blanc et relâché. Evidemment, comme tout est petit, les décors et détails sont rares. Mais avec peu, Fabcaro sait renforcer son propos avec un dessin toujours expressif.

Si « L’album de l’année » n’est pas l’album de l’année, il est une preuve de plus que Fabcaro est un auteur de grand talent. Cet ouvrage se dévore de la première à la dernière page sans jamais lasser. Pour les fans de l’auteur, c’est un livre à ne pas manquer. Pour ceux qui ne connaissent pas encore Fabcaro, je vous conseille de démarrer par ses premières autobiographies.

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Note : 15/20