Un été sans maman


Titre : Un été sans maman
Scénariste : Grégory Panaccione
Dessinateur : Grégory Panaccione
Parution : Janvier 2019


Qui a lu des bande-dessinées de Grégory Panaccione sait combien il aime décomposer le mouvement, souvent jusqu’à l’excès. Quoi de plus normal finalement que de le revoir proposer, après « Un océan d’amour », un roman graphique sans texte ou presque ? « Un été sans maman » est l’occasion pour lui de ne faire parler que les corps de ses personnages. Présenté comme un hommage à Miyazaki et Moebius, l’ouvrage pèse 280 pages et est publié chez Delcourt dans la collection Shampooing.

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L’hiver en été


Titre : L’hiver en été
Dessinateur : Jean-Pierre Gibrat
Parution : Avril 2019


Lors d’un weekend à Bruxelles il y a une dizaine d’années, j’avais visité une galerie BD où était exposé Jean-Pierre Gibrat. Je ne connaissais alors pas cet auteur et j’avais été subjugué par ses planches et ses illustrations à l’aquarelle. C’était simplement splendide ! De retour à Paris, je m’étais empressé d’obtenir ses ouvrages. Sans surprise, Daniel Maghen lui a mis le grappin dessus. C’est un artbook qui nous est proposé, enrichi d’une interview de Gibrat.

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L’été en pente douce


Titre : L’été en pente douce
Scénariste : Pierre Pelot
Dessinateur : Jean-Christophe Chauzy
Parution : Juin 2017


J’aime beaucoup le dessin de Jean-Christophe Chauzy. Je le trouve beau tout en étant capable de dessiner de « vrais » personnages, pas stéréotypés. Des gens que l’on pourrait croiser dans la rue. Sur « L’été en pente douce », il accompagne Pierre Pelot qui adapte son propre roman devenu célèbre grâce à un film. Comme ce n’est pas vraiment de ma génération, j’éviterai toute comparaison avec la version cinématographie. Le tout est publié chez Fluide Glacial pour une centaine de pages.

Trop long, trop bavard, trop lourd

Fane rentre chez lui. Il vient d’hériter d’une grande maison, celle de sa mère. Il s’y installe avec Lilas, une fille de mauvaise vie qu’il vient de recueillir. Dans la maison vit déjà son frère, rendu simple d’esprit par une trépanation. Commence alors de grandes discussions sur… pas grand-chose ?

C’est un huis clos qui nous est proposé. On sort à peine du jardin. L’intrigue se met peu à peu en place. Faut-il placer le frère à l’hôpital ? Et surtout, le couple de garagiste veut à tout prix acheter la maison de Fane pour la raser… Jusqu’où sont-ils prêts à aller ?

Le livre porte bien son nom. C’est l’été et tout le monde à chaud. Il en ressort une chaleur, une moiteur qui, petit à petit, crée un malaise. L’album décrit une frange de la population pleine de misère et d’emmerdes, qui picole pour oublier sa vie de merde. Avec sa nouvelle maison et la pension de son frère, Fane s’imagine déjà mener la vie de roi à trois sur une pension d’invalidité. Il sera écrivain…

Je me suis beaucoup ennuyé en lecture. Les dialogues tournent beaucoup en rond. On accumule des pages et des pages où il ne se passe rien. Peut-être que cela fonctionnait en roman ou en film, mais en bande dessinée, c’est très lourd. C’est dommage, car il y a un beau travail sur les personnages. Ce sont tous des gueules cassées. Mais on peine à vraiment s’y attacher ou à s’y intéresser, notamment à Fane qui est un beau salopard de première. Certaines scènes m’ont paru peu vraisemblables et m’ont fait sortir de l’histoire également.

Au niveau du dessin, Chauzy rend une très belle copie. Il semblait fait pour dessiner ces victimes de la société. Ses aquarelles sont très lumineuses et rendent parfaitement honneur à l’ambiance estivale de l’ouvrage. C’est un sans-faute, pour un ouvrage pas évident à réaliser vu la longueur des scènes de dialogue.

Je suis passé complètement à côté de cet « Été en pente douce ». Trop long et trop bavard, il s’alourdit et finit pas nous ennuyer. Dommage. Reste le dessin de Chauzy, qui est toujours un régal pour les yeux.