Le grand mort, T8 : Renaissance


Titre : Le grand mort, T8 : Renaissance
Scénariste : Régis Loisel
Dessinateur : Vincent Mallié
Parution : Janvier 2019


Le Grand Mort est une série que j’ai découverte à l’occasion de la sortie de son premier tome il y a quatorze ans maintenant. J’avais été attiré par la présence de Loisel sur la couverture. La quête de l’oiseau du temps, Peter Pan ou encore Magasin général sont des histoires nées sous sa plume que j’ai pris énormément de plaisir à lire. Je n’avais donc pas hésité longtemps avant de m’offrir Larmes d’abeille, premier épisode qui semblait être amené à devenir une grande saga. Cette lecture m’avait intrigué. J’avais attendu avec impatience la parution de l’album suivant pour en connaitre davantage sur le devenir des héros et de leur quête. Néanmoins, ma curiosité s’est légèrement essoufflée avec le temps au fur et à mesure de la sortie des opus suivants. Je trouvais que la trame s’embourbait et s’avançait pas suffisamment vite pour alimenter mon intérêt de manière soutenue. Malgré ces réserves, la série possède des qualités et je dois bien avouer que j’étais curieux de me plonger dans le huitième épisode, Renaissance, qui conclut cette grande aventure…

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Le Grand Mort, T6 : Brèche

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Titre : Le Grand Mort, T6 : Brèche
Scénariste : Régis Loisel & Jean-Blaise Djian
Dessinateur : Vincent Mallié
Parution : Novembre 2015


« Le Grand Mort » est une série née il y a presque dix ans. Elle est le fruit de la collaboration entre Régis Loisel, Jean-Blaise Djian, Vincent Mallié et François Lapierre. C’est le premier auteur cité qui a attiré mon regard sur cette nouvelle aventure. Son travail sur « La Quête de l’oiseau du temps » m’a suffisamment conquis pour que je ne sois pas indifférent à une nouvelle parution signée de son nom. Le premier tome « Larmes d’abeille » était plutôt réussi. Les personnages étaient attachants, l’univers agréable, l’atmosphère dépaysante et les enjeux intrigants. Cet attrait a été consolidé par la lecture de l’opus suivant. Hélas, le troisième acte marque un effritement de la qualité du scénario à mes yeux. Continuer la lecture de « Le Grand Mort, T6 : Brèche »

Le grand mort, T5 : Panique – Régis Loisel, Jean-Blaise Djian & Vincent Mallié

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Titre : Le grand mort, T5 : Panique
Scénaristes : Régis Loisel & Jean-Blaise Djian
Dessinateur : Vincent Mallié
Parution : Novembre 2014


Comme beaucoup de lecteurs de bandes dessinées, j’ai découvert Régis Loisel à travers ses planches dans « La Quête de l’Oiseau du Temps ». Ton trait fait partie de l’Histoire du neuvième. Depuis, je suis donc toujours à l’affût de toute nouvelle trace de son travail. « Le Grand Mort » est une de ses dernières séries. Elle est née il y a huit ans. Le dernier épisode date de novembre dernier. Il est le cinquième épisode et s’intitule « Panique ». Il le scénarise avec Jean-Blaise Djian. Les dessins sont l’œuvre de Vincent Mallié. Quant aux couleurs, elles ont été confiées à François Lapierre.

La couverture est construite autour des deux personnages centraux de la trame : Erwan et Blanche. Le premier est le passeur entre notre réalité et un monde parallèle. Blanche est une enfant pleine de mystère qui semble être le fruit de parents des deux univers. Les deux personnages semblent errer en rase campagne au beau milieu d’une tempête. Même les oiseaux fuient les lieux…

Une histoire trop diluée.

LeGrandMort5b« Le Grand Mort » possède une dose de fantastique. Dès le premier tome, l’intrigue nous avait fait voyager dans un nouvel espace dans lequel le temps n’avançait pas au même rythme. On y avait rencontré des personnages étranges. On était immergé dans des enjeux dont on ne maîtrisait pas tous les arcanes. Cette introduction m’avait plu. J’avais trouvé le travail scénaristique et graphique intéressant. Les trois opus suivants ont vu l’histoire se dérouler à un rythme relativement lent. J’avais le sentiment que la narration été trop diluée. Au fur et à mesure des sorties d’album, la frustration montait de ne pas avoir la machine se mettre réellement en marche.

Je plaçais donc beaucoup d’espoirs dans « Panique ». La situation de départ faisait croire que le rythme pouvait s’accélérait. Rapidement, j’ai été déçu sur ce plan-là. Le scénario nous fait suivre trois groupes en parallèle. Le premier se compose d’Erwan et Blanche, le deuxième de Pauline et Gaëlle, le troisième les prêtresses de l’autre monde. Aucun d’entre eux ne voit sa situation réellement évoluer entre la première et la dernière page. Le monde est en train d’enchaîner les catastrophes : tremblement de terre, tempête, grêle, etc. Néanmoins, en refermant le livre, j’ai eu le sentiment que les cinquante-quatre planches auraient pu être condensées en moitié moins sans que l’intrigue n’y perde quoi que ce soit.

Je trouvais déjà que Loisel et Djian prenaient du temps pour faire avancer tout ce beau monde. J’en viens presque maintenant à douter d’atteindre un jour la destination. Il ne se passe quasiment rien dans « Panique ». Comme à chaque fois, les scénaristes concluent par une planche pleine d’espoir. Mais je vous avoue que j’y crois de moins en moins. Cette faiblesse narrative pourrait être compensée par une atmosphère prenante mêlant mystère et crépuscule apocalyptique. Le trait de Vincent Mallié a le potentiel pour la créer. Hélas, le fait de diviser la trame en trois chemins parallèles empêche l’immersion dans l’univers des personnages. C’est dommage.

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Pour conclure, « Panique » m’a déçu. Ma lecture n’a générée aucun enthousiasme. Ma curiosité n’a pas été alimentée bien au contraire. Une fois le bouquin refermé, je n’en avais aucun souvenir marquant. C’est un indicateur de l’absence de personnalité de l’album. Je désespère de voir « Le Grand Mort » prendre réellement son envol. C’est un gâchis quand je vois le talent de ses créateurs…

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Le grand méchant renard – Benjamin Renner

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Titre : Le grand méchant renard
Scénariste : Benjamin Renner
Dessinateur : Benjamin Renner
Parution : Janvier 2015


 

Sous le nom de Reineke, Benjamin Renner avait publié un ouvrage des plus sympathiques, « Un bébé à livrer ». Ce livre faisait intervenir les animaux de basse-cour dans une histoire rocambolesque pleine de rebondissements. À l’occasion de Noël, l’auteur avait proposé sur son blog une nouvelle histoire où, cette fois, les animaux essayaient de sauver les fêtes de fin d’année après avoir exécuté (pensaient-ils…) le Père Noël… « Le grand méchant renard », paru dans la collection Shampooing, reprend les personnages déjà connus mais peut être lu indépendamment du reste. Comme son nom l’indique, le personnage principal est ici le renard. Le tout pèse quand même plus de 180 pages.

Dans cette histoire, le renard ne fait peur à personne, au grand dam de l’intéressé. Il vient à la ferme tous les jours, essayant de récupérer une poule, mais se fait martyriser en permanence. Si bien que plus personne ne fait vraiment attention à lui. Afin de manger enfin du poulet, il décide de voler des œufs. Car, après tout, qu’y a-t-il de plus inoffensif qu’un poussin ? Bien évidemment, rien ne va se passer comme prévu.

Un ouvrage destiné autant aux publics jeunesse et adulte.

LeGrandMechantRenard1Le style de Benjamin Renner se caractérise par une succession d’actions. Chaque décision en amène une autre, enfonçant le personnage de plus en plus dans son trou. Son personnage de renard est complètement dépassé par les événements, les subissant en permanence. Cela crée une empathie évidente et l’humour de l’auteur fonctionne à plein. On sourit en permanence, l’histoire ne faisant que peu de pauses dans les péripéties de notre goupil.

Benjamin Renner réussit la difficile tâche de créer un ouvrage aussi bien destiné aux adultes qu’à un public plus jeunesse. Le tout est bon enfant, jamais vulgaire ou violent. Il joue sur les codes classiques du conte pour enfant (rien que le titre est assez évocateur !), mais son traitement humoristique touche les adultes sans problème.

Concernant le dessin, difficile de passer à côté du découpage très dessin animé (qui explique la forte pagination de l’ouvrage). Venant de l’animation, Benjamin Renner décompose les mouvements à merveille. Malgré tout, l’abondance de cases lui permet aussi de caler les nombreux dialogues présents. Au niveau du dessin proprement dit, je suis un grand fan. Le trait est vif, lâché avec dynamisme sur le papier et rehaussé d’aquarelle. Une belle maîtrise d’un style animalier où chaque animal est bien identifié avec peu de traits. Symbole de cette clarté dans la simplicité : cette case où le renard imite les mimiques du loup avec brio !

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« Le grand méchant renard » est un ouvrage bon enfant qui vous fera sourire et rire tout au long de ses pages. On est pris dans l’histoire, plein d’empathie pour ce pauvre renard qui voudrait être craint mais qui apprendra finalement qu’il vaut peut-être mieux être aimé…

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Note : 16/20

Le grand rouge – Wouzit

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Titre : Le grand rouge
Scénariste : Wouzit
Dessinateur : Wouzit
Parution : Mars 2011


Créé en 2009, le site web Manolosanctis avait donné plein d’espoirs aux dessinateurs de BD amateurs, heureux de trouver une plateforme de publication en ligne d’une rare efficacité. Mais surtout, Manolosanctis s’est mué l’espace de quelques temps en éditeur, ce qui causa sa perte. L’éditeur ferma, le site web avec. Si tous les livres de l’éditeur ne sont pas mémorables, force est de constater que quelques auteurs atypiques avaient été révélés par l’éphémère maison d’édition, que ce soit par des albums personnels ou collectifs. Parmi eux, Wouzit, qui publia « Le grand mort » chez Manolosanctis, un one-shot de 120 pages.

LeGrandRouge1Tout commence alors qu’Ivan échoue sur une île qui se révèle des plus étranges. Il va alors tenter de survivre dans cet environnement peu hospitalier, tel un Robinson. Le livre nous dévoile alors comme ce petit malfrat s’est retrouvé dans cette situation, capturé et condamné pour avec son compagnon William.

Construite sous forme de chapitres comme autant de flashbacks, la narration saute donc d’un univers à l’autre. D’un côté, Ivan est perdu seul sur une île et on essaie de comprendre ce qu’est cette île. De l’autre, Ivan fuit et on se demande s’il va s’en sortir, présageant que cette histoire passée expliquera l’histoire future. Cette narration montre sa pertinence en ménageant le suspense. Car Wouzit prend son temps et les révélations qu’attend le lecteur seront bien tardives.

Une narration et un rythme parfaitement maîtrisés.

Sans être forcément des plus impressionnants, le scénario est donc parfaitement servi par un procédé de flashbacks bien mené. Le rythme fait ici toute la différence. Surtout que les parties sur l’île sont souvent muettes, contrairement aux parties en ville. C’est d’ailleurs une des forces de l’ouvrage : Wouzit parvient à raconter les choses en muet. Il n’use quasiment jamais des onomatopées, si bien que les scènes d’action sont très silencieuses !

Au niveau du dessin, le style de Wouzit est particulier et assez simple. On oscille entre un dessin qui se veut moderne et une ligne claire plus classique. Malgré tout, les cases sont fouillées et sa construction de l’île force le respect par sa créativité. Cette île nous paraît terriblement étrange alors qu’elle n’est pas finalement si éloignée de nos codes. L’utilisation des couleurs en aplats simples renforce l’aspect ligne claire, même si le travail est vraiment abouti. La colorisation, simple au premier abord, est très réussie, donnant des ambiances avec beaucoup de subtilité, que ce soit pour les scènes sur l’île ou les scènes de nuit.

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C’est un livre des plus sympathiques qui nous est donc proposé. Sans être transcendant au niveau du dessin ou du scénario, toute la réalisation permet à l’ouvrage de passer un cap. La narration et le rythme sont bien menés, le style de dessin et les choix de couleurs sont pertinents. Du beau travail.

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Note : 14/20