Titre : Solo, T1 : Les survivants du chaos
Scénariste : Oscar Martin
Dessinateur : Oscar Martin
Parution : Septembre 2014
Un auteur espagnol venu de l’animation qui fait de la bande-dessinée… Cela vous dit quelque chose ? On pense à Guarnido bien sûr. Il faudra désormais ajouter le nom d’Oscar Martin. Après un passage dans le dessin-animé, l’auteur se lance dans la bande-dessinée. « Solo » est l’une de ses histoires, qui paraît en 2014 chez Delcourt dans la collection Contrebande. Le dessin anthropomorphe rappelle immanquablement Disney, même si l’univers en est bien éloigné… Le tout semble être une édition regroupant deux premiers tomes parus précédemment. L’ensemble pèse une centaine de pages et se nomme « Les survivants du chaos ».
« Solo » s’intègre dans une logique post-apocalyptique. La vie est rude, le gibier est rare tout comme la technologie. Fils aîné d’une famille de rats, Solo décide de quitter le foyer pour permettre à ses petits frères et sœurs de survivre. Son père a forgé en lui un formidable guerrier prêt à abattre n’importe quelle bestiole, fut-elle trois fois plus grande.
Le monde de « Solo » mélange de nombreux style. Les factions sont humaines ou animales, voire fantastiques. Il y a relativement peu d’explications sur le monde et l’univers, si ce n’est en version texte dans les dernières pages de l’ouvrage, une fois l’histoire terminée. Le scénario se concentre sur l’action et les combats, très nombreux et, finalement, peu décrits.
Ultra-violent sans être gore.
« Solo », outre l’action, joue sur l’ambiance. La narration est menée par le personnage principal. Bien qu’auto-centrée, elle apporte une empathie véritable pour le personnage et son évolution. Car Solo devient ultra-violent et y perd le sens de la vie. L’auteur ne fait cependant pas dans le gore pour tant. Malgré tout, le scénario est assez répétitif et peu original. Il plaira aux amateurs de mondes violents et désespérés. L’auteur a cependant posé des jalons qui mériteraient d’être développés dans la suite. « Solo » peut cependant se lire comme un one-shot tant on a l’impression que la boucle est bouclée à la fin du livre.
L’ambiance et l’action sont magnifiées par le dessin splendide de l’auteur. Oscar Martin vient de l’animation et cela se voit. Il n’hésite pas à utiliser des dessins chronophotographiques, décomposant les mouvements de ses personnages. Ses paysages sont du même niveau et nous plonge dans l’univers en rien de temps. Les couleurs sont bien pensées et renforcent d’autant plus l’immersion et l’ambiance. Il est à noter que le découpage est parfaitement maîtrisé, avec de belles trouvailles graphiques. Du grand art ! Clairement, Oscar Martin a tout pour devenir un grand de la bande-dessinée.
Malgré un scénario finalement peu original, on se prend au jeu de ce « Solo ». La voix off nous implique et le dessin met magistralement en scène cette histoire. Difficile de rester indifférent devant tant de maîtrise. Il ne reste plus qu’à espérer que la suite proposera un scénario plus touffu. Car après cent pages de lecture, on est finalement pas loin d’une fable post-apocalyptique, plus que d’une grande histoire.