T’inquiète


Titre : T’inquiète
Scénaristes : Guillaume Bouzard, Fabcaro, B-Gnet, Gillier Rochier, Fabrice Erre
Dessinateurs : Guillaume Bouzard, Fabcaro, B-Gnet, Gillier Rochier, Fabrice Erre
Parution : Janvier 2024


Pendant la pandémie, la fine fleur de l’humour en bande-dessinée se retrouve et monte un projet de bande-dessinée façon cadavre exquis. Au programme : Bouzard, Fabcaro, B-Gnet, Gilles Rochier et Fabrice Erre, rien que ça ! Dans cet ouvrage fictionnel, ce sont pourtant bien leurs alter-egos qu’ils mettent en scène. Le tout est paru chez 6 pieds sous terre, un éditeur parfaitement adapté à ce genre d’ouvrage qui semble provenir des âges anciens du fanzinat. Le livre pèse 160 pages.

Continuer la lecture de « T’inquiète »

Solo


Titre : Solo
Scénariste : Gilles Rochier
Dessinateur : Gilles Rochier
Parution : Septembre 2019


Gilles Rochier a développé une œuvre où la présence de la cité est prépondérante. Étant donné son âge, il montre des personnages qui ont vécu dans ces banlieues délaissées et qui y sont restés. « Solo » reprend cet univers, même si le sujet est autre. Le tout est publié chez Casterman pour 82 pages.

Continuer la lecture de « Solo »

Impact


Titre : Impact
Scénariste : Gilles Rochier
Dessinateur : Deloupy
Parution : Avril 2021


Depuis l’obtention du prix révélation à Angoulême, Gilles Rochier a gagné une visibilité méritée dans les rayons des librairies. Cela lui a ouvert la porte de chez Casterman et il s’est mué également en scénariste pour d’autres dessinateurs (Fabcaro, Fabrice Erre, Daniel Casanave…). Ma dernière lecture de lui, « Tu sais ce qu’on raconte », m’avait laissé un excellent souvenir. Son association avec Deloupy, un auteur dont j’apprécie le trait, était donc pleine de promesse. « Impact » est publié chez Casterman pour une centaine de pages.

Continuer la lecture de « Impact »

Tu sais ce qu’on raconte…


Titre : Tu sais ce qu’on raconte…
Scénariste : Gilles Rochier
Dessinateur : Daniel Casanave
Parution : Janvier 2017


L’association entre Gilles Rochier et Daniel Casanave me paraissait improbable. Si j’apprécie les deux auteurs, je les imaginais mal ensemble. Quelle erreur ! Le premier signe un scénario des plus originaux : raconter une histoire à partir de on-dit. Casanave dessine alors toute une galerie de personnages d’une bourgade qui discutent d’un fait divers… Le tout pèse 80 pages et est publié chez Warum. Continuer la lecture de « Tu sais ce qu’on raconte… »

TMLP


Titre : TMLP
Scénariste : Gilles Rochier
Dessinateur : Gilles Rochier
Parution : Février 2011


« TMLP » (ce qui signifie : « ta mère la pute »), dessiné et scénarisé par Gilles Rochier, a obtenu le prix révélation au Festival d’Angoulême 2012. Publié aux éditions 6 pieds sous terre, « TMLP » est un ouvrage traitant du début des cités urbaines, fortement marqué par les souvenirs de l’auteur. Tout démarre sur une description du jeune de banlieue de l’époque : « Nous à la base, on n’est pas des méchants ni des dangereux… Tout juste des branleurs, des fumistes disaient nos profs, mais pas des mômes méchants ». Cette phrase qui ouvre le livre, résume à elle seul l’ouvrage de part tous les sous-entendus qu’elle véhicule… Continuer la lecture de « TMLP »

Temps mort


Titre : Temps mort
Scénariste : Gilles Rochier
Dessinateur : Gilles Rochier
Parution : Juin 2008


J’ai découvert par hasard Gilles Rochier avec « TMLP », un livre qui m’avait marqué où il évoquait sa jeunesse dans une cité. « Temps mort », paru trois ans auparavant, s’apparente à un premier essai sur le genre. On retrouve la cité, les relations entre les personnes, l’aspect autobiographie/autofiction… C’est une chronique sociale avant tout qui nous est proposé par 6 pieds sous terre. Continuer la lecture de « Temps mort »

La cicatrice – Gilles Rochier

LaCicatrice


Titre : La cicatrice
Scénariste : Gilles Rochier
Dessinateur : Gilles Rochier
Parution : Mars 2014


Je me rappelle avoir rencontré Gilles Rochier au Festival d’Angoulême alors qu’il soutenait « TMLP ». Auréolé d’un prix, le voilà de retour avec « La cicatrice ». Son précédent livre était puissant et teinté d’autobiographie. « La cicatrice » est une fiction sous forme de chronique sociale. On retrouve Denis, un cadre moyen, sur le point de signer un gros contrat. Tout semble aller pour le mieux. Mais Denis se découvre une cicatrice. Et impossible de savoir pourquoi il a cette cicatrice… Le tout est paru chez 6 pieds sous terre.

En utilisant le fil conducteur de cette cicatrice, Gilles Rochier met le doigt sur le malaise de la classe moyenne. On refait la salle de bain, on signe des contrats, on reçoit la belle-famille, on écoute les plaintes de sa mère… C’est surtout un homme entouré mais très seul qui nous est décrit. Car Denis tente de parler de son problème à tout son entourage, mais personne ne l’écoute réellement. L’homme s’enferme alors de plus en plus. Et le pire, c’est que les autres lui reprochent de ne pas s’épancher plus fortement…

Un malaise grandissant

Le thème n’est pas nouveau bien évidemment, mais Gilles Rochier parvient à mettre une vraie dose de suspense dans cette histoire. La montée en tension est très réussie et on ressent pleinement le malaise grandissant du personnage principal. Clairement, « TMLP » proposait un univers plus fort car il se passait dans une cité. Dans le milieu des classes moyennes, « La cicatrice » est un livre moins puissant, car les drames y sont moins exotiques.

C’est donc la narration qui prévaut ici. Gilles Rochier maîtrise son tempo et l’impose au lecteur avec minutie. Denis passe son temps à se toucher la cicatrice dès qu’il est seul. Cette obsession est parfaitement rendue et parlera à tous ceux qui ont déjà eu des phénomènes soudains et stressants sur leur corps. Cela ressemble à un homme hypocondriaque, mais c’est bien plus que ça, c’est révélateur d’un malaise avant tout psychique. Pour ma part, ce rapport entre la tête qui ne va pas et le corps qui en est le révélateur m’a parlé.

Concernant le dessin, le trait nerveux et imprécis de l’auteur ne plaira clairement pas à tout le monde. Mais il est très efficace et au service de la narration. Si les parties muettes parlent d’elles-mêmes, les parties dialoguées font la part belle aux phylactères. Ces derniers envahissent l’espace, la case, les visages… Plus qu’une façon de dessiner, cela montre aussi le poids de la parole, et surtout le flot continu de stress qui en découle.

Moins puissant de par son sujet que « TMLP », « La cicatrice » demande au lecteur de faire abstraction du précédent ouvrage de Gilles Rochier pour être pleinement apprécié. Malgré un thème déjà souvent traité, l’auteur y apporte sa touche personnelle avec notamment une montée de tension très réussie. Gilles Rochier confirme ici les espoirs placés en lui.

avatar_belz_jol

Note : 14/20