Temps mort


Titre : Temps mort
Scénariste : Gilles Rochier
Dessinateur : Gilles Rochier
Parution : Juin 2008


J’ai découvert par hasard Gilles Rochier avec « TMLP », un livre qui m’avait marqué où il évoquait sa jeunesse dans une cité. « Temps mort », paru trois ans auparavant, s’apparente à un premier essai sur le genre. On retrouve la cité, les relations entre les personnes, l’aspect autobiographie/autofiction… C’est une chronique sociale avant tout qui nous est proposé par 6 pieds sous terre.

L’inactivité en banlieue

On suit l’histoire d’un homme qui, après douze ans, se retrouve au chômage. Le voilà qui retourne dans son quartier, recroisant les gens qu’il avait connus. Mais si ces derniers sont habitués à l’inactivité, ce n’est pas le cas du personnage qui tombe vite dans une forme de dépression. Il veut profiter de cette mauvaise passe pour se remettre au dessin et à la bande dessinée.

On devine facilement la partie autobiographique de l’ouvrage. L’ensemble est construit sur une série de saynètes basées sur des dialogues savoureux. Le personnage est beaucoup vu de dos. Il essaie de se reconstruire et de se motiver pour publier un bouquin. Le parallèle avec les rappeurs de banlieue qui doivent sortir un disque depuis dix ans mais dont on n’a jamais entendu une rime est particulièrement pertinent du coup…

Ce qu’il manque à ce livre, c’est un véritable fil rouge. Il s’arrête brutalement. La chronique d’un être perdu dans l’inactivité n’est pas inintéressante mais il manque un petit quelque chose que « TMLP » saura trouver quelques années plus tard. Le livre en lui-même est peut-être la réponse à nos questions ?

Au niveau du dessin, Gilles Rochier a un style particulier. Le trait est chargé et paraît très brouillon. Mais il suit son chemin et après une première impression compliquée on s’y habitue. Les cases sont nombreuses et surchargées en texte. La coloration en bichromie est pertinente, ajoutant du volume au trait tout en gardant un ambiance assez terne adaptée au sujet.

« Temps mort » est un ouvrage réussi sur les relations humains (notamment en banlieue). Il ne lui manque qu’un fil rouge et une fin plus solide pour pleinement convaincre. C’est finalement un brouillon à « TMLP » qui gommera toutes les imperfections de ce livre.

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