Wilderness


Titre : Wilderness
Scénariste : Antoine Ozanam
Dessinateur : Bandini
Parution : Mai 2020


« Wilderness » est une adaptation du roman de Lance Weller paru aux éditions Gallmeister. Ayant beaucoup lu chez cet éditeur, je partais avec un a priori positif. La couverture, magnifique, et les quelques planches que j’avais pu feuilleter m’avaient rassuré. Publié aux éditions Soleil, le livre est réalisé par Ozanam et Bandini, deux auteurs dont je n’avais encore rien lu. Ce roman graphique pèse 150 pages.

Des souvenirs en forme de traumatisme.

Abel Truman vit seul avec son chien, comme un ermite. Il chasse et pêche et vit avec ses souvenirs. Des souvenirs en forme de traumatisme. D’abord la bataille de Wilderness, pendant la guerre de Sécession, dont il ressortit blessé. Ensuite, un traumatisme en engendrant un autre, la perte de sa famille. Dévoilés dès le premier chapitre, ils peignent un personnage dévasté qui ne semble plus qu’à attendre la rédemption… ou la mort ?

« Wilderness » est un ouvrage fort qui ne fait pas dans la dentelle. On est dans une Amérique déserte, en bord d’océan, où chaque rencontre est dangereuse. La violence est partout et on sent vite que rien ne pourra se résoudre autrement. Tout en faisant la part belle aux souvenirs, qu’ils ressurgissent par scènes entière ou par flash, le livre comporte aussi son propre fil rouge : la dernière bataille d’Abel.

Cette bande dessinée tient beaucoup de sa narration éclatée. Peu à peu, les personnages et le passé ressurgissent. Peu à peu, tout s’imbrique. Cette narration est bien mise en avant par la couleur notamment. Les scènes du passé sont en noir et blanc avec certains objets importants colorés (comme la porte bleue de l’ancienne maison). Cet ouvrage est un modèle de narration, permettant de vivre dans la tête du personnage : certaines scènes sont purement dans l’action et restent muettes.

J’avoue avoir été très séduit par le trait de Bandini (un pseudo hommage à John Fante ?). Le trait est dynamique, virtuose et sait autant mettre en valeur les expressions des personnages que leurs mouvements ou les paysages, forêt comme océan. Une belle découverte graphique ou le dessin se met au diapason de la narration. Une copie sans faute !

Beau bouquin que voilà. Une belle personnalité graphique, une narration intéressante et un personnage torturé. Que demander de plus ? « Wilderness » est un ouvrage fort. C’est d’autant plus fort que le texte d’origine n’est jamais cité, chose rare dans une adaptation littéraire. Chapeau !

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