L’âge d’or, T2


Titre : L’âge d’or, T2
Scénario : Roxanne Moreil
Dessinateur : Cyril Pedrosa
Parution : Novembre 2020


Le premier tome de « L’âge d’or » avait impressionné par son dessin, notamment par ses grandes illustrations façon tapisseries médiévales. Racontant un récit initiatique somme toute classique, ce deuxième opus est là pour (déjà) clore l’histoire. D’une pagination légèrement moins grande que son prédécesseur, ce volume pèse quand bien même 180 pages. Pour quel résultat ? Le tout est publié chez Dupuis dans la collection Aire Libre.

Un sentiment d’inachevé

La fin du volume 1 m’avait laissé un goût amer. En quête d’une cité perdue, le groupe la trouvait… sans aucun problème avec une carte rudimentaire. Alors que cette recherche semblait être le cœur de l’intrigue, cela avait été balayé en un rien de temps. Ce sera la même chose pour ce volume 2. On retrouve Tilda en possession du livre de « L’âge d’or » plusieurs années plus tard, une alliance formée avec des seigneurs et en plein siège du château familial… C’est une sacrée ellipse qui nous est proposée pour nous jeter dans les combats.

Alors que le début de « L’âge d’or » était très référencé « Game Of Thrones » avec les trahisons et alliances à monter, cette deuxième partie décide de faire l’impasse. Une grande partie de l’ouvrage se concentre alors sur le siège en lui-même et les combats. Ceux-ci ne sont pas vraiment originaux ou intéressants. Car les auteurs ont autre chose en tête : traiter le problème de Tilda obsédée de vengeance.

Au-delà de la bataille, on retrouve les états d’âme de chacun. Réunion dans les bois pour parlementer et négocier des alliances. En parallèle, les mercenaires affamés hésitent à déserter… Si on retrouve l’aspect social et engagé du premier tome, les personnages sont bien moins attachants. De même, les surprises sont moins présentes. Quant à la morale finale, elle pêche par sa naïveté. Au final, on en ressort avec une impression de promesse non-tenue.

Au niveau graphique, difficile de reprocher quoi que ce soit à Cyril Pedrosa. Il rend une copie pleine de personnalité et d’originalité tant dans le trait que dans le traitement des couleurs. Bien sûr, l’effet de surprise est passé mais son travail sur ces 400 pages est remarquable et pourra être cité plus tard comme une œuvre majeure de la bande-dessinée.

Avec une ellipse de plusieurs années et un tome concentré sur des combats, le diptyque se termine avec un goût d’inachevé. Il y avait sans doute mieux à faire avec ce qui avait été engagé, comme si les auteurs avaient passé trop de temps sur certaines scènes et pas assez sur d’autres. Un sentiment d’inachevé, c’est dommage.

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