Ce n’est pas toi que j’attendais – Fabien ToulmĂ©

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Titre : Ce n’est pas toi que j’attendais
Scénariste : Fabien Toulmé
Dessinateur : Fabien Toulmé
Parution : Octobre 2014


Fabien ToulmĂ© vit au BrĂ©sil avec sa femme Patricia et sa fille Louise. Un deuxiĂšme enfant est en route. Le futur pĂšre craint pour la trisomie 21, sans trop savoir pourquoi. Il faut dire que leur retour en France en pleine grossesse a compliquĂ© le suivi de l’enfant. Et, en effet, sa fille Julia nait trisomique.

Difficile sujet que celui de la trisomie 21. Fabien ToulmĂ© nous propose un ouvrage autobiographique sur cette expĂ©rience. Plus que sur le regard des autres (qui est souvent l’angle choisi), son livre est basĂ© sur le ressenti du pĂšre qui dĂ©couvre un enfant qui n’est pas celui qu’il attendait (et voulait). Le tout pĂšse quand mĂȘme plus de 150 pages et est paru aux Ă©ditions Delcourt.

CeNEstPasToiQueJAttendais2L’autobiographie, de part son aspect « vrai », est toujours plus touchante. L’auteur ne cherche pas Ă  se glorifier, faisant preuve d’une sincĂ©ritĂ© louable. On voit le mal qu’il a Ă  aimer sa fille (ou mĂȘme simplement Ă  la considĂ©rer comme sa fille). ParallĂšlement Ă  cette relation pĂšre-fille, le parcours du combattant du nouveau parent d’enfant handicapĂ© est aussi dĂ©crit en dĂ©tail.

Comment accepter la naissance de sa fille trisomique ?

L’histoire s’arrĂȘte assez tĂŽt pour ne pas traiter les soucis de dĂ©veloppement de l’enfant. Elle se concentre avant tout sur la naissance et l’acceptation. Une fois que c’est fait, le livre s’arrĂȘte. Ainsi, si les notions de dĂ©pendance Ă  l’ñge adulte sont Ă©voquĂ©es, c’est pas les mĂ©decins.

Fabien ToulmĂ© trouve le ton juste pour traiter le sujet. AutocentrĂ©, faisant la part belle Ă  la narration en voix-off, son propos est riche et bien structurĂ©. L’émotion est bien Ă©videmment prĂ©sente, mais l’humour Ă©galement, apportant un peu de respiration au milieu d’un sujet difficile.

Le dessin de Fabien ToulmĂ© n’a rien de trĂšs original, mais il est adaptĂ© au propos par sa simplicitĂ©. La colorisation se concentre sur l’essentiel, une couleur correspondant Ă  un chapitre. Il y a quelques bonnes idĂ©es de composition, mais globalement la bande-dessinĂ©e se contente de relater des faits sans beaucoup d’action et beaucoup de dialogue. NĂ©anmoins, le tout fonctionne plutĂŽt bien.

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« Ce n’est pas toi que j’attendais » est un livre touchant. Outre un aspect documentaire sur ce qu’il faut faire lorsqu’un enfant naĂźt trisomique, on dĂ©couvre un pĂšre complĂštement perdu face Ă  la naissance de sa fille et son long chemin pour l’accepter telle quelle est. Un beau tĂ©moignage.

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note4

Alvin, T1 : L’hĂ©ritage d’AbĂ©lard – RĂ©gis HautiĂšre & Renaud Dillies

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Titre : Alvin, T1 : L’hĂ©ritage d’AbĂ©lard
Scénariste : Régis HautiÚre
Dessinateur : Renaud Dillies
Parution : Juin 2015


« AbĂ©lard » est un diptyque des plus bouleversants qui avait su faire parler de lui. Le personnage d’AbĂ©lard, naĂŻf perdu dans la duretĂ© de la rĂ©alitĂ©, avait su Ă©mouvoir les lecteurs. Et les deux auteurs, RĂ©gis HautiĂšre au scĂ©nario et Renaud Dillies au dessin, s’Ă©taient trouvĂ©s, chacun semblant fait pour travailler avec l’autre. VoilĂ  que cette nouvelle sĂ©rie, « Alvin », reprend les choses lĂ  oĂč elles en Ă©taient restĂ©es. On retrouve donc le compagnon d’infortune d’AbĂ©lard, Gaston, dans sa tentative de survivre aux États-Unis. On est au dĂ©but du vingtiĂšme siĂšcle, la vie est rude.

Alvin1cIl serait dommage de commencer « Alvin » sans avoir lu prĂ©cĂ©demment « AbĂ©lard ». L’histoire est indĂ©pendante mais des rappels sont faits, souvent en sous-entendus qui plus est.

Alvin est un petit garçon, nĂ© d’une prostituĂ©e. Autant dire que son avenir n’est pas rose et que son prĂ©sent est dĂ©jĂ  compliquĂ©. Comme AbĂ©lard dans son temps, il apporte une touche de naĂŻvetĂ© (de par son Ăąge) dans l’histoire par ses questionnements, mĂȘme si la vie l’a dĂ©jĂ  sacrĂ©ment endurci.

L’amitiĂ© comme valeur de survie.

Les auteurs retrouvent sans peine le ton dont ils ont fait leurs histoires. On y rencontre de la grĂące, de la poĂ©sie, des drames, une vie qui vous broie mais que l’amitiĂ© permet de combattre. « Alvin » possĂšde un ton assez unique, typique des auteurs, qui touche profondĂ©ment le lecteur. En instaurant ce chapeau magique qui donne des dictons comme leçons de sagesse du jour, ils apportent un peu de magie dans leur univers. Quant aux silences et aux sous-entendus, ils donnent beaucoup de puissance aux Ă©motions.

Alvin1bLes personnages sont des plus vivants. Chacun a ses cicatrices et essaie d’apprivoiser les autres. Ils sont bougons, rĂąleurs, mais avant tout ils sont seuls et souffrent. L’empathie pour eux est totale et on traverse leurs existences en ne leur souhaitant que du bien. Pour cela, les auteurs ne nous aident pas !

Difficile de ne pas parler du dessin de Renaud Dillies, qui est l’un de mes prĂ©fĂ©rĂ©s, toutes catĂ©gories confondues ! Son dessin animalier, trĂšs enfantin dans l’esprit, est dotĂ© d’un encrage trĂšs personnel. C’est tout bonnement magnifique ! Ses personnages sont simples, mais plein de vie et d’expressivitĂ© ! Et que dire du dĂ©coupage… Une vraie maĂźtrise tant les pages muettes sont parlantes. Chaque case apporte ses informations et ses Ă©motions. Du grand art !

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RĂ©gis HautiĂšre et Renaud Dillies nous enchante une nouvelle fois avec une oeuvre commune. Parfaitement au diapason, ils crĂ©ent une nouvelle fois un livre oĂč leurs valeurs transparaissent. Un univers noir, fait d’exclus qui tentent de survivre en se serrant les coudes. Difficile de rester indiffĂ©rent Ă  ce Alvin. On n’attend plus qu’une chose : la suite.

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note5

Le grand mĂ©chant renard – Benjamin Renner

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Titre : Le grand méchant renard
Scénariste : Benjamin Renner
Dessinateur : Benjamin Renner
Parution : Janvier 2015


 

Sous le nom de Reineke, Benjamin Renner avait publiĂ© un ouvrage des plus sympathiques, « Un bĂ©bĂ© Ă  livrer ». Ce livre faisait intervenir les animaux de basse-cour dans une histoire rocambolesque pleine de rebondissements. À l’occasion de NoĂ«l, l’auteur avait proposĂ© sur son blog une nouvelle histoire oĂč, cette fois, les animaux essayaient de sauver les fĂȘtes de fin d’annĂ©e aprĂšs avoir exĂ©cutĂ© (pensaient-ils
) le PĂšre NoĂ«l
 « Le grand mĂ©chant renard », paru dans la collection Shampooing, reprend les personnages dĂ©jĂ  connus mais peut ĂȘtre lu indĂ©pendamment du reste. Comme son nom l’indique, le personnage principal est ici le renard. Le tout pĂšse quand mĂȘme plus de 180 pages.

Dans cette histoire, le renard ne fait peur Ă  personne, au grand dam de l’intĂ©ressĂ©. Il vient Ă  la ferme tous les jours, essayant de rĂ©cupĂ©rer une poule, mais se fait martyriser en permanence. Si bien que plus personne ne fait vraiment attention Ă  lui. Afin de manger enfin du poulet, il dĂ©cide de voler des Ɠufs. Car, aprĂšs tout, qu’y a-t-il de plus inoffensif qu’un poussin ? Bien Ă©videmment, rien ne va se passer comme prĂ©vu.

Un ouvrage destiné autant aux publics jeunesse et adulte.

LeGrandMechantRenard1Le style de Benjamin Renner se caractĂ©rise par une succession d’actions. Chaque dĂ©cision en amĂšne une autre, enfonçant le personnage de plus en plus dans son trou. Son personnage de renard est complĂštement dĂ©passĂ© par les Ă©vĂ©nements, les subissant en permanence. Cela crĂ©e une empathie Ă©vidente et l’humour de l’auteur fonctionne Ă  plein. On sourit en permanence, l’histoire ne faisant que peu de pauses dans les pĂ©ripĂ©ties de notre goupil.

Benjamin Renner rĂ©ussit la difficile tĂąche de crĂ©er un ouvrage aussi bien destinĂ© aux adultes qu’à un public plus jeunesse. Le tout est bon enfant, jamais vulgaire ou violent. Il joue sur les codes classiques du conte pour enfant (rien que le titre est assez Ă©vocateur !), mais son traitement humoristique touche les adultes sans problĂšme.

Concernant le dessin, difficile de passer Ă  cĂŽtĂ© du dĂ©coupage trĂšs dessin animĂ© (qui explique la forte pagination de l’ouvrage). Venant de l’animation, Benjamin Renner dĂ©compose les mouvements Ă  merveille. MalgrĂ© tout, l’abondance de cases lui permet aussi de caler les nombreux dialogues prĂ©sents. Au niveau du dessin proprement dit, je suis un grand fan. Le trait est vif, lĂąchĂ© avec dynamisme sur le papier et rehaussĂ© d’aquarelle. Une belle maĂźtrise d’un style animalier oĂč chaque animal est bien identifiĂ© avec peu de traits. Symbole de cette clartĂ© dans la simplicité : cette case oĂč le renard imite les mimiques du loup avec brio !

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« Le grand mĂ©chant renard » est un ouvrage bon enfant qui vous fera sourire et rire tout au long de ses pages. On est pris dans l’histoire, plein d’empathie pour ce pauvre renard qui voudrait ĂȘtre craint mais qui apprendra finalement qu’il vaut peut-ĂȘtre mieux ĂȘtre aimé 

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Note : 16/20

L’arabe du futur, T2 : Une jeunesse au Moyen-Orient (1984-1985) – Riad Sattouf

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Titre : L’arabe du futur, T2 : Une jeunesse au Moyen-Orient (1984-1985)
Scénariste : Riad Sattouf
Dessinateur : Riad Sattouf
Parution : Juin 2015


Riad Sattouf s’est lancĂ© dans une importante autobiographie de jeunesse avec « L’arabe du futur ». Le premier tome Ă©tant reparti du festival d’AngoulĂȘme avec le Fauve d’Or, ce deuxiĂšme opus Ă©tait attendu au tournant. Se concentrant sur une annĂ©e de Riad en Syrie (contre 5-6 ans dans le tome prĂ©cĂ©dent), il prend le temps de dĂ©velopper le propos. Il faut dire que Riad vieillit et les souvenirs se font aussi plus prĂ©cis. Le tout est toujours volumineux (140 pages) et publiĂ© chez Allary Editions.

LArabeDuFutur2bOn avait quittĂ© Riad en Bretagne alors qu’il devait retourner en Syrie et commencer l’école. Cette derniĂšre prend une place non-nĂ©gligeable dans l’ouvrage et les Ăąmes sensibles sont priĂ©es de rester fortes : brimades et violences physiques sont de la partie dans les classes surpeuplĂ©es. L’auteur n’hĂ©site pas non plus Ă  questionner l’enseignement qui est fourni aux Ă©lĂšves (apprendre une sourate du Coran, certes, mais pourquoi ne pas en expliquer le sens ?). Il apprend donc aussi l’arabe en classe et, parallĂšlement, le français avec sa mĂšre.

Un pÚre lùche et menteur, une mÚre passive qui se réveille un peu.

CĂŽtĂ© famille, le petit frĂšre de Riad semble inexistant. Choix Ă©trange de la part de l’auteur qui n’en parle presque jamais. Quand il est mentionnĂ©, on se surprend Ă  se rappeler son existence. Le pĂšre, adulĂ© dans le premier tome par le petit Riad, est moins apprĂ©ciĂ© par son fils. Il paraĂźt toujours aussi lĂąche et menteur. Il passe son temps Ă  annoncer plein de choses et rien ne se concrĂ©tise. Ainsi, il est censĂ© devoir construire une grande villa pour sa famille qui continue Ă  vivre dans un appartement Ă  moitiĂ© vide et dĂ©labré  On est presque rassurĂ© de voir sa mĂšre, trĂšs passive auparavant, perdre patience, exigeant une cuisiniĂšre par exemple
 Cependant, elle protĂšge Riad de bien loin, empĂȘchant quand mĂȘme son pĂšre d’utiliser Ă  tout escient l’adage « c’était comme ça pour moi et, regarde, je suis docteur. »

L’ouvrage dĂ©crit donc de maniĂšre consciencieuse, par les yeux d’un petit garçon, la sociĂ©tĂ© syrienne des annĂ©es 80. On sent que le piston et les trafics en tous genres sont les seuls moyens de s’en sortir. Son pĂšre essaye bien de copiner, mais il ne fait pas partie du beau monde et n’arrive pas Ă  monter dans l’échelle sociale. AprĂšs des dĂ©buts de vie un peu mouvementĂ©s, la famille s’installe durablement en Syrie et on sent poindre les tensions. Ce deuxiĂšme livre dĂ©veloppe donc plus en longueur les relations entre les personnages.

Le dessin de Riad est toujours adaptĂ© au propos, les expressions des personnages faisant des merveilles. Le choix de la bichromie est pertinent. L’ouvrage est rose, teintĂ© de vert et de rouge. Seul le passage en France (qui paraĂźt du coup complĂštement dĂ©calĂ© dans ses atmosphĂšres !) est bleu afin d’accentuer les contrastes entre les deux pays.

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Riad Sattouf confirme tout le bien que l’on pouvait penser de son autobiographie. Si on retrouve la noirceur, l’humour et l’aspect documentaire de son premier tome, cet opus possĂšde sa propre identitĂ© en se concentrant plus longuement sur la Syrie.

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Note : 15/20

Barracuda, T5 : Cannibales – Jean Dufaux & JĂ©rĂ©my

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Titre : Barracuda, T5 : Cannibales
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : Jérémy
Parution : Juin 2015


DĂ©jĂ  le cinquiĂšme tome pour « Barracuda ». ScĂ©narisĂ© par le vĂ©tĂ©ran Jean Dufaux et dessinĂ© par le novice JĂ©rĂ©my, cette sĂ©rie de pirates a crĂ©Ă© la sensation dĂšs le dĂ©part avec son dessin splendide et son scĂ©nario impitoyable. Mais une fois quatre tomes derriĂšre, comment Ă©viter que le tout s’enlise inĂ©luctablement ? Car on sait bien qu’une sĂ©rie qui fonctionne bien est souvent rallongĂ©e. Est-ce le cas ici ? Le tout est publiĂ© chez Dargaud sous la forme d’un album classique.

Le titre de l’ouvrage spoile un peu l’histoire en s’intitulant « Cannibales »  Toujours est-il qu’on plonge rĂ©ellement dans l’histoire de base autour du capitaine Blackdog et du diamant du Kashar. Jean Dufaux nous avait habituĂ©s Ă  donner Ă  chaque tome son unitĂ©. C’est le cas ici. MalgrĂ© quelques Ă©vĂ©nements sur l’üle de Puerto Blanco, l’essentiel de l’ouvrage se passe sur une Ăźle perdue peuplĂ©e de cannibales.

Des codes classiques de la piraterie.

Barracuda5bEncore une fois, les auteurs utilisent les codes classiques de la piraterie pour nous sĂ©duire. Île perdue, cannibales, maladies, recherche de trĂ©sor, trahisons
 Le tout se lit avec plaisir, Jean Dufaux n’oubliant pas d’ajouter une bonne dose de barbarie pour nous Ă©mouvoir. MalgrĂ© tout, le propos est moins fort que dans les tomes prĂ©cĂ©dents.  Certes, il y a des cannibales, mais on ne sent jamais vraiment les personnages en danger. Ces derniers évoluent dĂ©sormais moins et on se retrouve dans une action/aventure plus classique. On pense Ă  Barbe-Rouge par moments. La premiĂšre partie de la sĂ©rie, qui construisaient les (jeunes) personnages Ă©tait plus intĂ©ressante que la seconde, plutĂŽt basĂ©e sur l’action.

AprĂšs avoir passĂ© beaucoup de temps sur Puerto Blanco (ce qui semblait finalement le thĂšme de la sĂ©rie malgrĂ© la rĂ©fĂ©rence au navire Barracuda), on s’en Ă©loigne donc. MalgrĂ© tout, la fin du livre donne l’idĂ©e d’un final sur l’üle (le tome 6 doit clore le rĂ©cit). Nous avons donc ici un tome de transition.

C’est Blackdog qui donne ici de la puissance au rĂ©cit. Sa gueule, son caractĂšre, son obsession en font un personnage fort. TrĂšs peu prĂ©sent aprĂšs le premier tome, il revient pour mieux terroriser tous les autres protagonistes. VĂ©ritable fantĂŽme, il est le facteur X de l’histoire : incontrĂŽlable et dangereux.

Au niveau du dessin, JĂ©rĂ©my continue de nous enchanter avec des planches de toute beautĂ©. Il n’hĂ©site pas Ă  jouer des couleurs, mettant en valeur les rouges de façon obsessionnelle. Ses ambiances sont rĂ©ussies et ses personnages ont tous des gueules bien identifiĂ©s. Cependant, je l’ai trouvĂ© un peu moins marquant, mais peut-ĂȘtre est-ce seulement que je me suis habituĂ© Ă  son style. Un auteur qui s’est rĂ©vĂ©lĂ© dĂšs le premier tome et qu’on aura le plaisir de retrouver dans d’autres sĂ©ries plus tard.

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Ce tome 5 m’a laissĂ© un peu sur ma faim. « Barracuda » commençait Ă  s’essouffler et le sixiĂšme et dernier tome arrivera Ă  point nommĂ©. Tout est dĂ©sormais bien posĂ© pour un final en apothĂ©ose. En espĂ©rant que les auteurs arriveront Ă  refermer les nombreuses histoires secondaires qu’ils ont dĂ©veloppĂ©es. Quant aux personnages, on se demande bien qui arrivera Ă  survivre Ă  la boucherie qui s’annonce !

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Note : 14/20

Secrets, L’AngĂ©lus, T2 – Frank Giroud & JosĂ© Homs

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Titre : Secrets, L’AngĂ©lus, T2
Scénariste : Frank Giroud
Dessinateur : José Homs
Parution : Septembre 2011


Les diptyques se dĂ©veloppent en bande-dessinĂ©e. Et si parfois on ne comprend pas trop l’intĂ©rĂȘt de deux tomes, Ă  d’autres moments, ils prennent tout leur sens. Dans « L’angĂ©lus » (de la collection « Secrets » chez Dupuis), le premier tome se terminait sur une bascule. AprĂšs un livre avant tout destinĂ© Ă  percer le secret du tableau de l’AngĂ©lus, la suite se concentre sur le secret de famille de Clovis Ă  proprement parler. Ce deuxiĂšme opus de 56 pages clĂŽt donc l’enquĂȘte de ce quadra en pleine mutation.

À l’image de la couverture, Clovis change et s’épanouit en mĂȘme tant que son obsession grandit. Une fois l’histoire de l’AngĂ©lus et de Dali dĂ©voilĂ©e, reste Ă  savoir pourquoi Clovis y trouve une rĂ©sonance. Mais l’homme a dĂ©jĂ  beaucoup changĂ©. Physiquement d’abord : il a les cheveux hirsutes et la barbe qui foisonne. Il est bien loin de l’homme que l’on avait dĂ©couvert au dĂ©part
 D’ailleurs, il vit dans un camping car qu’il a repeint de couleurs vives. Clovis est en pleine crise identitaire, conjugale et existentielle !

Une crise identitaire, conjugale et existentielle.

LAngelus2bCette mutation de Clovis est particuliĂšrement rĂ©ussie, car elle se fait au fur et Ă  mesure des pages. Elle est remarquable de cohĂ©rence. Les rĂ©vĂ©lations familiales sont moins originales, mais leur parallĂšle avec le tableau de Millet leur donne un intĂ©rĂȘt certain. Mais au-delĂ  du secret, c’est bien de la renaissance d’un homme dont ce diptyque traite.

Le scĂ©nario de Giroud reste remarquablement maĂźtrisĂ©. Dans ce polar aux enjeux finalement assez limitĂ©s, il instille un suspense en tenant bien son rythme en main. Les rĂ©vĂ©lations s’égrĂšnent au fur et Ă  mesure, sans excĂšs de dĂ©ballage final.

Le dessin deHoms est toujours aussi impressionnant : personnel et puissant. Ses personnages sont redoutables d’expressivitĂ© sans tomber dans l’excĂšs. Les couleurs sont toujours autant au diapason, imposant les ambiances Ă  la force de palettes restreintes. Le dĂ©coupage est au mĂȘme niveau, parvenant Ă  diversifier les plans mĂȘme quand les personnages passent deux pages Ă  discuter. Du beau travail !

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Ce diptyque se lit avec plaisir, d’une traite, et le lecteur a du mal Ă  en sortir. DotĂ© d’un scĂ©nario bien menĂ© et bien rythmĂ©, l’histoire est sublimĂ©e par le trait de Homs. Ce deuxiĂšme tome confirme ainsi tout le bien que l’on pouvait penser du premier. Une belle dĂ©couverte !

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Note : 17/20

Secrets, L’AngĂ©lus, T1 : Frank Giroud & JosĂ© Homs

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Titre : Secrets, L’AngĂ©lus, T1
Scénariste : Frank Giroud
Dessinateur : José Homs
Parution : Novembre 2011


La collection (sĂ©rie ?) « Secrets » publiĂ©e chez Dupuis propose neuf histoire comportant « des secrets honteux ou redoutables, enfouis de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration au sein de chaque famille. ». C’est au diptyque rĂ©alisĂ© par Homs (au dessin) et Giroud (au scĂ©nario) que l’on s’intĂ©resse aujourd’hui. IntitulĂ© « L’AngĂ©lus », il prend comme point de dĂ©part le cĂ©lĂšbre tableau de Millet. Clovis, le dĂ©couvrant au MusĂ©e d’Orsay, est bouleversĂ©. Mais pourquoi ? Commence alors une obsession qui va le sortir de son quotidien morne et triste. Chaque tome comporte 56 pages, ce qui fait un diptyque bien fourni.

LAngelus1cCe premier tome sert avant tout Ă  poser les jalons de l’histoire. Nous avons d’abord la vie de Clovis. Vivant dans le village qui l’a vu naĂźtre, il exerce un mĂ©tier qui ne le passionne guĂšre et supporte la vie de famille en se faisant marcher dessus par son aĂźnĂ© en pleine crise d’adolescence. PerturbĂ© par le tableau de Millet, il commence des recherches sur l’histoire de ce tableau. Le fait qu’il ne sache pas utiliser internet (une honte pour son fils), fait qu’il y perd beaucoup de temps. Au fur et Ă  mesure que l’obsession grandit, sa vie se dĂ©lite et Clovis tout autant.

Une obsession qui grandit, un homme qui change.

À cĂŽtĂ© de l’humain, l’histoire du tableau se dĂ©voile. Ce premier tome lui donne beaucoup d’importance, puisque c’est ce secret que l’on cherche avant tout Ă  dĂ©terrer. Le tout est distillĂ© avec parcimonie et si vous ne connaissiez pas l’histoire, le tout est plein de surprise. Le diptyque prend alors tout son sens : le premier tome s’attarde sur le tableau, le deuxiĂšme tome permettra d’expliquer la rĂ©sonance entre cette histoire et celle, plus personnelle, de Clovis. MĂȘme si le mystĂšre en soit n’est pas une grande rĂ©vĂ©lation, elle fait son effet. Clovis n’y connait rien Ă  l’art et on sourit parfois Ă  sa naĂŻvetĂ©.

LAngelus1bLes auteurs utilisent parfaitement les 56 pages pour poser l’intrigue. MĂȘme si les personnages sont un peu caricaturaux (la prof d’arts plastiques et le cĂŽtĂ© « village de province » en gĂ©nĂ©ral), le tout fonctionne trĂšs bien. Tout semble cohĂ©rent et naturel et les relations entre eux sont crĂ©dibles. Ainsi la professeur et Clovis semblent assez proches d’entamer une relation et l’ambiguĂŻtĂ© persiste sans que rien ne vienne vraiment.

Le suspense du livre est rĂ©el : on ne sait pas vraiment oĂč nous mĂšnent les auteurs. En cela, le scĂ©nario est remarquablement construit, tout en finesse et avec un rythme parfaitement maĂźtrisĂ©. Le dĂ©coupage n’est pas en reste avec une vraie densitĂ©. Ce premier tome ne se contente pas de poser l’intrigue, il la fait avancer.

Concernant le dessin, Homs dĂ©veloppe un trait entre rĂ©alisme et semi-rĂ©alisme de toute beautĂ©. Ses personnages sont remarquablement croquĂ©s (d’ailleurs, on croquerait bien la jolie prof d’arts plastiques), bien identifiĂ©s. On n’est pas loin de la caricature, mais les expressions sont pleine de justesse. La mise en couleur sublime d’autant plus l’ouvrage en posant des atmosphĂšres aux palettes rĂ©duites. Difficile de rester indiffĂ©rent ! Cela m’a donnĂ© plus qu’envie de dĂ©couvrir les autres ouvrages d’Homs tant son trait m’a sĂ©duit.

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Cet « AngĂ©lus » est une vĂ©ritable surprise pour moi. MĂȘme si les amateurs d’art tiqueront devant le « mystĂšre Millet » (dĂ©jĂ  bien Ă©ventĂ© quand mĂȘme), on ne peut qu’ĂȘtre admiratif devant une telle maĂźtrise de la bande-dessinĂ©e. Entre la gestion du rythme, des personnages, du dĂ©coupage, du dessin et de la couleur, c’est un sans faute. À lire sans plus tarder !

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Note : 17/20

Dans l’atelier de Fournier – Nicoby & Joub

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Titre : Dans l’atelier de Fournier
Scénario : Joub & Nicoby
Dessin : Nicoby
Parution : Mars 2013


A l’occasion des 75 ans de Spirou, de nombreux livres sortent cette annĂ©e pour tĂ©moigner de cet anniversaire. Ainsi est paru aux Ă©ditions Dupuis (Ă©videmment !) « Dans l’atelier de Fournier » qui raconte la rencontre entre Nicoby, Joub et Fournier. Les deux premiers, fans du troisiĂšme, vont le voir chez lui afin qu’il leur narre son histoire, de ses dĂ©buts laborieux jusqu’aux derniers projets, en passant bien sĂ»r par les annĂ©es Spirou.

Mieux vaut connaĂźtre un minimum l’Ɠuvre de Fournier pour apprĂ©cier pleinement cet ouvrage. Celui qui est connu pour avoir pris « Spirou » Ă  la suite de Franquin a Ă©videmment eu d’autres vies. Cependant, il ne faut pas se limiter qu’à l’auteur breton. Car Ă  travers son histoire, c’est aussi une histoire de la bande-dessinĂ©e qui se dessine. Le rapport entre la publication en magazine et en albums, les festivals, les Ă©diteurs, les collĂšgues
 Fournier a Ă©tĂ© assez rejetĂ© par le milieu pour pouvoir en parler sans concession.

Un témoignage sur le métier de dessinateur.

Le tout passe par l’Ɠil admiratif de Nicoby et Joub. Leur cĂŽtĂ© fan est parfaitement adaptĂ© Ă  l’ouvrage. Connaissant sur le bout des doigts l’Ɠuvre de l’auteur, ils le questionnent sur ses ouvrages les moins connus. Du coup, inutile de chercher une quelconque critique de Fournier, le livre n’est pas lĂ  pour ça.

Quelques documents sont insĂ©rĂ©s au milieu de la conversation (comme des calques de Franquin oĂč il distille des conseils Ă  son protĂ©gĂ©) et Ă  la fin (planches, illustrations, synopsis
). Sous la forme de ce livre, c’est un vrai tĂ©moignage sur le mĂ©tier de dessinateur. L’approche par la discussion entre les personnages est trĂšs dynamique et fluide, si bien que l’on dĂ©vore l’ouvrage sans peine. 

J’aime beaucoup le trait de Nicoby et le fait qu’il dessine cet ouvrage m’a convaincu de l’acquĂ©rir. Ici, il fait mouche une nouvelle fois en dessinant des personnages trĂšs expressifs. Cela donne une vraie convivialitĂ© Ă  l’ensemble. Si bien que nous aussi on a l’impression d’ĂȘtre dans l’atelier de Fournier !

Ce livre est Ă  prendre pour ce qu’il est : un tĂ©moignage sur la carriĂšre de Fournier. Evidemment, ce dernier en sort grandi et dĂ©gage une indĂ©niable sympathie. Mais les critiques sous-jacentes de certaines pratiques dans la bande-dessinĂ©e (d’une Ă©poque du moins, mĂȘme si ça n’a pas du changer tant que ça) donne Ă  l’ouvrage un sujet plus large. Si vous aimez lire sur l’histoire de la bande-dessinĂ©e et sur ses auteurs, « Dans l’atelier de Fournier » est pour vous !

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Note : 14/20

Manuel de la jungle – Nicoby & Joub

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Titre : Manuel de la jungle
Scénaristes : Nicoby & Joub
Dessinateurs : Nicoby & Joub
Parution : Mai 2015


Joub et Nicoby avait plutĂŽt bien rĂ©ussi leur biographie « Dans l’atelier de Fournier ». Ils s’y prĂ©sentaient, interviewant l’auteur sur son passĂ©. Cela est en train de devenir une de leur spĂ©cialitĂ©. Au point qu’ils partent rĂ©aliser un livre sur la jungle, en Guyane. Joub vivant Ă  Cayenne, ils ont l’idĂ©e de retrouver deux instituteurs baroudeurs et de partir quelques jours dans l’Enfer vert afin de voir combien ce terme est galvaudĂ©. Le tout est donc scĂ©narisĂ© par Nicoby et Joub. Le premier dessine, le second colorise le tout. C’est paru chez Dupuis pour 140 pages de bande-dessinĂ©es au prix de 19 euros.

ManuelDeLaJungle1Le rĂ©cit prĂ©sente donc deux citadins emportĂ©s par deux baroudeurs. Évidemment, les premiers ont trĂšs peur des bestioles : serpent, araignĂ©es, crocodiles, etc. MĂȘme si cette menace n’est pas la plus importante
 Le livre dĂ©marre donc par un vĂ©ritable manuel, les expĂ©rimentĂ©s expliquant aux nouveaux le fonctionnement de la survie dans ce milieu, entre chasse et binouze.

Un titre trompeur.

Mais l’histoire finit par tourner vers autre chose : la dĂ©nonciation des orpailleurs clandestins. Du coup, le livre est un peu scindĂ© en deux et manque de cohĂ©rence. De mĂȘme, les anecdotes nombreuses abondent dans le livre et coupent le rythme. On sent une forme de fourre-tout, intĂ©ressant certes, mais qui manque de travail de fond pour en faire un bouquin en tant que tel. Ainsi, le titre « Manuel de la jungle » est trompeur, mais c’est ce que devait ĂȘtre le livre au dĂ©part.

MalgrĂ© tout, la vie dans la jungle a un intĂ©rĂȘt rĂ©el et on apprend beaucoup de choses. La deuxiĂšme partie, plus militante, donne aussi Ă  rĂ©flĂ©chir. Le tout se dĂ©vore d’une traite, l’humour est prĂ©sent et on apprend Ă©normĂ©ment sur la jungle. Dommage que les auteurs se reprĂ©sentent toujours comme apeurĂ©s, voulant mettre fin Ă  l’expĂ©rience au plus vite. Finalement, on se dit que ce voyage de quelques jours ne les aura pas changĂ©s. Surtout, ils paraissent encore plus terrorisĂ©s Ă  la fin. Peut-ĂȘtre est-ce la rĂ©alitĂ©, mais le tout ne va pas trĂšs loin dans l’analyse. Joub et Nicoby ont choisi un rĂ©cit de voyage sans trop chercher Ă  approfondir le propos en aval.

Concernant le dessin, j’aime beaucoup le trait de Nicoby, sublimĂ© par les aquarelles de Joub. Les ambiances sont posĂ©es, aussi bien dans la jungle, sur la pirogue, la nuit
 Une vraie rĂ©ussite. En revanche, on ressent relativement peu le cĂŽtĂ© « paradis des sens » vantĂ© par la quatriĂšme de couverture. Ce n’est pas Ă©vident avec du dessin de faire ressentir cela, mais dans les faits, la jungle est jolie mais on ne la ressent pas.

ManuelDeLaJungle2

« Manuel de la jungle » est un ouvrage qui dĂ©vie de son intention premiĂšre. HĂ©sitant entre un apprentissage par des citadins de la jungle et une dĂ©nonciation des clandestins du lac, il manque un peu de cohĂ©rence. De mĂȘme, il cĂšde Ă  la mode actuel en prĂ©sentant une pagination excessive. Ainsi, la scĂšne du restaurant, au dĂ©part, n’a aucun intĂ©rĂȘt et rallonge artificiellement l’ouvrage. Mais si vous ĂȘtes un amateur des livres de Joub et Nicoby, ne boudez pas votre plaisir, on retrouve l’humour des deux compĂšres et ce trait rond qui va si bien avec.

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Note : 13/20

Roi ours – Mobidic

RoiOurs


Titre : Roi ours
Scénario : Mobidic
Dessinateur : Mobidic
Parution : Mai 2015


Une premiĂšre bande-dessinĂ©e est toujours une Ă©preuve pour un auteur en devenir. Mobidic (au pseudo Ă©vocateur !) se lance dans le bain chez Delcourt avec un one-shot qu’il scĂ©narise et dessine, « Roi ours ». AncrĂ© dans les croyances amĂ©rindiennes, il prĂ©sente l’histoire d’une jeune fille, Xipil, destinĂ©e Ă  ĂȘtre sacrifiĂ©e Ă  la dĂ©esse caĂŻman. Elle est alors sauvĂ©e par le Roi Ours et se voit contrainte de se marier avec lui. Le tout pĂšse 110 pages pour un format A4.

Le scĂ©nario se base sur la dĂ©couverte du monde des dieux par une mortelle (mĂȘme si les dieux y sont mortels Ă©galement). Les entourloupes, les nĂ©gociations, les humiliations
 Xipil a bien du mal Ă  s’intĂ©grer, alors que son espĂšce est considĂ©rĂ©e comme en bas de la chaĂźne alimentaire. Heureusement, elle y trouve le soutien de son mari et de la mĂšre des singes, qui fait un peu partie de la famille.

Une fable un peu Ă©cologique.

RoiOurs2Si le dĂ©but de l’histoire est plutĂŽt bien menĂ©, on reste un peu sur notre faim. Les dĂ©veloppements amenĂ©s trouvent une fin un peu brutale. MĂȘme si le sens de l’ouvrage prend son sens Ă  sa fermeture, il y a, dans la narration, une impression que l’on partait vers ailleurs. Qu’importe, « Roi ours » possĂšde un univers, une ambiance, une personnalitĂ© qui transparaĂźt dĂšs les premiĂšres pages. Le sujet abordĂ© est original et, finalement, bien dĂ©veloppĂ©. Mais alors qu’on imaginait en dĂ©but de livre une histoire complexe, on est plutĂŽt du cĂŽtĂ© de la fable. Pris ainsi, « Roi ours » remplit son contrat.

Pour mener son histoire, Mobidic maĂźtrise pleinement son dĂ©coupage. Aussi Ă  l’aise dans les scĂšnes d’action ou les scĂšnes intimistes, il alterne Ă©galement les pages de dialogue avec les pages muettes. Le tout avec autant de pertinence.

Le dessin est un gros point fort de l’album. Mobidic possĂšde un trait qui rappelle immanquablement le dessin animĂ©, tant par ses animaux que par sa façon de dessiner les humains. Et si quelques rares cases sont maladroites, l’ensemble est assez remarquable. La beautĂ© des images saute aux yeux, les personnages sont expressifs et les cadrages sont parfaitement maĂźtrisĂ©s. Et que dire des couleurs, au diapason du trait ? Elles embellissent le dessin et renforcent les ambiances avec talent. On pourra cependant regretter un encrage et un lettrage un peu trop gros pour le format. Un livre au format comics aurait Ă©tĂ© certainement un meilleur choix pour l’Ă©dition. Un mauvais choix de l’Ă©diteur pour le coup.

RoiOurs1

Mobidic, pour son premier album, s’est occupĂ© de tout. Et si ce « Roi ours » possĂšde quelques imperfections, il reste un livre d’une vraie beautĂ©, dotĂ© d’un scĂ©nario original, sorte de fable fantastique et (un peu) Ă©cologique. Un auteur Ă  suivre, tant sa maĂźtrise du sujet est Ă©vidente.

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Note : 15/20