Tu mourras moins bĂȘte, T4 : Professeur Moustache Ă©tale sa science

TuMourrasMoinsBete4


Titre : Tu mourras moins bĂȘte, T4 : Professeur Moustache Ă©tale sa science
Scénariste : Marion Montaigne
Dessinatrice : Marion Montaigne
Parution : Septembre 2015


AprĂšs avoir explosĂ© sur la blogosphĂšre, Marion Montaigne a reçu un succĂšs mĂ©ritĂ© pour « Tu mourras moins bĂȘte », ses recueils de vulgarisation scientifique. Outre l’humour omniprĂ©sent, l’auteure aime remplir ses pages de rĂ©fĂ©rences cinĂ©mas, sĂ©ries ou simplement people. Le tout est publiĂ© chez Delcourt pour 250 pages.

Depuis son changement d’éditeur, Marion Montaigne ne s’impose plus de thĂšme gĂ©nĂ©ral. On aborde donc tout et n’importe quoi, l’auteure se faisant plaisir avec ses sujets de prĂ©dilection. On retrouve donc beaucoup les explications geek (« Jurassic Park », « Le Seigneur des Anneaux », « Star Wars » ) et le pipi caca. Ainsi, on sent que Montaigne prend un plaisir infini Ă  nous parler des pets


Rire de la science par l’absurde.

TuMourrasMoinsBete4bToutes les explications dĂ©marrent par une fausse carte postale dessinĂ©e par nombre d’invitĂ©s. Chacun pose une question, Ă  laquelle rĂ©pond la dessinatrice. Si certains thĂšmes sont trĂšs gĂ©nĂ©raux, d’autres partent un peu dans tous les sens. Au final, ce n’est pas plus mal, les notes ne suivant pas non plus un schĂ©ma systĂ©matique qui ennuierait le lecteur. Car force est de constater qu’aprĂšs quatre tomes bien fournis, Marion Montaigne continue Ă  ĂȘtre aussi drĂŽle et didactique Ă  la fois. MĂȘme si ce que l’on apprend a, dans ce tome, finalement peu d’intĂ©rĂȘt. Comme un symbole, le livre se ferme sur la sexualitĂ© des dinosaures, une façon de mixer deux grands sujets traitĂ©s dans ses livres


Au niveau du dessin, on retrouve le trait particuliĂšrement relĂąchĂ© de Marion Montaigne et colorisĂ© Ă  l’aquarelle. C’est clairement ce qui peut rebuter le plus au premier abord, mais son efficacitĂ© est Ă©vidente. C’est lĂ  le plus important.

TuMourrasMoinsBete4c

Ce tome confirme (si besoin Ă©tait) tout le talent de Marion Montaigne pour la vulgarisation. Et plus que pour apprendre des choses, on lit avant tout « Tu mourras moins bĂȘte » pour rire avec l’auteure de la science et de tous les questionnements que cela peut apporter. Et si c’est absurde, c’est encore meilleur !

coupdecoeur_new

avatar_belz_jol

note5

Panique organique

PaniqueOrganique


Titre : Panique organique
Scénariste : Marion Montaigne
Dessinatrice : Marion Montaigne
Parution : Octobre 2007


Marion Montaigne est une auteure qui s’est créé un nom dans la vulgarisation scientifique. MĂȘlant bande-dessinĂ©e, sciences et humour, elle a su capter l’attention du public avec son blog « Tu mourras moins bĂȘte » (parfaitement mis sur papier ensuite). Depuis, elle a sorti « Riche, pourquoi pas toi ? » qui lui permettait de toucher aux sciences sociales. Mais dĂšs 2007, l’auteure sortait dĂ©jĂ  un livre intitulĂ© « Panique organique » qui proposait une histoire dĂ©jantĂ© dans le corps humain. PubliĂ© chez Sarbacane, le tout pesant une petite centaine de pages.

Nous dĂ©marrons donc dans le corps d’un enfant qui mange ses cĂ©rĂ©ales. L’une de bactĂ©ries de l’estomac, fatiguĂ© de cette existence rĂ©pĂ©titive, dĂ©cide de s’échapper. En effet, le petit garçon a eu le malheur d’avaler le jouet qui Ă©tait dans la boĂźte de cĂ©rĂ©ales. C’est une fusĂ©e
 C’est parti pour une aventure au plus profond du corps


Une aventure d’humour didactique

Si le dĂ©but de l’aventure laisse prĂ©sager une aventure d’humour didactique (le rein est bien prĂ©sentĂ© par exemple), le tout devient vraiment barrĂ© au fur et Ă  mesure. Alors certes on apprend des choses rĂ©guliĂšrement, mais l’aspect didactique laisse souvent la place Ă  l’aventure et Ă  l’action dĂ©bridĂ©e. 

On a clairement affaire ici Ă  un ouvrage plutĂŽt jeunesse. Les explications sont plutĂŽt simples et l’action est non-stop. Le double discours existe quand mĂȘme (le passage Ă  l’adolescence est vraiment destinĂ© Ă  ĂȘtre drĂŽle pour des adultes me semble-t-il
), mais il n’est pas omniprĂ©sent. Les derniĂšres pages, complĂštement dĂ©bridĂ©es manquent ainsi un peu de consistance. MalgrĂ© tout, on sourit Ă  plusieurs reprises. Mais on est tellement habituĂ© Ă  rire devant un livre de Marion Montaigne que l’on en devient trĂšs exigeant !

Concernant le dessin, on retrouve un trait simple et dynamique de l’auteure, colorisĂ© Ă  l’informatique. C’est moins relĂąchĂ© et moins personnel que ses derniĂšres productions, mais la lecture est trĂšs agrĂ©able et lisible. Le dĂ©coupage est plus classique avec un gaufrier et des cases tracĂ©es. Bref, c’est finalement assez diffĂ©rent de ce que peut nous proposer Marion Montaigne actuellement.

« Panique Organique » confirme l’intĂ©rĂȘt de Marion Montaigne pour les ouvrages didactiques. Paru en 2007, juste avant « La vie des bĂȘtes » (oĂč clairement elle est plus percutante au niveau de l’humour), c’est un ouvrage jeunesse de bonne qualitĂ©. La partie didactique n’est pas lourde et peut mĂȘme passer derriĂšre l’aspect purement aventure. Et il faut bien avouer que les ados adorent ce livre. Une lecture sympathique. avatar_belz_jol

note3

Riche, pourquoi pas toi ?

RichePourquoiPasToi


Titre : Riche, pourquoi pas toi ?
Scénariste :
Marion Montaigne
Dessinatrice : Marion Montaigne
Parution : Octobre 2013


Marion Montaigne s’est fait connaĂźtre avec son blog « Tu mourras moins bĂȘte », qui traitait en bande-dessinĂ©e et avec humour de la science. EditĂ© sous format papier (deux tomes parus Ă  ce jour), ces ouvrages ont pleinement mĂ©ritĂ© leur succĂšs. MalgrĂ© tout, Marion Montaigne fait une pause dans la vulgarisation scientifique pour aborder ce nouveau livre : « Riche, pourquoi pas toi ? ». Plus que « comment devenir riche ? », c’est plutĂŽt une bande-dessinĂ©e qui explique pourquoi, justement, on n’est pas riche ! Deux auteurs sont associĂ©s Ă  Marion Montaigne : Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot. C’est sur les travaux de ces deux sociologues que se base ce nouveau livre. Le tout est Ă©ditĂ© chez Dargaud pour 133 pages.

Outre se baser sur les ouvrages du couple Pinçon / Pinçon-Charlot, Marion Montaigne les fait mĂȘme intervenir ! Ces derniers s’occupent d’une famille qui va alors gagner au Loto et devenir riche. De nombreuses questions sont alors abordĂ©es lors de l’ouvrage composĂ© de chapitres : qu’est-ce qu’un riche ? Comment devient-on bourgeois ? etc.

Marion Montaigne dĂ©laisse donc la vulgarisation scientifique pour la vulgarisation sociologique (mĂȘme si en soit, la sociologie est une science). C’est clairement ce qu’elle fait de mieux, puisqu’elle le fait Ă©galement pour la jeunesse (« La Vie des BĂȘtes »). Ceux qui connaissent l’auteure sont donc en terrain connu. L’humour sert ici Ă  apprendre. Comme toujours, Marion Montaigne aime garnir ses ouvrages de rĂ©fĂ©rences actuelles, au risque de voir ses ouvrages mal vieillir. La plupart des rĂ©fĂ©rences sont ici particuliĂšrement simples d’accĂšs, donc cela ne pose pas de problĂšme en lecture. Cependant, le sujet permet un peu moins de dĂ©lire que la science. Bref, n’espĂ©rez pas trouver exactement la mĂȘme chose que le blog que Marion Montaigne. Mais on n’y perd pas au change.

Une conclusion déprimante

MalgrĂ© le nombre important de pages et la densitĂ© des informations, le tout se dĂ©vore sans peine et les idĂ©es fortes font mouche. Outre l’aspect sociologique, l’aspect psychologique est trĂšs important ici. Et la conclusion assĂ©nĂ©e par l’auteure est avant tout dĂ©primante pour tout un chacun. Mais hĂ©las tellement vraie


Au niveau du dessin, le trait relĂąchĂ© de Marion Montaigne est toujours aussi dynamique et adaptĂ© Ă  sa narration. La couleur est faite de simples aplats numĂ©riques. C’est un peu dommage lorsque l’on connaĂźt les capacitĂ©s Ă  l’aquarelle de l’auteure. Sans doute fallait-il aller vite.

« Riche pourquoi pas toi » confirme si c’était encore nĂ©cessaire les capacitĂ©s didactiques de Marion Montaigne. Assorti d’une bonne dose militante (sous couvert d’études sociologiques quand mĂȘme !), cet ouvrage a donc un accent diffĂ©rent que les « Tu mourras moins bĂȘte ». Clairement, ici on rit, mais on n’est pas lĂ  que pour rire


avatar_belz_jol

note4

Canardo, T22 : PiĂšge de miel

canardo22


Titre : Canardo, T22 : PiĂšge de miel
Scénariste : Benoßt Sokal
Dessinateurs : BenoĂźt Sokal & Pascal Regnauld
Parution : Octobre 2012


« Canardo » est une sĂ©rie que j’apprĂ©cie Ă©normĂ©ment. Suivre les enquĂȘtes de ce dĂ©tective au physique de palmipĂšde et Ă  l’allure de Colombo procure un plaisir certain. Je suis assez admiratif de la capacitĂ© de son auteur, Sokal, Ă  conserver une qualitĂ© d’écriture toujours Ă©levĂ©e plus de trente ans aprĂšs les premiĂšres aventures de son hĂ©ros. J’étais donc confiant et impatient de me plonger dans cette nouvelle Ă©popĂ©e intitulĂ©e « PiĂšge de miel ». Sa parution date du mois de septembre dernier. Le pĂšre historique de la saga s’associe une nouvelle fois Ă  Pascal Regnauld pour faire naitre cet opus.

Comme dans une grande partie de ses histoires rĂ©centes, Canardo se trouve proche du plat pays. La Belgique est le nouveau lieu star des pĂ©rĂ©grinations du cĂ©lĂšbre enquĂȘteur. Cela permet de faire apparaitre une ambiance grise et triste. On a le sentiment que le soleil n’est jamais de sortie. On ne peut pas dire que Sokal milite pour l’office de tourisme belge. Je me garderais de toute comparaison avec la rĂ©alitĂ© sur les plans gĂ©ographiques et mĂ©tĂ©orologiques mais je tiens Ă  prĂ©ciser que j’apprĂ©cie toujours d’ĂȘtre envoutĂ© par cette atmosphĂšre. Le travail sur les couleurs participe activement Ă  la force de cette derniĂšre. Le dĂ©paysement est immĂ©diat. On ressent un vrai plaisir Ă  retrouver cet univers qui nous est familier et qui ne nous laisse pas insensible.

Une partie de Cluedo des plus passionnantes.

Le hĂ©ros Ă©tant dĂ©tective, il lui faut donc trouver une affaire pour expliquer sa charismatique prĂ©sence sur les lieux. Il est ici en mission. On apprend rapidement qu’il surveille de prĂšs un ministre au physique peu avenant. Une parentĂ© avec notre cher ancien-futur prĂ©sident de la France ne serait qu’un hasard malencontreux. Canardo arrange une rencontre entre ce ponte et une femme splendide qui s’avĂšre ĂȘtre une prostituĂ©e de luxe. Tout cela sent le guet-apens. Mais l’intrigue prend vite une tournure diffĂ©rente quand tout ce beau monde est pris par une tempĂȘte de neige. La solution de repli pour passer la nuit est une curieuse rĂ©sidence isolĂ©e et habitĂ©e par une famille noble Ă  dĂ©faut d’ĂȘtre riche.

Tout est donc rĂ©uni pour nous plonger dans une partie de Cluedo des plus passionnantes. Il n’y a pas de crime mais tous les autres ingrĂ©dients sont prĂ©sents. L’unitĂ© de lieu est imposĂ©e par la mĂ©tĂ©o. De plus, ce lieu possĂšde un charme certain. C’est un chĂąteau perdu au milieu de la forĂȘt. On retrouve une galerie de personnages importante. Chacun donne lieu Ă  des interrogations. Les secrets semblent nombreux et les cadavres doivent inonder les placards. Notre ami palmipĂšde semble vouer Ă  arbitrer tout ce petit monde et les diffĂ©rentes interactions qui vont lier les uns avec les autres. Cet Ă©tat des lieux attise donc notre curiositĂ© et fait que notre immersion est immĂ©diate. DĂšs les premiĂšres pages, par les dĂ©cors, les personnages et l’atmosphĂšre, on est conquis.

Notre plaisir ne diminuera jamais au fur et Ă  mesure que les pages dĂ©filent. A aucun moment, notre attention et notre attrait ne s’attĂ©nuera. La narration ne souffre d’aucun temps mort. Bien au contraire, l’intensitĂ© ne cesse d’augmenter. Chaque personnage, par son apparition dans l’intrigue, relance la trame. Le dĂ©nouement est Ă  la hauteur du chemin qui y mĂšne. Il n’y a aucune dĂ©ception. La derniĂšre page est un modĂšle de conclusion tant sur le plan graphique que du texte. Ce nouvel opus ravira les adeptes du cĂ©lĂšbre dĂ©tective. Ils y retrouveront tous les ingrĂ©dients qu’ils ont l’habitude de savourer. Pour ceux qui n’ont encore jamais rencontrĂ© Canardo, je ne peux que vous conseiller de dĂ©couvrir « PiĂšge de miel ». Il s’agit d’un excellent cru pour un premier rendez-vous avec le cĂ©lĂšbre palmipĂšde


coupdecoeur_new

gravatar_eric

note5

Canardo, T23 : Le vieux canard et la mer – BenoĂźt Sokal, Pascal Regnauld & Hugo Sokal

Canardo22


Titre : Canardo, T23 : Le vieux canard et la mer
Scénariste : Hugo Sokal
Dessinateurs : BenoĂźt Sokal & Pascal Regnauld
Parution : Octobre 2013


Canardo et moi, c’est une grande et vieille histoire d’amour. J’ai d’abord dĂ©couvert les premiers ouvrages, noirs, sales et dĂ©sabusĂ©s
 Une vraie rĂ©vĂ©lation ! Le tout a dĂ©sormais bien changĂ©, sans pour autant me dĂ©ranger. LassĂ© du dessin, Sokal a acquis l’aide de Pascal Regnauld afin de se concentrer sur le scĂ©nario. Car c’est avant tout les dialogues qui intĂ©ressent l’auteur. On a donc dĂ©sormais un Canardo trĂšs ancrĂ© dans la Belgique et une bande-dessinĂ©e qui est avant tout une satire sociale Ă  l’humour bien trempĂ©. Ici, c’est Hugo Sokal qui s’occupe du scĂ©nario. Il avait dĂ©jĂ  co-scĂ©narisĂ© les prĂ©cĂ©dents opus. Les rĂŽles sont un peu flou dans « Canardo », mĂȘme s’il semble acquis que Pascal Regnauld assure la majoritĂ© du dessin, bien que son nom ne soit crĂ©ditĂ© qu’en terme de « collaboration » dans l’ouvrage
 PassĂ©s ces considĂ©rations sur qui fait quoi, voyons si ce millĂ©sime, intitulĂ© « Le vieux canard et la mer », vaut la lecture. Le tout est toujours publiĂ© chez Casterman sous la forme d’un album tout ce qu’il y a de plus classique.

Dans cet ouvrage, l’inspecteur Canardo fait la nounou
 Sa sƓur est Ă  la clinique et il doit s’occuper de son petit neveu. Ce dernier, comme tous les petits de son Ăąge, est fan de Momo le MĂ©rou (dont le parallĂšle avec NĂ©mo est Ă©vident) dont le merchandising fonctionne Ă  plein tubes. Si bien que la pĂȘche au mĂ©rou Ă  pois rouges est dĂ©clarĂ©e interdite
 HĂ©las, le Koudouland a une Ă©conomie qui dĂ©pend entiĂšrement de cette pĂȘche. Et le Belgambourg, ancienne puissance coloniale, ne l’entend pas de cette oreille
 Elle missionne Canardo sur place.

Une grande densitĂ© de rĂ©flexions sociĂ©tales et d’humour.

Cette histoire fait la part belle au neveu de Canardo qui devient un personnage central de cette bande-dessinĂ©e. A travers lui, il critique vertement les nouvelles gĂ©nĂ©rations et les conflits inhĂ©rents Ă  la culture et consommation de masse. D’autres termes se mĂȘlent comme la cĂ©lĂ©britĂ© facile et factice dans notre univers mondialisé  La densitĂ© des rĂ©flexions et l’humour avec lequel tout cela est traitĂ© est la vraie force de l’ouvrage. J’ai trouvĂ© cette partie particuliĂšrement rĂ©ussie. On sourit beaucoup, il y a des idĂ©es Ă  foison
 Car Ă  cĂŽtĂ© de cela, on suit Ă©galement la grande duchesse, un des personnages les plus rĂ©ussis de la sĂ©rie, qui vient rendre visite Ă  son « ami » prĂ©sident. Bonjour le nĂ©ocolonialisme et tout ce qui va avec
 « Canardo » sait vraiment ici capter l’air du temps et mettre le doigt sur les dĂ©rives de nos sociĂ©tĂ©s.

Au niveau du dessin, Pascal Regnault fait le travail. On est en terrain connu. Je trouve cependant la gestion des phylactĂšres un peu hasardeuse. Ce n’est pas nouveau, mais l’aspect « photoshop » des bulles en est parfois gĂȘnant. Je trouve aussi les couleurs un peu trop criardes. Clairement, le passage Ă  l’informatique de certains aspects de la sĂ©rie n’a pas Ă©tĂ© une franche rĂ©ussite. Cependant, cela ne gĂȘne pas la lecture pour autant, loin de lĂ . L’univers animalier de Canardo est un modĂšle du genre.

J’ai Ă©tĂ© trĂšs enthousiaste Ă  la lecture de ce « Canardo ». Le cru 2013 est un bon cru, avec beaucoup d’humour et d’allusion Ă  notre monde. C’est toujours Ă©tonnant de voir qu’aprĂšs tant d’annĂ©es et d’évolutions, je puisse ĂȘtre autant heureux de lire cette sĂ©rie qui, clairement, ne se repose par sur ses lauriers. Un exemple Ă  suivre !

avatar_belz_jol

note4

Atar Gull, ou le destin d’un esclave modĂšle – Fabien Nury & BrĂŒno

atargull


Titre : Atar Gull, ou le destin d’un esclave modĂšle
Scénariste : Fabien Nury
Dessinateur : BrĂŒno
Parution : Octobre 2011


J’ai eu le plaisir que l’on m’offre derniĂšrement la bande-dessinĂ©e « Atar Gull, ou le destin d’un esclave modĂšle ». Non seulement le scĂ©nario est tenu par Fabien Nury, qui m’a dĂ©jĂ  convaincu avec ses sĂ©ries « Je suis lĂ©gion » et « Il Ă©tait une fois en France », mais le dessin est rĂ©alisĂ© par BrĂŒno, dont le travail m’a Ă©tĂ© louĂ© de nombreuses fois. Avec cet ouvrage, j’espĂ©rais dĂ©couvrir le travail de cet auteur en vogue. Ce livre est un one-shot d’un peu plus de 80 pages et est inspirĂ© d’un roman d’EugĂšne Sue. N’ayant pas lu ce roman, j’éviterai toute comparaison entre l’Ɠuvre originale et son interprĂ©tation en BD.

Atar Gull est fils de chef de la tribu des petits Namaquas en Afrique. La guerre avec les grands Namaquas fait rage et des hommes sont faits prisonniers. Toute la tribu pleure sauf lui. Atar Gull dĂ©clare alors que jamais il ne pleurera
 La BD est articulĂ©e selon deux livres : « La traversĂ©e » et « La plantation » auxquels s’ajoutent un prologue et un Ă©pilogue. Comme on parle ici d’un esclave, il va sans dire Atar Gull va se faire capturer par les grands Namaquas. Au lieu de manger leurs prisonniers, ils ont depuis appris Ă  les vendre aux blancs


Aucun manichĂ©isme : chaque personnage a ses raisons d’agir.

Le propos dĂ©veloppĂ© ici est particuliĂšrement sombre. L’esclavage n’est pas un sujet facile et Nury le traite ici sans manichĂ©isme. L’armateur qui procĂšde au commerce du bois d’ébĂšne est animĂ© par des intentions simples : pouvoir gagner assez d’argent pour rejoindre sa femme. C’est une des caractĂ©ristiques fortes de Fabien Nury : ses personnages ont souvent des bonnes raisons d’agir. Le tout commence donc par la traversĂ©e de l’Atlantique oĂč les auteurs dĂ©veloppent une vraie histoire de pirates. Le rĂŽle d’Atar Gull est ainsi trĂšs mineur. Il est seulement la plus belle piĂšce de la marchandise, un « Mandingo ».

L’arrivĂ©e aux AmĂ©riques change le tout. Atar Gull est vendu et travaille dans une plantation aux ordres du maĂźtre Wil. C’est vraiment Ă  ce moment-lĂ  que l’on perçoit toute la force du scĂ©nario. En effet, les Ă©vĂšnements avancent, souvent terribles, et les motivations d’Atar Gull nous sont toujours inconnues. On ne le comprend pas vraiment. Cependant, derriĂšre toute cette cruautĂ©, prĂ©sente Ă  tous les instants, on arrive Ă  ĂȘtre Ă©mu. Du grand art


Au niveau du dessin, j’avoue que le style de BrĂŒno m’a un peu gĂȘnĂ© au dĂ©part. Son trait est Ă©pais, sans concession, avec des aplats noirs importants, notamment dans ses visages. D’apparence simple, son dessin se rĂ©vĂšle bien plus complexe et intĂ©ressant une fois que l’on est habituĂ©. « Atar Gull » est aussi une bande-dessinĂ©e marquante graphiquement. Dans les moments forts, BrĂŒno sait donner Ă  son dessin la construction et le style qui fera rĂ©agir le lecteur. Un trĂšs bon dosage dans l’intensitĂ©. Le tout est colorisĂ© par aplats trĂšs simples, sans ombre. Le tout renforce le style de BrĂŒno, trĂšs brut. Les couleurs sont bien utilisĂ©es, renforçant l’atmosphĂšre de chaque lieu ou moment.

« Atar Gull » est clairement dans le haut du panier de la bande-dessinĂ©e actuelle. Avec un scĂ©nario original et surprenant, des personnages hauts en couleur et un dessin exigeant et marquant, on sent qu’aucune concession n’a Ă©tĂ© faite. Les auteurs accouchent d’un ouvrage avec une personnalitĂ© forte. A dĂ©couvrir absolument.

coupdecoeur_new

avatar_belz_jol

note5

Tyler Cross, T2 : Angola – Fabien Nury & BrĂŒno

TylerCross2


Titre : Tyler Cross, T2 : Angola
Scénariste : Fabien Nury
Dessinateur : BrĂŒno
Parution : Août 2015


Avec deux one shots exceptionnels (« Tyler Cross » et « Atar Gull »), Fabien Nury et BrĂŒno se sont imposĂ©s comme une des doublettes les plus talentueuses de la bande-dessinĂ©e. Et c’est avec plaisir que l’on les voit rempiler avec un deuxiĂšme tome de « Tyler Cross », intitulĂ© « Angola ». Le tout pĂšse 100 pages et est publiĂ© c’est Dargaud. MĂȘme s’il serait dommage de ne pas avoir lu le premier tome, ils sont parfaitement indĂ©pendants.

« Angola » est le nom d’une prison. Tyler Cross y est enfermĂ© suite Ă  un coup foireux. Évidemment, il va tenter d’en sortir. Le premier tome Ă©tait un polar teintĂ© de western. Ici, on prend les rĂ©fĂ©rences en plein univers carcĂ©ral des annĂ©es 50 : mafia sicilienne, esclavage des prisonniers, chasse Ă  l’homme, corruption… Du petit lait pour Tyler !

Un hĂ©ros froid, violent et dotĂ© d’une morale minimale.

TylerCross2bLa force de cette sĂ©rie est de prĂ©senter un hĂ©ros particuliĂšrement froid et violent, dotĂ© d’une morale minimale. Pourtant, notre empathie pour lui est bien rĂ©elle puisqu’on espĂšre qu’il s’en sortira. La violence est omniprĂ©sente, portĂ©e par une narration parfaitement maĂźtrisĂ©e. C’était dĂ©jĂ  un des points forts du premier album, on le retrouve ici. Les textes sont un vĂ©ritable plaisir de lecture, sublimĂ©s par la mise en image. Les cases longues et grandes donnent une vraie dimension cinĂ©matographique Ă  l’ensemble. Mais qu’on ne s’y trompe pas : « Tyler Cross » s’inspire du cinĂ©ma, mais utilise au mieux les codes de la bande-dessinĂ©e.

Les cent pages de l’ouvrage permettent aux auteurs de dĂ©velopper leur propos. Car l’histoire n’est pas uniquement centrĂ©e sur Tyler Cross. Les autres personnages ont droit aussi Ă  leurs chapitres qui dĂ©veloppent leur histoire. Et Ă  la fin, Tyler est souvent lĂ  pour les accueillir
 Cette narration multiple, parfaitement maĂźtrisĂ©e, est au cƓur du plaisir de lecture.

Le trait de BrĂŒno, tout en noirs, et sa mise en scĂšne sont assez incroyables. Non seulement il possĂšde un dessin assez unique, mais il est parfaitement au service de l’histoire. Les deux auteurs sont au diapason. Les couleurs enrichissent les ambiances, jouant sur les teintes avec beaucoup d’intelligence. La pluie, la nuit, la douleur, la violence
 BrĂŒno parvient Ă  tout exprimer avec beaucoup d’économie dans son trait et c’est assez remarquable. Quant au dĂ©coupage, il est un vĂ©ritable modĂšle du genre. Quelle maĂźtrise !

« Tyler Cross » s’impose une nouvelle fois comme une bande-dessinĂ©e majeure. En quittant les atmosphĂšres western du premier tome, les auteurs proposent un ouvrage Ă  l’ambiance diffĂ©rente. Le fond reste le mĂȘme : violence, immoralitĂ© et rĂ©fĂ©rences cinĂ©matographiques. Mais dans sa narration et son dessin, « Tyler Cross » reste une sĂ©rie assez unique, autant dans son genre que par sa qualitĂ© exceptionnelle.

coupdecoeur_new

avatar_belz_jol

note5

Le rĂ©vĂ©rend, T2 : Chasse Ă  l’homme – Lylian & Augustin Lebon

LeReverend2


Titre : Le rĂ©vĂ©rend, T2 : Chasse Ă  l’homme
Scénariste : Lylian
Dessinateur : Augustin Lebon
Parution : Avril 2015


Le premier tome du « RĂ©vĂ©rend » avait marquĂ© les esprits par une histoire mĂ©nageant ses surprises (scĂ©narisĂ© par Lylian) et son dessin trĂšs rĂ©ussi (rĂ©alisĂ© par le novice Augustin Lebon). On avait craint que la deuxiĂšme partie du diptyque ne montre jamais le bout de son nez, mais voilĂ  que la fin de l’intrigue dĂ©barque enfin en librairie. Le tout pĂšse une cinquantaine de pages et est publiĂ© chez Emmanuel Proust Media.

« Le rĂ©vĂ©rend » est une histoire de vengeance. Le cadre du western est choisi pour mettre en place l’intrigue. Angus cherche Ă  se venger des personnes responsables de la mort de sa mĂšre. On l’avait laissĂ© abattu Ă  la fin du premier tome. Deborah et Angus, on les retrouve alors qu’ils sont encore jeune, au moment oĂč le garçon devient le rĂ©vĂ©rend. Deborah lui intime alors de renoncer Ă  sa vengeance. Pas si simple


Vengeance au far west.

LeReverend2bCe tome se rĂ©vĂšle rapidement dĂ©cevant par rapport au premier. Ce second opus narre une histoire de vengeance classique et donc sans surprise. Le scĂ©nario se contente donc d’une chasse Ă  l’homme, comme l’indique si bien le titre. Le livre se lit alors avec plaisir, mais sans retenir notre attention plus que ça. Les gimmicks du genre s’accumulent sans passionner. L’ouvrage est plein de rĂ©fĂ©rence. Mais si le premier tome proposait son lot de surprises, il n’y en a plus ici. Dommage.

Au-delĂ  de ce dĂ©faut, « Le rĂ©vĂ©rend » semble hĂ©siter entre violence et tout public. Car le scĂ©nario oscille entre les deux. On dirait que les auteurs appuient sur le frein en permanence. LĂ  oĂč « Bouncer » assume pleinement l’horreur, « Le rĂ©vĂ©rend » est bien plus sage. DerriĂšre une duretĂ© de façade, on voit bien que le tout reste finalement plus lisse qu’il n’y paraĂźt.

Augustin Lebon confirme en revanche ses aptitudes de dessinateurs. Son dessin est un plaisir pour les yeux. Le trait est classique et classieux, tant dans les personnages que dans les lieux et dĂ©cors visitĂ©s. Les cases sont larges, laissant la place aux grands espaces de l’ouest sauvage. Les couleurs sont rĂ©ussies et mettent bien en valeur le trait de l’auteur. MalgrĂ© tout, ces couleurs assez vives manquent un peu d’ambiance. Sur ce point-lĂ  Ă©galement, le choix a Ă©tĂ© fait de ne pas assombrir l’ouvrage.

LeReverend2a

Ce deuxiĂšme tome du « RĂ©vĂ©rend » ne convainc pas rĂ©ellement. Trop rĂ©fĂ©rencĂ© et sans surprise, il se lit comme une bonne bande-dessinĂ©e et nul doute que vous y prendrez du bon temps. Mais il n’est pas dit qu’il vous laissera un souvenir impĂ©rissable. Un bilan mitigĂ©, donc.

avatar_belz_jol

note3

Une histoire d’hommes – Zep

UneHistoiredHommes


Titre : Une histoire d’hommes
Scénariste : Zep
Dessinateur : Zep
Parution : Septembre 2013


La sortie d’un album de Zep est toujours un Ă©vĂ©nement, mĂȘme lorsque ce n’est pas un nouveau « Titeuf ». Depuis des annĂ©es, l’auteur a bien rĂ©ussi a se dĂ©marquer de son hĂ©ros Ă  la mĂšche blonde avec des livres pour adultes comme « Les filles Ă©lectriques », « L’enfer des concerts » ou le best-seller « Happy Sex ». J’avoue beaucoup aimer cette partie de l’Ɠuvre de l’auteur. Mais le vĂ©ritable Ă©vĂšnement est que le nouvel album de Zep, intitulĂ© « Une histoire d’hommes » n’est pas destinĂ© (avant tout) Ă  faire rire. C’est une histoire plus sĂ©rieuse qui nous est prĂ©sentĂ©e lĂ  et avec un style de dessin plus rĂ©aliste. Un vrai dĂ©fi pour le Suisse et c’est peu de dire qu’il Ă©tait attendu au tournant. Cet ouvrage sert de lancement pour la nouvelle maison d’édition Rue de SĂšvres (on a vu pire comme mĂ©diatisation !). Ce livre fait une soixantaine de pages et coĂ»te pas moins de 18 euros.

Zep connaĂźt bien le milieu de la musique puisqu’il a lui-mĂȘme jouĂ© dans des groupes. C’est l’histoire des Tricky Fingers. Ce groupe de rock, alors en pleine ascension va exploser en plein vol. La plupart des musiciens feront leur vie loin de la musique, Ă  l’exception de Sandro qui deviendra une star. C’est ce dernier que les autres vont rejoindre, prĂšs de vingt ans aprĂšs, dans sa somptueuse villa. L’occasion de se remĂ©morer des souvenirs et de rĂ©gler des comptes


Des tensions et des non-dits

Le titre « Une histoire d’hommes » est parfaitement choisi. Tout est ici question d’hommes (et donc de femmes, forcĂ©ment !) et de leurs rapports humains. Zep nous construit donc un groupe classique : un batteur rigolo, un chanteur charismatique, un guitariste introverti mais au talent brut et un bassiste discret. Vingt ans aprĂšs, rien n’a fondamentalement changĂ© et les discussions fonctionnent presque en automatique. C’est clairement le point fort de l’album : des mecs qui ont presque vĂ©cu ensemble et qui se vannent Ă  tout va, chacun jouant son rĂŽle. Les tensions et les non-dits sont Ă©galement prĂ©sents et l’histoire finit par les dĂ©voiler au fur et Ă  mesure.

Zep construit son ouvrage selon un principe de flashbacks. On suit donc Ă  la fois les musiciens allant retrouver leur pote star que l’ascension du groupe Tricky Fingers. La narration est fluide, mĂȘme si les surprises apportĂ©es par l’histoire laissent un peu indiffĂ©rent. C’est ce qui manque ici : de l’émotion. Clairement, le but de l’album est d’émouvoir, mais je n’ai pas Ă©tĂ© touchĂ© plus que ça par le destin de ces musiciens. C’est dommage, car l’aspect humain est plutĂŽt rĂ©ussi. Un petit bilan en demi-teinte en quelque sorte.

Concernant le dessin, le passage en rĂ©aliste de Zep est une rĂ©ussite. Ce n’est pas transcendant, mais il possĂšde la vivacitĂ© nĂ©cessaire aux passages sur scĂšne, les personnages sont bien identifiĂ©s. LĂ -dessus, on ne peut qu’ĂȘtre satisfait du travail de l’auteur. Je suis plus critique sur le choix de coloriser le tout par monochromie. Chaque scĂšne possĂšde sa couleur. Cela aide la narration mais rend le tout un peu froid.

Je tiens Ă  noter que l’ouvrage est vraiment de belle facture. Le papier est trĂšs Ă©pais, presque cartonnĂ©. Le problĂšme est le prix, franchement excessif pour une bande-dessinĂ©e de 60 pages
 Visiblement, Rue de SĂšvres souhaite entrer dans les librairies avec des « beaux » livres. Mais attention Ă  l’inflation des prix des ouvrages. Pour ma part, j’ai lu le livre en bibliothĂšque et il y a peu de chance que je l’achĂšte, entre grande partie Ă  cause du prix. Dommage.

Au final, j’ai bien aimĂ© cette « Histoire d’hommes », mais elle m’a laissĂ© un goĂ»t un peu amer dans le sens oĂč je sens que l’ambition de l’auteur Ă©tait tout autre. Cependant, Zep rĂ©ussit son coup et la prochaine fois qu’il proposera un ouvrage du mĂȘme type, je le lirai certainement avec plaisir.

avatar_belz_jol

note3

Litteul Kevin, T9 – Coyote

litteulkevin9


Titre : Litteul Kevin, T9
Scénariste : Coyote
Dessinateur : Coyote
Parution : Décembre 2010


RĂ©cemment est sorti le 9Ăšme tome de « Litteul Kevin » par Coyote. AprĂšs un tome se terminant par l’apparition du pĂšre de Chacal, on Ă©tait en droit d’espĂ©rer de nouveaux rebondissements dans la vie de notre petite famille.

« Litteul Kevin », c’est l’histoire de Kevin, jeun garçon, de son pĂšre biker Chacal et de sa plantureuse mĂšre Sophie. Ce qui m’a marquĂ© d’emblĂ©e, c’est le retour au noir et blanc. Coyote maĂźtrisant parfaitement cette technique, c’est une heureuse nouvelle. Les effets de matiĂšre, les ombres, tout est remarquablement reproduit Ă  l’encre de chine, dans un style trĂšs caricatural. L’auteur fait fi des proportions et des poses naturelles. Tout est exagĂ©rĂ©, du nez de Chacal, Ă  la poitrine de Sophie. Le dessin colle parfaitement Ă  l’esprit de la sĂ©rie car tout y est excessif. L’esprit de farce de la sĂ©rie est parfaitement conservĂ©. Cet esprit, c’est la famille et les amis, le tout saupoudrĂ© d’une bonne pincĂ©e d’immaturitĂ©.

Un retour bienvenu au noir et blanc.

L’album se prĂ©sente sous forme d’histoires de 3 Ă  9 pages, chaque histoire prĂ©sentant une chute Ă  la fin. Un des reproches faits Ă  la sĂ©rie est son essoufflement. Il est vrai que depuis quelques tomes, on rigole de façon moins franche aux blagues de l’ami Coyote. Les chutes sont moins Ă©videntes, les jeux de mots moins frĂ©quents. Le tout reste trĂšs sympathique et il n’est pas rare de rigoler un bon coup devant l’attitude de nos bikers prĂ©fĂ©rĂ©s. On lit cette BD avec le mĂȘme plaisir que l’on aurait Ă  retrouver de vieux amis. Il y a une vraie tendresse de la part de Coyote dans le traitement de ses personnages.

On retrouvera donc avec plaisir toute la panoplie des personnages secondaires : CacahouĂšte, Hulk, Vanessa, le voisin, Frida
 L’apparition du grand-pĂšre permet d’ajouter quelques histoires, mais sans excĂšs. Sa trop grande similitude avec son fils Chacal le cantonnera forcĂ©ment Ă  un rĂŽle orientĂ© « tel pĂšre, tel fils ». Son intĂ©gration est en tout cas rĂ©ussie et donne lieu Ă  des scĂšnes sympas, sans pathos excessif. Chez Coyote, quand on pleure dans une case, c’est que l’on va donner une baffe dans la suivante


Si vous ne connaissez pas « Litteul Kevin », je vous conseille de vous orienter vers les tomes les plus anciens. Bien que ce dernier opus puisse ĂȘtre lu indĂ©pendamment des autres, il est nĂ©cessaire de connaĂźtre les protagonistes afin d’en profiter un maximum. Ce tome, sans ĂȘtre indispensable, continue la sĂ©rie avec qualitĂ©. On a tendance Ă  sourire plus qu’à rire qu’à l’accoutumĂ©e, mais peut-ĂȘtre est-ce seulement le destin des sĂ©ries qui durent. Il est Ă  signaler que ma conjointe m’a m’interdit de lire ce tome le soir au lit, mes rires l’empĂȘchant de dormir
 Un gage de qualitĂ© ?

avatar_belz_jol

note3