Titre : Secrets, L’AngĂ©lus, T2
Scénariste : Frank Giroud
Dessinateur : José Homs
Parution : Septembre 2011
Les diptyques se dĂ©veloppent en bande-dessinĂ©e. Et si parfois on ne comprend pas trop lâintĂ©rĂȘt de deux tomes, Ă dâautres moments, ils prennent tout leur sens. Dans « LâangĂ©lus » (de la collection « Secrets » chez Dupuis), le premier tome se terminait sur une bascule. AprĂšs un livre avant tout destinĂ© Ă percer le secret du tableau de lâAngĂ©lus, la suite se concentre sur le secret de famille de Clovis Ă proprement parler. Ce deuxiĂšme opus de 56 pages clĂŽt donc lâenquĂȘte de ce quadra en pleine mutation.
Ă lâimage de la couverture, Clovis change et sâĂ©panouit en mĂȘme tant que son obsession grandit. Une fois lâhistoire de lâAngĂ©lus et de Dali dĂ©voilĂ©e, reste Ă savoir pourquoi Clovis y trouve une rĂ©sonance. Mais lâhomme a dĂ©jĂ beaucoup changĂ©. Physiquement dâabord : il a les cheveux hirsutes et la barbe qui foisonne. Il est bien loin de lâhomme que lâon avait dĂ©couvert au dĂ©part⊠Dâailleurs, il vit dans un camping car quâil a repeint de couleurs vives. Clovis est en pleine crise identitaire, conjugale et existentielle !
Une crise identitaire, conjugale et existentielle.
Cette mutation de Clovis est particuliĂšrement rĂ©ussie, car elle se fait au fur et Ă mesure des pages. Elle est remarquable de cohĂ©rence. Les rĂ©vĂ©lations familiales sont moins originales, mais leur parallĂšle avec le tableau de Millet leur donne un intĂ©rĂȘt certain. Mais au-delĂ du secret, câest bien de la renaissance dâun homme dont ce diptyque traite.
Le scĂ©nario de Giroud reste remarquablement maĂźtrisĂ©. Dans ce polar aux enjeux finalement assez limitĂ©s, il instille un suspense en tenant bien son rythme en main. Les rĂ©vĂ©lations sâĂ©grĂšnent au fur et Ă mesure, sans excĂšs de dĂ©ballage final.
Le dessin deHoms est toujours aussi impressionnant : personnel et puissant. Ses personnages sont redoutables dâexpressivitĂ© sans tomber dans lâexcĂšs. Les couleurs sont toujours autant au diapason, imposant les ambiances Ă la force de palettes restreintes. Le dĂ©coupage est au mĂȘme niveau, parvenant Ă diversifier les plans mĂȘme quand les personnages passent deux pages Ă discuter. Du beau travail !
Ce diptyque se lit avec plaisir, dâune traite, et le lecteur a du mal Ă en sortir. DotĂ© dâun scĂ©nario bien menĂ© et bien rythmĂ©, lâhistoire est sublimĂ©e par le trait de Homs. Ce deuxiĂšme tome confirme ainsi tout le bien que l’on pouvait penser du premier. Une belle dĂ©couverte !
Note : 17/20