Titre : Hommes Ă la mer
ScĂ©nariste : Riff Reb’s
Dessinateur : Riff Reb’s
Parution : Octobre 2014
Riffs Rebâs a frappĂ© fort avec ses adaptations littĂ©raires maritimes « A bord de lâĂ©toile matutine » et « Le loup des mers ». Le voilĂ qui referme ce triptyque avec « Hommes Ă la mer ». Ce nâest pas un roman qui est cette fois adaptĂ©, mais huit nouvelles. On y voit passer Edgar Allan Poe, Robert Louis Stevenson, Jack London, Pierre Mac Orlan⊠Le tout est publiĂ© chez Soleil, dans la collection Noctambule pour plus de 100 pages.
Le fait de choisir des nouvelles dâauteurs diffĂ©rents est Ă la fois un dĂ©faut et une qualitĂ©. Ainsi, les styles sont trĂšs diffĂ©rents, aussi bien au niveau littĂ©raire (que lâon retrouve dans les narrations) que dans les sujets (mĂȘme si la mer reste Ă©videmment le dĂ©nominateur commun). Du coup, le lecteur est un peu remuĂ© entre nouvelles fantastiques, dâhumour noir ou tragiques. MĂȘme chose pour les ambiances qui nous font passer du PĂŽle Sud aux CaraĂŻbes en passant par les cĂŽtes norvĂ©giennes.
Une diversité des thÚmes maritimes.
Cette diversitĂ© permet au lecteur de profiter de diffĂ©rentes facettes du rĂ©cit de la mer. Ainsi, certaines nouvelles font la part belle aux dialogues et au vocabulaire des marins. Dâautres ne sont faits que dâune narration accompagnant les dessins de lâauteur. Ainsi, immanquablement, le lecteur sera transportĂ© par certains passages et beaucoup plus indiffĂ©rent Ă dâautres. Ce manque de cohĂ©rence (et non de qualitĂ©) est dommageable.
Au-delĂ de ces rĂ©serves, on retrouve tout le talent de lâauteur. Graphiquement, câest splendide. Impossible de rester indiffĂ©rent devant ces planches oĂč les Ă©lĂ©ments se dĂ©chaĂźnent. Riff Rebâs excelle aussi bien dans les dĂ©cors de cĂŽtes dĂ©chirĂ©s, dans la reprĂ©sentation de la mer en tant que tel que dans les gueules de ses marins. Câest une vĂ©ritable claque visuelle qui nous est proposĂ© avec un auteur en pleine possession de ses moyens. Les ouvrages de ce triptyque sont parmi les plus impressionnants que jâai pu lire.
En plus du trait, câest lâambiance qui est formidable. Colorisant les cases en monochrome (plus rarement en bichromie), Riffs Rebâs renforce lâatmosphĂšre. Chaque nouvelle possĂšde ainsi sa couleur (comme chaque chapitre possĂ©dait sa couleur prĂ©cĂ©demment). Mais le trait derriĂšre est riche et la mise en scĂšne formidable. Riff Rebâs est bien au-delĂ de la simple illustration, la variation des plans et la fluiditĂ© de lâensemble sont toujours au rendez-vous.
« Hommes Ă la mer » conclue donc ce triptyque marin de haute volĂ©e. Moins percutant puisque basĂ© sur plusieurs nouvelles, il nâen reste pas moins intĂ©ressant de par la variĂ©tĂ© des histoires proposĂ©es. Si vous avez succombĂ© au charme et Ă la puissance des histoires maritimes de Riff Rebâs, il nây a pas Ă hĂ©siter.
Note : 15/20