Templiers, T2 : Le Graal – Jordan Mechner, LuUyen Pham & Alex Puvilland

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Titre : Templiers, T2 : Le Graal
Scénariste : Jordan Mechner
Dessinateurs : LuUyen Pham & Alex Puvilland
Parution : Avril 2014


« Templiers » est un diptyque nĂ© des plumes conjointes de Jordan Mechner, LeUyen Pham et Alex Puvilland. La parution du second tome date d’il y a presque un an. EditĂ© chez Akileos, il s’intitule « Le Graal ». L’histoire se dĂ©roule plus prĂšs de deux cent cinquante pages. Le format de l’ouvrage est plus proche de celui des comics que des albums franco-belges classiques. La couverture est la mĂȘme que celle du premier opus. En second plan, se trouvent les ombres de maisons Ă  colombages devant lesquelles combattent des soldats. Le premier plan est occupĂ© par une croix rouge brisĂ©e symbolisant la chute du cĂ©lĂšbre ordre religieux Ă©ponyme.

La quatriĂšme de couverture pose les enjeux de la trame : « Les Chevaliers du Temple. VĂ©nĂ©rĂ©s pour leur noblesse, leur fĂ©rocitĂ© dans la bataille, et leur dĂ©votion religieuse, les Templiers Ă©taient des chevaliers de Dieu, exempts de tout pĂ©chĂ© et Ă  l’ñme pure. Du moins la plupart d’entre eux. Martin n’est pas exactement le plus opiniĂątre ou le plus pieux des chevaliers, mais il parvient Ă  s’échapper quand le roi de France dĂ©cide d’abattre l’Ordre des Templiers afin de mettre la main sur leur lĂ©gendaire trĂ©sor. AprĂšs un temps de souffrance et d’errance, il retrouve d’anciens compagnons et met au point un plan des plus audacieux
 voler le plus grand trĂ©sor du monde au nez du roi. »

Une chasse au trésor captivante.

J’avais Ă©tĂ© conquis par le dĂ©but de l’intrigue. « La Chute » offrait une introduction captivante. On y dĂ©couvrait des personnages attachants. Leurs faiblesses et leurs mĂ©saventures nous lient tout de suite Ă  leurs destins. La trame se construit essentiellement autour de Martin. Il est passĂ© du statut de chevalier Ă  celui de hors la loi vagabond. Cette chute Ă©tait habilement contĂ©e dans le premier tome. Cette descente aux enfers trouvait son dĂ©nouement avec le projet improbable qu’il partage avec deux compagnons d’infortune : mettre la main sur le lĂ©gendaire trĂ©sor des Templiers. Ce second album devait nous raconter cette quĂȘte.

Les premiĂšres pages nous plongent tout de suite dans les arcanes de leur stratĂ©gie. Tout au long de la lecture, j’ai senti montĂ© un suspense fort. Au fur et Ă  mesure qu’ils se rapprochent de leur but, la tension augmente. Ma curiositĂ© est attisĂ©e en permanence. L’envie de faire dĂ©filer les pages est puissante. Je suis obligĂ© de me retenir de dĂ©vorer les planches pour savourer la richesse de chacune d’entre elles. La construction scĂ©naristique est un modĂšle du genre. L’aventure est au rendez-vous !

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« Templiers » ne se contente pas de nous offrir une chasse au trĂ©sor. La qualitĂ© d’écriture des diffĂ©rents protagonistes participe au bonheur de la dĂ©couverte. Les Ă©vĂ©nements ne sont pas prĂ©visibles. La sympathie des hĂ©ros ne fait qu’accentuer l’inquiĂ©tude qu’on ressent Ă  leur Ă©gard Ă  chaque Ă©tape de leurs pĂ©rĂ©grinations. Les auteurs arrivent Ă  greffer toute une sĂ©rie d’intrigues secondaires au fil conducteur, densifiant ainsi le propos. Le travail sur le script est remarquable. En refermant le bouquin, je ressentais encore le parfum de l’aventure. Je pense que je prendrais beaucoup de plaisir Ă  relire cette histoire et Ă  retrouver les pas de Martin et ses acolytes.

Le travail graphique alimente la qualitĂ© de l’ensemble. Le trait possĂšde une belle personnalitĂ©. LeUyen Pham offre des dĂ©cors trĂšs rĂ©ussis. L’immersion dans cette sociĂ©tĂ© mĂ©diĂ©vale est splendide. Je ne peux donc que vous conseiller la dĂ©couverte de cette sĂ©rie. Elle ravira les adeptes d’aventure et d’époque chevaleresque. La lĂ©gende des Templiers est un support classique de narration Ă©pique, elle est ici habilement exploitĂ©e. Il ne vous reste plus qu’à rejoindre cette quĂȘte mythique


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note5

Red Skin, T1 : Welcome to America – Xavier Dorison & Terry Dodson

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Titre : Red Skin, T1 : Welcome to America
Scénariste : Xavier Dorison
Dessinateur : Terry Dodson
Parution : Septembre 2014


La premiĂšre immersion de Xavier Dorison dans l’univers des super hĂ©ros a eu lieu dans « Les Sentinelles ». Il crĂ©ait Ă  cette occasion des super-soldats durant la PremiĂšre Guerre Mondiale. Cette aventure est passionnante et les quatre premiers tomes sont autant de petits bonheurs de lecture. « Red Skin » est donc la deuxiĂšme entrĂ©e du cĂ©lĂšbre scĂ©nariste dans le monde magique des collĂšgues de Superman. Nous sommes ici trĂšs loin des tranchĂ©es. C’est en pleine Guerre Froide que gravite cette hĂ©roĂŻne qui oscille entre Moscou et Los Angeles.

Le premier tome de cette saga s’intitule « Welcome to America ». Paru en novembre dernier, il prĂ©sente une couverture attrayante. Une femme nue aux courbes parfaites nous regarde derriĂšre son Ă©paule. Elle ne laisse pas indiffĂ©rente, la faucille et le marteau qu’elle tient dans les mains non plus ! La quatriĂšme de couverture Ă©veille Ă©galement l’intĂ©rĂȘt : « Arme fatale le jour. Bombe atomique la nuit. Le plus grand super-hĂ©ros amĂ©ricain est une espionne russe. »

Un décalage entre culture soviétique et univers capitaliste.

RedSkin1aJ’ai une grande confiance en Dorison. Par consĂ©quent, c’est plein d’enthousiasme que j’ai dĂ©butĂ© ma lecture. La premiĂšre vingtaine de pages nous permet de dĂ©couvrir l’hĂ©roĂŻne. Elle est le soldat d’élite soviĂ©tique. Ses performances athlĂ©tiques couplĂ©es Ă  une plastique parfaite Ă  un sex-appeal d’une rare intensitĂ© font rapidement d’elle un personnage exceptionnel. Elle a tous les atouts pour nous faire vivre de grandes scĂšnes d’action. Mais elle possĂšde aussi un potentiel sexy et humoristique qui faisait naĂźtre de grands espoirs dans cette nouvelle aventure.

Dans un second temps, nous suivons les premiers pas de VĂ©ra Ă  Los Angeles. Le fait qu’elle travaille chez un rĂ©alisateur de films pour adultes crĂ©e une autre corde Ă  la fibre comique et lĂ©gĂšre de l’ensemble. Cela s’ajoute au dĂ©calage entre la culture soviĂ©tique de l’espionne et son inhabituel univers amĂ©ricain et capitaliste. Son nouveau quotidien s’installe. Ses nouvelles habitudes donnent lieu Ă  de nombreux gags et de scĂšnes d’action assez rythmĂ©es.

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Ce changement de braquet lors de son arrivĂ©e dans la CitĂ© des Anges marque la derniĂšre accĂ©lĂ©ration de la narration. En effet, un train-train s’installe. Les actions de justicier s’enchaĂźnent sans vraiment prendre d’ampleur particuliĂšre. L’album fait exister un grand mĂ©chant. Mais sa prĂ©sence reste au final secondaire. Son principal attrait est finalement de justifier la crĂ©ation de « Red Skin ». J’espĂšre que les tomes suivants lui offriront une place plus importante. J’ai le sentiment que ce premier Ă©pisode n’est qu’une sympathique introduction.

Cet album est l’occasion de dĂ©couvrir un nouveau dessinateur. Il est amĂ©ricain et se nomme Terry Dodson. Son trait issu du comic correspond parfaitement au style narratif. J’ai apprĂ©ciĂ© son trait. Il met facilement en valeur les courbes de l’hĂ©roĂŻne et met Ă©galement en Ɠuvre des scĂšnes d’action spectaculaires. Le travail sur les couleurs m’a beaucoup plu. Je trouve que le bouquin possĂšde une identitĂ© chromatique forte. J’ai Ă©normĂ©ment apprĂ©ciĂ© ce travail.

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Pour conclure, « Red Skin » possĂšde un potentiel divertissant certain. NĂ©anmoins, il n’est pas pleinement exploitĂ© pour l’instant. La personnalitĂ© de l’hĂ©roĂŻne est suffisamment intĂ©ressante et attrayante pour faire oublier les bĂ©mols d’un scĂ©nario auquel il manque un grand final. Je guetterai donc avec intĂ©rĂȘt la parution de la suite. J’espĂšre que cette originale Red Skin trouvera un adversaire Ă  sa taille


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note3

Choc, T1 : Les fantĂŽmes de Knightgrave, PremiĂšre partie

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Titre : Choc, T1 : Les fantÎmes de Knightgrave, PremiÚre partie
Scénariste : Stéphane Colman
Dessinateur : Éric Maltaite
Parution : Avril 2014


« Monsieur Choc apparaĂźt pour la premiĂšre fois en 1955 dans le journal de Spirou. CrĂ©Ă© par le dessinateur Willy Maltaite – dit Will – et par le scĂ©nariste Maurice Rosy, Monsieur Choc est alors destinĂ© Ă  devenir l’indestructible adversaire de Tif et Tondu, tandem de hĂ©ros traditionnels imaginĂ©s par Fernand Dineur en 1938. Avec la crĂ©ation du fascinant Monsieur Choc, Will et Rosy auront donnĂ© Ă  la bande dessinĂ©e l’un des grands mĂ©chants emblĂ©matiques d’un certain Ăąge d’or franco-belge. Presque cinquante ans aprĂšs sa derniĂšre apparition dans une aventure de Tif et Tondu, Monsieur Choc revient sur le devant de la scĂšne. Seul, cette fois ».

Ce prologue prĂ©cĂšde la premiĂšre planche de « Les fantĂŽmes de Knightgrave – PremiĂšre partie », premier tome d’une nouvelle sĂ©rie intitulĂ©e « Choc ». Le caractĂšre historique de son hĂ©ros a participĂ© Ă  la visibilitĂ© de sa sortie il y a prĂšs d’un an. Cet aspect n’a pas eu d’influence sur mon attirance Ă  l’égard de cet ouvrage. L’attrait de sa couverture m’a incitĂ© Ă  le feuilleter. Cet homme en costume portant un heaume de chevalier faisait naĂźtre une forte curiositĂ© Ă  son Ă©gard. Debout dans les rayons de la librairie, j’ai commencĂ© Ă  lire les premiĂšres pages. Rapidement, j’ai Ă©tĂ© happĂ© par l’atmosphĂšre qui les habitait. J’ai donc dĂ©cidĂ© de me l’offrir pour profiter de la suite bien confortablement Ă  la maison.

Une intrigue dense aux arcanes nombreux.

Choc1bMon premier contact s’est fait Ă  travers les planches d’Eric Maltaite. Je les trouve remarquables. Les dĂ©cors sont sublimes. Qu’ils soient intĂ©rieurs ou extĂ©rieurs, pleins de vie ou abandonnĂ©s, tous possĂšdent une identitĂ© forte. En tant que lecteur, je me suis plongĂ© avec facilitĂ© au cĂŽtĂ© des diffĂ©rents protagonistes en tout lieu et Ă  toute Ă©poque. De plus le dessinateur arrive Ă  donner des rythmes trĂšs diffĂ©rents mais toujours adaptĂ©s Ă  la grande variĂ©tĂ© des scĂšnes offertes tout au long des quatre-vingt-dix pages de l’album.

« Les fantĂŽmes de Knightgrave » prĂ©sente une intrigue dense aux arcanes nombreux. Maltaire fait preuve de maestria pour jouer avec la chronologie de son rĂ©cit. Ils alternent les flashbacks et le prĂ©sent Ă  un rythme d’une rare frĂ©quence. Ce choix narratif impose une concentration constante du lecteur tout en gĂ©nĂ©rant une curiositĂ© permanente. La seconde lecture est tout aussi intĂ©ressante car elle nous permet de maĂźtriser dans les dĂ©tails le grand d’informations abritĂ©es dans la trame.

Le ton de l’histoire est biographique. Tout est centrĂ© sur ce fameux Monsieur Choc. Les auteurs font le choix de nous conter le cheminement qui l’a menĂ© Ă  son statut de « chevalier malĂ©fique » ou de « crapule publique numĂ©ro un ». MĂȘme si ce personnage m’était inconnu en ouvrant le bouquin, j’ai rapidement compris qu’il ne faisait pas partie des gentils. Pourtant, Ă  aucun moment au cours de la lecture, je n’ai ressenti de l’animositĂ© ou de l’antipathie Ă  son Ă©gard. La subtilitĂ© avec laquelle le scĂ©nario distille les Ă©vĂ©nements au grĂ© des pages alimente l’empathie ressentie Ă  l’égard de cet homme.

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Je suis vraiment curieux de dĂ©couvrir la suite de l’histoire. Je guetterai avec curiositĂ© la parution du second tome. Ce premier acte est, Ă  mes yeux, de qualitĂ©. Son ton et son propos s’adressent Ă  un public large. Grands comme petits y trouveront leur compte. S’offrir cet album ravira toute la famille. Cette lecture m’incite Ă  me plonger dans les aventures de Tif et Tondu mettant en Ɠuvre ce grand mĂ©chant. Je le verrai alors avec un angle diffĂ©rent


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note4

Mort au tsar, T1 : Le gouverneur – Fabien Nury & Thierry Robin

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Titre : Mort au tsar, T1 : Le gouverneur
Scénariste : Fabien Nury
Dessinateur : Thierry Robin
Parution : Août 2014


Fabien Nury est un de mes scĂ©naristes prĂ©fĂ©rĂ©s. J’ai Ă©tĂ© conquis par chacun de ses travaux que j’ai eu le plaisir de dĂ©vorer. Une de ses spĂ©cialitĂ©s est de jouer avec les grands Ă©vĂ©nements de l’Histoire. Il a offert une vision passionnante de la pĂ©riode de l’Occupation avec « Il Ă©tait une fois en France ». Il s’est immergĂ© dans la France de la PremiĂšre Guerre Mondiale dans « Silas Corey ». Enfin, sa premiĂšre plongĂ©e dans l’univers russe a eu lieu lors du diptyque « La mort de Staline ». Son aventure slave connaĂźt un nouveau chapitre avec la sortie l’étĂ© dernier du premier tome de « Mort au Tsar » intitulĂ© « Le Gouverneur ».

Je dois vous avouer que je me suis offert cet album sur la seule prĂ©sence de Nury sur la couverture. En dĂ©couvrant la quatriĂšme de couverture, j’ai appris qu’il s’agissait d’une histoire en deux tomes. Cette structure de parution est dĂ©cidĂ©ment trĂšs Ă  la mode actuellement. Les dessins sont l’Ɠuvre de Thierry Robin dont j’avais apprĂ©ciĂ© le style dans « La mort de Staline ». Il possĂšde une rĂ©elle identitĂ© graphique et participe fortement Ă  l’atmosphĂšre que dĂ©gage la lecture.

Une marche inévitable vers un destin tragique.

MortAuTsar1bLa trame nous fait partager les derniers jours du Grand-Duc SergueĂŻ Alexandrovitch avant l’attentat dont il a Ă©tĂ© victime. L’issue fatale est annoncĂ©e dans un prologue. Cela influence Ă©videmment la lecture puisque chaque parole du personnage principal ou chaque Ă©vĂ©nement qu’il vit sont perçus par un prisme particulier. La montĂ©e en tension est savamment dosĂ©e. La marche inĂ©vitable vers son destin tragique ne laisse pas le lecteur indiffĂ©rent. Le Grand-Duc accepte son sort irrĂ©mĂ©diable avec un fatalisme marquant.

L’intensitĂ© ne fait qu’augmenter au fur et Ă  mesure que les pages dĂ©filent. Le fait de voir cet homme allait vers la mort avec nonchalance met presque mal Ă  l’aise. Une chose est sĂ»re, notre intĂ©rĂȘt ne cesse de croĂźtre. Le scĂ©nario monte en puissance sans changement de vitesse brutal. Cette finesse dans l’accĂ©lĂ©ration dramatique est la preuve d’un talent narratif certain. Le suspense atteint un paroxysme lors de la derniĂšre planche qui offre une perspective passionnante pour le prochain tome.

L’histoire se bĂątit intĂ©gralement autour de son protagoniste principal. Les personnages secondaires n’existent pas rĂ©ellement. Leurs prĂ©sences se justifient uniquement par leurs interactions avec le gouverneur moscovite. Cela n’est pas une faiblesse. C’est un choix scĂ©naristique pleinement assumĂ© et qui se dĂ©fend parfaitement. L’intrigue veut nous plonger dans le quotidien et dans l’intimitĂ© de cet homme blessĂ© en route vers l’échafaud. Nury a dĂ©veloppĂ© une humanitĂ© touchante chez le Grand-Duc alors qu’on peut objectivement affirmer que les dirigeants russes ne sont pas rĂ©putĂ©s pour leur grandeur d’ñme et leur altruisme. La dimension politique est mise de cĂŽtĂ© et cela donne un ton particulier Ă  la narration.

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Pour conclure, « Le gouverneur » est un album rĂ©ussi. Je l’ai lu avec beaucoup de plaisir. Je me suis trĂšs vite passionnĂ© pour le Grand-Duc. Mon intĂ©rĂȘt n’a cessĂ© de grandir au cours de ma lecture. Chaque planche m’a captivĂ©. Je trouve que c’est une performance d’entretenir un suspense alors que le dĂ©nouement est annoncĂ© avant que ne dĂ©bute les Ă©vĂ©nements. Tout cela est bien enrobĂ© par le style de Thierry Robin. Je vous conseille donc cette dĂ©couverte. De mon cĂŽtĂ©, j’attends la suite


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note4

Le grand mort, T5 : Panique – RĂ©gis Loisel, Jean-Blaise Djian & Vincent MalliĂ©

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Titre : Le grand mort, T5 : Panique
Scénaristes : Régis Loisel & Jean-Blaise Djian
Dessinateur : Vincent Mallié
Parution : Novembre 2014


Comme beaucoup de lecteurs de bandes dessinĂ©es, j’ai dĂ©couvert RĂ©gis Loisel Ă  travers ses planches dans « La QuĂȘte de l’Oiseau du Temps ». Ton trait fait partie de l’Histoire du neuviĂšme. Depuis, je suis donc toujours Ă  l’affĂ»t de toute nouvelle trace de son travail. « Le Grand Mort » est une de ses derniĂšres sĂ©ries. Elle est nĂ©e il y a huit ans. Le dernier Ă©pisode date de novembre dernier. Il est le cinquiĂšme Ă©pisode et s’intitule « Panique ». Il le scĂ©narise avec Jean-Blaise Djian. Les dessins sont l’Ɠuvre de Vincent MalliĂ©. Quant aux couleurs, elles ont Ă©tĂ© confiĂ©es Ă  François Lapierre.

La couverture est construite autour des deux personnages centraux de la trame : Erwan et Blanche. Le premier est le passeur entre notre rĂ©alitĂ© et un monde parallĂšle. Blanche est une enfant pleine de mystĂšre qui semble ĂȘtre le fruit de parents des deux univers. Les deux personnages semblent errer en rase campagne au beau milieu d’une tempĂȘte. MĂȘme les oiseaux fuient les lieux


Une histoire trop diluée.

LeGrandMort5b« Le Grand Mort » possĂšde une dose de fantastique. DĂšs le premier tome, l’intrigue nous avait fait voyager dans un nouvel espace dans lequel le temps n’avançait pas au mĂȘme rythme. On y avait rencontrĂ© des personnages Ă©tranges. On Ă©tait immergĂ© dans des enjeux dont on ne maĂźtrisait pas tous les arcanes. Cette introduction m’avait plu. J’avais trouvĂ© le travail scĂ©naristique et graphique intĂ©ressant. Les trois opus suivants ont vu l’histoire se dĂ©rouler Ă  un rythme relativement lent. J’avais le sentiment que la narration Ă©tĂ© trop diluĂ©e. Au fur et Ă  mesure des sorties d’album, la frustration montait de ne pas avoir la machine se mettre rĂ©ellement en marche.

Je plaçais donc beaucoup d’espoirs dans « Panique ». La situation de dĂ©part faisait croire que le rythme pouvait s’accĂ©lĂ©rait. Rapidement, j’ai Ă©tĂ© déçu sur ce plan-lĂ . Le scĂ©nario nous fait suivre trois groupes en parallĂšle. Le premier se compose d’Erwan et Blanche, le deuxiĂšme de Pauline et GaĂ«lle, le troisiĂšme les prĂȘtresses de l’autre monde. Aucun d’entre eux ne voit sa situation rĂ©ellement Ă©voluer entre la premiĂšre et la derniĂšre page. Le monde est en train d’enchaĂźner les catastrophes : tremblement de terre, tempĂȘte, grĂȘle, etc. NĂ©anmoins, en refermant le livre, j’ai eu le sentiment que les cinquante-quatre planches auraient pu ĂȘtre condensĂ©es en moitiĂ© moins sans que l’intrigue n’y perde quoi que ce soit.

Je trouvais dĂ©jĂ  que Loisel et Djian prenaient du temps pour faire avancer tout ce beau monde. J’en viens presque maintenant Ă  douter d’atteindre un jour la destination. Il ne se passe quasiment rien dans « Panique ». Comme Ă  chaque fois, les scĂ©naristes concluent par une planche pleine d’espoir. Mais je vous avoue que j’y crois de moins en moins. Cette faiblesse narrative pourrait ĂȘtre compensĂ©e par une atmosphĂšre prenante mĂȘlant mystĂšre et crĂ©puscule apocalyptique. Le trait de Vincent MalliĂ© a le potentiel pour la crĂ©er. HĂ©las, le fait de diviser la trame en trois chemins parallĂšles empĂȘche l’immersion dans l’univers des personnages. C’est dommage.

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Pour conclure, « Panique » m’a déçu. Ma lecture n’a gĂ©nĂ©rĂ©e aucun enthousiasme. Ma curiositĂ© n’a pas Ă©tĂ© alimentĂ©e bien au contraire. Une fois le bouquin refermĂ©, je n’en avais aucun souvenir marquant. C’est un indicateur de l’absence de personnalitĂ© de l’album. Je dĂ©sespĂšre de voir « Le Grand Mort » prendre rĂ©ellement son envol. C’est un gĂąchis quand je vois le talent de ses crĂ©ateurs


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note2

Atalante, T4 : L’Envol des BorĂ©ales – Crisse

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Titre : Atalante, T4 : L’Envol des BorĂ©ales
Scénariste : Crisse
Dessinateur : Crisse
Parution : Juin 2009


« J’aimerais m’excuser auprĂšs des lecteurs d’avoir Ă©tĂ© aussi long ». VoilĂ  une partie de la dĂ©dicace qu’écrit Crisse en prĂ©ambule du quatriĂšme opus de la sĂ©rie « Atalante » dont il est le scĂ©nariste et le dessinateur. En effet, le tome prĂ©cĂ©dent Ă©tait paru en 2003. Il a donc fallu attendre environ six ans pour voir apparaĂźtre dans nos bacs « L’Envol des BorĂ©ales ». EditĂ© chez Soleil, cet ouvrage d’une cinquantaine de pages est vendu au prix de 12,90 euros.

La sĂ©rie est construite autour de son personnage Ă©ponyme, Atalante. Elle fait partie de la mythologie grecque. Fille de roi, elle est abandonnĂ©e par son pĂšre qui espĂ©rait un fils. Elle est recueillie et Ă©levĂ©e par une ourse. DĂ©couverte par des chasseurs, elle devient une guerriĂšre exceptionnelle pourvue de capacitĂ©s uniques offertes par les Dieux. Elle est la seule femme Ă  faire partie des Argonautes qui accompagnĂšrent la quĂȘte de Jason. Le premier opus de la sĂ©rie conte cette partie de sa vie. Son abandon bĂ©bĂ©, sa vie dans la forĂȘt, son Ă©ducation par les hommes puis se conclue par son acceptation par les Argonautes et le dĂ©but de cette aventure. Les deux tomes suivants racontent deux des aventures rencontrĂ©es par les Argonautes. Ce quatriĂšme album n’échappe pas Ă  la rĂšgle.

En effet, l’histoire se dĂ©roule dans la citĂ© de Salmy. Les Argonautes s’y sont arrĂȘtĂ©s afin de faire le plein de vivres. Mais la dĂ©ception est au rendez-vous. Le dirigeant local leur apprend que ses concitoyens et lui sont victimes d’une malĂ©diction. Une horde de harpyes dĂ©truit leurs champs et saignent leurs troupeaux. Depuis, elles terrorisent les habitants Ă  chacun de leur repas afin d’affamer la citĂ©. Jason et ses amis dĂ©cident alors d’affrontent ces adversaires ailĂ©es d’apaiser le climat de la citĂ©. Au cours de l’affrontement, CalaĂŻs et ZĂ©tĂ©e, fils de BorĂ©e sont faits prisonniers. Le repĂšre des harpies Ă©tant dans la citĂ© des nuages, il faut qu’Atalante trouve un moyen de capturer des chevaux ailĂ©s afin d’atteindre la citĂ© et libĂ©rer ses amis


Dieux, légendes et magie.

Comme essaie de vous le montrer mon rĂ©sumĂ©, « Atalante » nous conte les aventures mythologiques d’une des femmes les plus cĂ©lĂšbres de cet univers. Toute la narration est construite autour de son personnage. Cette dimension « historique » avait fait partie des attraits qui m’avaient incitĂ© Ă  dĂ©couvrir cette sĂ©rie. Depuis, je guette l’apparition d’un nouvel album. Il est donc Ă©vident qu’il faut ĂȘtre sensible Ă  ce genre de thĂ©matique. Il est ici histoire de dieux, de lĂ©gendes, de magie
 Les personnes qui y sont rĂ©fractaires doivent tout de suite passer leur chemin. Par contre, les adeptes du genre qui ont toujours Ă©tĂ© captivĂ©s par les aventures d’Ulysse ou par la guerre de Troie ont trouvĂ© une sĂ©rie pour eux. Je me garderai de faire une critique sur la rigueur de la narration et sa fidĂ©litĂ© Ă  la mythologie grecque. NĂ©anmoins, j’ai pris Ă©normĂ©ment de plaisir Ă  dĂ©couvrir tous ces hĂ©ros haut en couleur.

Ce quatriĂšme opus est peu liĂ© aux prĂ©cĂ©dents. En effet, ils se dĂ©roulent sur une nouvelle Ăźle et Ă  aucun moment, les aventures prĂ©cĂ©dentes sont rĂ©ellement Ă©voquĂ©es. A priori, lorsqu’on est Argonaute on passe vite d’une quĂȘte Ă  l’autre. Le seul intĂ©rĂȘt de dĂ©couvrir les albums dans l’ordre est dans le fait qu’on maĂźtrise mieux les personnages, leurs caractĂšres, leurs passĂ©s, leurs rapports entre eux. Pour les mĂȘmes raisons, il est trĂšs utile de lire au moins le premier tome. Il montre les origines d’Atalante et explique beaucoup de choses qui sont succinctement Ă©voquĂ©s dans les tomes suivants.

Dans cet album, la trame ne perd pas de temps Ă  se mettre en place. En effet, dĂšs la premiĂšre page, le problĂšme est posĂ© : la malĂ©diction des harpies nous ait contĂ©e. DĂšs la page six, la bataille se met en place. Trois pages plus tard, les BorĂ©ades sont enlevĂ©s. On se doute alors que les rĂ©cupĂ©rer sera l’objectif de l’album. Il faut dire que le titre de l’album est un bel indice. L’histoire est construite en escalier. Pour atteindre la citĂ© des nuages, il faut capturer les chevaux ailĂ©s. Pour capturer les chevaux ailĂ©s, il faudrait convaincre Andros. Pour cela, il faut l’aide d’une chimĂšre qu’on ne pourra pas rencontrer sans l’intervention des griffons. Bref, on a parfois l’impression qu’on n’y arrivera jamais ! Heureusement, Atalante gĂšre la situation. Ne croyez pas pour autant que l’histoire est rĂ©pĂ©titive. Comme dans toutes les lĂ©gendes, chaque Ă©preuve a sa mĂ©thode et sa solution. RĂ©sultat, Ă  aucun moment, l’ennui ne guette. On se demande uniquement comment l’auteur va-t-il arriver Ă  sauver nos prisonniers en si peu de pages. La solution est simple, cet opus est conclu par un « Ă  suivre » ! EspĂ©rons qu’il ne faudra pas attendre la suite pendant plus de six ans.

Mais cet album ne se veut pas uniquement narratif. Il ne s’agit d’un extrait de « La mythologie pour les nuls ». Il s’agit avant tout d’un album de bandes dessinĂ©es particuliĂšrement rythmĂ©. Entre les poursuites, les batailles, les Ă©preuves, on ne peut pas dire qu’on s’ennuie. L’histoire est dense. On ne souffle jamais. Il faut dire que c’est rare que les hĂ©ros mythologiques connaissent un temps de pause. Crisse arrive Ă  donner un genre majestueux aux diffĂ©rents intervenants. Le cĂŽtĂ© grandiose de l’univers est bien transcrit par l’auteur. J’aime beaucoup le style de Crisse. Il est grand public, trĂšs rond. La gente masculine sera pleinement satisfait par les courbes de toutes les dames qui traversent l’histoire, la parme revenant nĂ©anmoins Ă  notre chĂšre chasseresse Atalante dont le physique est sans dĂ©faut !

Pour conclure, malgrĂ© l’attente, je n’ai pas Ă©tĂ© déçu par cet opus. J’avais trouvĂ© le troisiĂšme un peu brouillon. J’ai trouvĂ© celui-ci bien meilleur. J’ai pris Ă©normĂ©ment de plaisir Ă  le lire. AprĂšs l’avoir dĂ©vorĂ© une premiĂšre fois, je l’ai redĂ©couvert lors de ma deuxiĂšme lecture. J’ai pris le temps de m’imprĂ©gner davantage des personnages et mon plaisir en a Ă©tĂ© exacerbĂ©. C’est donc une sĂ©rie que je conseille aux adeptes de mythologie. On ressent bien cette atmosphĂšre lĂ©gendaire. Cela donne envie d’en dĂ©couvrir davantage sur les diffĂ©rents intervenants. Souvent, Ă  la fin de ma lecture d’un des albums, je me jette sur wikipedia pour en dĂ©couvrir davantage sur les diffĂ©rents intervenants. Je ne peux donc que vous incitez Ă  dĂ©couvrir cet univers. Le dĂ©paysement est garanti.

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note3

Atalante, T6 : Le labyrinthe d’HadĂšs – Crisse & Grey

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Titre : Atalante, T6 : Le labyrinthe d’HadĂšs
Scénariste : Crisse
Dessinateur : Grey
Parution : Novembre 2013


« Atalante » est une des plus anciennes sĂ©ries dont je m’offre les Ă©pisodes avec mes propres deniers. En effet, l’essentiel de ma culture bĂ©dĂ©phile a Ă©tĂ© alimentĂ©e par la bibliothĂšque de mes parents. C’est en dĂ©couvrant « Lanfeust de Troy » dans mon adolescence que j’ai commencĂ© Ă  me construire ma propre collection. Ma dĂ©couverte de « Atalante » est dans cette lignĂ©e. Depuis, je guette rĂ©guliĂšrement la parution des nouvelles pĂ©rĂ©grinations de l’hĂ©roĂŻne. Il faut dire que son histoire dans les arcanes de la mythologie est toujours haute en couleur. MĂȘme si la saga est loin de rĂ©volutionner le neuviĂšme art, elle ne se gĂȘne pas pour autant pour nous faire voyager et nous faire vivre de belles et lĂ©gendaires aventures.

Le dernier opus en date s’intitule « Le Labyrinthe d’HadĂšs ». Toujours Ă©ditĂ© chez Soleil, il est apparu dans les librairies le vingt-sept novembre dernier. La couverture nous prĂ©sente l’hĂ©roĂŻne une torche Ă  la main dans une posture guerriĂšre. Au second plan, apparaissent quatre de ses acolytes au visage quelque peu inquiet. Ce sentiment est peut-ĂȘtre nĂ© de la vision du visage inquiĂ©tant et inconnu qui occupe la partie supĂ©rieure de l’illustration.

Pour les novices de la sĂ©rie, je vous prĂ©sente les mots offerts par la quatriĂšme de couverture : « Les Âges sombres. La GrĂšce baigne en pleine mythologie. Les lĂ©gendes contĂ©es sont toutes plus envoĂ»tantes les unes que les autres. Voici l’une d’elle : la fabuleuse histoire d’Atalante. AbandonnĂ©e dĂšs la naissance par son pĂšre, puis condamnĂ©e Ă  vivre sans amour par la dĂ©esse HĂ©ra, elle est recueillie par les ĂȘtres de la forĂȘt. Nymphes, satyres et dryades lui apprennent le langage des animaux. Devenue une belle aventuriĂšre, elle se joint aux Argonautes dans leur quĂȘte de la Toison d’or, seule femme autorisĂ©e Ă  suivre les plus grands hĂ©ros grecs dans cette fabuleuse aventure ! »

PremiĂšre mauvaise surprise…

En dĂ©couvrant les premiĂšres pages de l’ouvrage, la premiĂšre (mauvaise) surprise est le changement de style graphique. Je ne reconnais plus le trait si particulier et sympathique de Crisse. Pourtant son seul nom apparaĂźt sur la couverture. C’est en dĂ©couvrant la page la garde que je rĂ©alise que les dessins sont dĂ©sormais l’Ɠuvre de Grey. Ce dernier que je ne connaissais pas jusqu’alors essaie bien de coller au trait de son prĂ©dĂ©cesseur mais le succĂšs est loin d’ĂȘtre tout le temps au rendez-vous. Les personnages sont plus anguleux. Ils apparaissent moins travaillĂ©s. En tant que lecteur, je me sens m’éloigner d’eux. Le souci est que c’est avec Atalante que la rupture est la plus dure. J’ai presque eu l’impression qu’il s’agissait d’un nouveau personnage principal. Bref, mon immersion dans ce labyrinthe me rendait un petit peu chafouin.

Il faut dire que la suite n’allait pas arranger les choses. En plus de s’ĂȘtre dĂ©chargĂ© du dessin, Crisse semble avoir bĂąclĂ© son scĂ©nario. La trame ne semble suivre aucun fil conducteur solide. Elle ne prĂ©sente aucun rebondissement. Les pages dĂ©filent Ă  un rythme effrĂ©nĂ© tant elles semblent vides et creuses. La comparaison avec les tomes prĂ©cĂ©dents est douloureuse. Je suis arrivĂ© Ă  la fin de celui-ci avec l’impression que rien n’avait dĂ©marrĂ©. Des planches illustratives immenses nous sont proposĂ©es rĂ©guliĂšrement pour remplir difficilement la quarantaine de pages de l’album. HĂ©las, Grey ne dĂ©montre pas assez de talent pour nous subjuguer et nous transporter avec son trait. Ils offrent des cases assez dĂ©cevantes tant les dĂ©cors sont peu travaillĂ©s et dĂ©veloppĂ©s. A aucun moment, il n’arrive Ă  faire naĂźtre une atmosphĂšre pourtant indispensable quand on se balade dans un labyrinthe menant aux Enfers.

De plus, les personnages sont complĂštement nĂ©gligĂ©s. Un des aspects sympathiques de la sĂ©rie rĂ©side dans les dialogues souvent drĂŽles et dĂ©calĂ©s qui accompagnent les aventures dangereuses de tout ce petit monde. Ici, tout a disparu. Les traits humoristiques ont disparu. La densitĂ© des propos est d’une rare faiblesse. C’est vraiment dommage parce que « Atalante » mĂ©lange bien souvent aventures, mythologie et rigolades, le tout sous le trait de Crisse. Il s’agit d’un cocktail qui fonctionne bien et qui permet aisĂ©ment de passer outre les quelques dĂ©fauts qui pouvaient de temps en temps parsemer les premiers Ă©pisodes. « Le Labyrinthe d’HadĂšs » ne possĂšde plus cette touche et c’est bien triste.

Pour conclure, vous l’aurez compris, cet album est une grande dĂ©sillusion Ă  mes yeux. Je ne sais vraiment pas ce que Crisse a voulu faire en Ă©crivant cet opus. Une chose est sĂ»re, il ne m’a pas conquis. NĂ©anmoins, je ne renie pas pour autant l’affection que je porte Ă  son hĂ©roĂŻne et espĂšre que la suite saura retrouver les standards de la saga


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Ulysse 1781, T1 : Le Cyclope (1/2) – Xavier Dorison & Éric HĂ©renguel

Ulysse1781


Titre : Ulysse 1781 : Le Cyclope (1/2)
Scénariste : Xavier Dorison
Dessinateur : Éric HĂ©renguel
Parution : Janvier 2015


Ulysse, le Cyclope
 Ces quelques mots raisonnent chez tout le monde et indique un voyage dans la mythologie grecque. Un long voyage, un retour Ă  la maison tant espĂ©ré  Les enjeux sont connus et universels. Xavier Dorison dĂ©cide d’immerger cette trame dans les Etats-Unis de la fin du dix-huitiĂšme siĂšcle. « Ulysse 1781 » : un hĂ©ros, une date
 Tout un programme. Je suis un grand fan de ce brillant scĂ©nariste du neuviĂšme art. « Le troisiĂšme testament » a marquĂ© mon Histoire de lecteur. « Long John Silver » a fait rĂȘver l’aficionado de piraterie que je suis. J’étais donc conquis d’avance en tombant sur cette couverture intrigante. Dans un endroit Ă  l’apparence hostile, le trait d’Éric HĂ©renguel nous prĂ©sente un personnage charismatique appuyĂ© sur une large Ă©pĂ©e. Une cascade au second plan semble ĂȘtre la seule maniĂšre de quitter l’obscuritĂ© qui l’entoure. Nous regarde-t-il ou ses yeux fixent-ils le Cyclope annoncĂ© dans le sous-titre de l’album ?

« 1781, Yorktown. La guerre d’IndĂ©pendance amĂ©ricaine vient de finir. Victorieux, le capitaine Ulysse McHendricks s’apprĂȘte Ă  rentrer chez lui avec son fils Mack et ses hommes. Mais le retour se prĂ©cipite lorsqu’il apprend que sa ville, New Itakee, est envahie par les Anglais. Ulysse et ses hommes vont devoir traverser une AmĂ©rique fantastique oĂč les boussoles ne trouvent plus le Nord, oĂč les cartes ont perdu leurs repĂšres, un monde entre rĂ©alitĂ© et mystĂšre
 »

Ulysse1781bLes mots ci-dessus accompagnent la quatriĂšme de couverture. Ils prĂ©sentent clairement les enjeux de l’intrigue. On devine qu’elle se construit autour d’un hĂ©ros Ă  la personnalitĂ© forte. La dimension historique est Ă©galement intĂ©ressante. Quant Ă  la derniĂšre phrase, elle fait naĂźtre la perspective d’un aspect fantastique toujours attrayant. On retrouve bien lĂ  la capacitĂ© de Dorison Ă  offrir un scĂ©nario Ă  la densitĂ© sĂ©duisante. L’album se compose de soixante-deux planches. Cette longueur permet de construire bĂątir un schĂ©ma narratif consistant. Cela laisse le temps d’installer des jalons solides tant sur les plans des lieux, de l’époque et des protagonistes.

La tension monte vite de plusieurs crans.

Pour caricaturer la structure du tome. Le premier tiers est une introduction de l’histoire et des personnages. Le deuxiĂšme tiers prĂ©sente le quotidien du groupe dans sa traversĂ©e du pays. Le derniĂšre tiers voit apparaĂźtre les premiers soucis et voit poindre le mystĂšre une dose de surnaturel. Le talent des auteurs fait que chacune de ces trois parties sont prenantes. Aucune n’est nĂ©gligĂ©e. L’introduction est efficace. Dorison s’interdit de la diluer comme le font bon nombre d’auteurs. Il arrive Ă  installer parallĂšlement les diffĂ©rents aspects de la trame. Ulysse1781cAlors que nous n’avons pas encore quittĂ© Annapolis, notre tension est dĂ©jĂ  montĂ©e de plusieurs crans. Les premiers moments de la traversĂ©e font transpirer un sentiment de fuite en avant vers le danger. La curiositĂ© s’en trouve alors alimentĂ©e de maniĂšre soutenue. Cela fait que nous sommes mĂ»rs Ă  point quand arrivent les premiers soucis dans un canyon dĂ©tenu par des indiens sous une pluie battante.

Cet opus est la premiĂšre partie d’un diptyque. Les derniĂšres pages initient le mystĂšre autour de la prĂ©sence mystique qui semble protĂ©ger les contrĂ©es traversĂ©es. Elles font rĂ©sonnance au court prologue qui introduit l’histoire. Je trouve que les ingrĂ©dients distillĂ©s sont variĂ©s et subtilement dosĂ©s. Il ne reste plus qu’à les laisser mijoter le temps d’attendre la parution de la suite que j’attends avec une certaine impatience.

Sur le plan graphique, je dĂ©couvre ici le travail d’Éric HĂ©renguel. Dorison a l’habitude d’ĂȘtre bien accompagnĂ© dans ses projets. La tradition perdure avec ce nouveau collaborateur. Le dessinateur offre des planches denses dont chaque dĂ©tail apparaĂźt avec application. Les dĂ©cors dĂ©gagent une atmosphĂšre de plus en plus oppressante au fur et Ă  mesure de l’avancĂ©e de la quĂȘte du groupe. Le voyage temporel dans cette AmĂ©rique sortant de la guerre d’IndĂ©pendance passe Ă©galement par les illustrations dĂ©veloppĂ©es par le trait de l’auteur. Les personnages sont Ă©galement rĂ©ussis. Ils possĂšdent une identitĂ© qui leur est propre. Cela permet de se les approprier sans difficultĂ©.Ulysse1781a

Pour conclure, « Le Cyclope » est un beau dĂ©but qui permet Ă  « Ulysse 1781 » d’ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une sĂ©rie de qualitĂ© au potentiel intĂ©ressant. La deuxiĂšme lecture m’a permis de saisir chaque dĂ©tail tant les dialogues, les dessins que l’intrigue. Je la conseille aux lecteurs adeptes de Dorison, ils ne seront pas déçus du voyage. Quant Ă  ceux pour qui le scĂ©nariste est encore inconnu, pourquoi ne pas le dĂ©couvrir en embarquant au cĂŽtĂ© d’Ulysse McHendricks ? 

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note4

Atalante, T7 : Le dernier des grands anciens – Crisse & Grey

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Titre : Atalante, T7 : Le dernier des grands anciens
Scénariste : Crisse
Dessinateur : Grey
Parution : Novembre 2014


Atalante est une hĂ©roĂŻne de la mythologie grecque. La lĂ©gende veut qu’elle soit la fille du roi PĂ©loponnĂšse. AbandonnĂ©e Ă  la naissance, elle fut recueillie par une ourse dans la forĂȘt du PĂ©lion. ProtĂ©gĂ©e par des dĂ©esses, elle est la seule femme Ă  prendre part Ă  la quĂȘte des Argonautes. Le premier tome de la sĂ©rie Ă©ponyme crĂ©e par Crisse conte l’arrivĂ©e de la jeune fille dans l’équipage dirigĂ©e par Jason. Les albums suivants prĂ©sentent les diffĂ©rentes aventures vĂ©cues par tout ce petit monde sur le chemin de la Toison d’or.

Atalante7bLa sympathie gĂ©nĂ©rĂ©e par le personnage principal a fait de moi un lecteur rĂ©gulier de ses pĂ©rĂ©grinations. L’auteur arrive Ă  raconter ces lĂ©gendes en mĂȘlant de maniĂšre Ă©quilibrĂ©e narration, humour et action. L’ensemble se dĂ©roule dans un univers graphique colorĂ© et rond qui possĂšde une identitĂ© forte. Bref, je guettais toujours avec impatience la sortie de tout nouvel Ă©pisode de la saga.

Crisse délaisse son bébé.

Le sixiĂšme tome a marquĂ© une rupture dans ma relation avec la sĂ©rie « Atalante ». Crisse semblait avoir dĂ©finitivement dĂ©laissĂ© son petit. Il confie les dessins Ă  Grey et le scĂ©nario apparaĂźt bĂąclĂ©. Cet opus se lisait en quelques minutes et n’éveillait ni attrait ni intĂ©rĂȘt. J’espĂ©rais que la sortie de « La Dernier des Grands Anciens » en novembre dernier marquerait un retour Ă  la qualitĂ© initiale.

L’intrigue reprend oĂč elle s’était interrompue. Atalante vient de croiser un gĂ©ant dans les arcanes du royaume d’HadĂšs. Elle s’y Ă©tait aventurĂ©e dans l’espoir de sauver un de ses acolytes mordu par un mort-vivant. L’ĂȘtre rencontrĂ© s’avĂšre ĂȘtre Eurymedon, fils de GaĂŻa. Il nous immerge dans la bataille de PhlĂ©gra entre les Dieux et les GĂ©ants. L’essentiel de la trame se construit autour des consĂ©quences de cette guerre. Sorti de cela, il s’agit d’une balade dans un labyrinthe souterrain. Le troisiĂšme tome nous plongeait Ă©galement dans les entrailles de la terre. La comparaison entre ces deux Ă©pisodes n’est pas favorable au dernier en date.

Atalante7cJe ne suis jamais arrivĂ© Ă  entrer pleinement dans l’histoire. L’enchaĂźnement des pĂ©ripĂ©ties est, Ă  mes yeux, trop saccadĂ©. La narration manque de continuitĂ©. L’alternance entre le royaume d’HadĂšs, le navire des Argonautes et les flashbacks manque de lien. Si je regarde les choses positivement, je peux dire que la densitĂ© scĂ©naristique est plus importante que dans l’épisode prĂ©cĂ©dent. Par contre, objectivement, je ne retrouve pas l’attrait des premiers tomes. J’ai peur que cette sĂ©rie n’aille pas vers le meilleur. J’apprĂ©hende le fait que « Atalante » ait atteint son firmament et que l’heure soit Ă  la descente aux enfers.

Le dernier bĂ©mol est la disparition du trait de Crisse. De mon point de vue, Grey n’a pas le talent de son prĂ©dĂ©cesseur. Je suis moins fan des traits des personnages. Son Atalante a le visage beaucoup plus dur. Ses courbes lĂ©gendaires des premiers tomes ont disparu. De plus les dĂ©cors sont bien moins travaillĂ©s. Grey semble moins soucieux des dĂ©tails et c’est regrettable. Le fait que les seconds plans soient nĂ©gligĂ©s ne facilite pas l’immersion. L’atmosphĂšre qui se dĂ©gage des Enfers est dĂ©cevante. J’en attendais bien mieux.

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Pour conclure, « Le Dernier des Grands Anciens » a tendance Ă  confirmer que l’ñge d’or de « Atalante » est passĂ©. Cela m’attriste parce que je trouvais la saga jusqu’alors trĂšs divertissante. Il devient donc urgent que les Argonautes mettent la main sur leur Toison d’or au risque de voir la descente aux enfers du neuviĂšme art se poursuivre


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Note : 9/20

Magasin gĂ©nĂ©ral, T9 : Notre Dame des Lacs – RĂ©gis Loisel & Jean-Louis Tripp

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Titre : Magasin général, T9 : Notre Dame des Lacs
Scénaristes : Régis Loisel & Jean-Louis Tripp
Dessinateurs : Régis Loisel & Jean-Louis Tripp
Parution : Octobre 2014


« Magasin GĂ©nĂ©ral » est une sĂ©rie qui accompagne le monde du neuviĂšme art ces dix derniĂšres annĂ©es. Le bĂ©bĂ© de RĂ©gis Loisel et Jean-Louis Tripp possĂšde un ton et une ambiance assez uniques : une chronique sociale d’un petit village quĂ©bĂ©cois dans les annĂ©es vingt. Cette aventure se conclue avec la parution de son dernier acte en octobre dernier. « Notre-Dame-des-Lacs » est le neuviĂšme chapitre du quotidien de la charmante Marie et de la communautĂ© qui l’accompagne.

« Te rends-tu compte, Serge ? Du chambardement qu’il y a eu Ă  Notre-Dame depuis un an ? On est rendu un village pas d’maire
 Presque pas d’curĂ© avec un restaurant de Paris pis une veuve qui a tombĂ© en amour avec un p’tit cordonnier. – Ha ! Ha ! Tu oublies les coureurs des bois qui ont coupĂ© leur barbe pour sĂ©duire une autre veuve
 – Je l’sais bien
 Pis moi qui pensais jamais avoir d’enfant, me v’lĂ  en famille pas d’pĂšre ! »

MagasinGeneral9cCet Ă©change entre Marie et Serge, les deux principaux acteurs de l’histoire, rĂ©sume assez bien les Ă©vĂ©nements partagĂ©s durant les huit tomes prĂ©cĂ©dents. Ce nouvel album a pour mission de conclure avec talent et subtilitĂ© la tranche de vie partagĂ©e avec ce petit monde. Il s’agit ici de soigner le « au revoir ». Cet aspect n’est pas dĂ©cevant bien au contraire. Une certaine nostalgie accompagne les pages et les auteurs attĂ©nuent la rupture en offrant une trentaine de pages reprĂ©sentant des moments de joie ou de peine des habitants du village. Cela offre une seconde fin Ă  l’album.

Tourner la page avec tendresse.

L’atmosphĂšre de cet opus est particuliĂšre. Elle agrĂ©mente la lecture d’une mĂ©lancolie attendrissante. Comme dans chacun de ses chapitres, la saga nous propose tour Ă  tour des moments de joie et d’autres plus tristes. Cette richesse Ă©motionnelle nous implique et ne nous laisse pas indiffĂ©rent quant aux pĂ©ripĂ©ties qui font la vie du hameau. Depuis huit ans, nous nous sommes attachĂ©s Ă  Marie, Serge, GaĂ«tan, le curĂ©, NoĂ«l et tous les autres
 Nous avons partagĂ© les mariages, les deuils, les bonheurs, les drames
 Il est maintenant temps de tourner la page et nous le faisons ici avec tendresse.

Mon point de vue global sur la sĂ©rie est positif. J’avais Ă©tĂ© enthousiasmĂ© par les premiers tomes. Par la suite, j’ai trouvĂ© que la narration se diluait quelque peu. Un ronronnement s’installait. C’était peut-ĂȘtre dĂ» Ă  la thĂ©matique de l’ouvrage. Une chronique sociale ne peut pas ĂȘtre un concentrĂ© d’énergie et de rebondissements. MalgrĂ© tout, j’ai toujours pris beaucoup de plaisir Ă  dĂ©couvrir les nouvelles pĂ©rĂ©grinations de Marie et ses amis. J’ai toujours Ă©tĂ© heureux avec eux ou partagĂ© leurs peines. C’est une lecture qui s’avĂšre finalement assez sensorielle.

Les dessins conjoints de Loisel et Tripp participent Ă  rendre rĂ©aliste les lieux et les dĂ©cors qui abritent la vie de la communautĂ©. L’immersion dans cet univers tant sur le plan gĂ©ographique que temporel est une belle rĂ©ussite. Le trait des deux auteurs fait naĂźtre des planches prĂ©cises et attrayantes. Le travail graphique est remarquable. Le dernier ingrĂ©dient Ă  nous ravir est le dĂ©paysement rĂ©sultant des dialogues. Le travail de Jimmy Beaulieu sur les textes donne des expressions hilarantes de nos cousins quĂ©bĂ©cois. Je ne prĂ©sente pas de florilĂšges des meilleurs mots et vous incitent plutĂŽt Ă  les dĂ©couvrir.

MagasinGeneral9b

Au final, « Notre-Dame-des-Lacs » conclue trĂšs correctement « Magasin GĂ©nĂ©ral ». Cette tranche de vie aura gardĂ© un attrait certain de sa premiĂšre Ă  sa derniĂšre page. Je conseille cette lecture Ă  tout adepte des petites aventures du quotidien et en quĂȘte de fraternitĂ©, d’amour et de solidarité 

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Note : 13/20