Atalante, T6 : Le labyrinthe d’HadĂšs – Crisse & Grey

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Titre : Atalante, T6 : Le labyrinthe d’HadĂšs
Scénariste : Crisse
Dessinateur : Grey
Parution : Novembre 2013


« Atalante » est une des plus anciennes sĂ©ries dont je m’offre les Ă©pisodes avec mes propres deniers. En effet, l’essentiel de ma culture bĂ©dĂ©phile a Ă©tĂ© alimentĂ©e par la bibliothĂšque de mes parents. C’est en dĂ©couvrant « Lanfeust de Troy » dans mon adolescence que j’ai commencĂ© Ă  me construire ma propre collection. Ma dĂ©couverte de « Atalante » est dans cette lignĂ©e. Depuis, je guette rĂ©guliĂšrement la parution des nouvelles pĂ©rĂ©grinations de l’hĂ©roĂŻne. Il faut dire que son histoire dans les arcanes de la mythologie est toujours haute en couleur. MĂȘme si la saga est loin de rĂ©volutionner le neuviĂšme art, elle ne se gĂȘne pas pour autant pour nous faire voyager et nous faire vivre de belles et lĂ©gendaires aventures.

Le dernier opus en date s’intitule « Le Labyrinthe d’HadĂšs ». Toujours Ă©ditĂ© chez Soleil, il est apparu dans les librairies le vingt-sept novembre dernier. La couverture nous prĂ©sente l’hĂ©roĂŻne une torche Ă  la main dans une posture guerriĂšre. Au second plan, apparaissent quatre de ses acolytes au visage quelque peu inquiet. Ce sentiment est peut-ĂȘtre nĂ© de la vision du visage inquiĂ©tant et inconnu qui occupe la partie supĂ©rieure de l’illustration.

Pour les novices de la sĂ©rie, je vous prĂ©sente les mots offerts par la quatriĂšme de couverture : « Les Âges sombres. La GrĂšce baigne en pleine mythologie. Les lĂ©gendes contĂ©es sont toutes plus envoĂ»tantes les unes que les autres. Voici l’une d’elle : la fabuleuse histoire d’Atalante. AbandonnĂ©e dĂšs la naissance par son pĂšre, puis condamnĂ©e Ă  vivre sans amour par la dĂ©esse HĂ©ra, elle est recueillie par les ĂȘtres de la forĂȘt. Nymphes, satyres et dryades lui apprennent le langage des animaux. Devenue une belle aventuriĂšre, elle se joint aux Argonautes dans leur quĂȘte de la Toison d’or, seule femme autorisĂ©e Ă  suivre les plus grands hĂ©ros grecs dans cette fabuleuse aventure ! »

PremiĂšre mauvaise surprise…

En dĂ©couvrant les premiĂšres pages de l’ouvrage, la premiĂšre (mauvaise) surprise est le changement de style graphique. Je ne reconnais plus le trait si particulier et sympathique de Crisse. Pourtant son seul nom apparaĂźt sur la couverture. C’est en dĂ©couvrant la page la garde que je rĂ©alise que les dessins sont dĂ©sormais l’Ɠuvre de Grey. Ce dernier que je ne connaissais pas jusqu’alors essaie bien de coller au trait de son prĂ©dĂ©cesseur mais le succĂšs est loin d’ĂȘtre tout le temps au rendez-vous. Les personnages sont plus anguleux. Ils apparaissent moins travaillĂ©s. En tant que lecteur, je me sens m’éloigner d’eux. Le souci est que c’est avec Atalante que la rupture est la plus dure. J’ai presque eu l’impression qu’il s’agissait d’un nouveau personnage principal. Bref, mon immersion dans ce labyrinthe me rendait un petit peu chafouin.

Il faut dire que la suite n’allait pas arranger les choses. En plus de s’ĂȘtre dĂ©chargĂ© du dessin, Crisse semble avoir bĂąclĂ© son scĂ©nario. La trame ne semble suivre aucun fil conducteur solide. Elle ne prĂ©sente aucun rebondissement. Les pages dĂ©filent Ă  un rythme effrĂ©nĂ© tant elles semblent vides et creuses. La comparaison avec les tomes prĂ©cĂ©dents est douloureuse. Je suis arrivĂ© Ă  la fin de celui-ci avec l’impression que rien n’avait dĂ©marrĂ©. Des planches illustratives immenses nous sont proposĂ©es rĂ©guliĂšrement pour remplir difficilement la quarantaine de pages de l’album. HĂ©las, Grey ne dĂ©montre pas assez de talent pour nous subjuguer et nous transporter avec son trait. Ils offrent des cases assez dĂ©cevantes tant les dĂ©cors sont peu travaillĂ©s et dĂ©veloppĂ©s. A aucun moment, il n’arrive Ă  faire naĂźtre une atmosphĂšre pourtant indispensable quand on se balade dans un labyrinthe menant aux Enfers.

De plus, les personnages sont complĂštement nĂ©gligĂ©s. Un des aspects sympathiques de la sĂ©rie rĂ©side dans les dialogues souvent drĂŽles et dĂ©calĂ©s qui accompagnent les aventures dangereuses de tout ce petit monde. Ici, tout a disparu. Les traits humoristiques ont disparu. La densitĂ© des propos est d’une rare faiblesse. C’est vraiment dommage parce que « Atalante » mĂ©lange bien souvent aventures, mythologie et rigolades, le tout sous le trait de Crisse. Il s’agit d’un cocktail qui fonctionne bien et qui permet aisĂ©ment de passer outre les quelques dĂ©fauts qui pouvaient de temps en temps parsemer les premiers Ă©pisodes. « Le Labyrinthe d’HadĂšs » ne possĂšde plus cette touche et c’est bien triste.

Pour conclure, vous l’aurez compris, cet album est une grande dĂ©sillusion Ă  mes yeux. Je ne sais vraiment pas ce que Crisse a voulu faire en Ă©crivant cet opus. Une chose est sĂ»re, il ne m’a pas conquis. NĂ©anmoins, je ne renie pas pour autant l’affection que je porte Ă  son hĂ©roĂŻne et espĂšre que la suite saura retrouver les standards de la saga


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Ulysse 1781, T1 : Le Cyclope (1/2) – Xavier Dorison & Éric HĂ©renguel

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Titre : Ulysse 1781 : Le Cyclope (1/2)
Scénariste : Xavier Dorison
Dessinateur : Éric HĂ©renguel
Parution : Janvier 2015


Ulysse, le Cyclope
 Ces quelques mots raisonnent chez tout le monde et indique un voyage dans la mythologie grecque. Un long voyage, un retour Ă  la maison tant espĂ©ré  Les enjeux sont connus et universels. Xavier Dorison dĂ©cide d’immerger cette trame dans les Etats-Unis de la fin du dix-huitiĂšme siĂšcle. « Ulysse 1781 » : un hĂ©ros, une date
 Tout un programme. Je suis un grand fan de ce brillant scĂ©nariste du neuviĂšme art. « Le troisiĂšme testament » a marquĂ© mon Histoire de lecteur. « Long John Silver » a fait rĂȘver l’aficionado de piraterie que je suis. J’étais donc conquis d’avance en tombant sur cette couverture intrigante. Dans un endroit Ă  l’apparence hostile, le trait d’Éric HĂ©renguel nous prĂ©sente un personnage charismatique appuyĂ© sur une large Ă©pĂ©e. Une cascade au second plan semble ĂȘtre la seule maniĂšre de quitter l’obscuritĂ© qui l’entoure. Nous regarde-t-il ou ses yeux fixent-ils le Cyclope annoncĂ© dans le sous-titre de l’album ?

« 1781, Yorktown. La guerre d’IndĂ©pendance amĂ©ricaine vient de finir. Victorieux, le capitaine Ulysse McHendricks s’apprĂȘte Ă  rentrer chez lui avec son fils Mack et ses hommes. Mais le retour se prĂ©cipite lorsqu’il apprend que sa ville, New Itakee, est envahie par les Anglais. Ulysse et ses hommes vont devoir traverser une AmĂ©rique fantastique oĂč les boussoles ne trouvent plus le Nord, oĂč les cartes ont perdu leurs repĂšres, un monde entre rĂ©alitĂ© et mystĂšre
 »

Ulysse1781bLes mots ci-dessus accompagnent la quatriĂšme de couverture. Ils prĂ©sentent clairement les enjeux de l’intrigue. On devine qu’elle se construit autour d’un hĂ©ros Ă  la personnalitĂ© forte. La dimension historique est Ă©galement intĂ©ressante. Quant Ă  la derniĂšre phrase, elle fait naĂźtre la perspective d’un aspect fantastique toujours attrayant. On retrouve bien lĂ  la capacitĂ© de Dorison Ă  offrir un scĂ©nario Ă  la densitĂ© sĂ©duisante. L’album se compose de soixante-deux planches. Cette longueur permet de construire bĂątir un schĂ©ma narratif consistant. Cela laisse le temps d’installer des jalons solides tant sur les plans des lieux, de l’époque et des protagonistes.

La tension monte vite de plusieurs crans.

Pour caricaturer la structure du tome. Le premier tiers est une introduction de l’histoire et des personnages. Le deuxiĂšme tiers prĂ©sente le quotidien du groupe dans sa traversĂ©e du pays. Le derniĂšre tiers voit apparaĂźtre les premiers soucis et voit poindre le mystĂšre une dose de surnaturel. Le talent des auteurs fait que chacune de ces trois parties sont prenantes. Aucune n’est nĂ©gligĂ©e. L’introduction est efficace. Dorison s’interdit de la diluer comme le font bon nombre d’auteurs. Il arrive Ă  installer parallĂšlement les diffĂ©rents aspects de la trame. Ulysse1781cAlors que nous n’avons pas encore quittĂ© Annapolis, notre tension est dĂ©jĂ  montĂ©e de plusieurs crans. Les premiers moments de la traversĂ©e font transpirer un sentiment de fuite en avant vers le danger. La curiositĂ© s’en trouve alors alimentĂ©e de maniĂšre soutenue. Cela fait que nous sommes mĂ»rs Ă  point quand arrivent les premiers soucis dans un canyon dĂ©tenu par des indiens sous une pluie battante.

Cet opus est la premiĂšre partie d’un diptyque. Les derniĂšres pages initient le mystĂšre autour de la prĂ©sence mystique qui semble protĂ©ger les contrĂ©es traversĂ©es. Elles font rĂ©sonnance au court prologue qui introduit l’histoire. Je trouve que les ingrĂ©dients distillĂ©s sont variĂ©s et subtilement dosĂ©s. Il ne reste plus qu’à les laisser mijoter le temps d’attendre la parution de la suite que j’attends avec une certaine impatience.

Sur le plan graphique, je dĂ©couvre ici le travail d’Éric HĂ©renguel. Dorison a l’habitude d’ĂȘtre bien accompagnĂ© dans ses projets. La tradition perdure avec ce nouveau collaborateur. Le dessinateur offre des planches denses dont chaque dĂ©tail apparaĂźt avec application. Les dĂ©cors dĂ©gagent une atmosphĂšre de plus en plus oppressante au fur et Ă  mesure de l’avancĂ©e de la quĂȘte du groupe. Le voyage temporel dans cette AmĂ©rique sortant de la guerre d’IndĂ©pendance passe Ă©galement par les illustrations dĂ©veloppĂ©es par le trait de l’auteur. Les personnages sont Ă©galement rĂ©ussis. Ils possĂšdent une identitĂ© qui leur est propre. Cela permet de se les approprier sans difficultĂ©.Ulysse1781a

Pour conclure, « Le Cyclope » est un beau dĂ©but qui permet Ă  « Ulysse 1781 » d’ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une sĂ©rie de qualitĂ© au potentiel intĂ©ressant. La deuxiĂšme lecture m’a permis de saisir chaque dĂ©tail tant les dialogues, les dessins que l’intrigue. Je la conseille aux lecteurs adeptes de Dorison, ils ne seront pas déçus du voyage. Quant Ă  ceux pour qui le scĂ©nariste est encore inconnu, pourquoi ne pas le dĂ©couvrir en embarquant au cĂŽtĂ© d’Ulysse McHendricks ? 

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Atalante, T7 : Le dernier des grands anciens – Crisse & Grey

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Titre : Atalante, T7 : Le dernier des grands anciens
Scénariste : Crisse
Dessinateur : Grey
Parution : Novembre 2014


Atalante est une hĂ©roĂŻne de la mythologie grecque. La lĂ©gende veut qu’elle soit la fille du roi PĂ©loponnĂšse. AbandonnĂ©e Ă  la naissance, elle fut recueillie par une ourse dans la forĂȘt du PĂ©lion. ProtĂ©gĂ©e par des dĂ©esses, elle est la seule femme Ă  prendre part Ă  la quĂȘte des Argonautes. Le premier tome de la sĂ©rie Ă©ponyme crĂ©e par Crisse conte l’arrivĂ©e de la jeune fille dans l’équipage dirigĂ©e par Jason. Les albums suivants prĂ©sentent les diffĂ©rentes aventures vĂ©cues par tout ce petit monde sur le chemin de la Toison d’or.

Atalante7bLa sympathie gĂ©nĂ©rĂ©e par le personnage principal a fait de moi un lecteur rĂ©gulier de ses pĂ©rĂ©grinations. L’auteur arrive Ă  raconter ces lĂ©gendes en mĂȘlant de maniĂšre Ă©quilibrĂ©e narration, humour et action. L’ensemble se dĂ©roule dans un univers graphique colorĂ© et rond qui possĂšde une identitĂ© forte. Bref, je guettais toujours avec impatience la sortie de tout nouvel Ă©pisode de la saga.

Crisse délaisse son bébé.

Le sixiĂšme tome a marquĂ© une rupture dans ma relation avec la sĂ©rie « Atalante ». Crisse semblait avoir dĂ©finitivement dĂ©laissĂ© son petit. Il confie les dessins Ă  Grey et le scĂ©nario apparaĂźt bĂąclĂ©. Cet opus se lisait en quelques minutes et n’éveillait ni attrait ni intĂ©rĂȘt. J’espĂ©rais que la sortie de « La Dernier des Grands Anciens » en novembre dernier marquerait un retour Ă  la qualitĂ© initiale.

L’intrigue reprend oĂč elle s’était interrompue. Atalante vient de croiser un gĂ©ant dans les arcanes du royaume d’HadĂšs. Elle s’y Ă©tait aventurĂ©e dans l’espoir de sauver un de ses acolytes mordu par un mort-vivant. L’ĂȘtre rencontrĂ© s’avĂšre ĂȘtre Eurymedon, fils de GaĂŻa. Il nous immerge dans la bataille de PhlĂ©gra entre les Dieux et les GĂ©ants. L’essentiel de la trame se construit autour des consĂ©quences de cette guerre. Sorti de cela, il s’agit d’une balade dans un labyrinthe souterrain. Le troisiĂšme tome nous plongeait Ă©galement dans les entrailles de la terre. La comparaison entre ces deux Ă©pisodes n’est pas favorable au dernier en date.

Atalante7cJe ne suis jamais arrivĂ© Ă  entrer pleinement dans l’histoire. L’enchaĂźnement des pĂ©ripĂ©ties est, Ă  mes yeux, trop saccadĂ©. La narration manque de continuitĂ©. L’alternance entre le royaume d’HadĂšs, le navire des Argonautes et les flashbacks manque de lien. Si je regarde les choses positivement, je peux dire que la densitĂ© scĂ©naristique est plus importante que dans l’épisode prĂ©cĂ©dent. Par contre, objectivement, je ne retrouve pas l’attrait des premiers tomes. J’ai peur que cette sĂ©rie n’aille pas vers le meilleur. J’apprĂ©hende le fait que « Atalante » ait atteint son firmament et que l’heure soit Ă  la descente aux enfers.

Le dernier bĂ©mol est la disparition du trait de Crisse. De mon point de vue, Grey n’a pas le talent de son prĂ©dĂ©cesseur. Je suis moins fan des traits des personnages. Son Atalante a le visage beaucoup plus dur. Ses courbes lĂ©gendaires des premiers tomes ont disparu. De plus les dĂ©cors sont bien moins travaillĂ©s. Grey semble moins soucieux des dĂ©tails et c’est regrettable. Le fait que les seconds plans soient nĂ©gligĂ©s ne facilite pas l’immersion. L’atmosphĂšre qui se dĂ©gage des Enfers est dĂ©cevante. J’en attendais bien mieux.

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Pour conclure, « Le Dernier des Grands Anciens » a tendance Ă  confirmer que l’ñge d’or de « Atalante » est passĂ©. Cela m’attriste parce que je trouvais la saga jusqu’alors trĂšs divertissante. Il devient donc urgent que les Argonautes mettent la main sur leur Toison d’or au risque de voir la descente aux enfers du neuviĂšme art se poursuivre


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Note : 9/20

Magasin gĂ©nĂ©ral, T9 : Notre Dame des Lacs – RĂ©gis Loisel & Jean-Louis Tripp

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Titre : Magasin général, T9 : Notre Dame des Lacs
Scénaristes : Régis Loisel & Jean-Louis Tripp
Dessinateurs : Régis Loisel & Jean-Louis Tripp
Parution : Octobre 2014


« Magasin GĂ©nĂ©ral » est une sĂ©rie qui accompagne le monde du neuviĂšme art ces dix derniĂšres annĂ©es. Le bĂ©bĂ© de RĂ©gis Loisel et Jean-Louis Tripp possĂšde un ton et une ambiance assez uniques : une chronique sociale d’un petit village quĂ©bĂ©cois dans les annĂ©es vingt. Cette aventure se conclue avec la parution de son dernier acte en octobre dernier. « Notre-Dame-des-Lacs » est le neuviĂšme chapitre du quotidien de la charmante Marie et de la communautĂ© qui l’accompagne.

« Te rends-tu compte, Serge ? Du chambardement qu’il y a eu Ă  Notre-Dame depuis un an ? On est rendu un village pas d’maire
 Presque pas d’curĂ© avec un restaurant de Paris pis une veuve qui a tombĂ© en amour avec un p’tit cordonnier. – Ha ! Ha ! Tu oublies les coureurs des bois qui ont coupĂ© leur barbe pour sĂ©duire une autre veuve
 – Je l’sais bien
 Pis moi qui pensais jamais avoir d’enfant, me v’lĂ  en famille pas d’pĂšre ! »

MagasinGeneral9cCet Ă©change entre Marie et Serge, les deux principaux acteurs de l’histoire, rĂ©sume assez bien les Ă©vĂ©nements partagĂ©s durant les huit tomes prĂ©cĂ©dents. Ce nouvel album a pour mission de conclure avec talent et subtilitĂ© la tranche de vie partagĂ©e avec ce petit monde. Il s’agit ici de soigner le « au revoir ». Cet aspect n’est pas dĂ©cevant bien au contraire. Une certaine nostalgie accompagne les pages et les auteurs attĂ©nuent la rupture en offrant une trentaine de pages reprĂ©sentant des moments de joie ou de peine des habitants du village. Cela offre une seconde fin Ă  l’album.

Tourner la page avec tendresse.

L’atmosphĂšre de cet opus est particuliĂšre. Elle agrĂ©mente la lecture d’une mĂ©lancolie attendrissante. Comme dans chacun de ses chapitres, la saga nous propose tour Ă  tour des moments de joie et d’autres plus tristes. Cette richesse Ă©motionnelle nous implique et ne nous laisse pas indiffĂ©rent quant aux pĂ©ripĂ©ties qui font la vie du hameau. Depuis huit ans, nous nous sommes attachĂ©s Ă  Marie, Serge, GaĂ«tan, le curĂ©, NoĂ«l et tous les autres
 Nous avons partagĂ© les mariages, les deuils, les bonheurs, les drames
 Il est maintenant temps de tourner la page et nous le faisons ici avec tendresse.

Mon point de vue global sur la sĂ©rie est positif. J’avais Ă©tĂ© enthousiasmĂ© par les premiers tomes. Par la suite, j’ai trouvĂ© que la narration se diluait quelque peu. Un ronronnement s’installait. C’était peut-ĂȘtre dĂ» Ă  la thĂ©matique de l’ouvrage. Une chronique sociale ne peut pas ĂȘtre un concentrĂ© d’énergie et de rebondissements. MalgrĂ© tout, j’ai toujours pris beaucoup de plaisir Ă  dĂ©couvrir les nouvelles pĂ©rĂ©grinations de Marie et ses amis. J’ai toujours Ă©tĂ© heureux avec eux ou partagĂ© leurs peines. C’est une lecture qui s’avĂšre finalement assez sensorielle.

Les dessins conjoints de Loisel et Tripp participent Ă  rendre rĂ©aliste les lieux et les dĂ©cors qui abritent la vie de la communautĂ©. L’immersion dans cet univers tant sur le plan gĂ©ographique que temporel est une belle rĂ©ussite. Le trait des deux auteurs fait naĂźtre des planches prĂ©cises et attrayantes. Le travail graphique est remarquable. Le dernier ingrĂ©dient Ă  nous ravir est le dĂ©paysement rĂ©sultant des dialogues. Le travail de Jimmy Beaulieu sur les textes donne des expressions hilarantes de nos cousins quĂ©bĂ©cois. Je ne prĂ©sente pas de florilĂšges des meilleurs mots et vous incitent plutĂŽt Ă  les dĂ©couvrir.

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Au final, « Notre-Dame-des-Lacs » conclue trĂšs correctement « Magasin GĂ©nĂ©ral ». Cette tranche de vie aura gardĂ© un attrait certain de sa premiĂšre Ă  sa derniĂšre page. Je conseille cette lecture Ă  tout adepte des petites aventures du quotidien et en quĂȘte de fraternitĂ©, d’amour et de solidarité 

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Note : 13/20

Kickass 3, T2 : Le dĂ©but de la fin – Mark Millar & John Romita Jr

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Titre : Kickass 3, T2 :  Le début de la fin
Scénariste : Mark Millar
Dessinateur : John Romita Jr
Parution : Septembre 2014


La grande saga « Kick-Ass » se termine avec la parution de « Le dĂ©but de la fin ». Cette deuxiĂšme partie conclut « Kick-Ass 3 », dernier chapitre des aventures de Dave Lizewski. Sa parution chez Panini Comics date de septembre dernier. La couverture prĂ©sente « Kick-Ass » et « Hit Girl » armĂ©s et prĂȘts Ă  mener leur ultime combat. La quatriĂšme de couverture propose le synopsis suivant : « Alors qu’on dĂ©couvre comment Mindy est devenue Hit-Girl dans un long flash-back relatant sa transformation et son premier meurtre, tout se met en place pour l’ultime confrontation entre les Genovese et nos hĂ©ros. Kick-Ass endosse son costume pour la derniĂšre fois. Y laissera-t-il la peau ou triomphera-t-il de l’adversité ? »

Coups de pieu, dĂ©capitations et fusillades…

Ce nouvel ouvrage s’inscrit parfaitement dans la lignĂ©e des prĂ©cĂ©dents. La violence transpire de chaque planche. C’est toujours aussi sanglant. John Romita Jr s’en donne Ă  cƓur joie. Il n’hĂ©site pas Ă  faire dans le trash. Les coups de pieu dans la tĂȘte, les dĂ©capitations, les fusillades
 Rien n’est Ă©dulcorĂ©. Les auteurs restent honnĂȘtes avec leurs lecteurs. A contrario, la place occupĂ©e par ces scĂšnes de violence empĂȘche le scĂ©nario de dĂ©velopper une psychologie plus subtile chez ses personnages. Peut-ĂȘtre ne peut-on pas tout avoir


NĂ©anmoins, Mark Millar arrive Ă  offrir un dĂ©nouement plutĂŽt bien construit. Le flashback initial sur le passĂ© de Hit-Girl nous fait tout de suite entrer dans le vif du sujet. Ce personnage est incontestablement l’atout majeur de la sĂ©rie. MĂȘme si Dave est attachant et possĂšde son lot de qualitĂ©, Mindy est en tout point fascinante. Voir cette gamine ĂȘtre une reine de l’exĂ©cution sommaire sans Ă©motion est Ă  la fois transgressif, original et captivant. Nous arrivons presque Ă  mettre de cĂŽtĂ© inconsciemment sa dimension amorale et violente. Elle est d’ailleurs le personnage central de ce dernier acte et cela participe au plaisir de notre lecture.

Kickass3-2bMalgrĂ© tout, Dave n’est pas oubliĂ©. Les auteurs arrivent sans mal Ă  faire cohabiter deux hĂ©ros assez diffĂ©rents. Dave a fortement Ă©voluĂ© depuis notre premiĂšre rencontre. Il est maintenant loin du jeune geek qui rĂȘve d’ĂȘtre un vrai superhĂ©ros. Les Ă©preuves l’ont fortement endurci et en ont fait quelqu’un de diffĂ©rent. Son courage, sa rĂ©sistance, sa force se sont dĂ©veloppĂ©s. La formation qu’il a subie de la part de Hit-Girl l’a rapprochĂ© du quotidien de ses idoles de comics. L’attrait majeur de son changement est la dĂ©couverte des responsabilitĂ©s et des drames qui accompagnent le quotidien d’un gentil qui s’attaque aux gros mĂ©chants. Sur ce plan, « Le dĂ©but de la fin » montre bien l’issue irrĂ©mĂ©diable de la loi du plus fort. Toute la trame accompagne la montĂ©e en puissance vers ce qui sera le dernier combat. La saga montre l’impossibilitĂ© de Dave Ă  couper de ses dĂ©mons et de mener une vie normale sans tuer tous ses ennemis.

MalgrĂ© le fait que les ingrĂ©dients utilisĂ©s soient les mĂȘmes que lors des tomes prĂ©cĂ©dents, la recette de celui-lĂ  fait naĂźtre des saveurs un petit peu diffĂ©rentes. A l’exception du premier Ă©pisode, « Kick-Ass » se rĂ©sumait bien souvent Ă  une catharsis de violence avec une dose d’humour et quelques gouttes dramatiques pour complĂ©ter. Ce dernier acte est plus posĂ©. Il prend le temps de prĂ©parer le « au revoir » aux hĂ©ros. L’atmosphĂšre dĂ©gagĂ©e est particuliĂšre et distingue cette ultime aventure des prĂ©cĂ©dentes.

Au final, « Le dĂ©but de la fin » clĂŽt correctement la sĂ©rie. MalgrĂ© les excĂšs qui ont agrĂ©mentĂ© le quotidien de Dave et Mindy, le dĂ©nouement de leur lutte contre le crime sous leurs masques est bien amenĂ©. Nous pouvons les quitter sans sentiment de frustration ou de gĂąchis. La fin ne rĂ©volutionne pas le genre mais conclut sans bĂącler la saga. Les adeptes du genre sauront savourer le fait que les auteurs n’ont pas Ă©tirĂ© leur filon jusqu’à Ă©puisement. C’est une qualitĂ© Ă  signaler


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Note : 12/20

Barracuda, T3 : Duel – Jean Dufaux & JĂ©rĂ©my

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Titre : Barracuda, T3 : Duel
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : Jérémy
Parution : Novembre 2012


Les pirates ont un cĂŽtĂ© fascinant qui attire irrĂ©mĂ©diablement mes espoirs d’aventures bĂ©dĂ©philes. MĂȘme si les outils construisant la narration sont souvent les mĂȘmes, je prends toujours plaisir Ă  suivre ses histoires de chasse au trĂ©sor, de voyages au bout du monde et de pĂ©rĂ©grinations de flibustiers. « Barracuda », par la couverture de son premier opus, a immĂ©diatement attirĂ© mon regard. Une fois l’ouvrage dĂ©couvert, j’ai irrĂ©mĂ©diablement conquis. Le deuxiĂšme acte avait confirmĂ© la qualitĂ© de la saga. C’était donc avec joie que je me suis offert en novembre dernier le troisiĂšme tome rĂ©cemment paru et intitulĂ© « Duel ». On y dĂ©couvre Emilio, habillĂ© tel un gentilhomme, tĂȘte baissĂ©e, sous une nuit orageuse. Le travail sur les couleurs est remarquable, l’immersion instantanĂ©e. Nous voilĂ  de nouveau plongĂ© sur l’üle de Puerto Blanco.

Le scĂ©nario est le fruit du travail de Jean Dufaux dont j’avais apprĂ©ciĂ© « Murena ». La particularitĂ© de sa saga est qu’on est quasiment jamais en mer. Plus des trois quarts de l’intrigue se dĂ©roule sur l’üle prĂ©cĂ©demment Ă©voquĂ©e. Elle est rĂ©gie par les lois de la piraterie et nous fait rencontrer une communautĂ© aux personnalitĂ©s tranchĂ©es et souvent inquiĂ©tantes. L’unitĂ© de lieu offre de fortes interactions entre les diffĂ©rents protagonistes et fait de la trame une toile d’araignĂ©e aux nombreuses ramifications. Cela a pour consĂ©quence Ă©galement de partager le quotidien de tout ce beau monde et rend chacun familier. Les personnages possĂšdent une rĂ©elle identitĂ© tant sur le plan graphique que scĂ©naristique. Aucun ne nous laisse indiffĂ©rent. Je me garderai de vous faire le listing des diffĂ©rents habitants. Ce serait vous gĂącher le plaisir de les rencontrer et les dĂ©couvrir. Evidemment, chacun ne gĂ©nĂšre pas chez le lecteur les mĂȘmes sentiments. On s’attache Ă  certains, d’autres font naitre de la compassion. On ressent parfois de la peur ou on rit de certaines mĂ©saventures. Au final, on n’est pleinement impliquĂ© dans le quotidien contĂ© dans cet ouvrage.

Luttes de pouvoir & jalousie

Les deux premiers albums Ă©taient sĂ©parĂ©s par une vraie rupture chronologique. Les enfants qu’on avait quittĂ©s Ă©taient devenus des jeunes hommes et jeunes femmes. Cela donnait le sentiment que le deuxiĂšme acte marquait un nouveau dĂ©part pour la sĂ©rie. « Duel » est dans la continuitĂ© de l’opus prĂ©cĂ©dent. On retrouve les personnages Ă  l’endroit oĂč on les avait plus ou moins laissĂ©s. Chacun a trouvĂ© sa place. On dĂ©couvre ici de nouvelles tensions, de nouveaux drames Ă  venir. L’intrigue principale avance relativement peu. J’ai souvent tendance Ă  le reprocher Ă  ces sagas au long cours. Je ne le ferai pas ici tant les Ă©vĂ©nements vĂ©cus sur l’üle sont prenants et envoutants. L’amour cachĂ© entre Raffy et Maria est lourd de consĂ©quence. Le dĂ©sir de vengeance d’Emilio est intense et offrira des combats homĂ©riques. Comme toute sociĂ©tĂ©, les luttes de pouvoir et les jalousies sont les rouages du quotidien. Quant au Barracuda, on le voit accoster sur une Ăźle des plus angoissantes dans sa quĂȘte du trĂ©sor maudit. Bref, il y a de quoi s’occuper et la lecture s’avĂšre intense et saisissante.

Les dessins sont l’Ɠuvre de JĂ©rĂ©my. J’ai dĂ©couvert cet auteur en mĂȘme temps que cette sĂ©rie. Mon premier contact avec son trait a Ă©tĂ© relativement neutre. Je trouvais les personnages relativement froids au niveau de leurs expressions. Mais l’impression initiale a vite Ă©tĂ© noyĂ©e par le plaisir que j’ai pris Ă  le voir faire naitre des scĂšnes Ă  l’ampleur forte. Son travail sur les corps et les volumes, sa capacitĂ© Ă  crĂ©er des dĂ©cors, sa maniĂšre Ă  jouer avec les couleurs pour faire naitre des ambiances fortes font que le dĂ©paysement est total. Il s’agit d’une condition indispensable Ă  une lecture agrĂ©able. JĂ©rĂ©my la remplit aisĂ©ment. Le combat entre Emilia et Morkat est Ă©pique. On sent la violence du combat. On sent l’humiditĂ© de la pluie. On perçoit l’atmosphĂšre orageuse qui abrite ce duel sur la plage.

En conclusion, ce troisiĂšme tome consolide l’affection que je porte Ă  cette sĂ©rie. Je l’ai lu avec un plaisir fort et j’ai senti une frustration en refermant le bouquin, une fois terminĂ©. Il  ne me reste plus qu’à attendre la sortie du quatriĂšme tome. L’intrigue est suffisamment vague et dense pour qu’on devine difficilement oĂč veulent nous mener les auteurs. Dans le cas prĂ©sent, le sentiment d’avancer Ă  l’aveugle et d’ĂȘtre perdu n’est pas dĂ©sagrĂ©able, bien au contraire. Je ne peux donc que conseiller aux adeptes de pirates de partir Ă  la rencontre de cette sĂ©rie. Elle vaut largement le dĂ©tour et ravira les adeptes du genre. Et ils sont nombreux


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Note : 17/20

Barracuda, T4 : RĂ©voltes – Jean Dufaux & JĂ©rĂ©my

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Titre : Barracuda, T4 : RĂ©voltes
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : Jérémy
Parution : Novembre 2013


Les pirates m’ont toujours fascinĂ©. Ils sont hors-la-loi et aventuriers. Ils ont des looks inĂ©galables et leur code d’honneur est lĂ©gendaire. Bref, tous les ingrĂ©dients sont rĂ©unis pour en mettre plein les mirettes. « Long John Silver » de Dorison et Jauffray a ouvert rĂ©cemment une renaissance pour le genre dans le neuviĂšme art. « Barracuda » nĂ© de la plume de Jean Dufaux et JĂ©rĂ©my s’inscrit dans cette lignĂ©e. Ma critique d’aujourd’hui porte sur quatriĂšme de tome de cette saga intitulĂ© « RĂ©voltes ». EditĂ© chez Dargaud, cet ouvrage de cinquante-six pages coĂ»te quatorze euros. Il nous offre une couverture splendide. Le personnage reprĂ©sentĂ© affronte notre regard de face. Il semble Ă©merger de l’eau, prĂȘt Ă  en dĂ©coudre. Les tons chromatiques bleus nuit font naĂźtre une atmosphĂšre envoĂ»tante de cette illustration. La quatriĂšme de couverture nous annonce : « Pas de pitiĂ©. Pour personne. Jamais. » Tout un programme


Le dĂ©but de la narration est prĂ©cĂ©dĂ© par un rĂ©sumĂ© du tome prĂ©cĂ©dent : « Puerto Blanco rĂ©vĂšle ses secrets
 La liaison entre Maria et Raffy est dĂ©voilĂ©e. Ferrango fait payer cher ses annĂ©es d’humiliation : le corps du jeune homme est marquĂ© Ă  vie et Marie est vendue Ă  Morkam. Mais celui-ci n’en profitera pas. Emilio l’achĂšve sans pitiĂ©, comme Mr Flynn l’a Ă©tĂ©. Dans une ambiance feutrĂ©e, les dĂ©couvertes ne sont pas moindres : la gouverneure Ă©tait la maĂźtresse du Faucon Rouge ! 
 et le danger guette. Tandis que le Barracuda se rapproche des cĂŽtes, porteur de la malĂ©diction du diamant du Kashar, le capitaine de La Loya et ses deux galions espagnols attaquent l’üle ! »

Une intrigue terrienne

Beaucoup de trames narratives mettant en Ɠuvre des pirates se construisent autour d’épopĂ©e maritime vers des terres inconnues en quĂȘte de trĂ©sors lĂ©gendaires. « Barracuda » se dĂ©marque de ces codes en dĂ©roulant une intrigue quasiment uniquement terrienne. Sur les trois premiers tomes, trĂšs peu de planches se dĂ©roulent en mer. Cet angle de vue sur ce fascinant univers de flibustiers est intĂ©ressant et offre une identitĂ© originale Ă  la sĂ©rie de Dufaux et JĂ©rĂ©my. « RĂ©voltes » ne dĂ©roge pas Ă  la rĂšgle. Seules les trois derniĂšres pages se dĂ©roulent sur l’eau et Ă  aucun moment nous ne nous Ă©loignons des rives de Puerto Blanco.

La localisation de l’histoire s’inscrit dans la continuitĂ© des Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents. Par contre, l’ambiance change. L’équilibre qui semblait rĂ©gir la vie sur l’üle est complĂštement chamboulĂ©. La rĂ©volution est en marche. Elle se construit sur plusieurs plans. Les statuts des uns et des autres sont chamboulĂ©s. Les rapports sociaux hiĂ©rarchiques sont amenĂ©s Ă  ĂȘtre bouleversĂ©s. Le scĂ©nario dĂ©gage avec talent cette atmosphĂšre de chaos qui accompagne la lecture. Le lecteur ressent avec intensitĂ© ce sentiment d’angoisse qui existe Ă  chaque coin de rue. Il est compliquĂ© de savoir de quoi sera fait le lendemain tant les batailles se multiplient et les camps sont nombreux. Cet ouvrage est vraiment une belle rĂ©ussite en arrivant Ă  maintenir son rythme effrĂ©nĂ© et oppressant du dĂ©but Ă  la fin.

Le plaisir dĂ©gagĂ© par cette sĂ©rie dĂ©coule en partie de l’empathie gĂ©nĂ©rĂ©e par son trio de personnages principaux. Ils sont tout justes sortis de l’adolescence. L’un est fils de pirate, le second est une fille de noble espagnol et le dernier est Ă  l’identitĂ© sexuelle indĂ©finie. Ils sont liĂ©s par leurs trajectoires et leurs destins. Chacun possĂšde une identitĂ© et une aura qui touche le lecteur. De plus, le fait qu’ils soient trois densifie ainsi l’intensitĂ© dramatique et Ă©motionnelle de l’histoire. « RĂ©voltes » ne déçoit pas sur cet aspect. En effet, les rĂ©voltes en cours ne prĂȘchent pas forcĂ©ment pour la survie paisible de nos hĂ©ros. La lecture est donc intense tant l’inquiĂ©tude pour le devenir de tout ce beau monde est forte.

Pour conclure, cet album est un bon cru. Il s’inscrit parfaitement dans la continuitĂ© des trois prĂ©cĂ©dents Ă©pisodes tout en changeant le rythme et le ton de la narration. Comme Ă  son habitude, Dufaux arrive Ă  faire naĂźtre de vraies interrogations de sa derniĂšre planche et attise ardemment la curiositĂ© de son lecture dans l’attente du tome suivant. Mais cela est une autre histoire


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Note : 16/20

Barracuda, T2 : Cicatrices – Jean Dufaux & JĂ©rĂ©my

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Titre : Barracuda, T2 : Cicatrices
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : Jérémy
Parution : Octobre 2011


Le deuxiĂšme tome de « Barracuda » s’intitule « Cicatrices ». Je l’attendais avec une certaine impatience  tant le premier opus m’avait plu et intriguĂ©. Cette sĂ©rie est nĂ©e de l’association de Jean Dufaux et JĂ©rĂ©my. Le premier se charge du scĂ©nario et est la principale raison pour laquelle je me suis plongĂ© dans cette saga. En effet, depuis ma lecture de « Murena », je voue un attrait certain pour les Ɠuvres de cet auteur. Quant Ă  JĂ©rĂ©my, je l’avais dĂ©couvert en lisant le premier tome de l’histoire intitulĂ© « Esclaves ». Cet ouvrage de bonne qualitĂ© est Ă©ditĂ© chez Dargaud et son prix avoisine les quatorze euros. La couverture du bouquin est trĂšs rĂ©ussie. Elle nous prĂ©sente un pirate au visage recousu gĂ©nĂ©rant une certaine apprĂ©hension chez le lecteur. Notre curiositĂ© est fortement attisĂ©e car ce personnage n’apparaissait pas dans le livre prĂ©cĂ©dent.

Avant de plonger pleinement dans cet album, je vous cite le rĂ©sumĂ© qui prĂ©cĂšde la premier page de « Cicatrices ». « Lors de l’attaque de leur vaisseau par les pirates du capitaine Blackdog, une aristocrate espagnole, Dona Emilia Del Scuebo, sa fille Maria et leur serviteur Emilio sont faits prisonniers. Tous les trois sont emmenĂ©s sur l’üle de Puerto Blanco, dans les mers des CaraĂŻbes, pour y ĂȘtre vendus. Ferrango, le riche marchand d’esclaves, achĂšte Maria et lui fait subir les pires traitements. La mĂšre de celle-ci, secourue par des moines de l’üle, mourra peu de temps aprĂšs. Emilio qui se fait passer pour une fille, Ă©vitant ainsi de se faire tuer, est achetĂ© par l’étrange Mister Flynn. Le fils de Blackdog, Raffy, gravement blessĂ© par Maria, doit lui aussi rester sur l’üle pour y ĂȘtre soignĂ©. Parti Ă  la recherche du plus gros diamant du monde, son pĂšre a repris la mer sans lui
 faisant fi de la malĂ©diction du Kashar ! »

Comme ce rĂ©sumĂ© le montre, le premier tome Ă©tait plutĂŽt dense. Il faisait intervenir un nombre assez fourni de personnages. De plus, l’histoire est suffisamment rythmĂ©e pour que de nombreux Ă©vĂ©nements accompagnent notre lecture. La consĂ©quence Ă©tait qu’on avait une hĂąte certaine de dĂ©couvrir la suite. Les premiĂšres phrases de « Cicatrices » nous annoncent que trois annĂ©es sont passĂ©es depuis la derniĂšre page de « Esclavages ». Cet album se dĂ©roule quasiment intĂ©gralement Ă  Puerto Blanco. Il est original d’ĂȘtre dans une histoire de pirates qui ne quittent finalement pas la terre ferme.

Comme dans l’opus prĂ©cĂ©dent, la trame se construit autour des trois adolescents Emilio, Maria et Raffy. Chacun a fait son petit bout de chemin en grĂ© de son caractĂšre. Leur statut a Ă©voluĂ©. Les deux esclaves ne le sont plus. Maria est la maitresse dominatrice de Ferrango, ce qui fait d’elle une femme de pouvoir Ă  l’échelle de l’üle. Emilio, toujours grimĂ© sous les traits d’Emilia, est une espĂšce de pupille de Mister Flynn en formation. Quant Ă  Raffy, il contient dĂ©sespĂ©rĂ©ment sa colĂšre et sa haine Ă  l’idĂ©e de voir son pĂšre ĂȘtre parti sans lui dans sa quĂȘte quasiment lĂ©gendaire.

Ce saut temporel oblige finalement l’histoire Ă  nous faire une nouvelle fois les prĂ©sentations. Alors qu’on pouvait penser cette Ă©tape avait eu lieu prĂ©cĂ©demment, les auteurs s’y replongent dans cet opus. Cela donne mĂȘme l’impression que le premier tome n’était qu’un prĂ©ambule. Cela pourrait paraitre dommageable car cela repousse quelque peu la montĂ©e en puissance de l’intrigue. Ce n’est finalement pas tant le cas que cela du fait de la richesse du scĂ©nario. Je trouve que l’ensemble est dense et se construit comme une toile d’araignĂ©e. La variĂ©tĂ© des personnages est toujours aussi savamment menĂ©e et leurs interactions sont passionnantes. On est tenu en haleine de la premiĂšre Ă  la derniĂšre page. Le fait de construire l’histoire en suivant celles de trois « hĂ©ros » fait que la lecture ne souffre d’aucun temps mort.

J’ai retrouvĂ© avec plaisir les dessins de JĂ©rĂ©my. Je trouve qu’il accompagne parfaitement la narration. Ses dĂ©cors crĂ©ent parfaitement l’univers de Puerto Blanco qui est criant de rĂ©alisme. On a vraiment l’impression d’errer dans les rues de cette Ăźle rĂ©gie par les lois de la piraterie. De plus, les personnages sont plutĂŽt rĂ©ussis. Ils sont de caractĂšre trĂšs diffĂ©rent et le trait du dessinateur arrive Ă  nous offrir le grand spectre d’expressions qui en dĂ©coule. La fragilitĂ© et la douceur d’Emilio diverge fortement de la peur que gĂ©nĂšre la froideur dominatrice de Marie ou de la fureur de Raffy. Son trait nous offre une lecture agrĂ©able.

En conclusion, « Cicatrices » est un album trĂšs rĂ©ussi. La qualitĂ© habille chacune de ses pages. L’histoire est passionnante et on s’y plonge avec appĂ©tit. NĂ©anmoins, j’ai impatience de dĂ©couvrir le prochain opus pour savoir si l’intrigue va changer de braquet et ce qu’est devenu Blackdog dans sa quĂȘte du Kashar. En effet, cette derniĂšre n’est absolument pas traitĂ© dans cet ouvrage. En tout cas, « Barracuda » peut espĂ©rer devenir une Ɠuvre qui compte dans la longue histoire des pirates dans la bande dessinĂ©e. Les adeptes en seront ravis


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Note : 17/20

Barracuda, T1 : Esclaves – Jean Dufaux & JĂ©rĂ©my

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Titre : Barracuda, T1 : Esclaves
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : Jérémy
Parution : Octobre 2010


« Esclaves » est le titre du premier tome d’une des derniĂšres sĂ©ries scĂ©narisĂ©es par Jean Dufaux. Cette derniĂšre s’intitule « Barracuda ». Avant mĂȘme de lire le nom de son auteur, cet album avait attirĂ© mon regard par sa couverture. On y dĂ©couvrait un pirate particuliĂšrement rĂ©aliste qui ne peut pas laisser indiffĂ©rent celui qui le regarde dans les yeux. Cet album est Ă©ditĂ© chez Dargaud, il coĂ»te environ quatorze euros. Jean Dufaux est un auteur cĂ©lĂšbre du neuviĂšme grĂące Ă  des sĂ©ries comme « Murena », « Djinn », « Croisade », « Jessica Blandy » ou encore « Complaintes des Landes perdues ».Cela offrait le gage d’une certaine qualitĂ© pour cette nouvelle saga nĂ©e l’annĂ©e derniĂšre. Par contre, les dessins sont l’Ɠuvre d’un inconnu Ă  mes yeux nommĂ© JĂ©rĂ©my.

L’histoire dĂ©bute par l’attaque d’un navire par des pirates. Leur chef est Blackdog et sa devise est la suivante : « Pas de pitiĂ©, pour personne, jamais ». Il est secondĂ© par son fils Raffy. Les seuls Ă  ĂȘtre Ă©pargnĂ©s sont une noble espagnole et deux adolescents et un prĂȘtre. Elle prĂ©tend possĂ©der la carte pour mener au diamant du Kashar. La jeune fille est amenĂ©e Ă  ĂȘtre vendue comme esclave. Le jeune garçon dĂ©guisĂ© en fille suivra le mĂȘme trajet. C’est ainsi qu’ils accostent Ă  Puerto Blanco oĂč leurs destins vont se sĂ©parer et se dĂ©cider au cours d’enchĂšres sur un marché 

Une aventure de pirates

Le principal attrait de cette sĂ©rie est d’ĂȘtre une aventure de pirate. La couverture laisse prĂ©sager que le personnage principal Ă  du charisme. On n’est pas déçu sur ce plan-lĂ . On prend plaisir Ă  naviguer sur son navire et on est curieux d’accoster sur ses Ăźles rĂ©gulĂ©es par les lois de la piraterie. L’immersion dans cet univers est incontestablement une grande rĂ©ussite. La grande galerie de personnages est crĂ©dible. De plus, les dĂ©cors apparaissent rĂ©alistes. On n’a aucun mal Ă  se croire au milieu de ses flibustiers sur une terre aux lois peu orthodoxes et aux codes sociaux plutĂŽt inquiĂ©tants. 

Au-delĂ  de ce dĂ©paysement, « Esclaves » nous offre une intrigue intĂ©ressante. La trame se construit autour du trio d’adolescents que sont Raffy, Emilia et Maria. Le premier est le fils de Blackdog. Il semble dĂ©pourvu de sentiments sorti de la haine et de la colĂšre. Le second, Emilia, est en fait Emilio. DĂ©guisĂ© en femme pour sa survie, il mĂšne donc une double vie qui ne le laisse pas indiffĂ©rent. Enfin, Maria, fille de noble est la plus charismatique Ă  mes yeux. Elle a le regard dur et malgrĂ© son jeune Ăąge et sa condition gĂ©nĂšre le malaise auprĂšs de ceux qui s’approchent d’elle. La richesse de ses trois personnages apparait remarquable. Voir leurs destins s’entremĂȘler rend la lecture passionnante. On suit trois personnages aux personnalitĂ©s complexes Ă©voluer dans un milieu dur et compliquĂ©. Tous les ingrĂ©dients sont prĂ©sents pour nous ravir.

Le dĂ©cor est bon, les protagonistes sont envoĂ»tants, il ne restait plus qu’à se voir offrir une trame rĂ©ussie. C’est le cas. Le fait que l’histoire commence par un abordage nous met tout de suite dans le bain. Le rythme ne diminue jamais. On se trouve au beau milieu d’un marchĂ© aux esclaves. Puis la premiĂšre nuit passĂ©e sur l’üle est d’une grande intensitĂ© dramatique. La lecture est assez intense. Au cours des pages qui dĂ©filent, on voit apparaĂźtre des informations mais Ă©galement les jalons de la trame qui construira le tome suivant. Cela fait qu’une fois l’ouvrage terminĂ©, on a une vraie envie de se plonger dans le second opus.

Comme je l’ai prĂ©cisĂ© prĂ©cĂ©demment, la couverture m’a Ă©bloui. J’avais donc une impatience certaine de partir Ă  la rencontre de cet univers nĂ© de la plume de JĂ©rĂ©my. Les premiĂšres pages m’ont apparu froides par rapport Ă  l’impression que m’avait laissĂ©e le visage de Blackdog lors de notre premiĂšre « rencontre ». Mais ce sentiment s’est attĂ©nuĂ© au fur et Ă  mesure des pages et au fur et Ă  mesure de mes relectures de l’album. Le dessinateur possĂšde un vrai talent pour traduire la duretĂ©. Que ce soit par les visages, les couleurs ou les attitudes, on comprend Ă  tout moment qu’on ne se trouve pas au pays des Bisounours. Je trouve que JĂ©rĂ©my fait en sorte qu’on n’oublie jamais l’endroit oĂč on se trouve et la communautĂ© qui y habite.

Au final, « Esclaves » est un ouvrage passionnant qui nous offre une histoire assez envoĂ»tante. La lecture est trĂšs prenante et on prend Ă©normĂ©ment de plaisir Ă  dĂ©couvrir les Ă©vĂ©nements se dĂ©roulant Ă  Puerto Blanco. Cette sĂ©rie a un vrai potentiel comparable Ă  celui de « Murena » dans un univers diffĂ©rent. Je suis donc curieux de me plonger dans le deuxiĂšme album paru rĂ©cemment intitulĂ© « Cicatrices ». Mais cela est une autre histoire


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Note : 17/20

Les sentinelles, T4 : Avril 1915 : Les Dardanelles – Xavier Dorison & Enrique Breccia

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Titre : Les sentinelles, T4 : Avril 1915 : Les Dardanelles
Scénariste : Xavier Dorison
Dessinateur : Enrique Breccia
Parution : Octobre 2014


« Les Sentinelles » marque l’entrĂ©e des superhĂ©ros Ă  la française dans la Grande Guerre. Xavier Dorison confirme l’ampleur de son imagination. D’une part, il n’hĂ©site pas Ă  s’approprier les codes de ses surhommes d’habitude associĂ©s Ă  la culture amĂ©ricaine. D’autre part, ils les insĂšrent au beau milieu de la PremiĂšre Guerre Mondiale, concept jusqu’alors improbable. Les trois premiers Ă©pisodes de cette sĂ©rie ont transformĂ© l’essai et fait naĂźtre une saga de grande qualitĂ©. Chaque opus est un petit bijou et se lit avec appĂ©tit. Chacun dĂ©livre une grande variĂ©tĂ© de saveurs pour la plus grande joie de ses lecteurs.

LesSentinelles4bCela faisait trois ans et demi que la parution d’une nouvelle mission des Sentinelles Ă©taient attendue. L’espoir Ă©tait assouvi en octobre dernier avec la sortie du quatriĂšme chapitre intitulĂ© « Avril 1915 Les Dardanelles ». Wikipedia m’a appris que les Dardanelles fut un « affrontement [
] qui opposa l’Empire Ottoman aux troupes britanniques et françaises dans la pĂ©ninsule de Gallipoli dans l’actuelle Turquie du 25 avril 1915 au 9 janvier 1916 ». Cela confirme la volontĂ© de Dorison d’intĂ©grer ses hĂ©ros dans la rĂ©alitĂ© du conflit.

Intégrer les héros dans la réalité du conflit.

« Cette bataille-lĂ  devait ĂȘtre gagnĂ©e d’avance
 Le dĂ©barquement du Commonwealth sur les plages truques des Dardanelles devait assurer une victoire aussi rapide qu’indiscutable. Face aux Ottomans, la France n’avait-elle pas dĂ©ployĂ© ses plus glorieux soldats ? Les Sentinelles ! C’était sans compter l’aide des allemands Ă  leur alliĂ© turc, sans compter la chaleur, les fiĂšvres, les maladies et les falaises imprenables
 Sans compter la nouvelle arme du gĂ©nie germanique : Cimeterre. Cette fois-ci, les plus grands hĂ©ros français vont devoir renoncer Ă  la victoire pour apprendre la dure leçon de la dĂ©faite
 » VoilĂ  le synopsis prĂ©sentĂ© par la quatriĂšme de couverture de l’album. Je dois vous dire que j’y ai perçu un menu appĂ©tissant.

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La premiĂšre force du bouquin est la profondeur de ses personnages. Que ce soit Taillefer, le Merle ou Djibouti, chacune des trois Sentinelles possĂšde une personnalitĂ© passionnante. Le rĂ©alisme de chacun d’entre eux est remarquable. Ils sont attachants. Leurs faiblesses sont centrales malgrĂ© leurs superpouvoirs. Leur sens des valeurs ne laisse pas indiffĂ©rent. Une bonne histoire est avant un bon hĂ©ros. « Les Sentinelles » ont la chance d’en avoir trois.

Les Dardanelles imposent une unitĂ© de lieu. Nous ne quittons pas cette plage turque qui ressemble au fur et Ă  mesure des pages Ă  un cimetiĂšre en plein dĂ©veloppement. Cette sensation d’attente, cette disparition de tout espoir, ce fatalisme grandissant
 Tout est sublimĂ© par la narration de Dorison. Il arrive Ă  faire Ă©voluer ses personnages au grĂ© des Ă©vĂ©nements sans marquer de rupture trop forte. La rĂ©alitĂ© de la guerre transpire des planches. Elle ne nous laisse pas indemne. Le travail graphique d’Enrique Breccia sublime le dĂ©sespoir de cette bataille qui ne peut pas ĂȘtre gagnĂ©e mais que les autoritĂ©s refusent de perdre


L’intrigue en elle-mĂȘme est habilement construite. Les enjeux sont rapidement posĂ©s. Tout ce petit monde est rĂ©uni pour gagner plus qu’une bataille : une guerre. Dorison ne fait pas uniquement exister ses Sentinelles. Il laisse une place intĂ©ressante aux soldats britanniques ou australiens. L’immersion dans l’époque apparaĂźt crĂ©dible. Nous sommes touchĂ©s par bon nombre de protagonistes. L’auteur ne choisit pas son camp. Il nous fait dĂ©couvrir des horreurs. Certains passages sont quasiment muets pour laisse totalement la place au trait de Breccia. Il peut ainsi faire passer des sentiments forts par ses seules illustrations. Cet album marque un Ă©quilibre entre le texte et le dessin d’une rare finesse.

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Vous l’aurez compris, cet ouvrage m’a conquis. Je le trouve d’une grande qualitĂ©. Avant de m’y plonger, j’ai relu ses trois prĂ©dĂ©cesseurs. J’ai Ă©tĂ© impressionnĂ© par la force et l’intensitĂ© qui s’en dĂ©gage. « Avril 1915 Les Dardanelles » ne dĂ©roge pas Ă  cette rĂšgle. Il confirme que « Les Sentinelles » est une sĂ©rie unique dans son genre qui arrive Ă  sublimer un concept de dĂ©part original et novateur. Il ne reste plus maintenant qu’à attendre la suite. Mais cela est une autre histoire


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Note : 18/20