ChĂąteaux Bordeaux, T2 : L’oenologue – Eric Corbeyran & EspĂ©

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Titre : Chñteaux Bordeaux, T2 : L’Ɠnologue
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Espé
Parution : Mars 2012


« L’Ɠnologue » est le deuxiĂšme tome de la sĂ©rie « ChĂąteaux Bordeaux » nĂ©e il y a peu de temps. Le premier album m’avait beaucoup plu. Je m’étais laissĂ© prendre par cette histoire. Je n’ai donc eu aucun mal Ă  m’offrir rapidement la suite apparue dans les librairies il y a un petit peu plus de deux mois. EditĂ© chez GlĂ©nat, cet ouvrage de format classique est vendu pour environ quatorze euros. La couverture nous prĂ©sente une jeune femme entrant dans une cave remplie de tonneaux. La thĂ©matique viticole prĂ©sentĂ©e par le titre se confirme par l’image. Les tons marron et jaunes gĂ©nĂšrent une atmosphĂšre envoutante. Le travail d’EspĂ© est donc dans la lignĂ©e de ses travaux habituels. Mais, malgrĂ© ses talents, ce n’est pas le nom du dessinateur qui m’avait attirĂ© vers cet ouvrage. C’est le nom d’Eric Corbeyran comme scĂ©nariste qui m’avait incitĂ© Ă  dĂ©couvrir cette nouvelle histoire. Depuis « Le chant des stryges », « Uchronies » ou encore « Black Stone » plus rĂ©cemment je suis trĂšs attentif aux diffĂ©rentes parutions nĂ©es de la plume de cet auteur prolifique


La quatriĂšme de couverture de l’album nous offre les mots suivants : « DĂ©terminĂ©e Ă  reprendre en main le « ChĂȘne Courbe », un vaste domaine viticole situĂ© au cƓur du MĂ©doc, Alexandra Baudricourt se retrouve rapidement au pied du mur. D’un cĂŽtĂ©, elle doit affronter l’hostilitĂ© de son entourage de l’autre, elle sait que pour rĂ©ussir elle va devoir tout apprendre car la production d’un grand cru ne s’improvise pas. Tandis qu’elle tente de percer les secrets de la propriĂ©tĂ© familiale, la jeune femme s’initie Ă  la dĂ©gustation aux cĂŽtĂ©s d’un Ɠnologue rĂ©putĂ© afin de pouvoir se consacrer pleinement Ă  sa nouvelle passion
 »

Une grande saga familiale.

chateaubordeaux2a« ChĂąteaux Bordeaux » entre la catĂ©gorie de ces grandes sagas familiales. Bon nombre de sĂ©ries de bandes dessinĂ©es nous ont immergĂ©s Ă  travers les mĂ©andres de cĂ©lĂšbres familles sur plusieurs gĂ©nĂ©rations. On peut citer « Les maitres de l’orge » en est un cĂ©lĂšbre exemple. NĂ©anmoins, la sĂ©rie que j’évoque aujourd’hui n’a pas fait tout Ă  fait le mĂȘme choix. On retrouve l’unitĂ© de lieu et la notion de domaine familial. Par contre, on ne navigue Ă  travers les Ă©poques. Le premier tome dĂ©marrait par le dĂ©cĂšs du patriarche et se concluait par le choix de sa fille de reprendre le domaine malgrĂ© sa non connaissance de cet univers. Cet opus reprend donc oĂč le prĂ©cĂ©dent nous avait laissĂ©. On retrouve donc avec plaisir cette chĂšre Alexandra pour qui on avait ressenti trĂšs vite de l’empathie.

Cette empathie envers l’hĂ©roĂŻne Ă©tait nĂ©e trĂšs vite dans l’opus prĂ©cĂ©dent. Elle arrivait des Etats-Unis pour les obsĂšques de son pĂšre. Ses frĂšres l’incitent Ă  vendre le domaine qui est un gouffre financier. Mais Alexandra, dans un Ă©lan de romantisme, dĂ©cide de refuser cet Ă©tat de fait et se met en tĂȘte de redonner au « ChĂȘne Courbe » son lustre d’antan. Elle n’y connait rien mais ses compĂ©tences Ă©conomiques et son envie doivent ĂȘtre ses outils. De plus, elles comptent sur ses frĂšres pour l’accompagner. Mais ces derniers la lĂąchent et la mettent devant un ultimatum. Elle souffre mais ne renonce pas. Dans ce deuxiĂšme opus, comme son nom l’indique, elle profite des conseils dans un des plus grands Ɠnologues du monde. Ce dernier l’accompagne dans son immersion dans cet univers. Ce parcours initiatique est assez passionnant. On s’implique pleinement en suivant les pas de notre jolie nĂ©ophyte. Cet aspect de sa personnalitĂ© fait que le lecteur n’est pas uniquement spectateur et a une aisance Ă  se mettre Ă  la place du hĂ©ros. C’est un choix scĂ©naristique trĂšs intĂ©ressant Ă  ce niveau-lĂ .

Ce voyage dans le monde du vin permet de mettre en valeur la qualitĂ© et l’ampleur du travail de recherche de l’auteur. Sans tomber dans la tentation d’un cours magistral, Corbeyran arrive Ă  nous faire dĂ©couvrir ce monde sous tous ses aspects. Les rencontres entre Alexandra et l’Ɠnologue nous prĂ©sentent l’axe du vin pur, de sa qualitĂ©, de ses goĂ»ts. Je suis totalement inculte dans le domaine et j’ai pris Ă©normĂ©ment de plaisir Ă  lire leurs diffĂ©rentes rencontres. Mais la dimension gustative est loin d’ĂȘtre la seule pour maitriser ce monde. GĂ©rer un domaine a une dimension Ă©conomique Ă©vidente mais Ă©galement un aspect politique certain. Tout cela offre tous les ingrĂ©dients pour offrir une intrigue dans laquelle les coups bas sont lĂ©gions et dans lesquels la confiance est une valeur toute relative. Les liens sont avant tout axĂ©s sur le pouvoir de nuisance. En tant que lecteur, notre attention est ainsi totalement sollicitĂ©e. Nos repĂšres sont remis en cause en permanence. On n’arrive pas Ă  statuer sur le camp de chacun des protagonistes. Qui est vraiment gentil ? A quoi pense untel ? Tel autre est-il si mĂ©chant ? Bref, cela nous offre une histoire prenante dans laquelle on souhaite de tout cƓur la rĂ©ussite d’Alexandra.

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Les dessins d’EspĂ© accompagnent parfaitement notre lecture. Ils participent activement Ă  notre immersion dans le monde du MĂ©doc. Que ce soit les domaines viticoles, les chĂąteaux ou encore les rues de la ville, tout participe Ă  crĂ©er Ă  ce monde dans lequel se construit cette histoire et dans lequel gravitent les diffĂ©rents protagonistes. Je pense que le travail de documentation mis en Ɠuvre pour l’écriture du scĂ©nario est Ă©galement mis Ă  profit dans la crĂ©ation des dĂ©cors. EspĂ© n’a pas un style rĂ©volutionnaire ou qui marquent de maniĂšre indĂ©lĂ©bile le lecteur. Par contre, son style classique correspond parfaitement Ă  cette saga familiale. Le travail de Dimitri Gofolin sur les couleurs accompagne parfaitement cet univers graphique.

En conclusion, « L’Ɠnologue » est dans la lignĂ©e de la qualitĂ© du premier ouvrage. On se trouve dans une sĂ©rie classique mais agrĂ©able. Il s’agit d’un bon cru dans le genre. J’ai pris vraiment beaucoup de plaisir Ă  m’immerger Ă  nouveau dans les pas d’Alexandra. J’espĂšre que le prochain tome sera de la mĂȘme trempe mais cela est une autre histoire
 

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Note : 14/20

ChĂąteaux Bordeaux, T1 : Le Domaine – Eric Corbeyran & EspĂ©

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Titre : ChĂąteaux Bordeaux, T1 : Le Domaine
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Espé
Parution : Mars 2011


 « ChĂąteaux Bordeaux » est une nouvelle sĂ©rie de bandes dessinĂ©es nĂ©e de l’imagination d’Eric Corbeyran. Ce dernier est un scĂ©nariste particuliĂšrement prolifique. Il faut ĂȘtre en effet perpĂ©tuellement aux aguets pour guetter chacune de ses nouvelles parutions. NĂ©anmoins, l’apparition de « Le domaine », premier opus de cette nouvelle saga n’est pas passĂ©e inaperçue. Nombreux ont Ă©tĂ© les articles l’évoquant dans la presse gĂ©nĂ©raliste. Il va sans dire que les mĂ©dias plus habituĂ©s du neuviĂšme art ne l’ont pas passĂ©e sous silence non plus. Etant un grand adepte de Corbeyran depuis ma dĂ©couverte de « Le chant des stryges », je me suis donc empressĂ© de m’offrir ce nouvel ouvrage. Paru le mois dernier, il est Ă©ditĂ© chez GlĂ©nat dans un format classique d’une cinquantaine de pages. Son prix est Ă©galement sans grande surprise. Il est possible de se le procurer pour un petit peu plus de treize euros. Le scĂ©nariste s’est associĂ© Ă  un dessinateur que je ne connaissais que de nom jusqu’à maintenant nommĂ© EspĂ©. Cette lecture Ă©tait donc l’occasion de dĂ©couvrir son style. Le premier contact eu lieu en regardant la couverture nous prĂ©sentant une ravissante jeune femme apprĂ©ciant un verre de vin au beau milieu des vignes, le tout sous un ciel orangĂ©.

chateauxbordeaux1a« Le domaine » Ă©tant le premier tome de la sĂ©rie, il ne nĂ©cessite donc aucun prĂ©-requis avant de s’y plonger. Comme on pouvait s’en douter, l’histoire nous immerge dans la rĂ©gion bordelaise. On y suit les pas d’Alexandra, venue assister Ă  l’enterrement de son pĂšre. Mais Ă  peine la cĂ©rĂ©monie terminĂ©e, les guerres de succession se dĂ©clenchent. Ses deux frĂšres veulent vendre le domaine viticole dont ils hĂ©ritent. La propriĂ©tĂ© est criblĂ©e de dettes et un acheteur est intĂ©ressĂ©. Le souci apparaĂźt quand Alexandra, pas Ɠnologue pour deux sous, dĂ©cide de reprendre en main l’affaire et de lui donner Ă  nouveau le prestige qu’elle possĂ©dait jadis. Mais tout n’est pas si simple et beaucoup de gens ne semblent pas se satisfaire de sa dĂ©cision


Une dĂ©couverte de l’univers viticole.

L’attrait premier de l’album rĂ©side dans la dĂ©couverte de l’univers viticole qu’il nous offre. Tout au long de la lecture, on navigue dans les vignes mais Ă©galement dans les bureaux qui rĂ©gulent cet univers a priori particuliers. En plus de cet aspect documentaire, « Le domaine » nous fait dĂ©couvrir une histoire familiale avec les secrets, les non dits et les manipulations qui l’accompagnent nĂ©cessairement. On rencontre des personnages ambigus et on se doute que chacun n’est pas forcĂ©ment celui qu’il parait ĂȘtre. Ensuite, on suit la mission que se fixe une jeune femme Ă  la mort de son pĂšre. Novice en la maniĂšre, elle se fixe comme quĂȘte de redonner ses lettres de noblesse au domaine familiale. Tout cela rend la lecture de cet album intĂ©ressante et offre une lecture s’adressant Ă  un public large.

Comme je le sous-entends prĂ©cĂ©demment, j’ai trouvĂ© le scĂ©nario plutĂŽt rĂ©ussi. Bien qu’introductif, cet album nous amĂšne un certain nombre d’informations. Quelques retournements de situation apparaissent, les personnages prennent place. Les dialogues sont riches. Etant personnellement Ă©tranger Ă  l’univers du Bordelais, je goĂ»te avec plaisir les informations sur ce milieu qui parsĂšment notre lecture. Elles concernent autant la fabrication pure et simple du breuvage que ses aspects Ă©conomiques. Sans ĂȘtre magistral, l’auteur arrive Ă  mettre en avant le cĂŽtĂ© documentĂ© de son travail. Cela donne une dimension trĂšs rĂ©aliste Ă  l’ensemble.

chateauxbordeaux1bDu fait de la trame scĂ©naristique, on dĂ©couvre une grande galerie de personnages. Le protagoniste principal est donc Alexandra. ExilĂ©e jusqu’alors aux Etats-Unis, elle dĂ©cide changer de vie en s’installant au domaine. TrĂšs rapidement, on ressent de l’empathie pour elle. On sent une jeune femme accompagnĂ©e d’un idĂ©al se plonger dans un milieu difficile dans lequel les rĂšgles paraissent rares et obscures. Son cĂŽtĂ© « chevalier blanc » et « seule contre tous » dĂ©clenche forcĂ©ment la sympathie du lecteur. Je ne vais pas lister les autres intervenants de la trame car ce serait alors bien trop vous la divulguer. Mais sachez qu’ils sont nombreux et plutĂŽt bien amenĂ©s.

La lecture est prenante. DĂšs les premiĂšres pages, on prend plaisir Ă  naviguer dans les pas d’Alexandra. Sur ce plan-lĂ , l’ambiance est trĂšs rĂ©ussie. Notre lecture n’est pas neutre. On n’est pas indiffĂ©rent Ă  ce que l’on dĂ©couvre. La narration n’est pas monotone. Bien au contraire, notre curiositĂ© est souvent alimentĂ©e par une nouvelle information ou un nouvel Ă©vĂ©nement. Le dĂ©paysement est certain est c’est une avec une lĂ©gĂšre frustration qu’on dĂ©couvre la derniĂšre page et que notre voyage doit s’arrĂȘter lĂ .

Il va sans dire que l’apport des dessins est certain. Dans un premier temps, je trouve que les dĂ©cors et les paysages sont trĂšs rĂ©ussis. Qu’ils soient champĂȘtres ou urbains, on n’a aucun mal Ă  ressentir ou reconnaĂźtre les endroits dans lesquels on se trouve. Qu’on se balade dans des vignes ou sur une barque, qu’on dĂ©couvre des caves ou des bureaux d’avocats, tout est rĂ©aliste et tout participe Ă  dĂ©velopper le plaisir de la lecture. De plus, je trouve les personnages bien dessinĂ©s. On n’a aucune difficultĂ© ni Ă  les reconnaĂźtre ni Ă  sentir les caractĂšres. Chacun dĂ©gage une impression personnelle qui densifie l’histoire.

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Pour conclure, cette dĂ©couverte de « Le domaine » a Ă©tĂ© un moment trĂšs agrĂ©able. Je me suis trĂšs vite passionnĂ© pour l’histoire et je ne vous cache pas que je guetterai l’apparition de la suite avec une grande attention. J’espĂšre que cette saga familiale prendra l’ampleur que semble lui offrir son premier opus et qu’elle ne tombera pas Ă  la maniĂšre d’un soufflet. C’est toujours la crainte que je ressens aprĂšs un tome initial rĂ©ussi et prometteur. De plus, le fait que l’intrigue se dĂ©roule dans le milieu viticole est quelque chose qui m’a beaucoup plu, il est toujours intĂ©ressant de dĂ©couvrir un univers jusqu’alors inconnu. Il ne me reste plus qu’à vous conseiller d’aller Ă  sa rencontre Ă  votre tour.

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Note : 16/20

Saga Valta, T2 – Jean Dufaux & Mohamed Aouamri

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Titre : Saga Valta, T2
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : Mohamed Aouamri
Parution : Juin 2014


 Jean Dufaux est un scĂ©nariste reconnu. « Murena », « Barracuda » ou « Conquistador » sont ses derniĂšres sĂ©ries dans lesquelles j’ai pris plaisir Ă  me plonger. L’auteur possĂšde une capacitĂ© remarquable Ă  insĂ©rer les arcanes de ses intrigues dans un univers dense et envoutant. Le Rome de « Murena » ou les pirates de « Barracuda » m’ont complĂštement happĂ©. « Saga Valta », sujet de ma critique, s’inscrit dans un monde nordique et rude. En prĂ©lude de l’album, Jean Dufaux Ă©voque sa fascination pour ces lĂ©gendes islandaises du treiziĂšme siĂšcle et indique que cette nouvelle aventure n’est que le premier chapitre de son immersion dans cette mythologie.

SagaValta2aL’album Ă©voquĂ© aujourd’hui est le second tome de l’aventure. Sa parution chez « Le Lombard » date du mois de juin dernier. Il ne clĂŽt pas l’histoire comme j’avais cru le comprendre. Le dĂ©nouement est annoncĂ© pour le troisiĂšme acte. « Elle aimait, oui. Mais dans le dĂ©shonneur et la trahison. Jusqu’à mettre le pays Ă  fleur et Ă  sang. Alors, les dieux dĂ©cidĂšrent d’intervenir
 VoilĂ  ce que raconte la Saga. » Tels sont les mots qui habillent la quatriĂšme de couverture de l’ouvrage. La recette semble ĂȘtre un classique de la cuisine du neuviĂšme. Le fait que la trame s’inscrive dans les mythes nordiques sous-entendait l’aspect conventionnel des enjeux. Cette absence supposĂ©e d’originalitĂ© ne me dĂ©rangeait dans le sens oĂč toute vieille recette cuisinĂ©e avec talent se dĂ©guste toujours avec appĂ©tit.

Un héros légendaire en devenir.

L’épisode initial m’avait plu. Le chemin jalonnĂ© m’intriguait. L’empathie Ă  l’égard du personnage principal Ă©tait immĂ©diate. Voir son amour pur ĂȘtre interdit pour des histoires de code social est une maniĂšre efficace de conquĂ©rir l’affection du lecteur. La mĂ©thode reste toujours aussi efficace. Valgar dĂ©veloppe son aura Ă  travers ses valeurs de noblesse et de courage. Il ne semble possĂ©der aucun dĂ©faut mais n’est pas pour autant dĂ©nuĂ© de faiblesses. Ces fissures consolident son statut de hĂ©ros lĂ©gendaire en devenir.

SagaValta2bUne des forces, Ă  mes yeux, de cet album est sa densitĂ© scĂ©naristique. La lecture ne souffre d’aucun temps mort. Les Ă©vĂ©nements s’enchaĂźnent avec une cadence soutenue et attise avec constance le feu de la curiositĂ©. Mais le dĂ©roulement de l’histoire n’est pas assimilable Ă  un tourbillon effrĂ©nĂ©. La narration  alterne des scĂšnes de bataille ou de combat avec des moments plus intimistes et calmes. Sur un principe proche, l’auteur arrive Ă  faire exister Ă  la fois des moments rudes avec des instants plus doux et positifs. Cette grande variĂ©tĂ© enrichit indĂ©niablement le propos et alimente l’attrait du lecteur pour les aventures de Valgar.

Les dessins participent Ă©galement activement au plaisir ressenti en dĂ©couvrant les planches. J’ai dĂ©couvert le travail de Mohamed Aouamri Ă  travers cette sĂ©rie et ne regrette pas la rencontre. Son trait arrive Ă  dĂ©velopper une atmosphĂšre envoutante. Le dĂ©paysement est immĂ©diat. DĂšs les premiĂšres pages, l’immersion dans ce monde nordique est intense. Que ce soit la nuit ou le jour, que nous nous trouvions en forĂȘt, dans une grotte ou une hutte, chaque moment transpire de cette ambiance de guerriers vikings. C’est avec joie que j’ai retrouvĂ© ce climat ensorcelant.

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Pour conclure, je dirai que ce second tome de « Saga Valta » est de bonne facture. Il offre une intrigue dense et captivante. Il pourrait lĂ©gitimement lui ĂȘtre reprochĂ© de manquer d’originalitĂ© ou de ne pas rĂ©volutionner le genre. NĂ©anmoins, cela ne m’a pas dĂ©rangĂ© car le travail fourni conjointement par le scĂ©nariste et le dessinateur gĂ©nĂšre une lecture agrĂ©able. N’est-ce pas lĂ  l’essentiel ? Je pense que les adeptes d’aventures nordiques et mĂ©diĂ©vales devraient y trouver leur compte. Ce n’est dĂ©jĂ  pas si mal


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Note : 14/20

Les naufragĂ©s d’Ythaq, T11 : L’haleine de l’ogre – Christophe Arleston & Adrien Floch

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Titre : Les naufragĂ©s d’Ythaq, T11 : L’haleine de l’ogre
Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur : Adrien Floch
Parution : Septembre 2013


L’haleine de l’ogre est le onziĂšme tome de Les naufragĂ©s d’Ythaq. Cette sĂ©rie mĂȘlant science-fiction est fantasy est nĂ©e il y a un petit peu moins de dix ans. C’est la prĂ©sence de Christophe Arleston au scĂ©nario qui m’avait attirĂ©. Entre Lanfeust des Etoiles, Les maĂźtres cartographes ou encore Les forĂȘts d’Opale, l’auteur est un spĂ©cialiste de ce type d’univers et de saga. Les dĂ©buts de l’aventure avaient Ă©tĂ© prometteurs. L’idĂ©e Ă©tait intĂ©ressante et les personnages attachants. HĂ©las, la qualitĂ© avait tendance Ă  diminuer au fur et Ă  mesure que les derniers tomes sortaient et la conclusion lors du neuviĂšme Ă©pisode Ă©tait, Ă  mes yeux, une cruelle dĂ©ception. Curieusement, Arleston et le dessinateur Adrien Floch firent naĂźtre un second cycle Ă  la sĂ©rie avec la parution d’un dixiĂšme tome l’annĂ©e derniĂšre. L’ouvrage que j’évoque aujourd’hui s’inscrit donc dans la continuitĂ© de ce dernier.

La quatriĂšme de couverture nous prĂ©sente les mots suivants : « Narvarth, Granite, Callista et Krurgor sont de retour sur leur planĂšte. Seul Narvarth dispose des clefs qui permettent de passer dans l’univers parallĂšle, celui d’Ythaq. Mais cette infinitĂ© de mondes nouveaux Ă  portĂ©e de main et les richesses qu’ils augurent excitent bien des convoitises
 »

Le dixiĂšme acte, Nehorf-Capitol Transit, marquait le retour d’exil des hĂ©ros. Le lecteur n’était donc plus sur Ythaq mais dans un monde qui lui Ă©tait jusqu’alors inconnu. Les auteurs nous plongeaient donc dans des arcanes politiques que j’avais trouvĂ©s assez brouillonnes et bancales. Le second dĂ©part de la saga m’apparaissait assez dĂ©cousu boiteux. J’espĂ©rais que ce nouvel album installe la trame sur des bases plus solides.

Sur quelques aspects, l’évolution s’est avĂ©rĂ©e positive. En effet, l’intrigue est plus simple et cadrĂ©e. Les enjeux sont clairement Ă©tablis. La narration offre deux fils conducteurs parallĂšles. Cela permet de densifier le propos sans pour autant y faire suffoquer le lecteur. De plus, chaque « naufragĂ© » trouve une place intĂ©ressante et aucun n’est oubliĂ©. Cela permet de retrouver la bonne humeur que dĂ©gageaient ces acolytes hauts en couleur. Le caractĂšre volcanique de Granite, la peste Callista, Narvarth et Krurgor forment un casting rĂ©ussi qui avait Ă©tĂ© un petit peu nĂ©gligĂ© Ă  mon goĂ»t dans le dixiĂšme tome.

Une intrigue trop faible

Je viens de faire le tour des qualitĂ©s de cet ouvrage. Dans bien d’autres domaines, je suis sorti déçu de ma lecture. L’intrigue manque d’ampleur. Elle semble se concentrer sur le fait que des personnes puissantes veulent rĂ©cupĂ©rer des clĂ©s vers un monde parallĂšle. En termes d’épaisseur, nous n’allons pas plus loin. Je n’ai pas le sentiment que la partie de l’histoire qui nous est cachĂ©e soit bien passionnante. Le premier cycle Ă©tait construit sur une idĂ©e originale dont la rĂ©vĂ©lation Ă©tait un vrai bon moment de surprise. Je doute que cela se reproduise ici. La consĂ©quence est qu’aprĂšs deux tomes, je m’interroge sur la voie suivie par les auteurs. Je me demande mĂȘme s’ils la connaissent. J’ai le sentiment sincĂšre que les Ă©vĂ©nements des deux premiers tomes auraient pu se contenir dans un seul.

La faiblesse de l’intrigue devrait laisser de la place aux personnages. Ce type de saga gĂ©nĂšre souvent un casting variĂ© et rĂ©ussi. Les nouveaux venus ne m’ont pas fait une forte impression. Un geĂŽlier apparu dans l’acte prĂ©cĂ©dent semblait possĂ©der un potentiel intĂ©ressant. Il a disparu des radars. Il laisse donc la place Ă  des nobles de l’espace au charisme insuffisant. Les mĂ©chants manquent d’aura. Les hĂ©ros ont vĂ©cu de grandes aventures et ont combattu des ennemis puissants. Ce second cycle souffre de la comparaison sur ce plan. C’est toujours dommage car la qualitĂ© du mĂ©chant reste un critĂšre important dans la rĂ©ussite d’une aventure.

Le dessin d’Adrien Floch est une des constantes de la sĂ©rie. Son trait me plaĂźt beaucoup. Je trouve qu’il s’accommode parfaitement avec l’univers Ă©crit par Christophe Arleston. Il fait naĂźtre des dĂ©cors dĂ©paysant Ă  souhait et sa capacitĂ© Ă  donner une identitĂ© forte Ă  ses personnages n’est plus Ă  dĂ©montrer. NĂ©anmoins, j’ai trouvĂ© cet album plus pantouflard sur le plan graphique que les prĂ©cĂ©dents. Est-ce dĂ» aux faiblesses du scĂ©nario ? Peut-ĂȘtre. NĂ©anmoins, la dimension Ă©pique du propos ne ressent pas autant que je l’espĂ©rais dans les illustrations. MalgrĂ© tout, l’ensemble reste plus que correct et ce n’est pas dans ce domaine qu’est nĂ©e ma dĂ©ception.

Au final, L’haleine de l’ogre n’a pas Ă©teint mes inquiĂ©tudes de lecteur apparues en refermant le tome prĂ©cĂ©dent. J’ai mĂȘme tendance Ă  dire qu’elles ont Ă©tĂ© ravivĂ©es. Je rĂȘve de voir Arleston offrir une trame simple vĂ©cue par des personnages rĂ©ussis et dont la lecture serait accompagnĂ©e de vannes Ă  un rythme effrĂ©nĂ©. Se rĂ©alisera-t-il dans le prochain opus ? La question reste entiĂšre


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 Note : 11/20

Les naufragĂ©s d’Ythaq, T12 : Les clefs du NĂ©ant – Christophe Arleston & Adrien Floch

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Titre : Les naufragĂ©s d’Ythaq, T12 : Les clefs du NĂ©ant
Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur : Adrien Floch
Parution : Septembre 2014


 « Les naufragĂ©s d’Ythaq » est une des nombreuses sĂ©ries au long cours scĂ©narisĂ©es par Christophe Arleston. Le crĂ©ateur de Lanfeust est productif et s’est spĂ©cialisĂ© dans la fantasy grand public. Il possĂšde une capacitĂ© rĂ©elle Ă  faire cohabiter aventure et humour. A contrario, ses productions ont le dĂ©faut de voir leur qualitĂ© narrative rĂ©gresser au fur et Ă  mesure des tomes. « Les forĂȘts d’Opale » sont un exemple d’histoire attrayante au dĂ©but et de plus en plus dĂ©cevante depuis.

« Les naufragĂ©s d’Ythaq » appartient Ă  cette catĂ©gorie. Les premiers opus Ă©taient vraiment rĂ©ussis. Les pĂ©rĂ©grinations de Granite et ses acolytes sur une planĂšte n’apparaissant sur une aucune carte Ă©taient accompagnĂ©es d’un mystĂ©rieux intĂ©ressant. Le casting offrait une grande variĂ©tĂ© de personnalitĂ©s et dĂ©clenchait une grande empathie Ă  l’égard des hĂ©ros. HĂ©las, la deuxiĂšme partie du premier cycle s’avĂ©rait bancale et sans grand intĂ©rĂȘt. Le dĂ©nouement Ă©tait dĂ©cevant et avait fait oublier le bonheur ressenti lors de la dĂ©couverte.

LesNaufragĂ©sd'Ythaq12bArleston et Floch ont Ă©crit une suite Ă  cette premiĂšre fin. Depuis le dixiĂšme Ă©pisode, l’intrigue s’inscrit dans un second cycle. Ma premiĂšre impression Ă©tait mitigĂ©e. La trame n’avait, Ă  mes yeux, pas trouvĂ© son second souffle. NĂ©anmoins, le plaisir de retrouver les protagonistes m’incitent Ă  accepter les faiblesses scĂ©naristiques. C’est ainsi que je me suis procurĂ© le dernier album paru. IntitulĂ© « Les clĂ©s du nĂ©ant », il est apparu dans les rayons de librairie en octobre dernier.

« Narvarth, Granite, Callista et Krurgor sont de retour sur leur planĂšte. Seul Narvarth dispose des clefs qui permettent de passer dans l’univers parallĂšle, celui d’Ythaq. Mais cette infinitĂ© de mondes nouveaux Ă  portĂ©e de main et les richesses qu’ils augurent excitent bien des convoitises  » VoilĂ  la mise en bouche prĂ©sentĂ©e par la quatriĂšme de couverture. Elle pose les jalons des enjeux mis en place suite aux Ă©vĂ©nements du neuviĂšme acte de la saga.

Une curiosité ravivée.

La machine narrative avait un petit peu de mal Ă  se mettre en route. L’ensemble apparaissait brouillon et manquait cruellement de rythme. J’espĂ©rais que la machine se mettrait en route et trouverait sa vitesse de croisiĂšre lors de cette lecture. Ce tome s’avĂšre meilleur que les prĂ©cĂ©dents. Les Ă©vĂ©nements sont plus frĂ©quents et l’ensemble avance Ă  un rythme plus soutenu. Il conclut finalement la mise en place dĂ©butĂ©e dans « «Nehorf-Capitol Transit ». Je regrette que cela ne se soit pas fait plus rapidement car la situation qui conclut ce tome aurait pu quasiment ĂȘtre atteinte en trois fois moins de pages. NĂ©anmoins, tout vient Ă  qui sait attendre
 Ma curiositĂ© qui Ă©tait en hibernation a Ă©tĂ© ravivĂ©e. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’elle est intense mais la phase de rĂ©veil est en cours. Le scĂ©nario introduit des rebondissements pas inintĂ©ressants.

LesNaufragĂ©sd'Ythaq12cLe support politique est classique mais exploitĂ© sĂ©rieusement. La perspective d’avoir accĂšs Ă  un monde parallĂšle plein de richesses inexploitĂ©es alimente les appĂ©tits. Les discours officiels sont contredits par des opĂ©rations officieuses. L’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral est mis en balance avec des intĂ©rĂȘts plus personnels. L’environnement des hĂ©ros semble ĂȘtre occupĂ© par davantage de mĂ©chants que de gentils. Il est difficile de cerner les personnes fiables. Cette dimension nĂ©buleuse quant aux objectifs rĂ©els des uns et des autres est un aspect qui entretient l’attrait de la lecture.

Le dĂ©roulement du fil conducteur laisse ainsi moins de place aux s d’action. Ce n’est pas une mauvaise chose de mon point de vue. Un des dĂ©fauts de bon nombre de sĂ©ries est de remplir les LesNaufragĂ©sd'Ythaq12dvides scĂ©naristiques par des batailles rĂ©pĂ©titives et sans originalitĂ©. Ce n’est ici pas le cas et cela permet de savourer les moments de combat ou de poursuite. La diminution de la frĂ©quence de ces temps belliqueux fait que l’exigence Ă  leurs Ă©gards est moindre et permet de les savourer avec plaisir malgrĂ© leurs imperfections.

Comme souvent avec Arleston, le ton est lĂ©ger et l’humour est un argument de poids. L’ingrĂ©dient comique est une nouvelle fois utilisĂ© mais avec une relative parcimonie. Il ne s’agit pas de l’épisode le plus dĂ©lurĂ©. Je le regrette un petit peu. Peut-ĂȘtre est-ce dĂ» Ă  la place laissĂ©e Ă  la politique ? En tout cas, j’ai moins souri qu’aux plus grandes heures de la saga.

Sur le plan graphique, cet opus remplit aisĂ©ment le cahier des charges. Le trait d’Adrien Floch correspond parfaitement au ton crĂ©Ă© par le scĂ©nario d’Arleston. Le dessinateur maĂźtrise autant les personnages que les dĂ©cors. Il arrive Ă©galement Ă  gĂ©rer avec talent les scĂšnes d’action que ce soit des poursuites ou des combats. Son style participe activement Ă  l’atmosphĂšre dynamique de l’ensemble.

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Pour conclure, « Les clefs du nĂ©ant » marque une Ă©volution positive de la sĂ©rie. Sans atteindre la rĂ©ussite des premiers Ă©pisodes, il se montre plus agrĂ©able que les derniers en date. Il ne reste donc plus qu’à espĂ©rer qu’il ne s’agit pas d’un feu de paille et que la suite confirmera cette progression. Mais cela est une autre histoire


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Note : 11/20

Universal War Two, T2 : La terre promise – Denis Barjam

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Titre : Universal War Two, T2 : La terre promise
Scénariste : Denis Barjam
Dessinateur : Denis Barjam
Parution : Septembre 2014


 Ma dĂ©couverte de la science-fiction dans le neuviĂšme date de ma rencontre avec Baltimore, Paulo, Amina, Kalish et tous les autres. Ils formaient l’escadrille Purgatory dans une grande saga interstellaire intitulĂ©e « Universal War One ». Le premier cycle se composait de six Ă©pisodes d’une densitĂ© et d’un attrait constants. J’en avais savourĂ© la conclusion car je la trouvais rĂ©ussie, originale et bien construite.

C’est avec joie que j’ai accueilli la naissance d’une suite Ă  cette belle et longue aventure. En effet, le premier tome de « Universal War Two » est apparu il y a deux ans. Sa lecture m’a confirmĂ© que Denis Bajram n’avait Ă©garĂ© ni son talent ni son sĂ©rieux en offrant un album de qualitĂ© qui posait de nouveaux jalons intĂ©ressants. Le deuxiĂšme acte de ce nouveau cycle, « La terre promise », est sorti en librairie le vingt-quatre septembre dernier. Il est le thĂšme de ma critique du jour.

UW22a« La PremiĂšre Guerre Universelle a Ă©tĂ© apocalyptique, manquant d’anĂ©antir l’humanitĂ©. Dans le systĂšme solaire, la situation des survivants reste bien prĂ©caire. Ce semblant de paix vient d’ĂȘtre brisĂ© par un effrayant et mystĂ©rieux ennemi, capable de faire disparaĂźtre le Soleil lui-mĂȘme ! RĂ©fugiĂ©s sur la lointaine Canaan, les plus sages humains ne savent que plus que faire. Ce conflit embrasera-t-il toute la galaxie ? Ici continue la DeuxiĂšme Guerre Universelle. »

Un certain manichéisme.

C’est avec ses mots que l’auteur nous prĂ©sente les enjeux de ce nouvel affrontement. Je dois vous prĂ©venir que se lancer dans cette suite sans aucune connaissance du conflit prĂ©cĂ©dent me semble pĂ©rilleux. En effet, « UW1 » possĂšde une densitĂ© telle qu’elle est un prĂ©requis, de mon point de vue, indispensable Ă  l’enchaĂźnement vers cette nouvelle lecture. L’univers est complexe et le scĂ©nario riche. Bajram s’évertue Ă  en rappeler les grandes dates au cours de ce nouvel album mais je ne suis pas sĂ»r que cela suffise pour maĂźtriser l’ensemble de la trame.

UW22cLe tome prĂ©cĂ©dent m’avait plu et rassurĂ© quant Ă  la qualitĂ© de ce nouveau dĂ©part. J’apprĂ©hende souvent les suites ou les spins offs. Ils sont trop souvent d’immenses dĂ©ceptions dont le succĂšs surfe sur la nostalgie de ses lecteurs envers l’Ɠuvre originale. « UW2 » ne semblait pas appartenir Ă  cette catĂ©gorie. J’étais donc plein d’entrain en dĂ©couvrant les premiĂšres pages de « La terre promise ». Je n’ai eu aucun mal Ă  m’y immerger. J’ai retrouvĂ© avec plaisir les personnages et avec curiositĂ© une situation pour le moins instable. Les gentils et les mĂ©chants Ă©taient bien marquĂ©s. On pourrait dĂ©noncer un certain manichĂ©isme. La gentille est vraiment trĂšs gentille et le mĂ©chant dĂ©nuĂ© de toute qualitĂ© apparente. NĂ©anmoins, cela permet une empathie assez forte Ă  l’égard de ThĂ©a. A l’opposĂ©, son cousin est profondĂ©ment antipathique.

Sur le mĂȘme principe, la trame est plus claire que dans le prĂ©cĂ©dent cycle. Je ne sous-entends pas que la narration manque d’attraits ou de densitĂ©. Mais, je ne retrouve pas la complexitĂ© jouissive des six premiers albums. Les Ă©vĂ©nements s’enchaĂźnent de maniĂšre linĂ©aire et laisse moins le lecteur dans l’ombre. Sous certains aspects, je regrette de ne pas avoir besoin de lire plusieurs fois chaque planche avant d’en comprendre tous les messages. La lecture est maintenant plus aisĂ©e. Elle est agrĂ©able mais pas aussi mĂ©morable.

Sur le plan graphique, le trait de Barjam conserve sa prĂ©cision. Il arrive Ă  crĂ©er un univers trĂšs prĂ©cis et rĂ©aliste. Chaque vaisseau et chaque bĂątiment sont prĂ©cisĂ©ment affinĂ©s. Les scĂšnes spatiales restent mes prĂ©fĂ©rĂ©es. Je les savoure d’autant plus qu’elles sont plus rares que prĂ©cĂ©demment du fait du scĂ©nario. L’ambiance est crĂ©dible mais le dĂ©paysement est moins intense qu’au dĂ©but. Il faut dire que le lecteur a pris ses habitudes


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Pour conclure, « La terre promise » est une suite honnĂȘte et rĂ©ussie aux aventures des descendants de Kalish. Sa dimension futuriste et sa capacitĂ© Ă  jouer avec le voyage dans le temps continue Ă  me ravir. Le cĂŽtĂ© mystĂ©rieux de ce triangle reste constant et alimente la curiositĂ©. Le fait que « UW2 » me fasse moins chavirer que « UW1 » ne m’empĂȘche de conseiller les adeptes du genre. La qualitĂ© est toujours là


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Note : 13/20

Universal War Two, T1 : Le temps du dĂ©sert – Denis Barjam

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Titre : Universal War Two, T1 : Le temps du désert
Scénariste : Denis Barjam
Dessinateur : Denis Barjam
Parution : Septembre 2013


Universal War One est ma sĂ©rie de science-fiction prĂ©fĂ©rĂ©e. J’ai eu le plaisir de dĂ©couvrir rĂ©guliĂšrement la sortie de chacun des tomes de cette grande saga du neuviĂšme art. J’avais succombĂ© sous le charme de ce scĂ©nario complexe et travaillĂ©. Il maĂźtrisait le voyage dans le temps avec une maestria assez remarquable. Le dĂ©nouement du sixiĂšme et dernier tome offrait une conclusion Ă  la hauteur de l’intrigue. Cela ne m’a pas empĂȘchĂ© d’ĂȘtre agrĂ©ablement surpris de voir que cette grande aventure allait connaĂźtre une suite intitulĂ©e sobrement Universal War Two. Le premier tome s’intitule Le temps d’un dĂ©sert. Il est Ă©ditĂ© chez Casterman et sa parution date du vingt et un septembre dernier. Il est toujours l’Ɠuvre de Denis Bajram.

UW21cLa quatriĂšme de couverture propose le rĂ©sumĂ© suivant : « La PremiĂšre Guerre Universelle a Ă©tĂ© apocalyptique. L’humanitĂ© a manquĂ© d’ĂȘtre anĂ©antie en mĂȘme temps que la Terre. Et la situation des survivants reste dramatique partout dans le systĂšme solaire. Sur Mars, on observe avec inquiĂ©tude le soleil mourir, dĂ©vorĂ© par l’ultime wormhole laissĂ© par la dictature. AprĂšs quelques annĂ©es de paix, c’est une nouvelle tragĂ©die qui se prĂ©pare. Et cette fois, elle embrasera toute la galaxie. »

Ecrire une suite est quelque chose de complexe. En effet, le lecteur s’y plonge avec la nostalgie du plaisir ressenti en lisant la sĂ©rie originale. Il est toujours difficile de rĂ©pondre Ă  des attentes Ă©levĂ©es. C’est donc plein d’espoirs que j’ai dĂ©couvert la premiĂšre page de ce nouvel album. Il se situe quelques annĂ©es aprĂšs le dĂ©nouement du cycle prĂ©cĂ©dent. La consĂ©quence est que la continuitĂ© n’est pas trop compliquĂ©e Ă  reformer. Je n’ai eu aucun mal Ă  prendre mes repĂšres dans cette pĂ©riode post-apocalyptique. Par contre, je me dois de prĂ©ciser qu’il est indispensable d’avoir lu le premier cycle pour maĂźtriser tous les tenants et les aboutissants de la trame.

L’auteur ne se refuse rien

Cet opus est un nouveau dĂ©part. Il nĂ©cessite donc de remettre la machine en marche. Bajram ne s’en sort pas trop mal. La narration n’est pas rouillĂ©e et les nouveaux enjeux sont rapidement prĂ©sentĂ©s. La situation est claire et les personnages sont installĂ©s. J’étais Ă©videmment curieux de savoir ce qu’étaient devenus mes hĂ©ros familiers. Ils sont Ă©voquĂ©s sans excĂšs. Je n’ai donc eu aucun mal Ă  me plonger dans cet univers que j’apprĂ©ciais temps. J’ai ressenti le plaisir de retrouver un monde familier auquel j’associais de trĂšs bons souvenirs.

UW21aL’auteur ne se refuse rien. Il s’offre une machine apte Ă  faire disparaĂźtre le soleil Ă  moyen terme. Ce n’est pas rien ! Le fait de dĂ©truire la Terre dans la premiĂšre saga ne lui avait pas suffi. D’ailleurs les Ă©vĂ©nements s’enchaĂźnent assez vite. Le fait que le wormhole soit connu fait disparaitre le cĂŽtĂ© mystĂ©rieux qui habitait la premiĂšre saga. Le suspense ressenti Ă©tait donc moins intense que je l’espĂ©rais. J’ai Ă©tĂ© moins surpris que je le supposais au cours de ma lecture. NĂ©anmoins, je ne me suis pas ennuyĂ©, loin s’en faut. La trame est relativement dense. L’auteur ne se perd pas en digression. C’est agrĂ©able car beaucoup de premiers tomes ont ce dĂ©faut. La fin de l’album laisse le lecteur plein de questions bien qu’il l’ait abreuvĂ© d’informations tout au long de la cinquantaine de pages qui compose ce tome.

Concernant les dessins, le travail est sĂ©rieux et appliquĂ©. Les illustrations spatiales sont remarquables et facilitent le dĂ©paysement. Je n’ai eu aucun mal Ă  m’imaginer dans l’espace sur des planĂštes inconnues. Les dĂ©cors et les vaisseaux sont Ă©galement trĂšs dĂ©taillĂ©s et raviront les adeptes de Star Wars. Concernant les personnages, je suis moins sous le charme. MalgrĂ© tout, ils possĂšdent suffisamment d’identitĂ© graphique pour que je me les approprie au cours de ma lecture.

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En conclusion, ce nouveau cycle dĂ©bute sur des bases sĂ©rieuses. Je suis optimiste quant Ă  l’évolution de cette nouvelle aventure qui pourrait se montrer Ă  la hauteur de son prĂ©dĂ©cesseur. Il ne me reste donc plus qu’à attendre la parution du prochain tome. Mais cela est une autre histoire


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Note : 15/20

Z comme Don Diego, T1 : Coup de foudre Ă  l’hacienda – Fabcaro & Fabrice Erre

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Titre : Z comme Don Diego, T1 : Coup de foudre Ă  l’hacienda
Scénariste : Fabcaro
Dessinateur : Fabrice Erre
Parution : Avril 2012


« Z comme Diego » est une nouvelle sĂ©rie nĂ©e en avril dernier. Son premier tome s’intitule « Coup de foudre Ă  l’hacienda ». EditĂ© chez Dargaud, cet ouvrage se compose d’une quarantaine de pages. Son prix avoisine onze euros. Le nom de son scĂ©nariste a attirĂ© mon regard vers cet album. Il s’agit de Fabcaro dont j’avais apprĂ©ciĂ© « Jean-Louis et son encyclopĂ©die » ou « Steve Lumour, l’art de la winne ». J’avais trouvĂ© ses opus trĂšs drĂŽles. Dans « Coup de foudre Ă  l’hacienda », il ne se charge pas des dessins. Cette tĂąche est confiĂ©e Ă  Fabrice Erre dont je dĂ©couvre le travail Ă  cette occasion. Les couleurs naissent de la plume de Sandrine Greff. La couverture nous prĂ©sente un Don Diego dĂ©sabusĂ©. Il est entourĂ© de Zorro qu’on suppose ĂȘtre des usurpateurs. En effet, qui ne sait pas que Don Diego est Ă  Zorro, ce qu’est Peter Parker Ă  Spiderman


La quatriĂšme de couverture nous prĂ©sente le synopsis suivant : « Don Diego, alias Zorro, avait dĂ©jĂ  bien du mal Ă  gĂ©rer sa double personnalitĂ© : l’arrivĂ©e de la belle senora Sexoualidad n’allait certainement pas arranger les choses
 Une parodie avec de l’action, du rire, de l’émotion, des chevaux, des Ă©pĂ©es, des combinaisons, de la paella, de la biĂšre et des hommes invisibles. »

zcommedondiego1bEn me plongeant dans « Coup de foudre Ă  l’hacienda », deux sentiments contradictoires se mĂȘlaient. J’étais curieux de dĂ©couvrir cette parodie de Zorro qui est vraiment le hĂ©ros de mon enfance. J’ai toujours gardĂ© une tendresse pour la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e en noir et blanc datant des annĂ©es cinquante. Le petit monde de Don Diego, Bernardo, le sergent Garcia et des autres m’ont toujours passionnĂ©e et fait rire. ParallĂšlement, j’apprĂ©hende de ce type de sĂ©rie qui prĂ©tend jouer avec les codes d’un univers Ă©tabli et connu. Souvent, le soufflĂ© retombe trĂšs vite et la dimension commerciale de ce choix scĂ©nariste prend rapidement le pas sur l’imagination de l’auteur. J’étais donc curieux de voir si Fabcaro allait arriver Ă  manipuler avec talent tous les aspects de cette cĂ©lĂšbre communautĂ©.

Des vannes variées à aucun moment répétitives.

L’ouvrage nous prĂ©sente deux gags par page. Chacun se dĂ©compose en six cases carrĂ©es de taille identique. Cela impose Ă  la trame de chaque scĂšne d’ĂȘtre dense et bien construite parce que l’auteur n’a pas non plus trop de temps pour les digressions. Je vous avoue que les premiers gags m’apparaissent prĂ©visibles et presque dĂ©cevants. Mais rapidement une atmosphĂšre agrĂ©able se dĂ©gage de la lecture et notre immersion dans l’univers crĂ©Ă© par les auteurs se fait plus intense. La densitĂ© de qualitĂ© est plutĂŽt bonne et chaque page fait naitre un sourire ou un rire franc. Fabcaro arrive Ă  offrir des vannes variĂ©es qui ne s’avĂšrent Ă  aucun moment rĂ©pĂ©titive. C’est une performance parce le dĂ©faut de la redite est souvent irrĂ©mĂ©diable dans ce genre d’ouvrage.

Le scĂ©nariste arrive Ă  construire sa parodie en exploitant parfaitement les codes de la sĂ©rie originale. Tous les personnages avec leurs caractĂ©ristiques propres sont exploitĂ©s. L’aspect humoristique est l’atout principal de cet ouvrage qui chatouillent nos zygomatiques aisĂ©ment. A dĂ©faut de nous faire pleurer de rire, la bonne humeur dĂ©gagĂ©e par la lecture est des plus agrĂ©ables. De plus, le fait que Fabcaro utilise tous les aspects de « Zorro » m’offre une plongĂ©e en enfance que je savoure avec appĂ©tit. Je n’ai pas envie de vous donner des exemples qui vous gĂącheraient la dĂ©couverte. Mais sachez qu’on rigole avec plaisir des maladresses de tous les protagonistes.

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Le dessin  de Fabrice Erre correspond parfaitement au public visĂ© par cet ouvrage. Tous les membres de la famille peuvent trouver quelque chose dans cet opus. NĂ©anmoins, j’ai eu du mal Ă  ĂȘtre conquis par son trait au dĂ©but. Je le trouvais un peu brouillon et trop excessif. Mais une fois envahi par l’atmosphĂšre de la sĂ©rie, son trait quasi caricatural correspond parfaitement au propose tenu par Fabcaro. Je pense donc qu’à dĂ©faut de marquer les esprits, les illustrations nĂ©es du trait de Fabrice Erre accompagne parfaitement le moment divertissant de lecture offert par cet ouvrage.

En conclusion, « Coup de foudre Ă  l’hacienda » est une rĂ©ussite. Il s’agit d’un ouvrage de qualitĂ© qui gĂ©nĂšre de la bonne humeur. Tout n’est pas homĂ©rique et l’ensemble n’est pas un chef d’Ɠuvre. MalgrĂ© tout, dans la thĂ©matique de la parodie, il s’agit Ă  mes yeux d’un des meilleurs du genre. Il est difficile de s’approprier un univers et de le tourner en dĂ©rision. Fabcaro s’en sort vraiment bien. Je pense donc que je lirai avec joie le second tome qui devrait paraitre dans quelques mois. Mais cela est une autre histoire
 

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Note : 13/20

Mars ! – Fabrice Erre & Fabcaro

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Titre : Mars !
Scénariste : Fabcaro
Dessinateur : Fabrice Erre
Parution : Août 2014


J’ai dĂ©couvert le duo formĂ© par Fabrice Erre et Fabcaro en lisant les deux chapitres de « Z comme Diego », digression humoristique dans l’univers du cĂ©lĂšbre hĂ©ros masquĂ©. J’avais beaucoup ri en suivant les maladresses de l’incompĂ©tent Diego dans son rĂŽle de Zorro. RĂ©cemment, j’ai retrouvĂ© avec plaisir Fabrice Erre quand il dĂ©crit son quotidien d’enseignant dans le sympathique et divertissant « Une annĂ©e au lycĂ©e ». C’est donc avec plaisir que j’ai vu par hasard dans les rayons d’une librairie « Mars ! ». Cet ouvrage coĂ©crit par les deux auteurs est de format carrĂ© et se compose de soixante-quatre planches. EditĂ© chez « Fluide Glacial », il coĂ»te quinze euros.

L’histoire est simple. Elle nous conte l’envol d’une navette française vers Mars. Nous suivons donc le point de vue des astronautes, du prĂ©sident de la RĂ©publique, des ingĂ©nieurs au sol et du français lambda qui vit l’évĂ©nement devant sa tĂ©lĂ©vision. Je ne vous dĂ©voilerai pas tout ce qui se passe mais sachez que tout ce beau monde ne sort pas grandi de cette aventure spatiale !

La dĂ©sacralisation de la conquĂȘte spatiale est hilarante.

Mars1De la mĂȘme maniĂšre que dans « Z comme Diego », les pages se dĂ©composent en scĂ©nette de trois cases contant chacune une anecdote dĂ©lurĂ©e et dĂ©calĂ©e autour de ce projet d’ampleur. L’aĂ©ronautique n’en sort pas grandi mais par contre nos zygomatiques adorent ! La densitĂ© humoristique du propos est forte et la qualitĂ© constante du dĂ©but Ă  la fin. Les rebondissements et les surprises sont nombreux ! La dĂ©sacralisation de la conquĂȘte spatiale est hilarante.

Cette lecture s’adresse Ă  un public trĂšs large. Les vannes utilisent une grande variĂ©tĂ© d’ingrĂ©dients pour faire rire. L’immense majoritĂ© des chutes sont surprenantes. Chaque nouvelle scĂšne alimente la curiositĂ© du fait de sa qualitĂ© comique. L’attrait constant facilite l’immersion dans l’univers de cette aventure spatiale pas comme les autres. L’humour alimente l’humour et les rires se succĂšdent au rythme de dĂ©filement des pages.

Mars3Comme que je l’évoquais prĂ©cĂ©demment, les auteurs ne se contentent pas de nous faire le quotidien du cockpit de la station et du poste de commandement au sol. Nous dĂ©couvrons Ă©galement les arcanes de la gestion politique pour le moins originale de nos dirigeants. Nous ne passons pas non plus Ă  cĂŽtĂ© des sentiments vĂ©cus par le français moyen qui voit devant sa tĂ©lĂ©vision l’Histoire s’écrire. Cette diversitĂ© de points de vue alimente le concentrĂ© de drĂŽleries qui compose ce  « Mars ! ».

Le dessin de Fabrice Erre est aisĂ©ment reconnaissable. Je sais que certains lecteurs le trouvent bĂąclĂ© et s’avĂšrent assez hermĂ©tique Ă  son style. Je peux le comprendre aisĂ©ment. NĂ©anmoins, personnellement, je trouve que le trait coĂŻncide parfaitement Ă  avec le ton dĂ©lurĂ© et dĂ©calĂ© de l’album. En tout cas, les couleurs vives qui accompagnent la lecture sont apprĂ©ciables et participent Ă  la bonne humeur dĂ©gagĂ©e.

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Pour conclure, « Mars ! » est une belle rĂ©ussite. J’ai passĂ© un trĂšs bon moment en le lisant et n’hĂ©siterai pas Ă  m’y plonger Ă  nouveau pour redĂ©couvrir les pĂ©rĂ©grinations de ce groupe de bras cassĂ©s. Je ne peux donc que vous inciter Ă  partir Ă  la rencontre de cette aventure pas comme les autres


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Note : 16/20

Templiers, T1 : La chute – Jordan Mechner & LuUyen Pham

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Titre : Templiers, T1 : La chute
Scénariste : Jordan Mechner
Dessinateur : LuUyen Pham
Parution : Janvier 2014


Les Templiers m’ont toujours intriguĂ©. Toute histoire les mettant en jeu m’attire. Ils cumulent un bon nombre d’arguments Ă  mes yeux : le Moyen-Âge est une Ă©poque qui me plaĂźt, la dimension religieuse est toujours intĂ©ressante, le mystĂšre qui les entoure attise la curiosité  Enfin, il est aisĂ© de greffer une petite dose d’ésotĂ©risme pour finaliser la recette.

C’est pourquoi, au hasard de mes pĂ©rĂ©grinations dans les rayons de librairie, j’ai Ă©tĂ© appĂątĂ© par un ouvrage Ă  la couverture sobre. D’un format davantage proche de celui d’un roman que d’un album de bandes dessinĂ©es, il s’intitule « Templiers ». Ce seul titre a Ă©veillĂ© mon attrait. En le feuilletant, je suis tombĂ© sous le charme des dessins. En quelques pages, j’avais commencĂ© Ă  voyager dans le temps et avait plaisir Ă  me retrouver dans les pas de ces cĂ©lĂšbres chevaliers.

templiers1aLa quatriĂšme de couverture prĂ©sente les mots suivants : « Les Chevaliers du Temple. VĂ©nĂ©rĂ©s pour leur noblesse, leur fĂ©rocitĂ© dans la bataille, et leur dĂ©votion religieuse, les Templiers Ă©taient des chevaliers de Dieu, exempts de tout pĂ©chĂ© et Ă  l’ñme pure. Du moins la plupart d’entre eux. Martin n’est pas exactement la plus opiniĂątre ou le plus pieux des chevaliers, mais il parvient Ă  s’échapper quand le roi de France dĂ©cide d’abattre l’Ordre des Templiers afin de mettre la main sur leur lĂ©gendaire trĂ©sor. AprĂšs un temps de souffrance et d’errance, il retrouve d’anciens compagnons et met au point un plan des plus audacieux
 voler le plus grand trĂ©sor du monde au nez du roi. »

Le bouquin est le premier tome de l’histoire. Il s’intitule « La chute ». EditĂ© chez Akileos, il se compose de deux cents quarante pages. J’ai souvent du mal avec une telle structure. Il est en effet rare qu’un album arrive Ă  conserver une qualitĂ© constante sur une telle longueur. En tout cas, sorti de « Blast », je ne vois pas parmi mes lectures rĂ©centes un autre exemple d’opus aussi long Ă  m’avoir conquis. Ce livre se dĂ©coupe en chapitres qui offrent des repĂšres intĂ©ressants dans la lecture.

L’avantage d’allonger l’intrigue sur plus de deux cents pages est de permettre la construction de beaucoup de personnages qu’ils soient centraux ou secondaires. La trame est relativement dense et fait exister un grand nombre de protagonistes. Le travail graphique de LeUyem Pham que je dĂ©couvre ici fait exister chaque membre de l’aventure et implique ainsi fortement le lecteur. La sympathie dĂ©gagĂ©e par Martin et ses amis apporte un Ă©cot certain au plaisir de la dĂ©couverte de leurs pĂ©rĂ©grinations.

On entre vite dans le vif du sujet.

L’intrigue ne se rĂ©sume pas Ă  suivre les pas de personnages auxquels on s’est attachĂ©. La trame ne perd pas de temps Ă  se mettre en place. Le scĂ©nariste Jordan Mechner ne s’autorise pas Ă  un long round d’observation. MalgrĂ© le grand nombre de pages, il ne perd pas de temps Ă  plonger ses hĂ©ros dans le vif du sujet. La consĂ©quence est que l’immersion du lecteur est rapidement profonde. Les Ă©vĂ©nements s’enchaĂźnent Ă  un rythme soutenu. Martin est un fugitif. Il est donc en permanence sur le qui-vive. L’histoire ne s’autorise donc aucun temps mort pour notre plus grand plaisir. Le suspense, sans ĂȘtre insoutenable, est toujours prĂ©sent. La narration est agrĂ©able et les pages dĂ©filent sans qu’on s’en rende compte.

Le travail graphique qui m’avait conquis lors de ma premiĂšre rencontre avec l’ouvrage a enchantĂ© ma dĂ©couverte du tome. Je trouve que le trait de Pham accompagne parfaitement le cĂŽtĂ© rythmĂ© des scĂšnes et l’aventure qui transpire de chaque page. L’identitĂ© des personnages s’accordent aussi parfaitement avec l’atmosphĂšre gĂ©nĂ©rale. Les dĂ©cors suggĂšrent aisĂ©ment le dĂ©paysement autour temporel que gĂ©ographique.

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Au final, « Templiers » est un premier opus intĂ©ressant. Je me suis laissĂ© prendre par l’intrigue et suis curieux de lire la suite. La bonne nouvelle est que le deuxiĂšme Ă©pisode est sorti en avril dernier. Il ne me reste donc plus qu’à me le procurer. Mais cela est une autre histoire


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Note : 15/20