Titre :Â Universal War Two, T2 : La terre promise
Scénariste : Denis Barjam
Dessinateur : Denis Barjam
Parution : Septembre 2014
 Ma dĂ©couverte de la science-fiction dans le neuviĂšme date de ma rencontre avec Baltimore, Paulo, Amina, Kalish et tous les autres. Ils formaient lâescadrille Purgatory dans une grande saga interstellaire intitulĂ©e « Universal War One ». Le premier cycle se composait de six Ă©pisodes dâune densitĂ© et dâun attrait constants. Jâen avais savourĂ© la conclusion car je la trouvais rĂ©ussie, originale et bien construite.
Câest avec joie que jâai accueilli la naissance dâune suite Ă cette belle et longue aventure. En effet, le premier tome de « Universal War Two » est apparu il y a deux ans. Sa lecture mâa confirmĂ© que Denis Bajram nâavait Ă©garĂ© ni son talent ni son sĂ©rieux en offrant un album de qualitĂ© qui posait de nouveaux jalons intĂ©ressants. Le deuxiĂšme acte de ce nouveau cycle, « La terre promise », est sorti en librairie le vingt-quatre septembre dernier. Il est le thĂšme de ma critique du jour.
« La PremiĂšre Guerre Universelle a Ă©tĂ© apocalyptique, manquant dâanĂ©antir lâhumanitĂ©. Dans le systĂšme solaire, la situation des survivants reste bien prĂ©caire. Ce semblant de paix vient dâĂȘtre brisĂ© par un effrayant et mystĂ©rieux ennemi, capable de faire disparaĂźtre le Soleil lui-mĂȘme ! RĂ©fugiĂ©s sur la lointaine Canaan, les plus sages humains ne savent que plus que faire. Ce conflit embrasera-t-il toute la galaxie ? Ici continue la DeuxiĂšme Guerre Universelle. »
Un certain manichéisme.
Câest avec ses mots que lâauteur nous prĂ©sente les enjeux de ce nouvel affrontement. Je dois vous prĂ©venir que se lancer dans cette suite sans aucune connaissance du conflit prĂ©cĂ©dent me semble pĂ©rilleux. En effet, « UW1 » possĂšde une densitĂ© telle quâelle est un prĂ©requis, de mon point de vue, indispensable Ă lâenchaĂźnement vers cette nouvelle lecture. Lâunivers est complexe et le scĂ©nario riche. Bajram sâĂ©vertue Ă en rappeler les grandes dates au cours de ce nouvel album mais je ne suis pas sĂ»r que cela suffise pour maĂźtriser lâensemble de la trame.
Le tome prĂ©cĂ©dent mâavait plu et rassurĂ© quant Ă la qualitĂ© de ce nouveau dĂ©part. JâapprĂ©hende souvent les suites ou les spins offs. Ils sont trop souvent dâimmenses dĂ©ceptions dont le succĂšs surfe sur la nostalgie de ses lecteurs envers lâĆuvre originale. « UW2 » ne semblait pas appartenir Ă cette catĂ©gorie. JâĂ©tais donc plein dâentrain en dĂ©couvrant les premiĂšres pages de « La terre promise ». Je nâai eu aucun mal Ă mây immerger. Jâai retrouvĂ© avec plaisir les personnages et avec curiositĂ© une situation pour le moins instable. Les gentils et les mĂ©chants Ă©taient bien marquĂ©s. On pourrait dĂ©noncer un certain manichĂ©isme. La gentille est vraiment trĂšs gentille et le mĂ©chant dĂ©nuĂ© de toute qualitĂ© apparente. NĂ©anmoins, cela permet une empathie assez forte Ă lâĂ©gard de ThĂ©a. A lâopposĂ©, son cousin est profondĂ©ment antipathique.
Sur le mĂȘme principe, la trame est plus claire que dans le prĂ©cĂ©dent cycle. Je ne sous-entends pas que la narration manque dâattraits ou de densitĂ©. Mais, je ne retrouve pas la complexitĂ© jouissive des six premiers albums. Les Ă©vĂ©nements sâenchaĂźnent de maniĂšre linĂ©aire et laisse moins le lecteur dans lâombre. Sous certains aspects, je regrette de ne pas avoir besoin de lire plusieurs fois chaque planche avant dâen comprendre tous les messages. La lecture est maintenant plus aisĂ©e. Elle est agrĂ©able mais pas aussi mĂ©morable.
Sur le plan graphique, le trait de Barjam conserve sa prĂ©cision. Il arrive Ă crĂ©er un univers trĂšs prĂ©cis et rĂ©aliste. Chaque vaisseau et chaque bĂątiment sont prĂ©cisĂ©ment affinĂ©s. Les scĂšnes spatiales restent mes prĂ©fĂ©rĂ©es. Je les savoure dâautant plus quâelles sont plus rares que prĂ©cĂ©demment du fait du scĂ©nario. Lâambiance est crĂ©dible mais le dĂ©paysement est moins intense quâau dĂ©but. Il faut dire que le lecteur a pris ses habitudesâŠ
Pour conclure, « La terre promise » est une suite honnĂȘte et rĂ©ussie aux aventures des descendants de Kalish. Sa dimension futuriste et sa capacitĂ© Ă jouer avec le voyage dans le temps continue Ă me ravir. Le cĂŽtĂ© mystĂ©rieux de ce triangle reste constant et alimente la curiositĂ©. Le fait que « UW2 » me fasse moins chavirer que « UW1 » ne mâempĂȘche de conseiller les adeptes du genre. La qualitĂ© est toujours lĂ âŠ
Note : 13/20