Titre : Djinn, T12 : Un honneur retrouvé
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : MirallĂšs
Parution : Décembre 2014
« Djinn » est une sĂ©rie Ă lâatmosphĂšre particuliĂšre. Elle mĂȘle intrigue politique et Ă©rotisme. Le scĂ©nario est lâĆuvre du cĂ©lĂšbre et efficace Jean Dufaux. Les dessins sont le fruit du travail dâAna MirallĂšs. Le douziĂšme tome, « Un honneur retrouvĂ© » clĂŽt le cycle indien des aventures de Jade. Jâai cru comprendre quâil sâagirait Ă©galement du dernier Ă©pisode de la sĂ©rie. Ce dernier opus, Ă©ditĂ© chez Dargaud, date de lâannĂ©e derniĂšre. Sa couverture nous fait dĂ©couvrir lâhĂ©roĂŻne nue. Son corps est maquillĂ© et des bijoux ornent son visage. Elle regarde fixement le lecteur. Pour lâattirer dans ses filets ?
Une fin de cycle décevante.
La rĂ©volte gronde en Inde. Lâoccupation anglaise nâest plus acceptĂ©e par le peuple. Radjah Sing est le meneur des rĂ©volutionnaires. Sa fille est promise au maharadjah. Chacun essaie dâavancer ses pions pour mener Ă bien leurs projets. Mais lâHistoire est peut-ĂȘtre en train de sâĂ©crire dans le Pavillon des Plaisirs. Câest dans ce harem que Jade Ă©duque la promise au souverain aux arts de son corps. Cela lui permettra de dominer son futur mari et de le rallier Ă son cause et Ă celle de son pĂšreâŠ
Les deux actes prĂ©cĂ©dents avaient fait naĂźtre bon nombre dâintrigues entremĂȘlĂ©es. Les enjeux sont multiples. JâĂ©tais curieux de savoir comment les auteurs allaient dĂ©mĂȘler tout cela en une cinquantaine de pages. Je trouvais la dimension politique intĂ©ressante. Elle dĂ©marquait ce cycle des deux autres. « Le pavillon des plaisirs » avait posĂ© des jalons intĂ©ressants. Par la suite, jâavais trouvĂ© « Une jeunesse Ă©ternelle » plus dĂ©cevant. La place occupĂ©e par Jade Ă©tait Ă©galement originale. Le fait dâassumer que les charmes dâune femme peuvent influencer fortement un homme puissant Ă©tait pertinent. Cela offrait une corde narrative attrayante.
La dimension Ă©rotique de lâintrigue perd tout son intĂ©rĂȘt au fur et Ă mesure du dĂ©roulement de la trame. Les scĂšnes lâĂ©voquant nâont plus aucun autre intĂ©rĂȘt que permettre Ă Ana MirallĂšs de dessiner ces corps en plein Ă©bat. Leur apport Ă lâhistoire est quasiment inexistant. Il est au plus anecdotique. Alors que cet aspect Ă©tait prĂ©sentĂ© comme central au dĂ©but du cycle, il est repoussĂ© Ă un statut de folklore local. Je trouve cela dommage parce que cela fait disparaĂźtre le ton original de la sĂ©rie.
Les arcanes politiques sont finalement bien moins mystĂ©rieux et complexes que je lâespĂ©rais. Finalement, le dĂ©nouement de lâhistoire est bien complexe et alambiquĂ© que souhaitĂ©. Il sâavĂšre assez linĂ©aire. Il se dĂ©couvre sans rĂ©elle Ă©motion ni attrait. La curiositĂ© est rĂ©duite et nâexcĂšde pas la volontĂ© de terminer quelque chose de commencer. La dimension mystique que vit Jade nâa pas dâautre intĂ©rĂȘt que de justifier un lien avec le cycle africain de la saga. Rien de plus. Bref, lâensemble est moyen et plutĂŽt dĂ©cevant.