Templiers, T1 : La chute – Jordan Mechner & LuUyen Pham

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Titre : Templiers, T1 : La chute
Scénariste : Jordan Mechner
Dessinateur : LuUyen Pham
Parution : Janvier 2014


Les Templiers m’ont toujours intriguĂ©. Toute histoire les mettant en jeu m’attire. Ils cumulent un bon nombre d’arguments Ă  mes yeux : le Moyen-Âge est une Ă©poque qui me plaĂźt, la dimension religieuse est toujours intĂ©ressante, le mystĂšre qui les entoure attise la curiosité  Enfin, il est aisĂ© de greffer une petite dose d’ésotĂ©risme pour finaliser la recette.

C’est pourquoi, au hasard de mes pĂ©rĂ©grinations dans les rayons de librairie, j’ai Ă©tĂ© appĂątĂ© par un ouvrage Ă  la couverture sobre. D’un format davantage proche de celui d’un roman que d’un album de bandes dessinĂ©es, il s’intitule « Templiers ». Ce seul titre a Ă©veillĂ© mon attrait. En le feuilletant, je suis tombĂ© sous le charme des dessins. En quelques pages, j’avais commencĂ© Ă  voyager dans le temps et avait plaisir Ă  me retrouver dans les pas de ces cĂ©lĂšbres chevaliers.

templiers1aLa quatriĂšme de couverture prĂ©sente les mots suivants : « Les Chevaliers du Temple. VĂ©nĂ©rĂ©s pour leur noblesse, leur fĂ©rocitĂ© dans la bataille, et leur dĂ©votion religieuse, les Templiers Ă©taient des chevaliers de Dieu, exempts de tout pĂ©chĂ© et Ă  l’ñme pure. Du moins la plupart d’entre eux. Martin n’est pas exactement la plus opiniĂątre ou le plus pieux des chevaliers, mais il parvient Ă  s’échapper quand le roi de France dĂ©cide d’abattre l’Ordre des Templiers afin de mettre la main sur leur lĂ©gendaire trĂ©sor. AprĂšs un temps de souffrance et d’errance, il retrouve d’anciens compagnons et met au point un plan des plus audacieux
 voler le plus grand trĂ©sor du monde au nez du roi. »

Le bouquin est le premier tome de l’histoire. Il s’intitule « La chute ». EditĂ© chez Akileos, il se compose de deux cents quarante pages. J’ai souvent du mal avec une telle structure. Il est en effet rare qu’un album arrive Ă  conserver une qualitĂ© constante sur une telle longueur. En tout cas, sorti de « Blast », je ne vois pas parmi mes lectures rĂ©centes un autre exemple d’opus aussi long Ă  m’avoir conquis. Ce livre se dĂ©coupe en chapitres qui offrent des repĂšres intĂ©ressants dans la lecture.

L’avantage d’allonger l’intrigue sur plus de deux cents pages est de permettre la construction de beaucoup de personnages qu’ils soient centraux ou secondaires. La trame est relativement dense et fait exister un grand nombre de protagonistes. Le travail graphique de LeUyem Pham que je dĂ©couvre ici fait exister chaque membre de l’aventure et implique ainsi fortement le lecteur. La sympathie dĂ©gagĂ©e par Martin et ses amis apporte un Ă©cot certain au plaisir de la dĂ©couverte de leurs pĂ©rĂ©grinations.

On entre vite dans le vif du sujet.

L’intrigue ne se rĂ©sume pas Ă  suivre les pas de personnages auxquels on s’est attachĂ©. La trame ne perd pas de temps Ă  se mettre en place. Le scĂ©nariste Jordan Mechner ne s’autorise pas Ă  un long round d’observation. MalgrĂ© le grand nombre de pages, il ne perd pas de temps Ă  plonger ses hĂ©ros dans le vif du sujet. La consĂ©quence est que l’immersion du lecteur est rapidement profonde. Les Ă©vĂ©nements s’enchaĂźnent Ă  un rythme soutenu. Martin est un fugitif. Il est donc en permanence sur le qui-vive. L’histoire ne s’autorise donc aucun temps mort pour notre plus grand plaisir. Le suspense, sans ĂȘtre insoutenable, est toujours prĂ©sent. La narration est agrĂ©able et les pages dĂ©filent sans qu’on s’en rende compte.

Le travail graphique qui m’avait conquis lors de ma premiĂšre rencontre avec l’ouvrage a enchantĂ© ma dĂ©couverte du tome. Je trouve que le trait de Pham accompagne parfaitement le cĂŽtĂ© rythmĂ© des scĂšnes et l’aventure qui transpire de chaque page. L’identitĂ© des personnages s’accordent aussi parfaitement avec l’atmosphĂšre gĂ©nĂ©rale. Les dĂ©cors suggĂšrent aisĂ©ment le dĂ©paysement autour temporel que gĂ©ographique.

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Au final, « Templiers » est un premier opus intĂ©ressant. Je me suis laissĂ© prendre par l’intrigue et suis curieux de lire la suite. La bonne nouvelle est que le deuxiĂšme Ă©pisode est sorti en avril dernier. Il ne me reste donc plus qu’à me le procurer. Mais cela est une autre histoire


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Note : 15/20

 

Les aventures de Lucky Luke, T6 : Les tontons Dalton – Laurent Gerra, Jacques Pessis & AchdĂ©

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Titre : Les aventures de Lucky Luke, T6 : Les tontons Dalton
Scénaristes : Laurent Gerra & Jacques Pessis
Dessinateur : Achdé
Parution : Octobre 2014


Il aura fallu les fĂȘtes de fin d’annĂ©e pour que je me replonge dans un Lucky Luke. Si le cow-boy solitaire a bercĂ© mon enfance, cela fait bien longtemps que je suis passĂ© Ă  des bande-dessinĂ©es plus adultes et ambitieuses. Ici, le scĂ©nario est gĂ©rĂ© par Laurent Gerra et Jacques Pessis, soit un humoriste et un journaliste/Ă©crivain. C’est vrai qu’il serait dommage de considĂ©rer que le scĂ©nario de bande-dessinĂ©e est un mĂ©tier Ă  part entiĂšre
 Ce scĂ©nario est mis en scĂšne et dessinĂ© par AchdĂ©.

Everett Dalton, l’un des cousins Dalton (un des tous premiers Lucky Luke) a survĂ©cu Ă  27 balles de revolver. Il a eu un enfant qui devra ĂȘtre Ă©levĂ© par
 les quatre Dalton dans une ville appelĂ©e Rupin City. Et Lucky Luke devra bien Ă©videmment les surveiller, en compagnie de Rantanplan


Le scĂ©nario est dĂšs le dĂ©part bancal au possible. Il n’y a pas d’aventure possible ici. Et si les tentatives de rĂ©demption des Dalton ont dĂ©jĂ  existĂ©es dans la sĂ©rie, elles Ă©taient bien plus subtiles. Dans « Les tonton Dalton », on s’ennuie ferme. Il ne se passe rien et les Ă©volutions des personnages sont, au choix, proches du nĂ©ant ou soudaines. Ainsi, le petit neveu cumule les tares de Joe et Averell, puis devient super gentil et adore Lucky Luke d’une page Ă  l’autre !

Un vide scénaristique.

Ce vide scĂ©naristique est comblĂ© par des allusions omniprĂ©sentes au film « Les tontons flingueurs ». On retrouve ainsi de nombreux acteurs caricaturĂ©s et les rĂ©pliques cultes. Sans aucun intĂ©rĂȘt ! Se baser sur un film aux rĂ©pliques aussi inspirĂ©es pour Ă©crire des dialogues plats, c’est montrer d’autant plus ses propres difficultĂ©s Ă  accoucher d’un scĂ©nario correct ! Car au-delĂ  du scĂ©nario, c’est la fluiditĂ© de l’ensemble qui ne va pas du tout. Certains jeux de mots sont amenĂ©s Ă  la truelle et cassent le rythme.

Je sais que le dessin d’AchdĂ© est souvent citĂ© comme seul point positif de cet album. Je ne suis pas du tout de cet avis. AchdĂ© singe Morris au point qu’on a l’impression de voir une sombre copie. RĂ©sultat, l’ensemble manque cruellement de personnalitĂ©. C’est voulu, mais Ă  trop vouloir coller Ă  l’auteur original, on perd plus qu’on y gagne. On retrouve mĂȘme les codes couleurs de Morris, qu’il avait dĂ©veloppĂ© pour compenser les problĂšmes d’impression de l’époque (on parle des annĂ©es 40 pour les dĂ©buts
)


« Les tonton Dalton » manque totalement d’inspiration. Il ne se passe rien, les allusions aux « Tontons flingueurs » n’apportent rien et le dessin est aujourd’hui datĂ© et sans intĂ©rĂȘt. Il serait peut-ĂȘtre temps que certains Ă©diteurs comprennent qu’une sĂ©rie n’a d’intĂ©rĂȘt Ă  continuer si longtemps que si elle se renouvelle. Sinon, ils tueront leur poule aux Ɠufs d’or. Lamentable.

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Note : 2/20

Le journal de Jules Renard lu par Fred – Fred

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Titre : Le journal de Jules Renard lu par Fred
Scénariste : Fred
Dessinateur : Fred
Parution originale : Avril 1988
Réédition : Janvier 2014


Jules Renard est un Ă©crivain français dĂ©cĂ©dĂ© il y a un petit peu plus d’un siĂšcle. Son Journal est un de ses Ɠuvres majeures. RĂ©digĂ© entre 1887 et 1910, il a Ă©tĂ© Ă©ditĂ© Ă  titre posthume en 1925. Je ne l’ai jamais lu. Il n’est donc pas directement le sujet de ma critique d’aujourd’hui. En effet, l’album que j’évoque aujourd’hui m’a attirĂ© par le nom de son auteur, Fred. Cet Ă©crivain est le crĂ©ateur de PhilĂ©mon, Ɠuvre majeure Ă  mes yeux du neuviĂšme art. Le brillant crĂ©ateur est dĂ©cĂ©dĂ© l’annĂ©e derniĂšre. Sa disparition a donnĂ© lieu Ă  bon nombre de rééditions d’Ɠuvres anciennes nĂ©es de sa plume.

LeJournalDeJulesRenard1« Le Journal de Jules Renard lu par Fred » date de 1988. L’opus que je me suis procurĂ© est paru en janvier dernier chez Dargaud. Il se dĂ©marque de son prĂ©dĂ©cesseur par le fait qu’il ait Ă©tĂ© mise en couleur par Isabelle Cochet. Il s’agit d’un trĂšs bel objet. La texture de la couverture ou l’épaisseur des pages participent pleinement au plaisir de la lecture et incite fortement Ă  s’y plonger. Il se compose de cinquante-quatre planches. François Morel prĂ©face cet ouvrage.

Chaque planche peut se lire indépendamment.

La trame se construit Ă  travers le dialogue de Jules Renard avec un corbeau. Ils Ă©changent au cours d’une balade qui dĂ©bute Ă  la premiĂšre page et se clĂŽt Ă  la derniĂšre. MalgrĂ© cette continuitĂ© narrative, chaque planche peut se lire indĂ©pendamment. Elle se conclut toute de la mĂȘme maniĂšre : Renard et le corbeau s’éloignent vers l’horizon en offrant une morale ou une vĂ©ritĂ©. La force de cette construction est d’offrir une densitĂ© de lecture importante. Il n’y a aucun temps mort. Les pĂ©riodes de transition sont proscrites. Ce bouquin peut se dĂ©vorer d’une traite ou au contraire se dĂ©guster par petites bouchĂ©es au hasard des pages et des moments.

LeJournalDeJulesRenard2Le texte est issu du Journal de Jules Renard. Si je ne le savais pas, je n’aurais eu aucun mal Ă  imaginer que ces mots sont nĂ©s dans l’esprit de Fred. En effet, le ton et la profondeur des propos coĂŻncident parfaitement avec ceux qui habitent habituellement les productions du talentueux auteur de bandes dessinĂ©es. L’heure n’est pas Ă  la rigolade. La dĂ©pression et le fatalisme sont davantage de sortie. MalgrĂ© cela, la lecture est agrĂ©able et prenante. Je suis totalement conquis par l’atmosphĂšre qui transpire de cette balade champĂȘtre au milieu de nulle part. Le travail graphique permet un dĂ©paysement qui place le lecteur dans les conditions optimales pour savourer le contenu des bavardages entre cet homme et ce corbeau. Les planches sont un plaisir pour les yeux. S’immerger Ă  nouveau dans l’univers pictural de Fred est un vrai bonheur.

Quasiment l’intĂ©gralitĂ© de l’espace est occupĂ©e par les deux protagonistes principaux. Ils ne croisent presque personne au cours de leurs pĂ©rĂ©grinations Ă  la campagne. Ce sentiment d’ĂȘtre coupĂ© du monde ou de voir la rĂ©alitĂ© en suspens intensifie leurs propos. La force des mots attise alors la curiositĂ© et incite le lecteur Ă  s’investir complĂštement dans sa lecture. De plus, la densitĂ© des dĂ©clarations faites par l’homme ou le volatile fait qu’une relecture est presque aussi riche qu’une premiĂšre dĂ©couverte.

Au final, cet opus est une belle rĂ©ussite. J’ai pris Ă©normĂ©ment de plaisir Ă  le lire et n’hĂ©siterai pas Ă  m’y plonger Ă  nouveau Ă  l’occasion. MalgrĂ© le cĂŽtĂ© linĂ©aire de sa narration, il ne manque pas d’aspĂ©ritĂ©s et ne laisse pas indiffĂ©rent bon nombre de fois. Je suis ravi qu’il trouve sa place dans ma bibliothĂšque et ne peut que vous inciter Ă  partir Ă  sa rencontre


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Note 15/20

Solo, T1 : Les survivants au chaos – Oscar Martin

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Titre : Solo, T1 : Les survivants du chaos
Scénariste : Oscar Martin
Dessinateur : Oscar Martin
Parution : Septembre 2014


Un auteur espagnol venu de l’animation qui fait de la bande-dessinĂ©e
 Cela vous dit quelque chose ? On pense Ă  Guarnido bien sĂ»r. Il faudra dĂ©sormais ajouter le nom d’Oscar Martin. AprĂšs un passage dans le dessin-animĂ©, l’auteur se lance dans la bande-dessinĂ©e. « Solo » est l’une de ses histoires, qui paraĂźt en 2014 chez Delcourt dans la collection Contrebande. Le dessin anthropomorphe rappelle immanquablement Disney, mĂȘme si l’univers en est bien Ă©loigné  Le tout semble ĂȘtre une Ă©dition regroupant deux premiers tomes parus prĂ©cĂ©demment. L’ensemble pĂšse une centaine de pages et se nomme « Les survivants du chaos ».

Solo1d« Solo » s’intĂšgre dans une logique post-apocalyptique. La vie est rude, le gibier est rare tout comme la technologie. Fils aĂźnĂ© d’une famille de rats, Solo dĂ©cide de quitter le foyer pour permettre Ă  ses petits frĂšres et sƓurs de survivre. Son pĂšre a forgĂ© en lui un formidable guerrier prĂȘt Ă  abattre n’importe quelle bestiole, fut-elle trois fois plus grande.

Le monde de « Solo » mĂ©lange de nombreux style. Les factions sont humaines ou animales, voire fantastiques. Il y a relativement peu d’explications sur le monde et l’univers, si ce n’est en version texte dans les derniĂšres pages de l’ouvrage, une fois l’histoire terminĂ©e. Le scĂ©nario se concentre sur l’action et les combats, trĂšs nombreux et, finalement, peu dĂ©crits.

Ultra-violent sans ĂȘtre gore.

« Solo », outre l’action, joue sur l’ambiance. La narration est menĂ©e par le personnage principal. Bien qu’auto-centrĂ©e, elle apporte une empathie vĂ©ritable pour le personnage et son Ă©volution. Car Solo devient ultra-violent et y perd le sens de la vie. L’auteur ne fait cependant pas dans le gore pour tant. MalgrĂ© tout, le scĂ©nario est assez rĂ©pĂ©titif et peu original. Il plaira aux amateurs de mondes violents et dĂ©sespĂ©rĂ©s. L’auteur a cependant posĂ© des jalons qui mĂ©riteraient d’ĂȘtre dĂ©veloppĂ©s dans la suite. « Solo » peut cependant se lire comme un one-shot tant on a l’impression que la boucle est bouclĂ©e Ă  la fin du livre.

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L’ambiance et l’action sont magnifiĂ©es par le dessin splendide de l’auteur. Oscar Martin vient de l’animation et cela se voit. Il n’hĂ©site pas Ă  utiliser des dessins chronophotographiques, dĂ©composant les mouvements de ses personnages. Ses paysages sont du mĂȘme niveau et nous plonge dans l’univers en rien de temps. Les couleurs sont bien pensĂ©es et renforcent d’autant plus l’immersion et l’ambiance. Il est Ă  noter que le dĂ©coupage est parfaitement maĂźtrisĂ©, avec de belles trouvailles graphiques. Du grand art ! Clairement, Oscar Martin a tout pour devenir un grand de la bande-dessinĂ©e.

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MalgrĂ© un scĂ©nario finalement peu original, on se prend au jeu de ce « Solo ». La voix off nous implique et le dessin met magistralement en scĂšne cette histoire. Difficile de rester indiffĂ©rent devant tant de maĂźtrise. Il ne reste plus qu’à espĂ©rer que la suite proposera un scĂ©nario plus touffu. Car aprĂšs cent pages de lecture, on est finalement pas loin d’une fable post-apocalyptique, plus que d’une grande histoire.

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Top BD des blogueurs – DĂ©cembre 2014

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Le Top BD des blogueurs est un collectif rassemblant des blogs de critiques de bande-dessinĂ©es. DĂšs qu’un titre possĂšde au moins trois notes, il entre dans le top. Vous pouvez dĂ©couvrir chaque mois les cinquante titres les mieux notĂ©s.

Le compte-rendu des Ă©volutions est visible sur Chroniques de l’invisible.

1- (=) Yossel, 19 avril 1943       19
Joe Kubert, Delcourt
2- (=) Le journal de mon pÚre 18.67
Jiro Taniguchi, Casterman
3- (-) Ceux qui me restent  18.66
Damien Marie, Laurent Bonneau, Bamboo
4- (=) Asterios Polyp     18.65
David Mazzuchelli, Casterman
5- (=) Persépolis    18.64
Marjanne Satrapi, L’Association
6- (=) Le loup des mers 18.55
Riff Reb, Soleil
7- (=) NonNonBù         18.5
Shigeru Mizuki, Cornélius
8- (=) Maus        18.49
Art Spiegelmann, Flammarion
9- (=) Le pouvoir des Innocents Cycle 2- Car l’enfer est ici   18.41
10- (=) La lune est blanche 18.4
Emmanuel Lepage, François Lepage, Futuropolis
11- (=) Tout seul            18.38
Christophe ChaboutĂ©, Vents d’Ouest
12- (=) Le sommet des dieux       18.33
Yumemuka Bura, JirĂŽ Taniguchi, Casterman
Tome 1,Tome 2,Tome 3, Tome 4, Tome 5.
13- (N) Un ocĂ©an d’amour       18.33
Wilfrid Lupano, Grégory Panaccione, Delcourt
14- (=) Un printemps à Tchernobyl  18.28
Emmanuel Lepage, Futuropolis
15- (=) Daytripper           18.27
Fabio Moon, Gabriel Ba, Urban Comics
16- (=) V pour Vendetta  18.22
Alan Moore, David Lloyd, Delcourt
17- (=) Le Grand pouvoir du Chninkel   18.19
Van Hamme, Rosinski, Casterman
18- (=) Universal War One   18.14
Denis Bajram, Soleil
 Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6.
BenoĂźt Zidrou, Roger, Dargaud
20- (=) Les ombres     18.1
Zabus, Hippolyte, Phébus
21- (=) Abélard     18.04
Régis HautiÚre, Renaud Dillies, Dargaud
22- (=) Chroniques outremer   18
Bruno Le Floch, Dargaud
Jérémy Bastian, Editions de la Cerise
24- (=) Le muret    18
Pierre Bailly, Céline Fraipont, Casterman
25- (=) Il était une fois en France    17.98
Fabien Nury, Sylvain Vallée, Glénat
26- (-) Les vieux fourneaux tome 1   17.96
Wilfrid Lupano, Paul Cauuet, Dargaud
27- (=) Herakles    17.92
Edouard Cour, Akileos
28- (=) Les derniers jours d’un immortel     17.92
Fabien Vehlmann, Gwen de Bonneval, Futuropolis
29- (=) Gaza 1956     17.92
Joe Sacco, Futuropolis
30- (+) Scalped            17.89
Jason Aaron, R.M. Guerra, Urban Comics
Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6, Tome 7,
31- (=)Melvile     17.88
Romain Renard, Le Lombard
32- (+) Les carnets de Cerise    17.83
Joris Chamblain, Aurélie Neyret, Soleil
33- (=) Manabé Shima 17.83
Florent Chavouet, Editions Philippe Picquier
34- (=) Trois Ombres       17.78
Cyril Pedrosa, Delcourt
35- (=) Les derniers jours de Stefan Zweig   17.75
L. Seksik, G. Sorel, Casterman
36- (=) Anjin-san    17.75
Georges Akiyama, Le Lézard Noir
37- (=) Joker                17.75
Brian Azzarello, Lee Bermejo, Urban Comics
38- (=) Mon arbre     17.75
Séverine Gauthier, Thomas labourot, Delcourt
39- (=) L’histoire des trois Adolf,              17.75
Osamu Tezuka, Tonkam
40- (=) Blankets  17.73
Craig Thompson, Casterman
L. Brunschwig, L. Hirn, Futuropolis
42- (-) Habibi       17.71
Craig Thompson, Casterman
43- (=) Holmes               17.7
Luc Brunschwig, Cecil, Futuropolis
44- (=) Calvin et Hobbes,              17.7
Bill Watterson, Hors Collection
45- (=) Les seigneurs de Bagdad  17.7
Brian K. Vaughan, Niko Henrichon, Urban Comics
46- (-) Urban              17.69
Luc Brunschwig, Roberto Ricci, Futuropolis
Tome 1, Tome 2, Tome 3,
47- (=) Washita     17.69
Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5.
48- (+) Le Photographe   17.67
49- (N) Jane le renard et moi    17.67
Isabelle Arsenault, Fanny Britt, La PastĂšque
50- (=) Lorenzaccio              17.67
Régis Peynet, 12 Bis

Prophet, T4 : De profundis – Mathieu Lauffray

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Titre : Prophet, T4 : De profundis
Scénariste : Mathieu Lauffray
Dessinateur : Mathieu Lauffray
Parution : Avril 2014


Neuf ans d’attente
 Il a fallu attendre tout ce temps pour dĂ©couvrir enfin le dĂ©nouement de la tĂ©tralogie imaginĂ©e par Mathieu Lauffray intitulĂ©e « Prophet ». Le quatriĂšme et dernier Ă©pisode est apparu dans les rayons en avril dernier. Il rĂ©pond au doux nom de « De Profundis ». Je dois avouer que j’avais fait mon deuil de connaĂźtre un jour la fin du pĂ©riple vĂ©cu par Jack Stanton. C’était donc avec plaisir que j’ai dĂ©poussiĂ©rĂ© et dĂ©vorĂ© les trois premiers tomes afin de pouvoir savourer pleinement ce dernier acte en espĂ©rant y trouver les rĂ©ponses aux nombreuses questions qui accompagnent la saga depuis si longtemps


Prophet4a« Je suis Jack Stanton. L’homme qui a dĂ©truit le monde. Celui qui, peut-ĂȘtre, le sauvera  » La quatriĂšme de couverture, avec ces mots, offre un programme pleine de mystĂšres
 Ces quelques phrases s’inscrivent sous le regard sombre d’un monstre angoissant. La perspective de connaĂźtre enfin l’issue de cette sĂ©rie a attisĂ© sans mal ma curiositĂ©. L’enthousiasme de savoir enfin oĂč tout cela menait se mĂȘlait Ă  l’angoisse d’ĂȘtre déçu par la conclusion de cette aventure.

Une des maniĂšres de percevoir cet album consiste Ă  y voir la synthĂšse des trois premiers tomes. Mathieu Lauffray nous perd entre les Ă©poques de son histoire. A certains moments, nous errons dans le New York prĂ© apocalyptique. Puis Ă  d’autres, nous nous retrouvons dans le dĂ©sastre qui accompagne Jack depuis les « évĂ©nements ». Cela dĂ©gage une atmosphĂšre unique Ă  cette lecture. Le verre Ă  moitiĂ© plein permet de savourer le sentiment d’ĂȘtre au centre d’un ouragan dont l’amplitude ne cesse jamais d’augmenter. Le tourbillon est rude et amĂšne le lecteur dans un trip assez intense. Tout cela est mis en valeur par le trait de l’auteur qui n’est plus Ă  dĂ©couvrir.

Une intrigue qui a du mal Ă  jouer son dernier acte

NĂ©anmoins, ce grand voyage peut ĂȘtre perçu du point de vue du verre Ă  moitiĂ© vide. Le scĂ©nario est assez brouillon. Le fait de jouer avec la chronologie et la rĂ©alitĂ© n’est pas dĂ©nuĂ© de charmes. Mais ici, cela a tendance Ă  perdre le lecteur. L’effort pour trouver une cohĂ©rence Ă  l’ensemble m’a parfois fait sortir de l’histoire. Le cĂŽtĂ© psychĂ©dĂ©lique semble ĂȘtre l’arbre qui cache la forĂȘt d’une intrigue qui a du mal Ă  jouer son dernier acte. J’ai Ă©tĂ© déçu par cette fin. Je la trouve Ă  la fois facile et dĂ©cevante.

MalgrĂ© tout, le chemin qui mĂšne Ă  cette issue n’est pas inintĂ©ressant. Le coup de crayon de Lauffray permet de passer outre certaines faiblesses scĂ©naristiques. Il offre des illustrations qui donnent le vertige. Ils arrivent Ă  jouer avec les lieux, les angles de vues, les couleurs pour mettre le lecteur dans une permanente sensation d’équilibre instable. Le dessinateur semble s’épanouir dans les dĂ©lires oniriques de la trame. La maestria de son style fait passer la confusion de la narration pour un choix artistique.

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Mais la qualitĂ© esthĂ©tique des planches ne m’a pas empĂȘchĂ© de sortir déçu de ma lecture. « Tout ça pour ça » pourrait rĂ©sumer mes sentiments en analysant la sĂ©rie dans son ensemble. Les premiers tomes avaient posĂ© des jalons intĂ©ressants. En accumulant les pistes, les Ă©vĂ©nements et rebondissements, l’auteur attirait le lecteur dans un labyrinthe parfois effrayant. Cette construction nĂ©cessite une sortie Ă  la hauteur des attentes suscitĂ©es. Ce n’est hĂ©las pas le cas et c’est bien dommage. « Prophet » restera une saga Ă  l’identitĂ© certaine mais donc l’intrigue ne permettra d’occuper une place marquante dans le neuviĂšme art de la derniĂšre dĂ©cennie.

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Note : 9/20

Chaos Team 2.1 – Vincent Brugeas & Ronan Toulhoat

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Titre : Chaos Team 2.1
Scénariste : Vincent Brugeas
Dessinateur : Ronan Toulhoat
Parution : Mai 2014


 J’ai dĂ©couvert Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat Ă  travers leur travail sur « Block 109 ». J’avais Ă©tĂ© conquis par la qualitĂ© de cette uchronie tant sur le plan du scĂ©nario que du dessin. Les diffĂ©rents spin-off qui ont succĂ©dĂ© Ă  cet ouvrage ont confirmĂ© le talent de ce duo d’auteurs. C’est avec curiositĂ© que j’avais vu naĂźtre leur nouveau projet intitulĂ© « Chaos Team ». Cette saga futuriste post-apocalyptique   semblait possĂ©der un potentiel certain. Les deux premiers tomes l’ont confirmĂ©. Le troisiĂšme Ă©pisode est apparu dans les bacs en mai dernier. J’ai pris le temps de m’y plonger la semaine derniĂšre avec envie.

J’y ai retrouvĂ© avec joie l’équipe de mercenaires construites autour du charismatique John Clem. L’histoire nous faisait dĂ©couvrir une Terre ayant subi une attaque extra-terrestre. S’en Ă©tait suivi un effondrement des gouvernements et le terreau Ă©tait propice Ă  la poussĂ©e de nouveaux mouvements extrĂ©mistes pour diriger le monde. Les derniers Ă©vĂ©nements en date avaient vu les hĂ©ros rejoindre les Etees, venus de l’espace. Ils les aident maintenant dans leur quĂȘte d’éradiquer de la planĂšte les ennemis de la paix.

Un futur apocalyptique réaliste et original.

ChaosTeam21aLes adeptes de science-fiction devraient trouver leur compte de cette aventure. Le futur apocalyptique créé par les auteurs est Ă  la fois rĂ©aliste et original. Les premiers tomes ont fait naĂźtre une atmosphĂšre dense qui envahit le lecteur sans mal. Sans tomber dans de longs monologues, le scĂ©nario pose des jalons clairs et prĂ©cis de la situation. Cette efficacitĂ© narrative se retrouve dans ce dernier Ă©pisode. Aucune phase de mise en route et d’observation n’est nĂ©cessaire pour dĂ©marrer l’intrigue. DĂšs les premiĂšres pages, les Ă©vĂ©nements s’emballent et tout ce beau monde entre dans le vif du sujet. Les neuf mois qui sĂ©parent du dĂ©nouement du deuxiĂšme tome sont avalĂ©s sans mal.

La coalition menĂ©e par les Etees et la Chaos Team vole de victoire en victoire. La confiance envahit les protagonistes qui voient chaque mission comme une nouvelle Ă©tape de routine vers le succĂšs. C’est le moment choisi pour qu’un nouveau mĂ©chant apparaisse. Il se fait appeler le Tsar. Ancien gĂ©nĂ©rale russe, il semble nostalgique de la Grande Russie. Perçu dans un premier temps comme un illuminĂ© perdu au milieu d’un village, il s’avĂšre bien plus dangereux que cela. Le souci est que les hĂ©ros s’en sont peut-ĂȘtre rendu compte un petit peu trop tard. La seconde partie nous offre donc la fine Ă©quipe tombĂ©e dans un piĂšge. C’est captivant car plein de surprise. Cela gĂ©nĂšre un nouveau souffle Ă  l’intrigue. La force des auteurs est d’enchainer les pĂ©ripĂ©ties sans jamais tomber dans la rĂ©pĂ©tition.

ChaosTeam21c

L’autre force de l’album est de ne pas surexploitĂ©e la dimension « extra-terrestre » de l’histoire. Elle est habilement exploitĂ©e pour donner de l’ampleur Ă  la trame. Mais le dosage est suffisamment bon pour ne pas trop empiĂ©ter sur la place laissĂ©e aux personnages. Ce sont eux qui donnent le titre de la sĂ©rie et ce n’est pas pour rien. Une nouvelle fois, j’ai retrouvĂ© avec plaisir John Clem et ses acolytes. Je me garderai de vous lister le casting. Cela n’a aucun intĂ©rĂȘt. Je ne veux pas vous cacher les charmes de la rencontre. Il faut juste savoir qu’ils sont particuliĂšrement « badass » : cool, charismatique et roi de la gĂąchette. Et parallĂšlement, on se laisse toucher par ses Ă©corchĂ©s vifs que la vie n’a pas Ă©pargnĂ©s. Bref, des bons guerriers comme on les aime !

Et tout cela est mis en valeur par le trait de Ronan Toulhoat. Il m’avait sĂ©duit dans « Block 109 ». Depuis, il entretient la flamme Ă  chaque nouvel opus. Ce « Chaos Team 2.1 » ne dĂ©ment pas cet Ă©tat de fait. Son coup de crayon possĂšde une personnalitĂ© forte et apprĂ©ciable. Que ce soit les visages ou les scĂšnes de paysage, les dĂ©tails sont de sortie. Il a Ă©galement un talent impressionnant pour donner du rythme et de la tension aux scĂšnes de combat. Sa capacitĂ© Ă  dĂ©gager une lecture nerveuse de ces moments est remarquable. Il s’agit Ă  mes yeux d’un des meilleurs dessinateurs de ces derniĂšres annĂ©es.

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Au final, cet opus de « Chaos Team » confirme la qualitĂ© constante de cette sĂ©rie. Sans ĂȘtre un monument d’originalitĂ©, sa trame est rythmĂ©e et sa narration efficace. J’attends avec impatience de connaĂźtre la suite de tout cela. La lecture est prenante et divertissante. Je vous conseille donc de partir Ă  la dĂ©couverte de cette communautĂ© pas comme les autres


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Note : 14/20

ParaplĂ©jack – Fabcaro

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Titre : Parapléjack
Scénariste : Fabcaro
Dessinateur : Fabcaro
Parution : Novembre 2014


Fabcaro est l’un de mes auteurs favoris. Son humour, absurde et personnel, me touche systĂ©matiquement. L’auteur a dĂ©veloppĂ© toute une sĂ©rie de livres sous forme de strips, dont il s’est fait une spĂ©cialitĂ© (parmi d’autres). « ParaplĂ©jack » regroupe des strips parus initialement sur le site Mauvais Esprit. Le tout est publiĂ© aux Ă©ditions de La CafetiĂšre dans un format A6, Ă  raison d’un strip par page (pour 128 pages).

Jack est paraplĂ©gique. Mais il ne semble pas avoir conscience des implications. Ainsi, il essaie de faire plein de choses qui lui sont impossibles, comme tirer un pĂ©nalty par exemple ou faire des pompes
 Comme citĂ© en quatriĂšme de couverture : « Tu dois accepter la vie telle qu’elle se prĂ©sente mais mieux vaut faire en sorte qu’elle se prĂ©sente comme tu veux qu’elle soit  » 

Un homme en fauteuil roulant fait du trampoline…

On nage donc en plein humour noir et absurde en voyant un homme en fauteuil roulant faire du trampoline
 Difficile Ă  imaginer, non ? Fabcaro manipule un humour qui a ses adeptes, mais il est Ă©vident que certains resteront sur la touche. Il fait fort ici en s’attaquant aux handicapĂ©s dont il se moque ouvertement. Mais la bonne humeur de Jack est communicative.

Comme toujours avec les recueils de strips, certains sont clairement plus percutants que d’autres. Une fois le postulat de dĂ©part assimilĂ©, on sourit beaucoup aux pĂ©ripĂ©ties de Jack, mĂȘme si un phĂ©nomĂšne de rĂ©pĂ©tition se fait sentir en fin d’ouvrage. Se pose la question de savoir s’il fallait publier l’intĂ©gralitĂ© des strips parus prĂ©cĂ©demment. Qu’importe, le plaisir de lecture est lĂ .

Le dessin de l’auteur est un vrai plaisir. Son trait est dynamique et, malgrĂ© la petitesse du format, les cases sont riches en dĂ©cors et en dĂ©tails. Son noir et blanc est beau, mĂȘme si ici il manque parfois de visibilitĂ©. Difficile Ă  dire si c’est Ă  cause de la couleur ou Ă  cause de la taille des cases, mais j’ai eu besoin d’un temps d’adaptation.

parapléjack1

Un nouveau livre de Fabcaro, c’est toujours un plaisir. « ParaplĂ©jack » n’est pas son meilleur livre, mais son cĂŽtĂ© complĂštement absurde est assez jubilatoire. Abordant un sujet difficile avec un humour corrosif, l’auteur prend un risque. Mais qui d’autre pouvait nous montrer un homme paraplĂ©gique en plein dĂ©ni de son handicap ?

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Note : 12/20

 

Hello fucktopia – Souillon

HelloFucktopia


Titre : Hello fucktopia
Scénariste : Souillon
Dessinateur : Souillon
Parution : Novembre 2014


 Si je n’ai jamais accrochĂ© Ă  « Maliki », j’ai toujours Ă©tĂ© fan du trait de Souillon. Un peu frustrĂ©, j’ai Ă©tĂ© trĂšs rĂ©ceptif Ă  l’annonce de la sortie d’un one-shot plus sombre intitulĂ© « Hello Fucktopia » (et sous-titrĂ© « un vrai conte de fĂ©e »). J’ai pu suivre alors le blog du projet, montrant des extraits plus beaux les uns que les autres. Le livre pĂšse 80 pages et est publiĂ© chez Ankama.

HelloFucktopia2Souillon commence par prĂ©facer son livre avec un mot Ă  son lecteur. Une habitude de blogueur certainement. Il y prĂ©sente « Hello Fucktopia » comme un projet qui lui tient particuliĂšrement Ă  cƓur et qu’il a mis des annĂ©es Ă  arriver Ă  mettre en place. Il implique le lecteur Ă©galement et pose l’idĂ©e d’une forme d’autobiographie cachĂ©e. Cela m’a profondĂ©ment dĂ©rangĂ©. C’est comme si Souillon souhaitait mettre, avant la lecture, une part d’affectif dans notre lecture. Clairement, cela fonctionne pour beaucoup. Mais si l’on n’est pas fan de l’auteur, on est un peu dĂ©routĂ© par cette entrĂ©e en matiĂšre.

« Hello Fucktopia » prĂ©sente l’histoire de Mali venue Ă  Paris (la dite « Fucktopia ») pour Ă©tudier les arts plastiques. Ayant ratĂ© les concours d’entrĂ©e dans les Ă©coles prestigieuses, elle se retrouve Ă  la facultĂ© avec des cours qui ne l’intĂ©ressent guĂšre. A cela s’ajoutent ses amis, ThĂ©mis et StĂ©phane, qui sont bien plus parisiens visiblement.

Un passage Ă  l’Ăąge adulte.

Comme son nom l’indique, « Fucktopia » est une dystopie. Mali n’y trouve pas ce qu’elle cherche et prend des risques. Elle doit passer Ă  l’ñge adulte. HĂ©las, le livre manque un peu d’enjeux. Les intrigues se multiplient sans forcĂ©ment d’intĂ©rĂȘt ou sans ĂȘtre refermĂ©es rĂ©ellement (notamment toutes les histoires avec ThĂ©mis et StĂ©phane n’ont que peu d’intĂ©rĂȘt). La lecture avance et Ă  la fermeture de l’ouvrage, on se demande finalement quel est le sens de cette histoire. Beaucoup de discussions des personnages entre eux, quelques situations avec un peu de suspense, mais on se demande oĂč veut en venir l’auteur.

HelloFucktopia3« Hello Fucktopia » narre la jeunesse de Souillon puisque cela se passe pendant les annĂ©es 90. On regrettera quand mĂȘme que ce soit si peu ancrĂ© dans l’époque. PassĂ©s deux/trois dĂ©tails, on a l’impression d’ĂȘtre en 2014. Mali est clairement encore trĂšs adolescente et a du mal Ă  passer Ă  l’ñge adulte. Mais certaines rĂ©vĂ©lations manquent clairement de puissance Ă©motionnelle pour un adulte. Du coup, je me suis demandĂ© si je faisais partie du public visĂ©. MalgrĂ© tout, la lecture avance bien et certaines scĂšnes sont rĂ©ussies. J’ai accrochĂ© Ă  l’humour de l’ensemble qui pointe son nez par moment, mais la partie rĂ©flexion sur la vie m’a paru un peu lĂ©gĂšre et simpliste. Dommage.

Concernant le dessin, je n’ai pas Ă©tĂ© déçu. L’ensemble est influencĂ© par le manga, mais prĂ©sente une bonne synthĂšse avec des influences plus franco-belge. Les dĂ©cors sont riches, les personnages bien identifiĂ©s et fort graphiquement. Et il y a de vraies qualitĂ©s dans le dĂ©coupage des planches, dynamique et variĂ©. Les couleurs enrichissent les ambiances et le trait sans problĂšme. C’est une belle bande-dessinĂ©e que l’on a dans les mains, avec un dessinateur des plus douĂ©s.

HelloFucktopia1

J’ai pris du plaisir Ă  lire cette bande-dessinĂ©e, mais les dĂ©fauts de l’ensemble me sont apparus ensuite. En insistant sur l’importance qu’avait ce projet pour lui, Souillon a aussi perturbĂ© ma lecture. Car « Hello Fucktopia » ne propose pas un scĂ©nario trĂšs original. BasĂ© avant tout sur des personnages, il nous manque un peu d’empathie pour eux pour pleinement adhĂ©rer.

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Note : 11/20

Top BD des blogueurs – Novembre 2014

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Le Top BD des blogueurs est un collectif rassemblant des blogs de critiques de bande-dessinĂ©es. DĂšs qu’un titre possĂšde au moins trois notes, il entre dans le top. Vous pouvez dĂ©couvrir chaque mois les cinquante titres les mieux notĂ©s.

1- (=) Yossel, 19 avril 1943       19
Joe Kubert, Delcourt

2- (+) Ceux qui me restent  18.68
Damien Marie, Laurent Bonneau, Bamboo

3- (=) Le journal de mon pÚre 18.67
Jiro Taniguchi, Casterman

4- (=) Asterios Polyp     18.65
David Mazzuchelli, Casterman

5- (=) Persépolis    18.64
Marjanne Satrapi, L’Association

6- (=) Le loup des mers 18.55
Riff Reb, Soleil

7- (=) NonNonBù         18.5
Shigeru Mizuki, Cornélius

8- (=) Maus        18.49
Art Spiegelmann, Flammarion

9- (=) Le pouvoir des Innocents Cycle 2- Car l’enfer est ici   18.41
Tome 1, Tome 2,

10- (-) La lune est blanche 18.4
Emmanuel Lepage, François Lepage, Futuropolis

11- (=) Tout seul            18.38
Christophe ChaboutĂ©, Vents d’Ouest

12- (=) Le sommet des dieux       18.33
Yumemuka Bura, JirĂŽ Taniguchi, Casterman
Tome 1,Tome 2,Tome 3, Tome 4, Tome 5.

13- (=) Un printemps à Tchernobyl  18.28
Emmanuel Lepage, Futuropolis

14- (=) Daytripper           18.27
Fabio Moon, Gabriel Ba, Urban Comics

15- (=) V pour Vendetta  18.22
Alan Moore, David Lloyd, Delcourt

16- (=) Le Grand pouvoir du Chninkel   18.19
Van Hamme, Rosinski, Casterman

17- (=) Universal War One   18.14
Denis Bajram, Soleil
 Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6.

18- (=) Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes?  18.13
BenoĂźt Zidrou, Roger, Dargaud

19- (=) Les ombres     18.1
Zabus, Hippolyte, Phébus

20- (-) Les vieux fourneaux tome 1   18.05
Wilfrid Lupano, Paul Cauuet, Dargaud

21- (=) Abélard     18.04
Régis HautiÚre, Renaud Dillies, Dargaud
Tome 1, Tome 2.

22- (N) Chroniques outremer   18
Bruno Le Floch, Dargaud

23- (=) La fille maudite du capitaine pirate  18
Jérémy Bastian, Editions de la Cerise

24- (=) Le muret    18
Pierre Bailly, Céline Fraipont, Casterman

25- (=) Il était une fois en France    17.98
Fabien Nury, Sylvain Vallée, Glénat
Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5,Tome 6.

26- (=) Habibi       17.95
Craig Thompson, Casterman

27- (=) Herakles    17.92
Edouard Cour, Akileos
Tome 1, Tome 2,

28- (=) Les derniers jours d’un immortel     17.92
Fabien Vehlmann, Gwen de Bonneval, Futuropolis

29- (=) Gaza 1956     17.92
Joe Sacco, Futuropolis

30- (=)Melvile     17.88
Romain Renard, Le Lombard

31- (=) Scalped            17.86
Jason Aaron, R.M. Guerra, Urban Comics
Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6, Tome 7,

32- (=) Manabé Shima 17.83
Florent Chavouet, Editions Philippe Picquier

33- (=) Trois Ombres       17.78
Cyril Pedrosa, Delcourt

34- (=) Les derniers jours de Stefan Zweig   17.75
Seksik, G. Sorel, Casterman

35- (=) Anjin-san    17.75
Georges Akiyama, Le Lézard Noir

36- (=) Joker                17.75
Brian Azzarello, Lee Bermejo, Urban Comics

37- (=) Mon arbre     17.75
Séverine Gauthier, Thomas labourot, Delcourt

38- (=) L’histoire des trois Adolf,              17.75
Osamu Tezuka, Tonkam

39- (=) Blankets  17.73
Craig Thompson, Casterman

40- (=) Le pouvoir des innocents Cycle 3- Les enfants de Jessica tome 1  17.73
Brunschwig, L. Hirn, Futuropolis

41- (+) Les carnets de Cerise    17.72
Joris Chamblain, Aurélie Neyret, Soleil
Tome 1, Tome 2, Tome 3,

42- (=) Holmes               17.7
Luc Brunschwig, Cecil, Futuropolis
Tome 1, Tome 2, Tome 3.

43- (=) Calvin et Hobbes,              17.7
Bill Watterson, Hors Collection
Tome 1, Tome 2, Tome 15, tome 17,

44- (=) Les seigneurs de Bagdad  17.7
Brian K. Vaughan, Niko Henrichon, Urban Comics

45- (-) Urban              17.69
Luc Brunschwig, Roberto Ricci, Futuropolis
Tome 1, Tome 2, Tome 3,

46- (=) Washita     17.69
Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5.

47- (=) Lorenzaccio              17.67
Régis Peynet, 12 Bis

48- (=) Match!   17.67
Grégory Panaccione, Editions Delcourt

49- (=) Tokyo Home  17.67
Thierry Gloris, Cyrielle, Kana

50- (N) Hommes à la mer   17.67
Riff Rebs, Soleil