Tu mourras moins bĂȘte, T4 : Professeur Moustache Ă©tale sa science

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Titre : Tu mourras moins bĂȘte, T4 : Professeur Moustache Ă©tale sa science
Scénariste : Marion Montaigne
Dessinatrice : Marion Montaigne
Parution : Septembre 2015


AprĂšs avoir explosĂ© sur la blogosphĂšre, Marion Montaigne a reçu un succĂšs mĂ©ritĂ© pour « Tu mourras moins bĂȘte », ses recueils de vulgarisation scientifique. Outre l’humour omniprĂ©sent, l’auteure aime remplir ses pages de rĂ©fĂ©rences cinĂ©mas, sĂ©ries ou simplement people. Le tout est publiĂ© chez Delcourt pour 250 pages.

Depuis son changement d’éditeur, Marion Montaigne ne s’impose plus de thĂšme gĂ©nĂ©ral. On aborde donc tout et n’importe quoi, l’auteure se faisant plaisir avec ses sujets de prĂ©dilection. On retrouve donc beaucoup les explications geek (« Jurassic Park », « Le Seigneur des Anneaux », « Star Wars » ) et le pipi caca. Ainsi, on sent que Montaigne prend un plaisir infini Ă  nous parler des pets


Rire de la science par l’absurde.

TuMourrasMoinsBete4bToutes les explications dĂ©marrent par une fausse carte postale dessinĂ©e par nombre d’invitĂ©s. Chacun pose une question, Ă  laquelle rĂ©pond la dessinatrice. Si certains thĂšmes sont trĂšs gĂ©nĂ©raux, d’autres partent un peu dans tous les sens. Au final, ce n’est pas plus mal, les notes ne suivant pas non plus un schĂ©ma systĂ©matique qui ennuierait le lecteur. Car force est de constater qu’aprĂšs quatre tomes bien fournis, Marion Montaigne continue Ă  ĂȘtre aussi drĂŽle et didactique Ă  la fois. MĂȘme si ce que l’on apprend a, dans ce tome, finalement peu d’intĂ©rĂȘt. Comme un symbole, le livre se ferme sur la sexualitĂ© des dinosaures, une façon de mixer deux grands sujets traitĂ©s dans ses livres


Au niveau du dessin, on retrouve le trait particuliĂšrement relĂąchĂ© de Marion Montaigne et colorisĂ© Ă  l’aquarelle. C’est clairement ce qui peut rebuter le plus au premier abord, mais son efficacitĂ© est Ă©vidente. C’est lĂ  le plus important.

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Ce tome confirme (si besoin Ă©tait) tout le talent de Marion Montaigne pour la vulgarisation. Et plus que pour apprendre des choses, on lit avant tout « Tu mourras moins bĂȘte » pour rire avec l’auteure de la science et de tous les questionnements que cela peut apporter. Et si c’est absurde, c’est encore meilleur !

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note5

WollodrĂŻn, T6 : Celui qui dort, 2/2

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Titre : WollodrĂŻn, T6 : Celui qui dort, 2/2
Scénariste : David Chauvel
Dessinateur : JĂ©rĂŽme Lereculey
Parution : Mai 2015


« WollodrĂŻn » est une des bonnes sĂ©ries de fantasy apparue ces derniĂšres annĂ©es dans les rayons de libraire. Le scĂ©nario est l’Ɠuvre de David Chauvel, les dessins sont le fruit de JĂ©rĂŽme Lereculey et les couleurs sont confiĂ©es Ă  Lou. Le dernier tome en date, le sixiĂšme, clĂŽt le diptyque intitulĂ© « Celui qui dort » est sorti il y a quelques mois. En couverture, il nous prĂ©sente un elfe dĂ©couvert lors de l’opus prĂ©cĂ©dent. Il est Ă  l’origine du titre. Au second plan, est prĂ©sent un jeune nain TridĂŻk, vĂ©ritable hĂ©ros de l’aventure.

La quatriĂšme de couverture offre la mise en bouche suivante : « Parti seul dans les profondeurs du royaume interdit, le jeune TridĂŻk a involontairement rĂ©veillĂ© « celui qui dort », un jeune et effrayant guerrier elfe totalement amnĂ©sique. AprĂšs lui avoir permis de vaincre les spectres des guerriers nains, TridĂŻk, devenu hĂ©ritier du pouvoir du grand hĂ©ros nain BhaĂ€lzec, dĂ©cide de l’aider Ă  recouvrer la mĂ©moire. DĂ©sormais inĂ©luctablement liĂ©s, ils partent ensemble pour le pays des elfes
 »

Une atmosphĂšre d’isolation.

Wollodrin6aL’influence de « The Lord of the Ring » est Ă©vidente. La saga a dĂ©jĂ  vu cohabiter des elfes, des nains, des humains, des trolls ou des orques. Les nains vivent sous terre. Ils sont en conflit avec les elfes
 Bref, les adeptes du genre seront ravis de s’immerger dans cet univers Ă  la fois familier et original. Les illustrations de JĂ©rĂŽme Lereculey participent activement au dĂ©paysement de la lecture. Que ce soit dans le paysage minĂ©ral des grottes souterraines des nains et dans les Ă©tendues forestiĂšres et sauvages, son trait arrive Ă  nous plonger pleinement dans cette grande aventure. Sa capacitĂ© Ă  faire transpirer l’ambiance particuliĂšre des scĂšnes nocturnes est Ă©galement Ă  signaler.

Comme je l’ai prĂ©cisĂ© en introduction, ce sixiĂšme album conclut une intrigue entamĂ© dans l’épisode prĂ©cĂ©dent. La mise en place avait Ă©tĂ© intĂ©ressante. Je m’étais attachĂ© Ă  ce jeune hĂ©ros. Cet enfant nain et infirme qui part en quĂȘte par amour dans une contrĂ©e interdite et mystĂ©rieuse a toutes les qualitĂ©s pour sĂ©duire le lecteur. Ses pĂ©rĂ©grinations s’étaient conclues sur sa rencontre avec un guerrier elfe au milieu de nulle part. Leur relation commençait Ă  se construire quand un groupe de nains parti Ă  la recherche du jeune disparu avait croisĂ© le chemin. La montĂ©e en puissance Ă©tait intĂ©ressante et malgrĂ© une narration plutĂŽt linĂ©aire, la curiositĂ© Ă©tait constante tout au long du dĂ©filement des pages.

Cette seconde partie se construit uniquement autour des deux protagonistes principaux. Ils semblent entre seuls sur une route qui mĂšne on ne sait oĂč. Cette atmosphĂšre d’isolation transpire de la lecture. La relation entre les deux personnages est complexe et connaĂźt plusieurs vies. Le travail scĂ©naristique est trĂšs fin dans ce domaine-lĂ . L’intimitĂ© qui se crĂ©e entre les deux couplĂ©e Ă  des zones d’ombres qui accompagnent l’elfe est intrigante. David Chauvel Ă©crit une histoire dont le dĂ©nouement s’avĂšre imprĂ©visible. Au fur et Ă  mesure que leur marche avance, les certitudes s’effritent. L’histoire fait exister un vrai suspense. La performance est agrĂ©able et apprĂ©ciĂ©e.

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Pour conclure, cet album offre une lecture trÚs agréable. Les illustrations de Lereculey font voyager et le scénario de David captive. Les codes sont classiques mais superbement exploités par les auteurs. La derniÚre planche fait le lien avec le diptyque précédent. Voilà qui ouvre des perspectives et me fait attendre avec impatience la parution du prochain opus. Mais cela est une autre histoire


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note4

Canardo, T24 : Mort sur le lac – BenoĂźt Sokal, Hugo Sokal & Pascal Regnauld

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Titre : Canardo, T24 : Mort sur le lac
Scénaristes : Benoßt Sokal & Hugo Sokal
Dessinateur : Pascal Regnauld
Parution : Mars 2015


« Canardo » est un hĂ©ros lĂ©gendaire de la bibliothĂšque de mes parents. Son physique de canard attirait mon regard d’enfant mais la nature du contenu me disait d’attendre d’ĂȘtre plus grand pour en savourer la lecture. Quand j’ai Ă©tĂ© en Ăąge de dĂ©couvrir des enquĂȘtes du palmipĂšde dĂ©tective, j’ai immĂ©diatement succombĂ© aux charmes de l’atmosphĂšre unique et envoutante qui accompagnait le quotidien de ce Columbo aux pieds palmĂ©s. Les annĂ©es sont passĂ©es et je n’ai jamais cessĂ© de guetter chaque nouvelle parution de ses pĂ©rĂ©grinations. Le dernier s’intitule « Mort sur le lac ». La couverture sombre et crasseuse est un petit bijou. EditĂ© chez Casterman, cet ouvrage est l’Ɠuvre conjointe de BenoĂźt et Hugo Sokal pour le scĂ©nario et de Pascal Regnauld pour les dessins.

Une disparue amnésique.

Un dĂ©tective privĂ© vit essentiellement de deux types d’affaire : l’adultĂšre et la recherche de personne disparue. C’est Ă  la seconde thĂ©matique qu’appartient ici la requĂȘte faite Ă  ce cher Canardo. La particularitĂ© de la mission qui lui est confiĂ©e est que la disparue est assise en face de lui et que ce qu’elle souhaite retrouver est sa mĂ©moire


Avant d’entrer de plein pied dans le ressenti de ma lecture, je me dois de prĂ©senter rapidement les caractĂ©ristiques de ce hĂ©ros atypique qu’est Canardo. L’univers anthropomorphiste de la sĂ©rie lui donne les traits d’un canard. Mais le premier contact l’associe immĂ©diatement Ă  Columbo. L’impermĂ©able, le regard peu expressif, la cigarette
 MalgrĂ© son cĂŽtĂ© peu attirant, le lecteur ne peut que tomber sous le charme du personnage.

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Comme souvent ces derniers temps, l’enquĂȘte de Canardo lui fait croiser les hautes sphĂšres du duchĂ© de Belgambourg. Ce dernier se veut ĂȘtre un repĂšre pour fortunĂ© frontalier de la Belgique. Cet album Ă©voque les contrariĂ©tĂ©s ressentis par les dirigeants locaux du fait d’une immigration wallonne incontrĂŽlĂ©e. Les propos tenus par cette Ă©lite mettent mal Ă  l’aise au premier degrĂ© mais font bien rire au second. C’est une des forces de la sĂ©rie : son humour noir. Les auteurs ne se fixent aucune limite dans leurs propos et je les remercie pour cela. La thĂ©matique de la protection des frontiĂšres Ă  tout prix n’échappe pas Ă  cette rĂšgle.

Canardo23bDe son cĂŽtĂ©, Canardo a d’autres soucis. Cette ravissante demoiselle amnĂ©sique lui occupe tout son temps. Elle a Ă©tĂ© retrouvĂ©e au milieu d’un lac par un pĂȘcheur d’anguilles qui depuis l’a recueillie. L’essentiel des Ă©changes entre le palmipĂšde et sa cliente se dĂ©roule donc dans un bouiboui spĂ©cialisĂ© dans la cuisson de l’anguille. Cela permet aux auteurs de crĂ©er quelque chose qu’ils adorent et pour lesquels ils sont particuliĂšrement talentueux : une petite communautĂ© vivant quasiment en autarcie au milieu de nulle part. Chacune de ces immersions dans ces lieux gris oĂč grouille cette faune particuliĂšre est un vĂ©ritable bonheur. Le sĂ©jour chez Harry confirme ce postulat.

Concernant les recherches de Canardo, elles ne sont pas inintĂ©ressantes. Les pistes sont nombreuses. Les liens entre elles sont en train d’apparaĂźtre. La surprise est de voir que le dĂ©nouement n’arrive pas au bout de la quarante-huitiĂšme page. Il faudra attendre la parution du prochain tome pour connaĂźtre le fin mot de l’histoire. Je dois vous avouer que j’ai Ă©tĂ© un petit peu frustrĂ©. Les auteurs m’avaient habituĂ© Ă  offrir un Ă©pilogue Ă  chacun de leurs opus. Ce n’est ici pas le cas. Il faudra faire avec mais je dois dire que je suis un petit peu déçu de cette dĂ©cision scĂ©naristique. Cela explique d’ailleurs que les diffĂ©rentes piĂšces du jeu d’échec narratif mettent plus de temps que d’habitude Ă  se dĂ©placer et Ă  se dĂ©voiler.Canardo23c

« Mort sur le lac » est un bon cru de « Canardo ». Il ne fait pas partie des meilleurs mais est incontestablement bourrĂ© de qualitĂ©s. Le dessin de RĂ©gnauld fait une nouvelle fois mouche pour nous prĂ©senter des personnages hauts en couleurs dans des dĂ©cors qui le sont tout autant. Les couleurs d’Hugo Sokal habillent la lecture d’une atmosphĂšre caractĂ©ristique qui ravira les fidĂšles de la sĂ©rie. Je ne peux donc que conseiller Ă  tout adepte du neuviĂšme art de suivre les pas du cĂ©lĂšbre canard en gabardine. Ceux qui le connaissent dĂ©jĂ  seront ravis de le retrouver. Quant aux autres, la rencontre ne les laissera pas indiffĂ©rents


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note4

Tyler Cross, T2 : Angola – Fabien Nury & BrĂŒno

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Titre : Tyler Cross, T2 : Angola
Scénariste : Fabien Nury
Dessinateur : BrĂŒno
Parution : Août 2015


Avec deux one shots exceptionnels (« Tyler Cross » et « Atar Gull »), Fabien Nury et BrĂŒno se sont imposĂ©s comme une des doublettes les plus talentueuses de la bande-dessinĂ©e. Et c’est avec plaisir que l’on les voit rempiler avec un deuxiĂšme tome de « Tyler Cross », intitulĂ© « Angola ». Le tout pĂšse 100 pages et est publiĂ© c’est Dargaud. MĂȘme s’il serait dommage de ne pas avoir lu le premier tome, ils sont parfaitement indĂ©pendants.

« Angola » est le nom d’une prison. Tyler Cross y est enfermĂ© suite Ă  un coup foireux. Évidemment, il va tenter d’en sortir. Le premier tome Ă©tait un polar teintĂ© de western. Ici, on prend les rĂ©fĂ©rences en plein univers carcĂ©ral des annĂ©es 50 : mafia sicilienne, esclavage des prisonniers, chasse Ă  l’homme, corruption… Du petit lait pour Tyler !

Un hĂ©ros froid, violent et dotĂ© d’une morale minimale.

TylerCross2bLa force de cette sĂ©rie est de prĂ©senter un hĂ©ros particuliĂšrement froid et violent, dotĂ© d’une morale minimale. Pourtant, notre empathie pour lui est bien rĂ©elle puisqu’on espĂšre qu’il s’en sortira. La violence est omniprĂ©sente, portĂ©e par une narration parfaitement maĂźtrisĂ©e. C’était dĂ©jĂ  un des points forts du premier album, on le retrouve ici. Les textes sont un vĂ©ritable plaisir de lecture, sublimĂ©s par la mise en image. Les cases longues et grandes donnent une vraie dimension cinĂ©matographique Ă  l’ensemble. Mais qu’on ne s’y trompe pas : « Tyler Cross » s’inspire du cinĂ©ma, mais utilise au mieux les codes de la bande-dessinĂ©e.

Les cent pages de l’ouvrage permettent aux auteurs de dĂ©velopper leur propos. Car l’histoire n’est pas uniquement centrĂ©e sur Tyler Cross. Les autres personnages ont droit aussi Ă  leurs chapitres qui dĂ©veloppent leur histoire. Et Ă  la fin, Tyler est souvent lĂ  pour les accueillir
 Cette narration multiple, parfaitement maĂźtrisĂ©e, est au cƓur du plaisir de lecture.

Le trait de BrĂŒno, tout en noirs, et sa mise en scĂšne sont assez incroyables. Non seulement il possĂšde un dessin assez unique, mais il est parfaitement au service de l’histoire. Les deux auteurs sont au diapason. Les couleurs enrichissent les ambiances, jouant sur les teintes avec beaucoup d’intelligence. La pluie, la nuit, la douleur, la violence
 BrĂŒno parvient Ă  tout exprimer avec beaucoup d’économie dans son trait et c’est assez remarquable. Quant au dĂ©coupage, il est un vĂ©ritable modĂšle du genre. Quelle maĂźtrise !

« Tyler Cross » s’impose une nouvelle fois comme une bande-dessinĂ©e majeure. En quittant les atmosphĂšres western du premier tome, les auteurs proposent un ouvrage Ă  l’ambiance diffĂ©rente. Le fond reste le mĂȘme : violence, immoralitĂ© et rĂ©fĂ©rences cinĂ©matographiques. Mais dans sa narration et son dessin, « Tyler Cross » reste une sĂ©rie assez unique, autant dans son genre que par sa qualitĂ© exceptionnelle.

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note5

Le rĂ©vĂ©rend, T2 : Chasse Ă  l’homme – Lylian & Augustin Lebon

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Titre : Le rĂ©vĂ©rend, T2 : Chasse Ă  l’homme
Scénariste : Lylian
Dessinateur : Augustin Lebon
Parution : Avril 2015


Le premier tome du « RĂ©vĂ©rend » avait marquĂ© les esprits par une histoire mĂ©nageant ses surprises (scĂ©narisĂ© par Lylian) et son dessin trĂšs rĂ©ussi (rĂ©alisĂ© par le novice Augustin Lebon). On avait craint que la deuxiĂšme partie du diptyque ne montre jamais le bout de son nez, mais voilĂ  que la fin de l’intrigue dĂ©barque enfin en librairie. Le tout pĂšse une cinquantaine de pages et est publiĂ© chez Emmanuel Proust Media.

« Le rĂ©vĂ©rend » est une histoire de vengeance. Le cadre du western est choisi pour mettre en place l’intrigue. Angus cherche Ă  se venger des personnes responsables de la mort de sa mĂšre. On l’avait laissĂ© abattu Ă  la fin du premier tome. Deborah et Angus, on les retrouve alors qu’ils sont encore jeune, au moment oĂč le garçon devient le rĂ©vĂ©rend. Deborah lui intime alors de renoncer Ă  sa vengeance. Pas si simple


Vengeance au far west.

LeReverend2bCe tome se rĂ©vĂšle rapidement dĂ©cevant par rapport au premier. Ce second opus narre une histoire de vengeance classique et donc sans surprise. Le scĂ©nario se contente donc d’une chasse Ă  l’homme, comme l’indique si bien le titre. Le livre se lit alors avec plaisir, mais sans retenir notre attention plus que ça. Les gimmicks du genre s’accumulent sans passionner. L’ouvrage est plein de rĂ©fĂ©rence. Mais si le premier tome proposait son lot de surprises, il n’y en a plus ici. Dommage.

Au-delĂ  de ce dĂ©faut, « Le rĂ©vĂ©rend » semble hĂ©siter entre violence et tout public. Car le scĂ©nario oscille entre les deux. On dirait que les auteurs appuient sur le frein en permanence. LĂ  oĂč « Bouncer » assume pleinement l’horreur, « Le rĂ©vĂ©rend » est bien plus sage. DerriĂšre une duretĂ© de façade, on voit bien que le tout reste finalement plus lisse qu’il n’y paraĂźt.

Augustin Lebon confirme en revanche ses aptitudes de dessinateurs. Son dessin est un plaisir pour les yeux. Le trait est classique et classieux, tant dans les personnages que dans les lieux et dĂ©cors visitĂ©s. Les cases sont larges, laissant la place aux grands espaces de l’ouest sauvage. Les couleurs sont rĂ©ussies et mettent bien en valeur le trait de l’auteur. MalgrĂ© tout, ces couleurs assez vives manquent un peu d’ambiance. Sur ce point-lĂ  Ă©galement, le choix a Ă©tĂ© fait de ne pas assombrir l’ouvrage.

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Ce deuxiĂšme tome du « RĂ©vĂ©rend » ne convainc pas rĂ©ellement. Trop rĂ©fĂ©rencĂ© et sans surprise, il se lit comme une bonne bande-dessinĂ©e et nul doute que vous y prendrez du bon temps. Mais il n’est pas dit qu’il vous laissera un souvenir impĂ©rissable. Un bilan mitigĂ©, donc.

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note3

Pierre Tombal, T31 – Peine de mort – Raoul Cauvin & Marc Hardy

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Titre : Pierre Tombal, T31 : Peine de mort
Scénariste : Raoul Cauvin
Dessinateur : Marc Hardy
Parution : Avril 2015


« Pierre Tombal » est une sĂ©rie qui occupait une place importante dans la bibliothĂšque de mes parents. Cela m’a permis, depuis que je suis en Ăąge de lire, de me plonger dans la vie de ce sympathique fossoyeur. Au fur et Ă  mesure des annĂ©es, les aventures de ce personnage nĂ© de la collaboration de Cauvin et Hardy m’ont toujours fait rire. Cela fait que lorsque j’ai quittĂ© le foyer familial, j’ai continuĂ© Ă  m’offrir chaque nouveau tome. Le dernier en date, trente et uniĂšme du nom, n’a pas Ă©chappĂ© Ă  la rĂšgle. Sa parution date du mois d’avril dernier. Il s’intitule « Peine de mort ». En couverture, on y dĂ©couvre la Mort complĂštement hilare alors que sa faux est couverte de sang. Cela rend Pierre perplexe. Personnellement, cela me donne envie de commencer la lecture au plus vite !

Pour ceux qui n’auraient encore jamais rencontrĂ© Pierre Tombal, je vais rapidement vous le prĂ©senter. Il travaille dans un cimetiĂšre. Chaque nouveau tome nous permet de dĂ©couvrir les aventures vĂ©cues de son quotidien. Le moins que je puisse vous dire est que ce n’est pas une sinĂ©cure ! Nous sommes loin du lieu de recueillement apaisĂ© et calme que nous pouvions imaginer. Nos zygomatiques ne s’en plaindront pas !

Les morts : des locataires comme les autres avec leurs petits soucis…

PierreTombal31a« Pierre Tombal » est une sĂ©rie grand public. Elle s’adresse vraiment Ă  tous les publics. MalgrĂ© le lieu original dans lequel elle se dĂ©roule, elle ravira un grand nombre de lecteurs. La bonne idĂ©e est vraiment de rire la Mort. Le scĂ©nario de Cauvin dĂ©mystifie la grande faucheuse et tout ce qui l’entoure. Je trouve la performance remarquable. Les sagas construites autour d’un corps de mĂ©tier sont nombreuses : les profs, les pompiers, les psys, les policiers
 Tous ont leur bande dessinĂ©e. Je dois vous dire qu’elles me paraissent moins avant-gardistes que celle qui traite d’un fossoyeur ! Comme beaucoup d’Ɠuvres de Cauvin, l’album se compose d’une succession de gags s’étalant chacun sur une Ă  trois pages.

Pierre Tombal est prĂ©sent sur chaque planche mais il n’est pas le personnage central de chaque histoire. Les protagonistes sont nombreux. Nous rencontrons bon nombre de visiteurs venus se recueillir sur la tombe d’un proche. Nous croisons Ă©galement des collĂšgues de Pierre qui permet de faire vivre la concurrence dans le milieu. Evidemment, les auteurs n’hĂ©sitent pas Ă  faire parler les morts qui nous font alors part de tous leurs soucis de locataire du cimetiĂšre. Enfin, Hardy et Cauvin matĂ©rialisent la Mort et la Vie. Tout ce petit monde cohabite et permet d’offrir une large palette de gammes humoristiques.

PierreTombal31bCette grande variĂ©tĂ© d’intervenants permet une diversification intĂ©ressante des gags. Les disputes entre la Vie et la Mort, les problĂšmes pratiques de Pierre dans son mĂ©tier, la fascination des humains pour la Mort, les soucis de ses « locataires », l’originalitĂ© de certains passages de vie Ă  trĂ©pas
 Les idĂ©es ne manquent et sont exploitĂ©es avec talent. Cela fait que la lecture ne souffre d’aucun temps mort. Aucune planche n’est moyenne. Cauvin, aprĂšs toutes ses annĂ©es, fait toujours preuve d’une grande imagination. La nouveautĂ© prend les jolis traits et les ravissantes courbes de la cousine de Pierre qui a dĂ©cidĂ© elle-aussi de se lancer dans le mĂ©tier. Je vous laisserai la dĂ©couvrir. Je peux nĂ©anmoins vous que son personnage peut avoir un potentiel intĂ©ressant car elle jour sur le glamour, thĂ©matique peu utilisĂ©e jusqu’alors.

Au final, « Peine de mort » est un excellent cru. J’ai bien rigolĂ© du dĂ©but Ă  a la fin. La densitĂ© et la variĂ©tĂ© des gags est importante et ravira les adeptes de ce type d’humour. J’ai Ă©galement retrouvĂ© avec beaucoup de plaisir le trait de Marc Hardy dont j’apprĂ©cie Ă©normĂ©ment le style. IL permet Ă  cette sĂ©rie de se dĂ©marquer graphiquement de ses acolytes. Bref, je vous conseille de vous y plonger si vous souhaitez vous divertir et muscler vos zygomatiques. Vous ne serez pas déçu


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Le jardin de minuit – Edith

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Titre : Le jardin de minuit
ScĂ©nariste : Edith d’aprĂšs Philippa Pearce
Dessinatrice : Edith
Parution : Avril 2015


« Le jardin de minuit » est un roman jeunesse Ă©crit par Philippa Pearce que je ne connaissais pas. Une premiĂšre approche m’est proposĂ©e par Edith, qui adapte le livre en bande-dessinĂ©e dans un one-shot d’une petite centaine de pages. Le tout paraĂźt dans l’excellente collection Noctambule chez Soleil.

Tom est triste. Son frĂšre Peter a attrapĂ© la rougeole et est contagieux. Pour Ă©viter qu’il l’attrape Ă©galement, Tom est envoyĂ© deux semaines en vacances chez son oncle et sa tante, dans une maison transformĂ©e en appartements. Interdiction de sortir (au cas oĂč il incube), barreaux aux fenĂȘtres, voisine irascible
 Tom dĂ©prime. Mais c’était avant de s’apercevoir que la grande horloge du rez-de-chaussĂ©e sonnait treize coups Ă  minuit et de dĂ©couvrir un jardin extraordinaire.

Une histoire d’amitiĂ© entre deux enfants.

LeJardinDeMinuit1« Le jardin de minuit » est une histoire d’amitiĂ© entre deux enfants, d’oĂč son Ă©tiquetage jeunesse. Le personnage principal, Tom, sur qui tout est centrĂ© est jeune, mais impĂ©tueux. On suit son histoire, qu’il raconte par lettres Ă  son frĂšre Peter. L’adaptation d’Edith se devait de retranscrire les deux ambiances de l’histoire. D’un cĂŽtĂ©, un quotidien morne, gris et ennuyeux. De l’autre, de beaux jardins victoriens baignĂ©s de lumiĂšre.

Le charme opĂšre dans cet ouvrage. Un charme surannĂ©, un brin nostalgique (le roman date des annĂ©es 50), mais les personnages sont attachants. Sans vraiment arriver Ă  sortir du carcan « jeunesse » avec son adaptation, Edith parvient Ă  embarquer le lecteur. Peu de suspense rĂ©el, puisque les mĂ©canismes sont connus dans ce genre de rĂ©cit (peur de rester bloquĂ© dans l’autre monde, peur de ne plus pouvoir y aller, etc.)

C’est le trait d’Edith (que je n’avais encore jamais lu) qui m’a dĂ©cidĂ© Ă  acquĂ©rir l’ouvrage. Ses personnages en rondeur sont trĂšs attachants. Sous un aspect assez simple, le dessin se rĂ©vĂšle riche et dotĂ© d’une narration fluide et maĂźtrisĂ©e. Et que dire des couleurs qui subliment le trait sans peine, variant les ambiances selon les besoins du moment.

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Avec sa pagination important, son cĂŽtĂ© « beau livre », « Le jardin de minuit » risque d’avoir du mal Ă  cibler son public. Avec une histoire qui reste orientĂ©e jeunesse, il vous faudra avoir gardĂ© votre Ăąme d’enfant pour ne pas tiquer au scĂ©nario et pour arriver Ă  entrer pleinement dans l’histoire. C’était mon cas et je ne l’ai pas regrettĂ©.

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note4

Le siĂšcle des ombres, T6 : Le diable – Éric Corbeyran & Michel Suro

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Titre : Le siĂšcle des ombres, T6 : Le diable
ScĂ©nariste : Éric Corbeyran
Dessinateur : Michel Suro
Parution : FĂ©vrier 2015


« Le siĂšcle des ombres » connait son dĂ©nouement depuis la parution de son sixiĂšme Ă©pisode en fĂ©vrier dernier. « Le diable » clĂŽt le croisement de l’univers des Stryges avec le siĂšcle des LumiĂšres. Eric Corbeyran termine ainsi un nouveau pan de sa grande saga abritant ces mystĂ©rieuses et inquiĂ©tantes crĂ©atures ailĂ©es. Pour mener Ă  bout ce projet, le cĂ©lĂšbre scĂ©nariste bordelais s’est associĂ© au dessinateur Michel Suro. Le duo avait dĂ©jĂ  travaillĂ© ensemble lors de l’écriture de « Le clan des chimĂšres », cycle antĂ©rieur Ă  celui que j’évoque aujourd’hui.

Les Stryges sont des crĂ©atures mythologiques dont le destin est liĂ© depuis toujours Ă  celle des Hommes. J’ai fait leur rencontre en lisant « Le chant des Stryges ». Leur rĂŽle apparait souvent ambigu et il est difficile de se forger une opinion tranchĂ©e Ă  leur Ă©gard. Elles ont passĂ© un pacte avec un certain Sandor Weltman, summum du personnage mystĂ©rieux durant de nombreux tomes. Ses « alliĂ©es » lui avaient offert l’immortalitĂ©. Il les a trahies et la lutte entre les deux camps dure depuis des siĂšcles.

LeSiecleDesOmbres6a« Le siĂšcle des ombres » conte donc cette bataille durant le dix-huitiĂšme siĂšcle. La quatriĂšme de couverture prĂ©sente les enjeux avec les mots suivants : « 1751. Quelques dĂ©cennies avant la RĂ©volution française, un vent d’idĂ©es nouvelles souffle Ă  travers l’Europe. Un vent de progrĂšs et de liberté  Mais au cƓur de ce SiĂšcle des lumiĂšres, la dĂ©couverte d’une Ă©trange mĂ©tĂ©orite Ă  l’autre bout du monde ravive de vieux antagonismes. Au service du cardinal d’OrciĂšres, Cylinia et Abeau de Roquebrune se lancent alors aux trousses du baron d’Holbach, philosophe et encyclopĂ©diste Ă©clairĂ©, qu’ils soupçonnent d’ĂȘtre l’insaisissable Sandor G. Weltman. Cette traque se double d’une lutte acharnĂ©e pour la possession de cette pierre aux mystĂ©rieux pouvoirs
 »

Au risque d’enfoncer une porte ouverte, je me dois de prĂ©ciser qu’il me paraĂźt impensable de dĂ©couvrir l’intrigue par la lecture de cet album. Nombreux sont les prĂ©requis indispensables Ă  la comprĂ©hension de l’ensemble. Evidemment, une connaissance des Ă©vĂ©nements se dĂ©roulant dans les cinq actes prĂ©cĂ©dents est indispensable. De plus, je conseille vivement d’avoir lu « Le clan des chimĂšres », centrĂ© sur la jeunesse de Cylinia et Abeau. Cette histoire permet de rencontrer l’ĂȘtre monstrueux qui habite la couverture de ce nouvel opus. NĂ©anmoins, malgrĂ© ses remarques, je vais faire en sorte que ma critique soit accessible Ă  un novice de cet univers.

Une collaboration entre entitĂ© religieuse et sorciers…

L’un des atouts principaux de de « Le siĂšcle des ombres » est d’insĂ©rer sa trame dans la grande Histoire. Le baron est un ĂȘtre des LumiĂšres. Il participe Ă  la rĂ©daction de l’EncyclopĂ©die. Nous le voyons cĂŽtoyer Diderot ou Rousseau. La lutte idĂ©ologique avec l’Eglise est un aspect intĂ©ressant qui accompagne chacun des Ă©pisodes de l’aventure. Elle justifie l’implication du Vatican pour financer la quĂȘte de Cylinia et Abeau. D’ailleurs, la collaboration entre l’entitĂ© religieuse et deux sorciers fait aisĂ©ment sourire. Cette immersion dans une dimension historique et philosophique n’est pas uniquement un gadget narratif. Elle participe activement Ă  l’attrait du scĂ©nario.

L’existence des Stryges justifie Ă©videmment la prĂ©sence du Fantastique. Corbeyran ne tombe pas dans des excĂšs dans ce domaine-lĂ . On trouve des crĂ©atures monstrueuses, des sorciĂšres, des mondes parallĂšles, du vaudou
 Ses ingrĂ©dients bien que nombreux s’intĂšgrent parfaitement dans la recette et trouve un Ă©quilibre agrĂ©able avec la part rationnelle et rĂ©aliste de l’ensemble. Ce dosage permet de rendre crĂ©dible la narration et alimente ainsi en permanence la curiositĂ© du lecteur.

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Comme annoncĂ© en introduction, « Le diable » conclue le cycle. J’apprĂ©hende toujours ces albums de clĂŽture. Je les trouve souvent inĂ©gaux et brouillons. Ce n’est ici pas le cas. Je le trouve mĂȘme meilleur que les deux prĂ©cĂ©dents. Le rythme est soutenu du dĂ©but Ă  la fin. La montĂ©e en puissance est rĂ©guliĂšre jusqu’au bout et laisse le lecteur sur une conclusion qui fait un lien intĂ©ressant avec « Le chant des Stryges ». Je trouve assez admirable qu’aprĂšs des dizaines d’ouvrages dans cet univers, Corbeyran arrive encore Ă  produire un opus aussi bien construit et attrayant. Ce n’est pas la moindre des performances


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note3

Ant-Man – Peyton Reed

Ant-Man


Titre : Ant-Man
RĂ©alisateur : Peyton Reed
Parution : Juillet 2015


Depuis toujours, je suis un spectateur fidĂšle des productions Marvel. Je guette chaque nouvelle sortie et ne tarde jamais trop pour aller en profiter au cinĂ©ma. Cet Ă©tĂ© marquait l’arrivĂ©e sur les Ă©crans d’un nouvel hĂ©ros : Ant-Man. N’ayant pas une culture comics trĂšs poussĂ©e, il m’était inconnu jusqu’aux premiĂšres rumeurs Ă©voquant le film. Cette ignorance ne m’a pas empĂȘchĂ© de m’installer avec impatience dans une salle obscure afin de faire sa rencontre.

Le professeur Hank Pym travaillait pour le S.H.I.E.D. il y a des dizaines d’annĂ©es. Il avait mis au point une particule au pouvoir immense : celui de rĂ©duire la distance entre les atomes. NĂ©anmoins, inquiet des consĂ©quences de l’utilisation d’une telle dĂ©couverte, il avait dĂ©cidĂ© de la garder pour lui. Son choix a fait qu’actuellement, il vit reclus dans sa demeure. Mais lorsque son ancien disciple est en passe de mettre la main sur la fameuse particule, le professeur dĂ©cide de prendre les choses en main. Pour cela, il compte sur un cambrioleur tout juste sorti de prison pour enfiler le costume d’Ant-Man


Une phase d’initiation.

« Ant-Man » est le premier chapitre des aventures cinĂ©matographiques des aventures de l’homme fourmi. Les codes du genre font que la premiĂšre partie du film est la phase d’initiation du nouveau hĂ©ros. Je dois vous avouer qu’il s’agit d’un aspect scĂ©naristique que j’apprĂ©cie bien souvent. Elle est souvent drĂŽle et assez rythmĂ©e. Elle permet Ă©galement de faire plus connaissance avec le personnage principal et d’acquĂ©rir une maĂźtrise globale des enjeux. Cet opus nous offre une phase d’introduction sympathique. Scott Lang est un escroc au grand cƓur touchant. De plus, sa maladresse et sa bonhommie le rendent tout de suite attachants. Le choix de Paul Rudd pour l’interprĂ©ter est un excellent choix. Son entrainement donne lieu Ă  des moments trĂšs amusants que je vous laisserai dĂ©couvrir. Le seul bĂ©mol que je dĂ©cĂšle dans cette partie du film est un lĂ©ger manque de rythme pour « lancer la machine ». Par contre, une fois sur les rails, elle ne se relĂąche plus


L’intrigue ne se construit pas uniquement autour de Scott. Tout d’abord, il est accompagnĂ© par le professeur Pym. Le fait que ce dernier soit jouĂ© par Michael Douglas lui donne une profondeur et un charisme certains. Il fait partie des atouts du film. D’ailleurs, sa prĂ©sence est tout aussi centrale que celle de son disciple super-hĂ©ros. Le troisiĂšme mousquetaire a les traits et les courbes d’Evangeline Lilly. Elle incarne Hope, la fille du professeur. Son sourire, son dynamisme et ses capacitĂ©s de combat en font un membre Ă  part entiĂšre de l’équipe. Et que dire des trois « collĂšgues » de Scott ? Ils sont hilarants ! Je dĂ©cerne une mention spĂ©ciale Ă  Luis qui un concentrĂ© de potentiel humoristique. Par contre, leur adversaire, Darren Cross, est moins intĂ©ressant. Cela n’est pas dĂ» Ă  l’acteur Corey Stoll mais Ă  l’écriture de l’action qui a dĂ©cidĂ© de le laisser en rentrait du trio principal.

Le ton du film se veut lĂ©ger. L’intrigue est simple. L’essentiel de l’histoire se construit autour des personnages. Le dĂ©roulement de la trame est linĂ©aire. Les retournements de situation sont rares. Par contre, les protagonistes sont trĂšs bien Ă©crits. Ils sont drĂŽles, attachants, surprenants. Pour des raisons propres Ă  chacun, j’ai eu beaucoup de plaisir Ă  passer du temps Ă  leurs cĂŽtĂ©s. Le casting est de qualitĂ© et le scĂ©nario d’Adam McKay et la rĂ©alisation de Peyton Reed les mettent en valeur. Ce choix dans l’écriture donne une identitĂ© propre Ă  « Ant-Man » et le dĂ©marque de ses acolytes blockbusters.

Par contre, il est un point commun Ă  tous Ă©pisodes estampillĂ© Marvel, c’est leur dimension spectaculaire. Ce nouvel Ă©pisode n’échappe pas Ă  la rĂšgle. La mise en scĂšne exploite parfaitement le pouvoir du hĂ©ros de pouvoir alterner taille rĂ©elle et taille rĂ©duite. Cela rend les combats inĂ©dits et prenants. De plus, le fait qu’Ant-Man puisse contrĂŽler les fourmis fait naĂźtre des scĂšnes impressionnantes et hilarantes par moment.

Pour conclure, j’ai passĂ© un trĂšs bon moment Ă  suivre les aventures de ce nouvel hĂ©ros. J’ai apprĂ©ciĂ© les scĂšnes d’action, ai savourĂ© les premiers pas laborieux de Scott, ai bien rigolĂ© et me suis attachĂ© Ă  tout ce petit monde. J’ai Ă©galement savourĂ© les diffĂ©rents croisements faits avec l’univers Avengers et Cie. Marvel confirme ici sa capacitĂ© Ă  crĂ©er des divertissements de qualitĂ©. Il ne me reste plus qu’à attendre la suite


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note4

Le sculpteur – Scott Mc Cloud

LeSculpteur


Titre : Le sculpteur
Scénariste : Scott Mc Cloud
Dessinateur : Scott Mc Cloud
Parution : Mars 2015


Scott Mc Cloud est une personnalitĂ© majeure dans la bande-dessinĂ©e. Il a participĂ© activement Ă  la thĂ©orisation de cet art avec « L’art invisible ». Et s’il a militĂ© pour la rĂ©volution numĂ©rique avec « RĂ©inventer la bande-dessinĂ©e », c’est bien avec un pavĂ© de 500 pages (paru chez Rue de SĂšvres) qu’il revient Ă  la fiction, quinze ans aprĂšs !

Pour son retour, l’auteur reprend le mythe de Faust. David est en train de rater sa carriĂšre de sculpteur, car son mĂ©cĂšne qui l’a portĂ© l’a ensuite lĂąchĂ© et dĂ©truit. Il n’a donc pas d’argent, (presque) pas d’ami, pas de famille
 Il accepte alors un pacte lui permettant de modeler Ă  sa guise les matĂ©riaux, mais sa durĂ©e de vie se retrouve du jour au lendemain trĂšs limité 

Une réflexion sur le succÚs.

LeSculpteur1Revisiter un mythe, c’est lui apporter quelque chose. Scott Mc Cloud tente de le moderniser en le situant dans le milieu d’art New-Yorkais. De ce milieu, on ne visitera qu’une seule galerie et le MOMA, dont on ne verra pas grand-chose. La rĂ©flexion porte avant tout sur le succĂšs plus que sur l’Art en tant que tel. Ainsi la problĂ©matique est : le talent brut (sculpter avec maestria) suffit-il ? Quid des idĂ©es ? Des coucheries ? Des copinages ? Des critiques ? De la chance ? Si Scott Mc Cloud aborde ses questions, il n’apporte finalement pas grand-chose, mĂȘme si certaines idĂ©es sont pertinentes.

Le traitement narratif est en revanche une vĂ©ritable dĂ©ception. Les cinq-cents pages de l’ouvrage ne sont absolument pas justifiĂ©es. Mc Cloud ajoute une amourette absolument pas crĂ©dible (du genre coup de foudre immĂ©diat Ă  sens unique) qui plombe le rĂ©cit. De mĂȘme, les discussions entre David et la Mort sont sans intĂ©rĂȘt. Le faire devant un jeu d’échec alourdit encore le message.

Mais ce qui pose le plus de problĂšme est certainement le personnage de David en lui-mĂȘme. ObsĂ©dĂ© par l’Art, il perd en empathie. Trop Ă©goĂŻste et obsessionnel (pour l’art ou pour Meg), il a bien du mal Ă  attirer la sympathie. Les personnages trop pleurnichards fatiguent vite le lecteur. Surtout que Meg, prĂ©sentĂ© comme le pendant optimiste du livre, se rĂ©vĂšle aussi dĂ©pressive


Au niveau graphique, le livre est bien plus enthousiasmant. Certains passages sont vraiment inventifs, d’autres explosent de dynamisme
 Il y a vraiment de quoi analyser dans ce livre ! Le parti pris de la bichromie (avec du bleu) est pertinent et l’auteur l’utilise pour faire des effets trĂšs rĂ©ussis. L’auteur possĂšde un style oscillant parfois entre les styles comics et manga (pour les personnages notamment). On sent que Scott Mc Cloud a fait des efforts pour sortir de son dessin un peu froid et statique, le rĂ©sultat est assez rĂ©ussi. MalgrĂ© tout, le dessin reste inĂ©gal avec des cases vraiment moins bien dessinĂ©es.

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« Le sculpteur » m’a fait le mĂȘme effet que les ouvrages de Craig Thomson : il y a de trĂšs belles idĂ©es graphiques et narratives, mais l’histoire se rĂ©vĂšle dĂ©cevante, peuplĂ©e de personnages dĂ©pressifs. Surtout, la forte pagination paraĂźt inutile, rĂ©pĂ©tant les choses sans vraiment les approfondir. Un ouvrage mi-figue mi-raisin, plein de qualitĂ©s, mais dont les dĂ©fauts alourdissent le propos.

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