
Titre : Seule pour toujours
Scénariste : Liz Prince
Dessinateur : Liz Prince
Parution : Février 2015
Publier sous forme papier des blogs est devenu un fléau dans l’édition. Les éditeurs sans servent pour faire paraître des livres à moindre frais puisque les pages sont déjà dessinées. Et si certains blogs s’adaptent parfaitement à l’exercice, la plupart révèle leur médiocrité une fois les notes alignées dans un même livre. Liz Prince voit donc une série de notes de blog sortir chez Ça et Là , le tout pour douze euros.
Liz Prince n’a pas de chance. Elle est garçon manqué, aime le punk et les hipsters et reste désespérément seule. Du coup, elle console avec ses chats. Voilà le pitch de ces notes qui montre combien la jeune femme a du mal à draguer ou, plus original, à se laisser draguer. Il faut dire que son amour de la barbe tend à l’obsession.
Un côté blog qui dessert le propos.
Les notes varient de format. Beaucoup de pages uniques, mais également des strips, voire même trois/quatre pages de suite. Le tout est avant tout construit sur l’idée d’une chute, qui montre souvent Liz désespérée et… seule.
Si l’humour de Liz Prince nous fait sourire, le côté recueil de blog le dessert. En effet, les situations et effets comiques se répètent, entraînant forcément une lassitude. Si une petite note publiée sur un blog fonctionne, sur papier c’est moins le cas. De plus, on évite mal le remplissage avec des anecdotes sans intérêt ou déjà -vu. En soit, le livre nous fait découvrir une auteure. Mais cela donne avant tout envie de lire son blog plus que de lire ses livres.
Niveau dessin, c’est underground. En noir et blanc, avec un trait très simple, Liz Prince joue tout sur l’expressivité des personnages. Cela fait le travail, mais c’est quand même un peu léger. Des trames sont parfois ajoutées donnant un peu de volume à l’ensemble.

« Seule pour toujours » ne fait pas une bonne publicité à l’auteure. Le dessin n’est pas transcendant et l’aspect répétitif cache l’humour plutôt réussi. Et après avoir lu le livre, je n’avais pas forcément envie de me lancer dans les autres ouvrages de Liz Prince. IL faut arrêter de publier pour publier, ça ne sert pas toujours les auteurs. Dommage.
![]()





On découvre donc toutes les étapes que l’on peut imaginer : comment William apprend la nouvelle, comment il la vit, comment il l’annonce à ses proches, comment se passent les analyses, puis les FIV, etc. En cela, l’histoire manque un peu de surprise. Tout est très classique et on n’apprend finalement pas beaucoup de chose. Le tout se lit rapidement, entre passages intimes et passages didactiques. La narration hésite d’ailleurs entre le documentaire et le récit intimiste. À ne pas faire de choix, il perd en force.



L’autobiographie, de part son aspect « vrai », est toujours plus touchante. L’auteur ne cherche pas à se glorifier, faisant preuve d’une sincérité louable. On voit le mal qu’il a à aimer sa fille (ou même simplement à la considérer comme sa fille). Parallèlement à cette relation père-fille, le parcours du combattant du nouveau parent d’enfant handicapé est aussi décrit en détail.

Il serait dommage de commencer « Alvin » sans avoir lu prĂ©cĂ©demment « AbĂ©lard ». L’histoire est indĂ©pendante mais des rappels sont faits, souvent en sous-entendus qui plus est.
Les personnages sont des plus vivants. Chacun a ses cicatrices et essaie d’apprivoiser les autres. Ils sont bougons, râleurs, mais avant tout ils sont seuls et souffrent. L’empathie pour eux est totale et on traverse leurs existences en ne leur souhaitant que du bien. Pour cela, les auteurs ne nous aident pas !

Le style de Benjamin Renner se caractérise par une succession d’actions. Chaque décision en amène une autre, enfonçant le personnage de plus en plus dans son trou. Son personnage de renard est complètement dépassé par les événements, les subissant en permanence. Cela crée une empathie évidente et l’humour de l’auteur fonctionne à plein. On sourit en permanence, l’histoire ne faisant que peu de pauses dans les péripéties de notre goupil.