Canardo, T24 : Mort sur le lac – BenoĂźt Sokal, Hugo Sokal & Pascal Regnauld

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Titre : Canardo, T24 : Mort sur le lac
Scénaristes : Benoßt Sokal & Hugo Sokal
Dessinateur : Pascal Regnauld
Parution : Mars 2015


« Canardo » est un hĂ©ros lĂ©gendaire de la bibliothĂšque de mes parents. Son physique de canard attirait mon regard d’enfant mais la nature du contenu me disait d’attendre d’ĂȘtre plus grand pour en savourer la lecture. Quand j’ai Ă©tĂ© en Ăąge de dĂ©couvrir des enquĂȘtes du palmipĂšde dĂ©tective, j’ai immĂ©diatement succombĂ© aux charmes de l’atmosphĂšre unique et envoutante qui accompagnait le quotidien de ce Columbo aux pieds palmĂ©s. Les annĂ©es sont passĂ©es et je n’ai jamais cessĂ© de guetter chaque nouvelle parution de ses pĂ©rĂ©grinations. Le dernier s’intitule « Mort sur le lac ». La couverture sombre et crasseuse est un petit bijou. EditĂ© chez Casterman, cet ouvrage est l’Ɠuvre conjointe de BenoĂźt et Hugo Sokal pour le scĂ©nario et de Pascal Regnauld pour les dessins.

Une disparue amnésique.

Un dĂ©tective privĂ© vit essentiellement de deux types d’affaire : l’adultĂšre et la recherche de personne disparue. C’est Ă  la seconde thĂ©matique qu’appartient ici la requĂȘte faite Ă  ce cher Canardo. La particularitĂ© de la mission qui lui est confiĂ©e est que la disparue est assise en face de lui et que ce qu’elle souhaite retrouver est sa mĂ©moire


Avant d’entrer de plein pied dans le ressenti de ma lecture, je me dois de prĂ©senter rapidement les caractĂ©ristiques de ce hĂ©ros atypique qu’est Canardo. L’univers anthropomorphiste de la sĂ©rie lui donne les traits d’un canard. Mais le premier contact l’associe immĂ©diatement Ă  Columbo. L’impermĂ©able, le regard peu expressif, la cigarette
 MalgrĂ© son cĂŽtĂ© peu attirant, le lecteur ne peut que tomber sous le charme du personnage.

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Comme souvent ces derniers temps, l’enquĂȘte de Canardo lui fait croiser les hautes sphĂšres du duchĂ© de Belgambourg. Ce dernier se veut ĂȘtre un repĂšre pour fortunĂ© frontalier de la Belgique. Cet album Ă©voque les contrariĂ©tĂ©s ressentis par les dirigeants locaux du fait d’une immigration wallonne incontrĂŽlĂ©e. Les propos tenus par cette Ă©lite mettent mal Ă  l’aise au premier degrĂ© mais font bien rire au second. C’est une des forces de la sĂ©rie : son humour noir. Les auteurs ne se fixent aucune limite dans leurs propos et je les remercie pour cela. La thĂ©matique de la protection des frontiĂšres Ă  tout prix n’échappe pas Ă  cette rĂšgle.

Canardo23bDe son cĂŽtĂ©, Canardo a d’autres soucis. Cette ravissante demoiselle amnĂ©sique lui occupe tout son temps. Elle a Ă©tĂ© retrouvĂ©e au milieu d’un lac par un pĂȘcheur d’anguilles qui depuis l’a recueillie. L’essentiel des Ă©changes entre le palmipĂšde et sa cliente se dĂ©roule donc dans un bouiboui spĂ©cialisĂ© dans la cuisson de l’anguille. Cela permet aux auteurs de crĂ©er quelque chose qu’ils adorent et pour lesquels ils sont particuliĂšrement talentueux : une petite communautĂ© vivant quasiment en autarcie au milieu de nulle part. Chacune de ces immersions dans ces lieux gris oĂč grouille cette faune particuliĂšre est un vĂ©ritable bonheur. Le sĂ©jour chez Harry confirme ce postulat.

Concernant les recherches de Canardo, elles ne sont pas inintĂ©ressantes. Les pistes sont nombreuses. Les liens entre elles sont en train d’apparaĂźtre. La surprise est de voir que le dĂ©nouement n’arrive pas au bout de la quarante-huitiĂšme page. Il faudra attendre la parution du prochain tome pour connaĂźtre le fin mot de l’histoire. Je dois vous avouer que j’ai Ă©tĂ© un petit peu frustrĂ©. Les auteurs m’avaient habituĂ© Ă  offrir un Ă©pilogue Ă  chacun de leurs opus. Ce n’est ici pas le cas. Il faudra faire avec mais je dois dire que je suis un petit peu déçu de cette dĂ©cision scĂ©naristique. Cela explique d’ailleurs que les diffĂ©rentes piĂšces du jeu d’échec narratif mettent plus de temps que d’habitude Ă  se dĂ©placer et Ă  se dĂ©voiler.Canardo23c

« Mort sur le lac » est un bon cru de « Canardo ». Il ne fait pas partie des meilleurs mais est incontestablement bourrĂ© de qualitĂ©s. Le dessin de RĂ©gnauld fait une nouvelle fois mouche pour nous prĂ©senter des personnages hauts en couleurs dans des dĂ©cors qui le sont tout autant. Les couleurs d’Hugo Sokal habillent la lecture d’une atmosphĂšre caractĂ©ristique qui ravira les fidĂšles de la sĂ©rie. Je ne peux donc que conseiller Ă  tout adepte du neuviĂšme art de suivre les pas du cĂ©lĂšbre canard en gabardine. Ceux qui le connaissent dĂ©jĂ  seront ravis de le retrouver. Quant aux autres, la rencontre ne les laissera pas indiffĂ©rents


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Pierre Tombal, T31 – Peine de mort – Raoul Cauvin & Marc Hardy

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Titre : Pierre Tombal, T31 : Peine de mort
Scénariste : Raoul Cauvin
Dessinateur : Marc Hardy
Parution : Avril 2015


« Pierre Tombal » est une sĂ©rie qui occupait une place importante dans la bibliothĂšque de mes parents. Cela m’a permis, depuis que je suis en Ăąge de lire, de me plonger dans la vie de ce sympathique fossoyeur. Au fur et Ă  mesure des annĂ©es, les aventures de ce personnage nĂ© de la collaboration de Cauvin et Hardy m’ont toujours fait rire. Cela fait que lorsque j’ai quittĂ© le foyer familial, j’ai continuĂ© Ă  m’offrir chaque nouveau tome. Le dernier en date, trente et uniĂšme du nom, n’a pas Ă©chappĂ© Ă  la rĂšgle. Sa parution date du mois d’avril dernier. Il s’intitule « Peine de mort ». En couverture, on y dĂ©couvre la Mort complĂštement hilare alors que sa faux est couverte de sang. Cela rend Pierre perplexe. Personnellement, cela me donne envie de commencer la lecture au plus vite !

Pour ceux qui n’auraient encore jamais rencontrĂ© Pierre Tombal, je vais rapidement vous le prĂ©senter. Il travaille dans un cimetiĂšre. Chaque nouveau tome nous permet de dĂ©couvrir les aventures vĂ©cues de son quotidien. Le moins que je puisse vous dire est que ce n’est pas une sinĂ©cure ! Nous sommes loin du lieu de recueillement apaisĂ© et calme que nous pouvions imaginer. Nos zygomatiques ne s’en plaindront pas !

Les morts : des locataires comme les autres avec leurs petits soucis…

PierreTombal31a« Pierre Tombal » est une sĂ©rie grand public. Elle s’adresse vraiment Ă  tous les publics. MalgrĂ© le lieu original dans lequel elle se dĂ©roule, elle ravira un grand nombre de lecteurs. La bonne idĂ©e est vraiment de rire la Mort. Le scĂ©nario de Cauvin dĂ©mystifie la grande faucheuse et tout ce qui l’entoure. Je trouve la performance remarquable. Les sagas construites autour d’un corps de mĂ©tier sont nombreuses : les profs, les pompiers, les psys, les policiers
 Tous ont leur bande dessinĂ©e. Je dois vous dire qu’elles me paraissent moins avant-gardistes que celle qui traite d’un fossoyeur ! Comme beaucoup d’Ɠuvres de Cauvin, l’album se compose d’une succession de gags s’étalant chacun sur une Ă  trois pages.

Pierre Tombal est prĂ©sent sur chaque planche mais il n’est pas le personnage central de chaque histoire. Les protagonistes sont nombreux. Nous rencontrons bon nombre de visiteurs venus se recueillir sur la tombe d’un proche. Nous croisons Ă©galement des collĂšgues de Pierre qui permet de faire vivre la concurrence dans le milieu. Evidemment, les auteurs n’hĂ©sitent pas Ă  faire parler les morts qui nous font alors part de tous leurs soucis de locataire du cimetiĂšre. Enfin, Hardy et Cauvin matĂ©rialisent la Mort et la Vie. Tout ce petit monde cohabite et permet d’offrir une large palette de gammes humoristiques.

PierreTombal31bCette grande variĂ©tĂ© d’intervenants permet une diversification intĂ©ressante des gags. Les disputes entre la Vie et la Mort, les problĂšmes pratiques de Pierre dans son mĂ©tier, la fascination des humains pour la Mort, les soucis de ses « locataires », l’originalitĂ© de certains passages de vie Ă  trĂ©pas
 Les idĂ©es ne manquent et sont exploitĂ©es avec talent. Cela fait que la lecture ne souffre d’aucun temps mort. Aucune planche n’est moyenne. Cauvin, aprĂšs toutes ses annĂ©es, fait toujours preuve d’une grande imagination. La nouveautĂ© prend les jolis traits et les ravissantes courbes de la cousine de Pierre qui a dĂ©cidĂ© elle-aussi de se lancer dans le mĂ©tier. Je vous laisserai la dĂ©couvrir. Je peux nĂ©anmoins vous que son personnage peut avoir un potentiel intĂ©ressant car elle jour sur le glamour, thĂ©matique peu utilisĂ©e jusqu’alors.

Au final, « Peine de mort » est un excellent cru. J’ai bien rigolĂ© du dĂ©but Ă  a la fin. La densitĂ© et la variĂ©tĂ© des gags est importante et ravira les adeptes de ce type d’humour. J’ai Ă©galement retrouvĂ© avec beaucoup de plaisir le trait de Marc Hardy dont j’apprĂ©cie Ă©normĂ©ment le style. IL permet Ă  cette sĂ©rie de se dĂ©marquer graphiquement de ses acolytes. Bref, je vous conseille de vous y plonger si vous souhaitez vous divertir et muscler vos zygomatiques. Vous ne serez pas déçu


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Pierre Tombal, T28 : L’amour est dans le cimetiĂšre – Raoul Cauvin & Marc Hardy

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Titre : Pierre Tombal, T28 : L’amour est dans le cimetiĂšre
Scénariste : Raoul Cauvin
Dessinateur : Marc Hardy
Parution : Avril 2012


Il y a quelques semaines je me suis offert le vingt-huitiĂšme des aventures de « Pierre Tombal ». Il s’agit du dernier opus des aventures du plus cĂ©lĂšbre fossoyeur apparu dans les rayons des librairies. J’ai dĂ©couvert cette sĂ©rie il y a une vingtaine d’annĂ©es quand certains de ses albums se trouvaient dans la bibliothĂšque de mes parents. J’ai toujours pris plaisir Ă  m’y plonger et me suis donc fait ce petit plaisir de dĂ©couvrir de nouvelles anecdotes se dĂ©roulant dans le cimetiĂšre de ce cher Pierre. Cauvin s’occupe toujours du scĂ©nario et Hardy des dessins. EditĂ© chez Dupuis, cet ouvrage coĂ»te environ onze euros et se compose de presque cinquante pages.

Pierre Tombal est fossoyeur. Il travaille donc dans un cimetiĂšre et nous fait partager son quotidien. On y suit les enterrements, l’entretien des tombes ou les visites des proches venus se recueillir. Mais cet album possĂšde deux stars qui prennent le premier rĂŽle aux vivants : la Mort et Ă  la Vie. Ces deux-lĂ  ont Ă©videmment bien du mal Ă  s’entendre particuliĂšrement dans tel lieu qui marque le passage de l’une Ă  l’autre


Une thématique des plus originales.

Comme je le signalais en introduction, cela fait trĂšs longtemps que je suis le quotidien de Pierre Tombal. La thĂ©matique de cette sĂ©rie est quand mĂȘme originale. Alors que les sagas centrĂ©es sur un mĂ©tier poussent comme des champignons dans le neuviĂšme art, Cauvin Ă©tait assez avant-gardiste avec « Pierre Tombal » ou « Les femmes en blanc ». Mais au-delĂ  de ce cĂŽtĂ© historique, le choix du mĂ©tier de gardien de cimetiĂšre Ă©tait loin d’ĂȘtre Ă©vident. On y a associe le deuil, la tristesse, le noir, le silence ou l’angoisse. Et pourtant, cette sĂ©rie est Ă  l’opposĂ© de tout cela. Et ça commence Ă  durer !

Le bouquin se dĂ©compose en plusieurs gags. Dans la majoritĂ© des cas, ils se composent d’une seule page. Certains en nĂ©cessitent deux ou trois. Ce format fait que cet album peut se feuilleter Ă  tout moment. On n’est pas obligĂ© de tout lire d’une traite. On peut s’offrir cinq minutes de rigolade Ă  tout moment. La quasi-totalitĂ© des histoires se dĂ©roulent dans le cimetiĂšre. Il y a deux schĂ©mas narratifs principaux. Le premier voit Pierre Tombal vivre une anecdote du quotidien. On le voit donc gĂ©rer une situation surprenante, originale et parfois ubuesque. La seconde voie scĂ©naristique voit Pierre conter une histoire qui a dĂ©jĂ  eu lieu Ă  une tierce personne et au lecteur en parallĂšle. Le ton ressemble davantage Ă  une fable qu’on raconterait Ă  un enfant. NĂ©anmoins, ces deux optiques utilisent les mĂȘmes ingrĂ©dients. Une situation nous est prĂ©sentĂ©e au dĂ©but sans qu’on sache rĂ©ellement comment elle doit Ă©voluer. On suit son avancĂ©e pour aboutir Ă  dĂ©nouement surprenant et souvent drĂŽle. La recette est plus que classique. NĂ©anmoins, quand elle est bien exĂ©cutĂ©e, elle est redoutable d’efficacitĂ©.

Lors des premiers tomes de la sĂ©rie, l’essentiel des albums se concentrait sur le monde des vivants. On dĂ©couvrait les soucis du quotidien de Pierre. On rigolait de sa concurrence avec son collĂšgue du crĂ©matorium et avec celui qui organisait les immersions. Au fur et Ă  mesure que la sĂ©rie se dĂ©veloppait, il faisait parler les morts. On commençait donc Ă  voir le cimetiĂšre comme une immense rĂ©sidence dont Pierre Tombal Ă©tait le gestionnaire et les personnes dĂ©cĂ©dĂ©es les locataires. Cette idĂ©e a donnĂ© une ampleur humoristique Ă©norme Ă  mes yeux. Ensuite, au bout d’un moment, la Mort s’est matĂ©rialisĂ©e. Elle offre Ă  son tour une autre corde Ă  l’arc du scĂ©nariste. Voir cette derniĂšre faire son boulot comme n’importe quel employĂ© est drĂŽle. Elle possĂšde des Ă©tats d’ñmes et s’avĂšre de temps Ă  autre maladroite. Bref, elle est bien plus humaine qu’on pouvait le penser. Puis c’est adjoint la Vie qui prend les traits d’une petite fille qui sautille en permanence. Elle est Ă©videmment l’ennemie intime de la Mort. C’est cette derniĂšre recette qui est particuliĂšrement exploitĂ©e dans « L’amour est dans le cimetiĂšre ». Elle est souvent utilisĂ©e Ă  bon escient. L’imagination de Cauvin fait souvent mouche. NĂ©anmoins, je regretterais presque que le scĂ©nariste mette de cĂŽtĂ© les autres aspects de son univers. En effet, la diversitĂ© des gags fait partie de la rĂ©ussite de cette sĂ©rie. C’est dommage.

Concernant les dessins, le trait est reconnaissable. Pierre Tombal a subi relativement peu d’évolution Ă  ce niveau-lĂ  depuis sa naissance. Ce n’est pas dĂ©sagrĂ©able car cette dimension graphique fait partie intĂ©grante de l’univers de « Pierre Tombal ». MalgrĂ© un aspect assez brouillon, le style de Hardy s’avĂšre dynamique. Les personnages ne sont jamais statiques et sont particuliĂšrement expressifs. Les personnages masculins ont parfois des visages « cartoonesques » alors que les femmes sont  plutĂŽt classiques. Cet aspect excessif participe Ă  la bonne humeur qui se dĂ©gage de cet album.

En conclusion, je n’ai pas regrettĂ© de m’ĂȘtre procurĂ© « L’amour est dans le cimetiĂšre ». J’y ai trouvĂ© tout ce que j’étais venu y chercher. La qualitĂ© est la mĂȘme que dans les premiers tomes. Ce n’est pas toujours le cas dans ces sĂ©ries au long cours et je tenais Ă  le signaler. Je pense mĂȘme que je craquerai pour le vingt-neuviĂšme opus dĂšs son apparition dans les bacs. Mais cela est une autre histoire
 

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note3

Pierre Tombal, T29 – Des os et des bas – Raoul Cauvin & Marc Hardy

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Titre : Pierre Tombal, T29 : Des os et des bas
Scénariste : Raoul Cauvin
Dessinateur : Marc Hardy
Parution : Avril 2013


Le cinq avril dernier est apparu dans les librairies le nouvel opus des aventures de Pierre Tombal. Il s’intitule « Des os et des bas » et est le vingt-neuviĂšme acte des pĂ©rĂ©grinations du cĂ©lĂšbre fossoyeur. L’album se distingue des autres par un cahier graphique de seize pages offerts. Ce dernier marque les trente ans de la sĂ©rie. On dĂ©couvre d’ailleurs sur la couverture notre hĂ©ros, une coupe de champagne Ă  la main, s’appuyait sur une immense pile de bouquins. Toujours Ă©ditĂ© chez Dupuis, ce tome est toujours scĂ©narisĂ© par Raoul Cauvin et dessinĂ© par Marc Hardy. Les couleurs ont Ă©tĂ© confiĂ©s Ă  Studio Cerise.

Je vais commencer par présenter ce cher Pierre Tombal pour les lecteurs qui ne le connaßtrait pas encore. Il est le plus célÚbre fossoyeur du neuviÚme art. Cela fait trente que les bédéphiles suivent les aventures se déroulant dans son cimetiÚre. On y cÎtoie les vivants, les morts, la Vie, la Mort et tout ce petit monde cohabite pour le plaisir de nos muscles zygomatiques


Les auteurs arrivent encore Ă  nous surprendre et Ă  nous faire sourire.

Les auteurs n’ont jamais cherchĂ© Ă  modifier la construction de leurs productions. Les diffĂ©rents Ă©vĂ©nements vĂ©cus par le hĂ©ros nous sont contĂ©s sur un petit nombre de pages. Entre une et quatre pages sont suffisantes pour faire naĂźtre, Ă©voluer et conclure chaque gag. Le changement n’existe pas dans la forme narrative. Mais cela n’a pas empĂȘchĂ© l’univers de la sĂ©rie de se dĂ©velopper. Dans les premiers opus, les morts Ă©taient Ă©voquĂ©s mais ne s’exprimaient pas. En faisant parler les fantĂŽmes et les squelettes par la suite, Cauvin offre une nouvelle corde Ă  son arc. De plus, l’apparition par la suite de la Mort en tant que personne densifie la variĂ©tĂ© des histoires. Logiquement la Vie la rejoignit et l’aida ainsi Ă  former ainsi un duo haut en couleur.

MalgrĂ© le fait que « Des os et des bas » soit le vingt-neuviĂšme Ă©pisode de la sĂ©rie, les auteurs arrivent encore Ă  nous surprendre et Ă  nous faire sourire. En crĂ©ant de nouveaux personnages, de nouveaux enjeux ou de nouvelles thĂ©matiques, ils relancent en permanence le quotidien de Pierre Tombal. Finalement, seule l’unitĂ© de lieu perdure. En effet, une immense majoritĂ© des gags se dĂ©roulent dans un cimetiĂšre. Certes, certaines planches ressemblent Ă  des plus anciennes ou certaines astuces sont prĂ©visibles. NĂ©anmoins, l’ensemble reste sympathique. Les albums se sont diluĂ©s par rapport aux premiers de la saga. C’est apprĂ©ciable. A l’opposĂ© des sĂ©ries comme « Les Bidochon » n’ont pas gardĂ© la densitĂ© des premiers opus.

Les dessins sont d’un style assez unique. Beaucoup de sĂ©ries de ce genre comme « Les femmes en blanc » ou « Les Profs » sont construites sur des illustrations appliquĂ©es mais relativement neutres en termes d’identitĂ©. Ce n’est absolument pas le cas de « Pierre Tombal ». Le style de Hardy est moins « familial ». Je me rappelle que lorsque j’ai dĂ©couvert la sĂ©rie enfant, j’avais Ă©tĂ© gĂȘnĂ© par le dessin qui se dĂ©marquait Ă©normĂ©ment de mes habitudes. Mais rapidement j’ai apprĂ©ciĂ© ce trait qui participe au final activement Ă  l’originalitĂ© de la sĂ©rie.

En conclusion, « Des os et des bas » est un cru honnĂȘte de « Pierre Tombal ». Il est Ă©vident avec les annĂ©es qui passent, on est moins surpris et moins enthousiaste Ă  pĂ©nĂ©trer dans ce fameux cimetiĂšre. La passion n’est plus aussi intense qu’aux dĂ©buts. NĂ©anmoins, le plaisir existe toujours et chaque nouvelle parution est l’occasion de m’immerger dans cette atmosphĂšre que j’associe aux annĂ©es durant lesquelles j’allai farfouiller dans la bibliothĂšque parentale. Et cette sensation vaut largement le dĂ©tour…

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note2

Litteul Kevin, T8 – Coyote

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Titre : Litteul Kevin, T8
Scénariste : Coyote
Dessinateur : Coyote
Parution : Octobre 2009


« Litteul Kevin » est une de mes sĂ©ries de bandes dessinĂ©es humoristiques prĂ©fĂ©rĂ©es. Chaque fois que je plonge dans la lecture d’un des albums, je ne cesse de rire bien que je les connaisse par cƓur. Il s’agit incontestablement d’un gage de rĂ©ussite. J’ai Ă©galement une tendresse pour son auteur, Coyote dont j’ai eu le plaisir de constater la gentillesse lors d’une rencontre au festival d’AngoulĂȘme. Cela faisait quelques annĂ©es aucun nouvel opus de sa sĂ©rie phare n’était paru. Le manque a Ă©tĂ© comblĂ© avec la sortie du huitiĂšme tome de la saga. EditĂ© chez « Le Lombard », il est vendu au prix de 10,40 euros.

Un grand changement pour la sĂ©rie : l’apparition de la couleur.

Cette sĂ©rie est construite autour du petit Kevin et de sa famille. AgĂ© d’une dizaine d’annĂ©e il est fils unique de ses parents, Chacal et Sophie. Son pĂšre est un biker Ă©mĂ©rite qui passe son temps soit dans son repĂšre avec ses potes soit en bossant dans un service de sĂ©curitĂ©. Son Ă©pouse aux formes gĂ©nĂ©reuses et Ă  la taille de guĂȘpe fait tourner la maison. Elle gĂšre son mari sympathique mais gaffeur et fait en sorte que son fils enthousiaste ne prenne pas son paternel pour modĂšle dans tous les domaines. Evidemment, on rencontre toute une galerie de personnages secondaires : la belle-mĂšre de Chacal, le groupe de copains de Kevin, sa baby-sitter dont il est amoureux et surtout les membres du fameux club du « Sli-Bar ».

L’album est composĂ© d’une dizaine de petites histoires s’étalant sur environ cinq pages chacune. C’est ainsi qu’est construit chaque opus de la saga. L’énorme diffĂ©rence du tome 8 avec les prĂ©cĂ©dents est l’apparition de la couleur. En effet, jusqu’alors les dessins Ă©taient uniquement en noir et blanc. Ce n’est ici pas le cas. Coyote s’est adjoint la compagnie d’un coloriste nommĂ© Mikl. Ca ne gĂąche rien Ă  l’ensemble, cela rend la lecture un petit peu diffĂ©rente. Par contre, je vous rassure l’humour fuse toujours autant. Et il fuse dans de nombreuses directions. D’une part l’humour de situation est prĂ©sent mais d’autres parts les textes sont remarquables. Plusieurs lectures sont nĂ©cessaires pour en retirer toutes les vannes et les jeux de mots. De plus, les personnages font que les thĂšmes sont nombreux. Cela va de la vie de couple des deux parents Ă  l’éducation de leur fils en passant Ă©videmment par les aventures du club des bikers. Tout ce beau monde s’en donne Ă  cƓur joie pour nous chatouiller les zygomatiques.

Sur le plan humoristique, cet album se montre Ă  la hauteur de ses prĂ©dĂ©cesseurs, ce qui est, Ă  mes yeux, une Ă©norme marque de qualitĂ©. Une fois celui-ci terminĂ©, je me suis empressĂ© de me plonger Ă  nouveau dans les autres opus de la saga. Les dessins sont toujours aussi rĂ©ussis. En effet, le style de Coyote m’a conquis pleinement. Le cĂŽtĂ© excessif de certains personnages et de leurs expressions participent activement Ă  la bonne humeur gĂ©nĂ©rale. Je vous assure que c’est le genre de lecture qui vous redonne la patate aprĂšs une journĂ©e difficile ! Je ne peux donc que vous conseiller de dĂ©couvrir cette sĂ©rie. Les albums peuvent se lire indĂ©pendamment les uns des autres. Mais, Ă  mon avis, Ă  peine vous en aurez un entre les mains que l’envie de dĂ©couvrir les autres vous envahira. Il ne me reste donc plus qu’à vous souhaiter une agrĂ©able lecture ! 

 

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Litteul Kevin, T9 – Coyote

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Titre : Litteul Kevin, T9
Scénariste : Coyote
Dessinateur : Coyote
Parution : DĂ©cembre 2010


RĂ©cemment est sorti le 9Ăšme tome de « Litteul Kevin » par Coyote. AprĂšs un tome se terminant par l’apparition du pĂšre de Chacal, on Ă©tait en droit d’espĂ©rer de nouveaux rebondissements dans la vie de notre petite famille.

« Litteul Kevin », c’est l’histoire de Kevin, jeun garçon, de son pĂšre biker Chacal et de sa plantureuse mĂšre Sophie. Ce qui m’a marquĂ© d’emblĂ©e, c’est le retour au noir et blanc. Coyote maĂźtrisant parfaitement cette technique, c’est une heureuse nouvelle. Les effets de matiĂšre, les ombres, tout est remarquablement reproduit Ă  l’encre de chine, dans un style trĂšs caricatural. L’auteur fait fi des proportions et des poses naturelles. Tout est exagĂ©rĂ©, du nez de Chacal, Ă  la poitrine de Sophie. Le dessin colle parfaitement Ă  l’esprit de la sĂ©rie car tout y est excessif. L’esprit de farce de la sĂ©rie est parfaitement conservĂ©. Cet esprit, c’est la famille et les amis, le tout saupoudrĂ© d’une bonne pincĂ©e d’immaturitĂ©.

Un retour bienvenu au noir et blanc.

L’album se prĂ©sente sous forme d’histoires de 3 Ă  9 pages, chaque histoire prĂ©sentant une chute Ă  la fin. Un des reproches faits Ă  la sĂ©rie est son essoufflement. Il est vrai que depuis quelques tomes, on rigole de façon moins franche aux blagues de l’ami Coyote. Les chutes sont moins Ă©videntes, les jeux de mots moins frĂ©quents. Le tout reste trĂšs sympathique et il n’est pas rare de rigoler un bon coup devant l’attitude de nos bikers prĂ©fĂ©rĂ©s. On lit cette BD avec le mĂȘme plaisir que l’on aurait Ă  retrouver de vieux amis. Il y a une vraie tendresse de la part de Coyote dans le traitement de ses personnages.

On retrouvera donc avec plaisir toute la panoplie des personnages secondaires : CacahouĂšte, Hulk, Vanessa, le voisin, Frida
 L’apparition du grand-pĂšre permet d’ajouter quelques histoires, mais sans excĂšs. Sa trop grande similitude avec son fils Chacal le cantonnera forcĂ©ment Ă  un rĂŽle orientĂ© « tel pĂšre, tel fils ». Son intĂ©gration est en tout cas rĂ©ussie et donne lieu Ă  des scĂšnes sympas, sans pathos excessif. Chez Coyote, quand on pleure dans une case, c’est que l’on va donner une baffe dans la suivante


Si vous ne connaissez pas « Litteul Kevin », je vous conseille de vous orienter vers les tomes les plus anciens. Bien que ce dernier opus puisse ĂȘtre lu indĂ©pendamment des autres, il est nĂ©cessaire de connaĂźtre les protagonistes afin d’en profiter un maximum. Ce tome, sans ĂȘtre indispensable, continue la sĂ©rie avec qualitĂ©. On a tendance Ă  sourire plus qu’à rire qu’à l’accoutumĂ©e, mais peut-ĂȘtre est-ce seulement le destin des sĂ©ries qui durent. Il est Ă  signaler que ma conjointe m’a m’interdit de lire ce tome le soir au lit, mes rires l’empĂȘchant de dormir
 Un gage de qualitĂ© ?

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Litteul Kevin, T10 – Coyote

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Titre : Litteul Kevin, T10
Scénariste : Coyote
Dessinateur : Coyote
Parution : Octobre 2013


Fin octobre dernier, j’ai eu l’agrĂ©able surprise de dĂ©couvrir qu’un nouveau tome de Litteul Kevin Ă©tait apparu dans les rayons de librairie. Toujours Ă©crit par Coyote, cet ouvrage nous prĂ©sente une couverture fidĂšle Ă  l’esprit de la sĂ©rie. Chacal et sa charmante Ă©pouse sont en trĂšs de faire des grimaces au cĂŽtĂ© de leur grosse moto pendant que leur fils les regarde avec compassion assis sur son casque agrĂ©mentĂ© d’une tĂȘte de mort. Cet opus est Ă©ditĂ© chez Le Lombard et est vendu pour douze euros.

Certains d’entre vous ne sont peut-ĂȘtre pas des familiers de la famille de Kevin. Chacal est un biker dont le boulot est d’ĂȘtre agent de sĂ©curitĂ© avec ses potes du club. Il est mariĂ© Ă  une ravissante femme dont les courbes dĂ©fient les lois de la nature et de la pesanteur. Ce couple de choc est les parents du sympathique Kevin, jeune enfant Ă  la cĂ©lĂšbre coupe au bol.

Le ton se veut lĂ©ger et drĂŽle. La vraie star est Chacal. Il s’agit d’un personnage haut en couleur qui possĂšde une gouaille fascinante. Ses rĂ©pliques cultes associĂ©es Ă  son comportement d’adolescent qui n’a jamais grandi offre de vrais moments de rigolade. Cela fait vingt ans que je guette chacune de ses rĂ©parties pour voir mes muscles zygomatiques ĂȘtre ardemment sollicitĂ©s. Pour vous donner un exemple, vous cite un dialogue entre Chacal et sa belle-mĂšre adorĂ©e : « Vous ĂȘtes sĂ»r qu’ils ne vous ont pas implantĂ© un rĂ©cepteur Rire et Chanson dans le cerveau Ă  votre derniĂšre lobotomie – Et vous, avec toutes ces vannes, c’est Ă©tonnant que vous fassiez autant de rĂ©tention d’eau !!! »

Au milieu d’un groupe de bikers

Comme d’habitude l’album de quarante-cinq pages se dĂ©compose en plusieurs histoires. Il y en a ici sept. Chacun fait entre quatre et huit pages. Comme souvent lors des derniers tomes, il y a ici une thĂ©matique commune Ă  l’ensemble. Ce dixiĂšme opus est centrĂ© sur le mariage de Hulk, meilleur acolyte de Chacal. On suit donc l’enterrement de vie de garçon, des sĂ©ances de sport pour rentrer dans son costume, le repas de mariage, etc. Seule la derniĂšre aventure diffĂšre d’univers en nous plongeant dans les Highlands Ă©cossais. La quatriĂšme Ă©cossais annonçait le voyage en nous prĂ©sentant un Kevin en kilt au visage peinturlurĂ© Ă  la maniĂšre d’un William Wallace dans Braveheart.

Du fait du choix scĂ©naristique, l’essentiel des intrigues se fait au milieu du groupe de bikers. Cela donne donc lieu Ă  beaucoup de vannes entre ces grands enfants. Les voir exploiter un Ă©lectro-simulateur pour se fixer de nouveaux dĂ©fis est trĂšs drĂŽle. Je vous laisse imaginer sur quels endroits ils envisagent rapidement de l’essayer. MalgrĂ© tout, je regrette qu’il n’y ait pas davantage de scĂšnes « at home » de Kevin et ses parents. Cela gĂ©nĂšre des moments trĂšs drĂŽles diffĂ©rents de ceux qui se dĂ©roulent au local. MalgrĂ© tout, cela n’empĂȘche pas Coyote de nous offrir des dialogues bien Ă©crits remplis de jeux de mots. Ils sont mis en valeur par son style graphique trĂšs caractĂ©ristique. Je suis un grand fan de son trait. Les planches sont en noir et blanc. Il offre une galerie de personnages particuliĂšrement rĂ©ussis. Les expressions sont excessives et collent parfaitement au caractĂšre dĂ©lurĂ© des situations. L’auteur confirme que l’univers de sa saga possĂšde encore un bel avenir.

MalgrĂ© tout, cet opus n’est pas mon prĂ©fĂ©rĂ© de la sĂ©rie. Tout au long de ma lecture, je n’ai jamais Ă©tĂ© pris de fous rires comme j’ai pu l’ĂȘtre au cours des Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents. J’ai souvent souri. J’ai trouvĂ© les idĂ©es trĂšs drĂŽles et ai pris beaucoup de plaisir Ă  me plonger dans cet univers dĂ©lirant. Mais je pense que mes rĂ©serves rĂ©sultent du fait que la densitĂ© de vannes est moindre qu’à l’habitude. J’ai eu le temps de souffler entre deux rĂ©pliques cultes. D’habitude, Coyote offrait un enchaĂźnement sans temps mort qui Ă  force solliciter les zygomatiques dĂ©clenchait de vrais fous rires.

Pour conclure, ce nouveau tome de Litteul Kevin ravira les adeptes de la sĂ©rie. En effet, c’est toujours un vrai plaisir de retrouver tout ce beau monde qui gravite dans l’univers de Kevin. Le casting est complet. Je ne me lasse pas de leurs aventures, de leurs bĂȘtises de leurs disputes et de leurs rĂ©conciliations. L’empathie que je ressens Ă  l’encontre des protagonistes fait que je n’ai aucun mal Ă  passer sur les quelques bĂ©mols que j’évoquais prĂ©cĂ©demment. Une chose est sĂ»re et certaine, il ne me reste plus qu’à attendre avec une certaine impatience la parution du prochain opus. Mais cela est une autre histoire


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note2

Happy parents – Zep

HappyParents


Titre : Happy parents
Scénariste : Zep
Dessinateur : Zep
Parution : Octobre 2014


ParallĂšlement Ă  « Titeuf », Zep dĂ©veloppe une sĂ©rie « Happy » destinĂ©e Ă  un public plus adulte. AprĂšs les filles, les concerts et le sexe, voilĂ  « Happy parents ». Une planche, un gag, sur l’enfer que ferait vivre les enfants sur leurs gĂ©niteurs. On commence par des bĂ©bĂ©s et on finit sur les adolescents. Le tout est publiĂ© chez Delcourt pour une soixantaine de pages. On pourra remarquer qu’aprĂšs avoir unifiĂ© cette sĂ©rie (puisque « Happy Girls » s’appelait « Les filles Ă©lectriques » et « Happy rock » « L’enfer des concerts »), l’éditeur s’en Ă©loigne avec une couverture bien diffĂ©rente. Dommage.

Des gags convenus et gentillets

Imaginez-vous Ă©crire une bande-dessinĂ©e sur des parents. Vous voyez tout de suite le genre de gags qui va en dĂ©coudre. « Happy parents » ne fait guĂšre dans l’originalitĂ©. Tout est assez convenu et bon enfant. Ne cherchez rien de subversif, ce n’est pas le cas ici. En cela, « Happy parents » est certainement l’album le plus consensuel de la sĂ©rie.

MalgrĂ© tout, Zep possĂšde un mĂ©tier qui permet de faire passer la pilule. Sa gestion de la page pour aller jusqu’à sa chute est vraiment maĂźtrisĂ©e. Si bien que la lecture se fait agrĂ©able et on lit l’ensemble avec plaisir. On est quand mĂȘme loin des BDs de type « Guide du jeune parent ». Zep possĂšde un vrai sens du gag et de la façon de l’amener. Dommage que ses gags en lui-mĂȘme soient si convenus.

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Le dessin de Zep fonctionne parfaitement ici, avec son trait expressif et dynamique. Les dĂ©cors sont rares, mais l’auteur ne fait pas dans l’économie. On remarquera notamment les planches quasi-muettes oĂč il semble prendre beaucoup de plaisir Ă  dessiner diverses situations.

« Happy parents » est de la bonne bande-dessinĂ©e grand public. C’est bien dessinĂ©, avec un vrai sens du gag et de la chute. Mais cela reste consensuel et gentillet et les blagues et situations ne brillent pas par leur originalitĂ©. Un bilan mitigĂ© donc.

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note3

Le grand mĂ©chant renard – Benjamin Renner

LeGrandMechantRenard


Titre : Le grand méchant renard
Scénariste : Benjamin Renner
Dessinateur : Benjamin Renner
Parution : Janvier 2015


 

Sous le nom de Reineke, Benjamin Renner avait publiĂ© un ouvrage des plus sympathiques, « Un bĂ©bĂ© Ă  livrer ». Ce livre faisait intervenir les animaux de basse-cour dans une histoire rocambolesque pleine de rebondissements. À l’occasion de NoĂ«l, l’auteur avait proposĂ© sur son blog une nouvelle histoire oĂč, cette fois, les animaux essayaient de sauver les fĂȘtes de fin d’annĂ©e aprĂšs avoir exĂ©cutĂ© (pensaient-ils
) le PĂšre NoĂ«l
 « Le grand mĂ©chant renard », paru dans la collection Shampooing, reprend les personnages dĂ©jĂ  connus mais peut ĂȘtre lu indĂ©pendamment du reste. Comme son nom l’indique, le personnage principal est ici le renard. Le tout pĂšse quand mĂȘme plus de 180 pages.

Dans cette histoire, le renard ne fait peur Ă  personne, au grand dam de l’intĂ©ressĂ©. Il vient Ă  la ferme tous les jours, essayant de rĂ©cupĂ©rer une poule, mais se fait martyriser en permanence. Si bien que plus personne ne fait vraiment attention Ă  lui. Afin de manger enfin du poulet, il dĂ©cide de voler des Ɠufs. Car, aprĂšs tout, qu’y a-t-il de plus inoffensif qu’un poussin ? Bien Ă©videmment, rien ne va se passer comme prĂ©vu.

Un ouvrage destiné autant aux publics jeunesse et adulte.

LeGrandMechantRenard1Le style de Benjamin Renner se caractĂ©rise par une succession d’actions. Chaque dĂ©cision en amĂšne une autre, enfonçant le personnage de plus en plus dans son trou. Son personnage de renard est complĂštement dĂ©passĂ© par les Ă©vĂ©nements, les subissant en permanence. Cela crĂ©e une empathie Ă©vidente et l’humour de l’auteur fonctionne Ă  plein. On sourit en permanence, l’histoire ne faisant que peu de pauses dans les pĂ©ripĂ©ties de notre goupil.

Benjamin Renner rĂ©ussit la difficile tĂąche de crĂ©er un ouvrage aussi bien destinĂ© aux adultes qu’à un public plus jeunesse. Le tout est bon enfant, jamais vulgaire ou violent. Il joue sur les codes classiques du conte pour enfant (rien que le titre est assez Ă©vocateur !), mais son traitement humoristique touche les adultes sans problĂšme.

Concernant le dessin, difficile de passer Ă  cĂŽtĂ© du dĂ©coupage trĂšs dessin animĂ© (qui explique la forte pagination de l’ouvrage). Venant de l’animation, Benjamin Renner dĂ©compose les mouvements Ă  merveille. MalgrĂ© tout, l’abondance de cases lui permet aussi de caler les nombreux dialogues prĂ©sents. Au niveau du dessin proprement dit, je suis un grand fan. Le trait est vif, lĂąchĂ© avec dynamisme sur le papier et rehaussĂ© d’aquarelle. Une belle maĂźtrise d’un style animalier oĂč chaque animal est bien identifiĂ© avec peu de traits. Symbole de cette clartĂ© dans la simplicité : cette case oĂč le renard imite les mimiques du loup avec brio !

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« Le grand mĂ©chant renard » est un ouvrage bon enfant qui vous fera sourire et rire tout au long de ses pages. On est pris dans l’histoire, plein d’empathie pour ce pauvre renard qui voudrait ĂȘtre craint mais qui apprendra finalement qu’il vaut peut-ĂȘtre mieux ĂȘtre aimé 

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Note : 16/20

Les Aventures de Philip et Francis, T2 : Le PiĂšge MachiavĂ©lique – Pierre Veys & Nicolas Barral

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Titre : Les Aventures de Philip et Francis, T2 : Le PiÚge Machiavélique
Scénariste : Pierre Veys
Dessinateur : Nicolas Barral
Parution : FĂ©vrier 2011


Contrairement Ă  Tintin, Blake et Mortimer est une sĂ©rie qui a survĂ©cu Ă  son auteur originel, Edgar P. Jacob. Mais si certains ont repris les aventures des deux hommes Ă  la façon du maĂźtre, d’autres prennent un malin plaisir Ă  le parodier. Pierre Veys et Nicolas Barral, dĂ©jĂ  auteurs de « Baker Street », une parodie de Sherlock Holmes, reprennent les personnages de Philip et Francis pour un deuxiĂšme tome de pastiche de nos deux hĂ©ros. Continuer la lecture de « Les Aventures de Philip et Francis, T2 : Le PiĂšge MachiavĂ©lique – Pierre Veys & Nicolas Barral »