Titre : Uchronie(s), New Moscow, T2
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Nicolas Otéro
Parution : Octobre 2013
Uchronie(s) est un projet ambitieux nĂ© il y a un petit peu plus de cinq ans. Eric Corbeyran est le scĂ©nariste Ă lâorigine de cette saga originale. Elle se dĂ©compose en trois trilogies prĂ©sentant chacune une rĂ©alitĂ© parallĂšle de New York. Elles se rejoignaient dans un dixiĂšme opus qui concluait une dĂ©calogie dâampleur. Jâavais vraiment eu le sentiment dâavoir Ă©tĂ© conquis par un univers de science-fiction trĂšs abouti. Jâai donc Ă©tĂ© agrĂ©ablement surpris en dĂ©couvrant il y un an que lâaventure trouvait une suite Ă travers la parution de trois nouvelles sĂ©ries New Beijing, New Moscow et New Delhi.
Les premiers chapitres des trois aventures mâavaient inspirĂ© des sentiments trĂšs variĂ©s. New Moscow Ă©tait celle qui mâavait le plus plu. Jâavais Ă©tĂ© sĂ©duit par la personnalitĂ© graphique offerte par Nicolas Otero. De plus, la trame Ă©tait dense et apportait un nouvel Ă©cot intĂ©ressant Ă la saga. JâĂ©tais donc curieux de me plonger dans le deuxiĂšme tome de cette nouvelle trilogie. Il est paru chez GlĂ©nat le vingt-quatre octobre dernier.
Il est Ă©vident quâil mâapparaĂźt compliquĂ© dans cet album sans avoir quelques prĂ©requis. Il me paraĂźt indispensable dâavoir lu le premier opus et vivement conseillĂ© dâavoir des rĂ©fĂ©rences ici de la dĂ©calogie initiale. Le fondement de lâunivers de Corbeyran est quâun savant nommĂ© Kosinski a inventĂ© la fusion noire. Cette entitĂ© permet dans des univers parallĂšles dâune mĂȘme rĂ©alitĂ©. Celle qui abrite lâintrigue nous prĂ©sente un New York russe. En effet, New Moscow nâest quâune version de la mĂ©tropole amĂ©ricaine.
Voyager entre les réalités et trouver la réalité originale
Le dĂ©nouement de lâĂ©pisode prĂ©cĂ©dent nous apprenait que Zack, fils du savant Kosinski, a un rĂȘve : voyager entre les rĂ©alitĂ©s et trouver la rĂ©alitĂ© originale. Cette derniĂšre est Ă lâorigine de toutes les autres. Le projet est intĂ©ressant et offre un intĂ©rĂȘt certain Ă lâhistoire. En effet, jâapprĂ©hendais que cette suite ait du mal Ă relancer une saga qui avait trouvĂ© sa fin. Mais New Moscow est celle qui y arrive le mieux. Lâobjectif de Zack est bien exploitĂ© dans ce tome. Jâai pris plaisir Ă voir son plan prendre forme. Lâaspect scientifique est bien maĂźtrisĂ© et son dosage est habile. A aucun moment, les dialogues ne prĂ©sentent de longs monologues magistraux pour expliquer les tenants et les aboutissants. NĂ©anmoins, cela nâempĂȘche la quĂȘte dâavancer de maniĂšre non nĂ©gligeable.
Les interactions avec les deux autres rĂ©alitĂ©s restent pour lâinstant minimes. Dâailleurs il nâest pas nĂ©cessaire dâavoir lu New Beijing ou New Delhi pour tout comprendre. Je suis curieux de voir Ă quel moment les trois mondes vont rĂ©ellement influer les uns sur les autres. Le scĂ©nario ne propose aucune lourdeur dans le domaine. Aucune immersion dâune rĂ©alitĂ© dans une autre nâest anecdotique ou gadget. Câest apprĂ©ciable.
Une des rĂ©ussites de cet album est de laisser Ă©galement une place Ă ses personnages. Je trouve le casting trĂšs intĂ©ressant. Il offre une rĂ©elle diversitĂ© de caractĂšre et de profil. De plus, Corbeyran arrive Ă faire cohabiter bon nombre dâintrigues secondaires avec son fil conducteur central. Je me suis vraiment investi dans ma lecture tant ma curiositĂ© Ă©tait rĂ©guliĂšrement relancĂ©. Jâai pris Ă©normĂ©ment de plaisir Ă voir les Ă©vĂ©nements sâenchaĂźner. Lâalbum est dâune qualitĂ© constante et ne souffre dâaucun temps mort. La consĂ©quence est que je suis optimiste quant Ă la rĂ©ussite du prochain tome.
Pour conclure, vous lâaurez compris, cet album mâa beaucoup plu. Jâai retrouvĂ© le plaisir que jâavais ressenti dans le premier opus. Jâai retrouvĂ© les personnages avec joie. Le talent dâOtero permet de faire naĂźtre un vĂ©ritable univers qui nâa aucun mal Ă rendre crĂ©dible cette grande mĂ©galopole « new moscovite ». New Moscow confirme Ă mes yeux quâil sâagit de la meilleure des trilogies « nouvelle gĂ©nĂ©ration ». Il ne reste plus quâĂ espĂ©rer que les deux autres arrivent Ă se hisser Ă son niveau. Mais cela est une autre histoireâŠ