Chateaux Bordeaux, T5 : Le classement – Eric Corbeyran & EspĂ©

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Titre : Châteaux Bordeaux, T5 : Le classement
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Espé
Parution : Septembre 2014


« Châteaux Bordeaux » est une saga familiale née de la collaboration d’Eric Corbeyran et d’Espé. Elle nous immerge dans le quotidien d’un grand domaine viticole local. Edité chez Glénat, cette aventure m’a attiré par le nom de son scénariste plutôt que par sa thématique. En effet, depuis ma rencontre avec « Le chant des Stryges », je suis avec attention les différentes parutions signées du célèbre auteur bordelais. « Uchronie(s) » ou « Le Maître de jeu », fruits du même arbre créatif, sont deux autres séries que je conseille.

Contrairement à ces dernières intrigues, « Châteaux Bordeaux » est dénué de toute trace de fantastique. Elle débute par le décès de Monsieur Baudricourt, célèbre gérant du « Chêne Courbe ». La répartition de cet héritage devenait donc un enjeu de taille. Les deux fils souhaitent vendre ce patrimoine qui n’a de grand que le nom prestigieux. Mais leur petite sœur jusqu’alors exilée aux Etats-Unis, se fixe le défi impossible de donner à nouveau ses lettres de noblesse au domaine. Alexandra devient alors logiquement l’héroïne de cette aventure.

ChateauxBordeaux5bLe dernier épisode en date est le cinquième de la série. Il s’intitule « Le classement » et est apparu dans les librairies il y a quelques mois. Depuis la reprise de l’entreprise familiale par Alex, les épreuves se sont enchainées. Pour faire simple, chaque tome nous présente un souci majeur dans la mission que s’est fixée la néo-propriétaire. Ce nouvel opus est centré autour de l’appartenance du « Chêne Courbe » à un prestigieux classement de 1855 des vins du Médoc.

Des enjeux dramatiques assez secondaires.

Les auteurs font l’effort de greffer sur la trame familiale, une réelle présentation de l’univers viticole. Je dois vous avouer que ce milieu m’est inconnu et que la lecture de ces albums m’a appris énormément de choses dans le domaine. Si je regarde le verre à moitié plein, je dirais que le travail de recherche de Corbeyran est de grande qualité et remarquablement exploité. La vision du verre à moitié vide génère le sentiment que les enjeux dramatiques sont finalement assez secondaires en comparaison de la dimension documentaire de l’ensemble.

Le personnage d’Alexandra est attachant. Dès le début, le lecteur souhaite sa réussite et son bonheur. Les esprits chafouins lui reprocheront d’être dénué de toute zone d’ombre. Personnellement, j’ai accepté sans mal le côté parfait de l’héroïne. J’ai été touché par sa fragilité et admiré sa force face aux difficultés. Ce manichéisme est partiellement nuancé par une grande diversité de personnages secondaires. Certains d’entre eux soulèvent des interrogations quant à leurs réels objectifs et alimentent ainsi positivement l’intrigue.

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Le regret que je ressens à l’égard de ce bouquin est la faible densité narrative. Au final, une fois la lecture terminée, on ne peut pas dire que l’histoire est beaucoup avancée. Je comprends bien qu’il faut du temps pour faire un bon vin mais pour construire une belle saga, il n’est pas interdit de montrer un peu de rythme et d’intensité dans le déroulement des événements. C’était déjà le défaut des tomes précédents et je ne peux pas dire que ce « Le Classement » déroge aux habitudes. C’est d’ailleurs cette fragilité qui fait disparaître petit à petit l’aspect dramatique au profit du documentaire. Je trouve cela dommage.

Avant de conclure cette critique, je vais évoquer rapidement les dessins d’Espé. Loin de moi l’idée de négliger le travail graphique mais disons que les illustrations offrent un support solide à la narration mais ne la subliment pas. Les décors sont travaillés, les personnages sont identifiables sans difficulté. Néanmoins, je ne peux pas dire que les pages soient habités par une atmosphère qui transpire et envahit le lecteur. Je pense que le trait d’Espé est trop académique pour sublimer le propos.

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Au final, « Le classement » est un album honnête qui s’inscrit parfaitement dans la série à laquelle il appartient. La qualité de cette saga est constante et c’est un aspect appréciable car relativement rare. C’est une lecture qui se fait calmement, qui s’avère agréable mais qui ne remue pas les tripes et ne chatouillent pas les émotions. C’est dommage car je reste persuadé que le terreau scénaristique pourrait donner lieu à une lecture plus grave et intense. Peut-être pour au prochain épisode ?

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Note : 12/20

 

Hommes Ă  la mer – Riff Rebs

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Titre : Hommes Ă  la mer
ScĂ©nariste : Riff Reb’s
Dessinateur : Riff Reb’s
Parution : Octobre 2014


Riffs Reb’s a frappé fort avec ses adaptations littéraires maritimes « A bord de l’étoile matutine » et « Le loup des mers ». Le voilà qui referme ce triptyque avec « Hommes à la mer ». Ce n’est pas un roman qui est cette fois adapté, mais huit nouvelles. On y voit passer Edgar Allan Poe, Robert Louis Stevenson, Jack London, Pierre Mac Orlan… Le tout est publié chez Soleil, dans la collection Noctambule pour plus de 100 pages.

Le fait de choisir des nouvelles d’auteurs différents est à la fois un défaut et une qualité. Ainsi, les styles sont très différents, aussi bien au niveau littéraire (que l’on retrouve dans les narrations) que dans les sujets (même si la mer reste évidemment le dénominateur commun). Du coup, le lecteur est un peu remué entre nouvelles fantastiques, d’humour noir ou tragiques. Même chose pour les ambiances qui nous font passer du Pôle Sud aux Caraïbes en passant par les côtes norvégiennes.

Une diversité des thèmes maritimes.

HommesALaMer1Cette diversité permet au lecteur de profiter de différentes facettes du récit de la mer. Ainsi, certaines nouvelles font la part belle aux dialogues et au vocabulaire des marins. D’autres ne sont faits que d’une narration accompagnant les dessins de l’auteur. Ainsi, immanquablement, le lecteur sera transporté par certains passages et beaucoup plus indifférent à d’autres. Ce manque de cohérence (et non de qualité) est dommageable.

Au-delà de ces réserves, on retrouve tout le talent de l’auteur. Graphiquement, c’est splendide. Impossible de rester indifférent devant ces planches où les éléments se déchaînent. Riff Reb’s excelle aussi bien dans les décors de côtes déchirés, dans la représentation de la mer en tant que tel que dans les gueules de ses marins. C’est une véritable claque visuelle qui nous est proposé avec un auteur en pleine possession de ses moyens. Les ouvrages de ce triptyque sont parmi les plus impressionnants que j’ai pu lire.

En plus du trait, c’est l’ambiance qui est formidable. Colorisant les cases en monochrome (plus rarement en bichromie), Riffs Reb’s renforce l’atmosphère. Chaque nouvelle possède ainsi sa couleur (comme chaque chapitre possédait sa couleur précédemment). Mais le trait derrière est riche et la mise en scène formidable. Riff Reb’s est bien au-delà de la simple illustration, la variation des plans et la fluidité de l’ensemble sont toujours au rendez-vous.

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« Hommes à la mer » conclue donc ce triptyque marin de haute volée. Moins percutant puisque basé sur plusieurs nouvelles, il n’en reste pas moins intéressant de par la variété des histoires proposées. Si vous avez succombé au charme et à la puissance des histoires maritimes de Riff Reb’s, il n’y a pas à hésiter.

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Note : 15/20

 

QuĂ©bec Land – Édouard BourrĂ©-Guilbert, Pauline Bardin & Aude Massot

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Titre : Québec Land
Scénaristes : Édouard Bourré-Guilbert & Pauline Bardin
Dessinatrice : Aude Massot
Parution : Juin 2014


 Québec Land est un webcomics qui fut publié sur la plateforme Delitoon. Fort de son succès, il a trouvé preneur chez Sarbacane pour une édition papier de plus de 250 pages ! « Québec Land » narre l’installation d’un couple de français au Québec pour un an. On les accompagne donc dans leur découverte du Canada francophone. Le tout est scénarisé par Édouard Bourré-Guisbert et Pauline Bardin (le couple en question) et mis en dessin par Aude Massot.

Québec Land est construit de façon chronologique. On assiste au départ de France, puis l’arrivée à Québec, puis l’installation, puis la recherche de travail, etc. Cette construction par chapitres était bien pensée pour une publication web (et donc par séquences), c’est moins pertinent ici. Les auteurs ont fait le choix de présenter le tout sous forme d’assemblages d’anecdotes très générales. Ainsi, on ne suit jamais le quotidien du couple et le tout reste très froid. Les personnages sont tellement peu construits que ça pourrait être n’importe qui. Il manque une originalité. A trop vouloir être universel, « Québec Land » manque de personnalité. On en vient à penser à toute la série des « Guides du… ». On a l’impression d’être devant un « Guide du Québec » (le terme est d’ailleurs utilisé en sous-titre). Avec tous les défauts du genre.

Un manque d’approfondissement du contenu et des personnages.

QuebecLand2Ce manque d’empathie envers les personnages empêche donc le livre d’être touchant. Malheureusement, les tentatives d’humour tombent un peu à l’eau. C’est donc vers la découverte du Québec que se placent nos espoirs. Hélas, là aussi ce n’est pas bien palpitant. Car ce que l’on retient au final c’est qu’il y a beaucoup d’écureuil et que l’on tutoie son boulanger. Sinon, il fait froid et il y a des caribous.

La publication web a aussi son impact sur le rythme de l’ensemble. Le format A5 est petit et la forte pagination de l’ensemble cache un peu le manque d’approfondissement de l’ensemble. Car à chaque fin de chapitre, on se dit : « c’est tout ? » Il manque clairement une analyse supplémentaire pour que le livre gagne en intérêt. Tout cela est superficiel et malgré le nombre important de pages, cela se lit très vite. Il suffit de comparer à ce que peut produire Guy Delisle de ses voyages (même si les pays dans lesquels il a vécu sont plus éloignés du notre) pour comprendre combien ce « Québec Land » effleure son sujet.

Le travail d’Aude Massot au dessin est plutôt plaisant et agréable à regarder. Très moderne et bloguesque, il est percutant et sait proposer des décors de Québec et des environs suffisamment travaillés pour que l’on s’y croit. Dommage que la construction pour le web empêche des mises en scène plus poussées et que l’ensemble se limite parfois à la carte postale. C’est difficile de connaître les libertés réelles qu’a eues la dessinatrice sur le projet.

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Ce « Québec Land » présente donc peu d’intérêt. Trop froid, pas assez drôle, il apporte beaucoup moins d’information qu’un guide classique qui sera plus complet et pas forcément beaucoup moins chaleureux. Indéniablement, le livre plaira à ceux qui rêvent du Québec ou qui se rappelleront avec nostalgie de leur passage là-bas. Pour les autres, passez votre chemin.

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Note : 6/20

Saga Valta, T2 – Jean Dufaux & Mohamed Aouamri

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Titre : Saga Valta, T2
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : Mohamed Aouamri
Parution : Juin 2014


 Jean Dufaux est un scénariste reconnu. « Murena », « Barracuda » ou « Conquistador » sont ses dernières séries dans lesquelles j’ai pris plaisir à me plonger. L’auteur possède une capacité remarquable à insérer les arcanes de ses intrigues dans un univers dense et envoutant. Le Rome de « Murena » ou les pirates de « Barracuda » m’ont complètement happé. « Saga Valta », sujet de ma critique, s’inscrit dans un monde nordique et rude. En prélude de l’album, Jean Dufaux évoque sa fascination pour ces légendes islandaises du treizième siècle et indique que cette nouvelle aventure n’est que le premier chapitre de son immersion dans cette mythologie.

SagaValta2aL’album évoqué aujourd’hui est le second tome de l’aventure. Sa parution chez « Le Lombard » date du mois de juin dernier. Il ne clôt pas l’histoire comme j’avais cru le comprendre. Le dénouement est annoncé pour le troisième acte. « Elle aimait, oui. Mais dans le déshonneur et la trahison. Jusqu’à mettre le pays à fleur et à sang. Alors, les dieux décidèrent d’intervenir… Voilà ce que raconte la Saga. » Tels sont les mots qui habillent la quatrième de couverture de l’ouvrage. La recette semble être un classique de la cuisine du neuvième. Le fait que la trame s’inscrive dans les mythes nordiques sous-entendait l’aspect conventionnel des enjeux. Cette absence supposée d’originalité ne me dérangeait dans le sens où toute vieille recette cuisinée avec talent se déguste toujours avec appétit.

Un héros légendaire en devenir.

L’épisode initial m’avait plu. Le chemin jalonné m’intriguait. L’empathie à l’égard du personnage principal était immédiate. Voir son amour pur être interdit pour des histoires de code social est une manière efficace de conquérir l’affection du lecteur. La méthode reste toujours aussi efficace. Valgar développe son aura à travers ses valeurs de noblesse et de courage. Il ne semble posséder aucun défaut mais n’est pas pour autant dénué de faiblesses. Ces fissures consolident son statut de héros légendaire en devenir.

SagaValta2bUne des forces, à mes yeux, de cet album est sa densité scénaristique. La lecture ne souffre d’aucun temps mort. Les événements s’enchaînent avec une cadence soutenue et attise avec constance le feu de la curiosité. Mais le déroulement de l’histoire n’est pas assimilable à un tourbillon effréné. La narration  alterne des scènes de bataille ou de combat avec des moments plus intimistes et calmes. Sur un principe proche, l’auteur arrive à faire exister à la fois des moments rudes avec des instants plus doux et positifs. Cette grande variété enrichit indéniablement le propos et alimente l’attrait du lecteur pour les aventures de Valgar.

Les dessins participent également activement au plaisir ressenti en découvrant les planches. J’ai découvert le travail de Mohamed Aouamri à travers cette série et ne regrette pas la rencontre. Son trait arrive à développer une atmosphère envoutante. Le dépaysement est immédiat. Dès les premières pages, l’immersion dans ce monde nordique est intense. Que ce soit la nuit ou le jour, que nous nous trouvions en forêt, dans une grotte ou une hutte, chaque moment transpire de cette ambiance de guerriers vikings. C’est avec joie que j’ai retrouvé ce climat ensorcelant.

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Pour conclure, je dirai que ce second tome de « Saga Valta » est de bonne facture. Il offre une intrigue dense et captivante. Il pourrait légitimement lui être reproché de manquer d’originalité ou de ne pas révolutionner le genre. Néanmoins, cela ne m’a pas dérangé car le travail fourni conjointement par le scénariste et le dessinateur génère une lecture agréable. N’est-ce pas là l’essentiel ? Je pense que les adeptes d’aventures nordiques et médiévales devraient y trouver leur compte. Ce n’est déjà pas si mal…

gravatar_eric

Note : 14/20

Top 2014

C’est avec plaisir que nous vous prĂ©sentons le top de nos lectures des bande-dessinĂ©es publiĂ©es en 2014. Un top forcĂ©ment incomplet puisque nous n’avons pas lu l’intĂ©gralitĂ© des ouvrages sortis cette annĂ©e-lĂ .

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Titre : Blast, T4 : Pourvu que les bouddhistes se trompent
Scénariste : Manu Larcenet
Dessinateur : Manu Larcenet

« Pourvu que les bouddhistes se trompent » conclue avec maestria cette grande saga. La dernière partie de l’ouvrage est une invitation à la redécouvrir avec un regard neuf. Cette série est une œuvre majeure de ma bibliothèque. Je pense que je m’y plongerai régulièrement quitte à prendre du plaisir de lecteur à souffrir. « Blast », c’est une expérience qui ne laisse pas indemne…

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Titre : Les sentinelles, T4 : Avril 1915 : Les Dardanelles
Scénariste : Xavier Dorison
Dessinateur : Enrique Breccia

Cet ouvrage m’a conquis. Je le trouve d’une grande qualité. Avant de m’y plonger, j’ai relu ses trois prédécesseurs. J’ai été impressionné par la force et l’intensité qui s’en dégage. « Avril 1915 Les Dardanelles » ne déroge pas à cette règle. Il confirme que « Les Sentinelles » est une série unique dans son genre qui arrive à sublimer un concept de départ original et novateur. Il ne reste plus maintenant qu’à attendre la suite. Mais cela est une autre histoire…

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Titre : Mars !
Scénariste : Fabcaro
Dessinateur : Fabrice Erre

« Mars ! » est une belle réussite. J’ai passé un très bon moment en le lisant et n’hésiterai pas à m’y plonger à nouveau pour redécouvrir les pérégrinations de ce groupe de bras cassés. Je ne peux donc que vous inciter à partir à la rencontre de cette aventure pas comme les autres…

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Titre : Tu mourras moins bĂŞte, T3 : Science un jour, science toujours !
Scénariste : Marion Montaigne
Dessinatrice : Marion Montaigne

Marion Montaigne développe une œuvre basée sur l’humour et la vulgarisation scientifique. « Tu mourras moins bête » apporte sa pierre à l’édifice avec brio. Ce troisième tome permet à la série de passer un cap supplémentaire à tous les niveaux. On peut donc se dire que l’on mourra moins bête après lecture de l’ouvrage, mais aussi avec le sourire aux lèvres.

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Titre : Pascal Brutal, T4 : Le roi des hommes
Scénariste : Riad Sattouf
Dessinateur : Riad Sattouf

Avec son quatrième opus, « Pascal Brutal » ne faiblit pas. L’univers et le personnage créés par Riad Sattouf possèdent une véritable originalité et l’auteur sait les utiliser sans se répéter. Une des grandes bande-dessinées d’humour de ces dernières années, dans la plus pure tradition Fluide Glacial !

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Titre : L’arabe du futur, T1 : Une jeunesse au Moyen-Orient (1978-1984)
Scénariste : Riad Sattouf
Dessinateur : Riad Sattouf

J’ai dévoré cet ouvrage et ait y trouvé beaucoup d’intérêt. C’est une belle autobiographie que nous propose Riad Sattouf. Dur avec un peu tout le monde, il n’épargne personne. A la fermeture de l’ouvrage, on n’attend qu’une seule chose : lire la suite !

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Titre : Les vieux fourneaux, T1 : Ceux qui restent
Scénariste : Wilfrid Lupano
Dessinateur : Paul Cauuet

« Les vieux fourneaux » est une bande-dessinée réussie. Doté de personnages hauts en couleur et d’un dessin parfaitement adapté, elle aurait pu être un one-shot percutant. Mais les auteurs ont préféré en faire une série. Espérons que la suite saura confirmer les qualités de ce premier tome drôle et attachant. Des qualités que le tome 2 a su confirmer !

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Titre : De cape et de crocs, T11 : Vingt mois avant
Scénariste : Alain Ayroles
Dessinateur : Jean-Luc Masbou

Ce onzième tome relance une nouvelle intrigue avec talent. Même si on se retrouve bien devant un livre d’introduction, les qualités de la série sont bien là. C’est avec un bonheur évident que j’ai parcouru ce tome, avant de le relire au plus vite pour profiter de toutes ses subtilités. Et on n’attend qu’une seule chose : la suite !

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UneAnneeAuLycee


Titre : Une année au lycée
Scénariste : Fabrice Erre
Dessinateur : Fabrice Erre

« Une année au lycée » est un ouvrage réussi. En utilisant parfaitement les absurdités du monde du lycée, Fabrice Erre lui donne de la force par son trait. Quand on voit la tête du prof, très satisfait de voir les élèves grévistes ne pas arriver à faire se calmer une classe, tout est dit ! Un bel ouvrage, forcément un peu réservé à ceux pour qui l’éducation nationale n’est pas qu’un souvenir de jeunesse.

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LaLuneEstBlanche


Titre : La Lune est blanche
Scénariste : Emmanuel Lepage
Dessinateur : Emmanuel Lepage
Photographie : François Lepage

« La Lune est blanche » est un ouvrage comme on n’en retrouve peu. Abordant un sujet très particulier et doté d’images splendides, il ne laissera personne indifférent. Je regrette cependant que l’ouvrage soit avant tout un carnet de voyage, centré sur les auteurs. J’aurais préféré un ouvrage avec plus de recul.

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Les grands « vainqueurs » de ce top sont donc Fabrice Erre et Riad Sattouf qui parviennent à caser deux ouvrages différents dans ce top ! Mais la victoire revient à Fabrice Erre qui a su convaincre les deux rédacteurs du blog indifféremment !

Les naufragĂ©s d’Ythaq, T12 : Les clefs du NĂ©ant – Christophe Arleston & Adrien Floch

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Titre : Les naufragĂ©s d’Ythaq, T12 : Les clefs du NĂ©ant
Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur : Adrien Floch
Parution : Septembre 2014


 « Les naufragés d’Ythaq » est une des nombreuses séries au long cours scénarisées par Christophe Arleston. Le créateur de Lanfeust est productif et s’est spécialisé dans la fantasy grand public. Il possède une capacité réelle à faire cohabiter aventure et humour. A contrario, ses productions ont le défaut de voir leur qualité narrative régresser au fur et à mesure des tomes. « Les forêts d’Opale » sont un exemple d’histoire attrayante au début et de plus en plus décevante depuis.

« Les naufragés d’Ythaq » appartient à cette catégorie. Les premiers opus étaient vraiment réussis. Les pérégrinations de Granite et ses acolytes sur une planète n’apparaissant sur une aucune carte étaient accompagnées d’un mystérieux intéressant. Le casting offrait une grande variété de personnalités et déclenchait une grande empathie à l’égard des héros. Hélas, la deuxième partie du premier cycle s’avérait bancale et sans grand intérêt. Le dénouement était décevant et avait fait oublier le bonheur ressenti lors de la découverte.

LesNaufragésd'Ythaq12bArleston et Floch ont écrit une suite à cette première fin. Depuis le dixième épisode, l’intrigue s’inscrit dans un second cycle. Ma première impression était mitigée. La trame n’avait, à mes yeux, pas trouvé son second souffle. Néanmoins, le plaisir de retrouver les protagonistes m’incitent à accepter les faiblesses scénaristiques. C’est ainsi que je me suis procuré le dernier album paru. Intitulé « Les clés du néant », il est apparu dans les rayons de librairie en octobre dernier.

« Narvarth, Granite, Callista et Krurgor sont de retour sur leur planète. Seul Narvarth dispose des clefs qui permettent de passer dans l’univers parallèle, celui d’Ythaq. Mais cette infinité de mondes nouveaux à portée de main et les richesses qu’ils augurent excitent bien des convoitises… » Voilà la mise en bouche présentée par la quatrième de couverture. Elle pose les jalons des enjeux mis en place suite aux événements du neuvième acte de la saga.

Une curiosité ravivée.

La machine narrative avait un petit peu de mal à se mettre en route. L’ensemble apparaissait brouillon et manquait cruellement de rythme. J’espérais que la machine se mettrait en route et trouverait sa vitesse de croisière lors de cette lecture. Ce tome s’avère meilleur que les précédents. Les événements sont plus fréquents et l’ensemble avance à un rythme plus soutenu. Il conclut finalement la mise en place débutée dans « «Nehorf-Capitol Transit ». Je regrette que cela ne se soit pas fait plus rapidement car la situation qui conclut ce tome aurait pu quasiment être atteinte en trois fois moins de pages. Néanmoins, tout vient à qui sait attendre… Ma curiosité qui était en hibernation a été ravivée. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’elle est intense mais la phase de réveil est en cours. Le scénario introduit des rebondissements pas inintéressants.

LesNaufragésd'Ythaq12cLe support politique est classique mais exploité sérieusement. La perspective d’avoir accès à un monde parallèle plein de richesses inexploitées alimente les appétits. Les discours officiels sont contredits par des opérations officieuses. L’intérêt général est mis en balance avec des intérêts plus personnels. L’environnement des héros semble être occupé par davantage de méchants que de gentils. Il est difficile de cerner les personnes fiables. Cette dimension nébuleuse quant aux objectifs réels des uns et des autres est un aspect qui entretient l’attrait de la lecture.

Le déroulement du fil conducteur laisse ainsi moins de place aux s d’action. Ce n’est pas une mauvaise chose de mon point de vue. Un des défauts de bon nombre de séries est de remplir les LesNaufragésd'Ythaq12dvides scénaristiques par des batailles répétitives et sans originalité. Ce n’est ici pas le cas et cela permet de savourer les moments de combat ou de poursuite. La diminution de la fréquence de ces temps belliqueux fait que l’exigence à leurs égards est moindre et permet de les savourer avec plaisir malgré leurs imperfections.

Comme souvent avec Arleston, le ton est léger et l’humour est un argument de poids. L’ingrédient comique est une nouvelle fois utilisé mais avec une relative parcimonie. Il ne s’agit pas de l’épisode le plus déluré. Je le regrette un petit peu. Peut-être est-ce dû à la place laissée à la politique ? En tout cas, j’ai moins souri qu’aux plus grandes heures de la saga.

Sur le plan graphique, cet opus remplit aisément le cahier des charges. Le trait d’Adrien Floch correspond parfaitement au ton créé par le scénario d’Arleston. Le dessinateur maîtrise autant les personnages que les décors. Il arrive également à gérer avec talent les scènes d’action que ce soit des poursuites ou des combats. Son style participe activement à l’atmosphère dynamique de l’ensemble.

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Pour conclure, « Les clefs du néant » marque une évolution positive de la série. Sans atteindre la réussite des premiers épisodes, il se montre plus agréable que les derniers en date. Il ne reste donc plus qu’à espérer qu’il ne s’agit pas d’un feu de paille et que la suite confirmera cette progression. Mais cela est une autre histoire…

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Note : 11/20

La lune est blanche – Emmanuel Lepage & François Lepage

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Titre : La Lune est blanche
Scénariste : Emmanuel Lepage
Dessinateur : Emmanuel Lepage
Photographie : François Lepage
Parution : Septembre 2014


Après « Les îles de la désolation », il est proposé à Emmanuel Lepage de rédiger un livre sur l’Antarctique et la base Dumont d’Urville. Il intègre alors au projet avec son frère François, photographe de son état. Le projet est des plus excitants : les deux frères doivent participer au Raid, une expédition de ravitaillement de la base Concordia située en plein milieu du continent. C’est donc un documentaire à quatre mains qui nous est proposé, pour plus de 200 pages. Le tout est publié chez Futuropolis.

LaLuneEstBlanche2J’avais été séduit par le dessin magnifique de Lepage pour « Un printemps à Tchernobyl ». Je relance donc la machine avec cet ouvrage auréolé de critiques toutes plus enthousiasmantes les unes que les autres. Je retrouve ainsi le style de l’auteur : le récit est beaucoup centré sur lui-même (et son frère) et propose quelques explications historiques qui agrémente le reste. Beaucoup de contemplations, de descriptions de personnes. Tout cela un peu au détriment de l’aspect technique.

Un carnet de voyage plus qu’un documentaire.

Difficile de ne pas décrire ce qui m’a gêné sans spoiler un petit peu le tout. Le début est très long et parle avant tout de l’excitation des deux frères à l’idée de faire le raid. C’est finalement le fil rouge du livre : pourront-ils faire le raid ? Cet aspect hautement égocentrique m’a profondément gêné. Car pour pouvoir faire le raid, les auteurs n’hésitent pas à abandonner le but premier du livre : décrire la base Dumont d’Urville. Ainsi, je me suis senti spolié : le livre porte majoritairement sur le raid et le voyage en bateau. C’est très intéressant bien entendu, mais quand le raid se termine, le livre aussi. Quid de Concordia ? Du retour ? Rien ! D’ailleurs, un dossier en fin de livre expédie le tout avec quelques textes et des photos.

LaLuneEstBlanche1Passé cette déception, force est de constater que le livre est splendide. C’est certainement l’une de plus belles bande-dessinées que j’ai pu lire. Car au-delà de son talent graphique, Emmanuel Lepage sait aussi parfaitement gérer sa mise en page, inventive et variée. Je suis en revanche beaucoup plus dubitatif sur l’apport des photos de François Lepage, qui arrivent comme un cheveu sur la soupe et n’apporte rien de plus que ce que les dessins de son frère exprime. Ses textes sont intéressants, mais le travail à quatre mains m’a semblé peu pertinent. Après, il est difficile de mesurer l’impact de chacun dans le scénario et la construction de l’ouvrage.

Même si le livre souffre parfois de longueurs, on est happé du début jusqu’à la fin par cette histoire et ce voyage vers des terres si hostiles. Difficile de ne pas ressentir l’envie de découvrir tout cela par nous-mêmes et de s’intéresser au sujet de plus près. Emmanuel Lepage sait capter l’attention du lecteur.

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« La Lune est blanche » est un ouvrage comme on n’en retrouve peu. Abordant un sujet très particulier et doté d’images splendides, il ne laissera personne indifférent. Je regrette cependant que l’ouvrage soit avant tout un carnet de voyage, centré sur les auteurs. J’aurais préféré un ouvrage avec plus de recul.

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Note : 16/20

Universal War Two, T2 : La terre promise – Denis Barjam

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Titre : Universal War Two, T2 : La terre promise
Scénariste : Denis Barjam
Dessinateur : Denis Barjam
Parution : Septembre 2014


 Ma découverte de la science-fiction dans le neuvième date de ma rencontre avec Baltimore, Paulo, Amina, Kalish et tous les autres. Ils formaient l’escadrille Purgatory dans une grande saga interstellaire intitulée « Universal War One ». Le premier cycle se composait de six épisodes d’une densité et d’un attrait constants. J’en avais savouré la conclusion car je la trouvais réussie, originale et bien construite.

C’est avec joie que j’ai accueilli la naissance d’une suite à cette belle et longue aventure. En effet, le premier tome de « Universal War Two » est apparu il y a deux ans. Sa lecture m’a confirmé que Denis Bajram n’avait égaré ni son talent ni son sérieux en offrant un album de qualité qui posait de nouveaux jalons intéressants. Le deuxième acte de ce nouveau cycle, « La terre promise », est sorti en librairie le vingt-quatre septembre dernier. Il est le thème de ma critique du jour.

UW22a« La Première Guerre Universelle a été apocalyptique, manquant d’anéantir l’humanité. Dans le système solaire, la situation des survivants reste bien précaire. Ce semblant de paix vient d’être brisé par un effrayant et mystérieux ennemi, capable de faire disparaître le Soleil lui-même ! Réfugiés sur la lointaine Canaan, les plus sages humains ne savent que plus que faire. Ce conflit embrasera-t-il toute la galaxie ? Ici continue la Deuxième Guerre Universelle. »

Un certain manichéisme.

C’est avec ses mots que l’auteur nous présente les enjeux de ce nouvel affrontement. Je dois vous prévenir que se lancer dans cette suite sans aucune connaissance du conflit précédent me semble périlleux. En effet, « UW1 » possède une densité telle qu’elle est un prérequis, de mon point de vue, indispensable à l’enchaînement vers cette nouvelle lecture. L’univers est complexe et le scénario riche. Bajram s’évertue à en rappeler les grandes dates au cours de ce nouvel album mais je ne suis pas sûr que cela suffise pour maîtriser l’ensemble de la trame.

UW22cLe tome précédent m’avait plu et rassuré quant à la qualité de ce nouveau départ. J’appréhende souvent les suites ou les spins offs. Ils sont trop souvent d’immenses déceptions dont le succès surfe sur la nostalgie de ses lecteurs envers l’œuvre originale. « UW2 » ne semblait pas appartenir à cette catégorie. J’étais donc plein d’entrain en découvrant les premières pages de « La terre promise ». Je n’ai eu aucun mal à m’y immerger. J’ai retrouvé avec plaisir les personnages et avec curiosité une situation pour le moins instable. Les gentils et les méchants étaient bien marqués. On pourrait dénoncer un certain manichéisme. La gentille est vraiment très gentille et le méchant dénué de toute qualité apparente. Néanmoins, cela permet une empathie assez forte à l’égard de Théa. A l’opposé, son cousin est profondément antipathique.

Sur le même principe, la trame est plus claire que dans le précédent cycle. Je ne sous-entends pas que la narration manque d’attraits ou de densité. Mais, je ne retrouve pas la complexité jouissive des six premiers albums. Les événements s’enchaînent de manière linéaire et laisse moins le lecteur dans l’ombre. Sous certains aspects, je regrette de ne pas avoir besoin de lire plusieurs fois chaque planche avant d’en comprendre tous les messages. La lecture est maintenant plus aisée. Elle est agréable mais pas aussi mémorable.

Sur le plan graphique, le trait de Barjam conserve sa précision. Il arrive à créer un univers très précis et réaliste. Chaque vaisseau et chaque bâtiment sont précisément affinés. Les scènes spatiales restent mes préférées. Je les savoure d’autant plus qu’elles sont plus rares que précédemment du fait du scénario. L’ambiance est crédible mais le dépaysement est moins intense qu’au début. Il faut dire que le lecteur a pris ses habitudes…

UW22b

Pour conclure, « La terre promise » est une suite honnête et réussie aux aventures des descendants de Kalish. Sa dimension futuriste et sa capacité à jouer avec le voyage dans le temps continue à me ravir. Le côté mystérieux de ce triangle reste constant et alimente la curiosité. Le fait que « UW2 » me fasse moins chavirer que « UW1 » ne m’empêche de conseiller les adeptes du genre. La qualité est toujours là…

gravatar_eric

Note : 13/20

Une annĂ©e au lycĂ©e – Fabrice Erre

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Titre : Une année au lycée
Scénariste : Fabrice Erre
Dessinateur : Fabrice Erre
Parution : Avril 2014


Fabrice Erre est dessinateur de bande-dessinée. Mais comme nombre de ses collègues, il possède un « vrai » métier lui permettant de vivre dignement : enseignant d’histoire-géographie en lycée. Forcément, la tentation de raconter son quotidien face aux élèves était trop tentant. Voilà qu’il nous propose un ouvrage autobiographique, « Une année au lycée ». Le tout est publié chez Dargaud et pèse pas moins de 153 pages !

L’auteur démarre donc l’année avec la fin des vacances et termine le tout avec le début des vacances. On retrouve donc les premiers contacts avec la classe jusqu’au bac. Fabrice Erre a l’avantage d’avoir des secondes, des terminales (qui préparent le bac) et d’être professeur principal. Cela permet de balayer un large spectre de situations. Dès le départ, l’auteur nous prévient : oui, tout est romancé (heureusement d’ailleurs). Chaque scène est donc un condensé de vécu, clairement concentré pour en améliorer l’aspect comique.

On sent le vécu !

Fabrice Erre joue la carte de l’autodérision dès le départ. Il se dessine bien plus vieux qu’il ne l’est et n’hésite pas à se montrer sous un jour peu reluisant. Et c’est là où la bande-dessinée est réussie. Erre est un professeur normal : aussi bien il peut avoir des fulgurances pour adapter son cours à ses élèves (et même faire preuve d’ouverture dans les discussions), aussi bien il merdouille bien par moments ! L’humour fonctionne très bien et il n’est pas rare de rire devant les gags et remarques lues. C’est là où « Une année au lycée » supplante des BDs comme « Les profs ». On sent le vécu, l’absurde des remarques, les situations qui dérapent…

L’auteur nous propose deux types de scènes. Les premières sont classiques et montrent le prof avec ses collègues ou les élèves. Les deuxièmes sont des purs délires où Erre fait des parallèles entre un univers (la guerre par exemple) et l’enseignement. Elles sont globalement aussi réussie et cela permet de rythmer l’album qui pourrait paraître répétitif si les scènes de classe s’enchaînaient méthodiquement.

Au niveau du dessin, c’est quand même un peu léger. Les délires sont plus travaillés graphiquement mais les scènes de classe sont peu ouvertes à l’expérimentation graphique. L’auteur se contente de dessiner les personnages, qu’il fait très expressifs. En soit, ce choix est pertinent car l’auteur se focalise sur les réactions et les dialogues, qui font l’essence d’une classe. Le tout est colorisé en bichromie (sauf des exceptions lors des délires de l’auteur).

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« Une année au lycée » est un ouvrage réussi. En utilisant parfaitement les absurdités du monde du lycée, Fabrice Erre lui donne de la force par son trait. Quand on voit la tête du prof, très satisfait de voir les élèves grévistes ne pas arriver à faire se calmer une classe, tout est dit ! Un bel ouvrage, forcément un peu réservé à ceux pour qui l’éducation nationale n’est pas qu’un souvenir de jeunesse.

avatar_belz_jol

Note : 16/20

Et pour poursuivre l’expĂ©rience : http://uneanneeaulycee.blog.lemonde.fr/

Mars ! – Fabrice Erre & Fabcaro

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Titre : Mars !
Scénariste : Fabcaro
Dessinateur : Fabrice Erre
Parution : Août 2014


J’ai découvert le duo formé par Fabrice Erre et Fabcaro en lisant les deux chapitres de « Z comme Diego », digression humoristique dans l’univers du célèbre héros masqué. J’avais beaucoup ri en suivant les maladresses de l’incompétent Diego dans son rôle de Zorro. Récemment, j’ai retrouvé avec plaisir Fabrice Erre quand il décrit son quotidien d’enseignant dans le sympathique et divertissant « Une année au lycée ». C’est donc avec plaisir que j’ai vu par hasard dans les rayons d’une librairie « Mars ! ». Cet ouvrage coécrit par les deux auteurs est de format carré et se compose de soixante-quatre planches. Edité chez « Fluide Glacial », il coûte quinze euros.

L’histoire est simple. Elle nous conte l’envol d’une navette française vers Mars. Nous suivons donc le point de vue des astronautes, du président de la République, des ingénieurs au sol et du français lambda qui vit l’événement devant sa télévision. Je ne vous dévoilerai pas tout ce qui se passe mais sachez que tout ce beau monde ne sort pas grandi de cette aventure spatiale !

La désacralisation de la conquête spatiale est hilarante.

Mars1De la même manière que dans « Z comme Diego », les pages se décomposent en scénette de trois cases contant chacune une anecdote délurée et décalée autour de ce projet d’ampleur. L’aéronautique n’en sort pas grandi mais par contre nos zygomatiques adorent ! La densité humoristique du propos est forte et la qualité constante du début à la fin. Les rebondissements et les surprises sont nombreux ! La désacralisation de la conquête spatiale est hilarante.

Cette lecture s’adresse à un public très large. Les vannes utilisent une grande variété d’ingrédients pour faire rire. L’immense majorité des chutes sont surprenantes. Chaque nouvelle scène alimente la curiosité du fait de sa qualité comique. L’attrait constant facilite l’immersion dans l’univers de cette aventure spatiale pas comme les autres. L’humour alimente l’humour et les rires se succèdent au rythme de défilement des pages.

Mars3Comme que je l’évoquais précédemment, les auteurs ne se contentent pas de nous faire le quotidien du cockpit de la station et du poste de commandement au sol. Nous découvrons également les arcanes de la gestion politique pour le moins originale de nos dirigeants. Nous ne passons pas non plus à côté des sentiments vécus par le français moyen qui voit devant sa télévision l’Histoire s’écrire. Cette diversité de points de vue alimente le concentré de drôleries qui compose ce  « Mars ! ».

Le dessin de Fabrice Erre est aisément reconnaissable. Je sais que certains lecteurs le trouvent bâclé et s’avèrent assez hermétique à son style. Je peux le comprendre aisément. Néanmoins, personnellement, je trouve que le trait coïncide parfaitement à avec le ton déluré et décalé de l’album. En tout cas, les couleurs vives qui accompagnent la lecture sont appréciables et participent à la bonne humeur dégagée.

Mars2

Pour conclure, « Mars ! » est une belle réussite. J’ai passé un très bon moment en le lisant et n’hésiterai pas à m’y plonger à nouveau pour redécouvrir les pérégrinations de ce groupe de bras cassés. Je ne peux donc que vous inciter à partir à la rencontre de cette aventure pas comme les autres…

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Note : 16/20