Titre : Le TroisiÚme Testament, Julius, T2 : La révélation, 1/2
Scénariste : Alex Alice
Dessinateur : Thimothée Montaigne
Parution : Octobre 2013
Suivre l’appel qui rĂ©sonne en lui.


Critiques de bande-dessinées
Titre : Le TroisiÚme Testament, Julius, T2 : La révélation, 1/2
Scénariste : Alex Alice
Dessinateur : Thimothée Montaigne
Parution : Octobre 2013
Suivre l’appel qui rĂ©sonne en lui.
Titre : Le TroisiÚme Testament, Julius, T2 : La révélation, 1/2
Scénariste : Alex Alice
Dessinateur : Thimothée Montaigne
Parution : Novembre 2012
Le dĂ©marrage du spin-off du « TroisiĂšme Testament », nommĂ© « Julius », mâavait Ă la fois plu et déçu. La comparaison avec la sĂ©rie initiale Ă©tait Ă son dĂ©savantage, mais la qualitĂ© Ă©tait quand bien mĂȘme au rendez-vous. Pour ce deuxiĂšme tome, intitulĂ© « La rĂ©vĂ©lation â 1/2 » (un diptyque dans une sĂ©rie ?), le dessinateur a dĂ©jĂ changĂ©, Robin Recht laissant la place Ă ThimothĂ©e Montaigne. Ce dernier avait officiĂ© dans une sĂ©rie clone du « TroisiĂšme Testament »  intitulĂ© « Le cinquiĂšme Ă©vangile » (qui au passage, change aussi de dessinateur). De plus, Xavier Dorison ne persiste dans cette sĂ©rie que comme initiateur du « concept original ». Bref, jâavoue que je nâĂ©tais pas trĂšs rassurĂ© quand jâai ouvert cette bande-dessinĂ©e.
La nouvelle sĂ©rie, censĂ©e pouvoir ĂȘtre lue sans connaĂźtre la sĂ©rie originale (ce que je dĂ©conseille fortement), prĂ©sente lâhistoire du Sar Ha Sarim, un nouveau messie pour les chrĂ©tiens, quelques dĂ©cennies seulement aprĂšs la venue du Christ. A cĂŽtĂ© de lui, Julius, un gĂ©nĂ©ral romain dĂ©chu qui le pousse Ă sâarmer et Ă repousser les Romains de JudĂ©e. HĂ©las pour lui, le Sar Ha Sarim est adepte de la non-violence et dĂ©cide de partir seul vers lâorient oĂč il sent un appel. MalgrĂ© tout, un petit groupe disparate de soldats et thĂ©ologiens lâaccompagnent. Quand Ă Julius, parfaitement athĂ©e, il nâest lĂ que pour pousser le nouveau messie Ă abandonner sa quĂȘte.
« Julius » reprend un peu le principe de la sĂ©rie. On voyage dans des lieux incroyables, soit par leur beautĂ© (Rome, Babylone), soit par leur terrifiante nature (dĂ©sert de seul, mine de soufre). Ainsi, les ambiances changent beaucoup. AprĂšs deux tomes, lâhistoire nâa pas encore rĂ©ellement avancĂ© et semble dĂ©marrer rĂ©ellement Ă la fin de ce deuxiĂšme opus oĂč le cĂŽtĂ© Ă©pique de la saga reprend ses droits.
Du mal Ă accrocher aux personnages.
Force est de constater que le suspense commence Ă se faire sentir. La Mort rĂŽde et lâApocalypse semble se prĂ©parer au bout du chemin. Je trouve assez fort que lâon soit pris autant par une forme de suspense alors que la fin est connue (pour ceux qui ont lu la sĂ©rie originelle bien sĂ»r). En cela, les auteurs font bien monter la pression.
MalgrĂ© toutes les qualitĂ©s du scĂ©nario, je garde un part de dĂ©ception que jâai du mal Ă Ă©carter. Je pense avoir du mal Ă accrocher aux personnages. Le messie reste un peu trop messie et Julius ne mâest absolument pas sympathique. Je pense que câest lĂ -dessus que jâachoppe vraiment dans cette sĂ©rie. On est trĂšs loin de Marbourg et Elisabeth, mĂȘme la relation entre les deux sâĂ©toffe dans ce tome.
Au niveau du dessin, le changement se ressent dĂšs les premiĂšres pages. ThimothĂ©e Montaigne a un trait plus Ă©pais que son prĂ©dĂ©cesseur. Le dessin est remarquablement rendu. Les personnages sont trĂšs expressifs et leur caractĂšre se lit sur leur visage. Et que dire des paysages ? Montaigne nous gratifie rĂ©guliĂšrement de grandes cases panoramiques splendides. Pour cela, le changement de dessinateur nâest pas du tout synonyme de baisse de qualitĂ©, mĂȘme si jâavoue regretter toujours ce genre dâĂ©vĂšnement. En tout cas, Montaigne avait dĂ©jĂ prouvĂ© dans « Le cinquiĂšme Ă©vangile » son talent, il le confirme ici.
Au final, cette « RĂ©vĂ©lation 1/2 » continue sur la lancĂ©e du premier tome. La fin relance le suspense et lâintĂ©rĂȘt. Si bien que lâon nâattend quâune chose : que cette rĂ©vĂ©lation nous arrive enfin dans les mains !
Titre : Le TroisiĂšme Testament, Julius, T1 : Livre I
Scénaristes : Xavier Dorison & Alex Alice
Dessinateur : Robin Recht
Parution : Septembre 2010
Une sĂ©rie Ă succĂšs est-t-elle condamnĂ©e Ă accoucher dâun spin-off ? AprĂšs un succĂšs amplement mĂ©ritĂ©, « Le TroisiĂšme Testament » revient pour un nouveau cycle. Cette sĂ©rie racontait la quĂȘte de ce fameux troisiĂšme testament qui aurait Ă©tĂ© cachĂ© par un certain Julius de Samarie. Ce nouveau cycle doit donc nous raconter comment Julius sâest retrouvĂ© avec ce prĂ©sent divin et quelle a Ă©tĂ© son histoire. Quelques changements sont Ă prĂ©voir cependant dans lâĂ©quipe : Xavier Dorison prend de la distance sur la sĂ©rie et Robin Recht prend les rĂȘnes au dessin Ă la place dâAlex Alice qui reste au scĂ©nario, au storyboard et⊠à la couverture.
Une quĂȘte de rĂ©demption.
Grosse apprĂ©hension pour le lecteur fan de la sĂ©rie originelle que je suis. Mais « Julius » doit ĂȘtre pris avant tout comme une histoire Ă part. En effet, la pĂ©riode historique nâest pas du tout la mĂȘme (lâAntiquitĂ© contre le Moyen-Ăge), ainsi que le lieu (le Proche-Orient contre lâEurope). Julius est gĂ©nĂ©ral romain, portĂ© en triomphe au dĂ©but de lâouvrage dont on va assister Ă la chute brutale et immĂ©diate (tel Conrad). Comme dans la premiĂšre sĂ©rie, câest donc une quĂȘte de rĂ©demption Ă laquelle on va avoir affaire. Ainsi, Julius est cruel, ambitieux, cupide et athĂ©e. Son contact avec un rabbin juif/chrĂ©tien va bouleverser sa vision des choses et l’amener Ă s’humaniser. Ceux qui connaissent le contenu des fameux rouleaux du voyage de Julius de Samarie savent dĂ©jĂ comment l’histoire se terminera…
Il faut bien avouer que les 80 pages de lâouvrage se lisent dâune traite. 60 ans aprĂšs la venue du Christ, les ChrĂ©tiens font peur Ă Julius. Leur secte prĂŽne la non-violence et ils sont prĂȘts Ă mourir pour leur foi. LĂ oĂč « Le TroisiĂšme Testament » montrait un monde obscurantiste, « Julius » montre un monde avant tout spirituel. La mort et la souffrance sont partout. Les Romains font office de bourreaux dont la cruautĂ© est sans limite. Lâempire qui traite les autres de barbare semble avoir inversĂ© les rĂŽles.
« Julius » est donc trĂšs mystique. Les citations de textes sacrĂ©s et de prophĂštes sont lĂ©gions. Cela donne un souffle Ă©pique Ă lâhistoire. Le tout est renforcĂ© par le dessin de Robin Recht, qui prend la suite dâAlex Alice. Le dessin est fort, dĂ©taillĂ©, expressif. Son trait parvient Ă transcender lâhistoire et en cela, câest une vraie rĂ©ussite. Les couleurs sont Ă©galement trĂšs rĂ©ussies. Sur le plan graphique, il n’y a rien Ă redire, c’est du trĂšs beau travail.
Une prĂ©cision cependant : le service marketing assure que cette sĂ©rie peut ĂȘtre lue indĂ©pendamment de la sĂ©rie originelle. Pour moi, ce serait une grave erreur que de le faire.
Le vrai problĂšme de « Julius » est sa comparaison avec le cycle original. Pris indĂ©pendamment, câest une excellente bande-dessinĂ©e au scĂ©nario fouillĂ©, au souffle Ă©pique indĂ©niable et au dessin formidable. Une belle osmose entre tous ces auteurs. A lire Ă tous les fans dâĂ©sotĂ©risme et de religions naissantes.
Titre : Billy Brouillard, T3 : Le chant des sirĂšnes
Scénariste : Guillaume Bianco
Dessinateur : Guillaume Bianco
Parution : Novembre 2012
Billy Brouillard reprend du service dans ce troisiĂšme tome appelĂ© « Le chant des sirĂšnes ». Alors quâil ne voit plus de monstres et peut ainsi vivre beaucoup plus tranquillement, Billy part en vacances Ă la mer. Il va alors croiser des nymphes et replonger dans ce monde fantastique oĂč les bestioles en tout genre cohabitent au milieu des fantĂŽmes. Le tout est toujours publiĂ© dans la collection MĂ©tamorphose aux Ă©ditions Soleil. Cet univers sort tout droit de la plume de Guillaume Bianco.
« Billy Brouillard » est une sĂ©rie originale qui traite de lâimaginaire de lâenfance de façon glauque. Mais câest surtout un melting-pot de la narration : bande-dessinĂ©es, illustrations, poĂšmes, textes illustrĂ©s, publications scientifiques⊠Il y a de quoi faire dans ce livre. Du coup, le lecteur sera souvent dĂ©stabilisĂ©, voire gĂȘnĂ© par ce fouillis. Mais câest justement avec ce genre dâouvrage que lâobjet livre prend tout son sens.
Billy Brouillard va donc rencontrer une sirĂšne quâil va devoir aller sauver au plus profondĂ©ment de la mer. Car la petite dormeuse risque de se rĂ©veiller⊠Si lâhistoire dans « Billy Brouillard » Ă une fĂącheuse tendance Ă digresser, le fil rouge existe bel et bien. Il est dommage quâen dĂ©but dâouvrage, on mette si longtemps Ă voir arriver lâintrigue principale. Clairement, Guillaume Bianco prend son temps et se fait plaisir le long des 128 pages de lâouvrage. Ainsi, nây cherchez pas une grande histoire, « Billy Brouillard » est avant un ensemble dâanecdotes qui construisent un univers loufoque, fantastique et malsain.
Une plongée en enfance.
La richesse de la narration se retrouve Ă©galement dans les Ă©motions qui nous traversent : tristesse, humour, aventure⊠Il y en a pour tous les goĂ»ts ! Câest une vraie plongĂ©e en enfance que nous propose Guillaume Bianco. Cette richesse se retrouve aussi dans le graphisme. Ce dernier sâadapte et propose des variations sur le mĂȘme thĂšme : noir et blanc avec ou non des hachures, lavis⊠Et câest sans compter sur les gazettes du bizarre qui ajoutent encore une variĂ©tĂ© dans le graphisme. Je suis tombĂ© amoureux du dessin de Guillaume Bianco. Il retransmet parfaitement les deux facettes de son univers : lâenfance et le fantastique.
DerriĂšre lâoriginalitĂ© et la pertinence de lâobjet, on tiquera un peu sur les nombreuses digressions qui gĂȘnent parfois la lecture. Lire cet ouvrage demande un vrai investissement tant il est rude Ă assimiler, tant sur le fond que sur la forme. Cependant, si vous parvenez Ă vous immerger dans ce monde, câest un vĂ©ritable plaisir !Â
Titre : Billy Brouillard, T2 : Le petit garçon qui ne croyait plus au PÚre Noël
Scénariste : Guillaume Bianco
Dessinateur : Guillaume Bianco
Parution : Novembre 2010
Avec « Le don de trouble vue », Guillaume Bianco avait frappĂ© fort. Son personnage Billy Brouillard, qui avait la capacitĂ© de voir au-delĂ des choses, vivant dans un univers Ă la fois sombre et enfantin parfaitement maĂźtrisĂ©. Le mĂ©lange des genres (livre illustrĂ©, encyclopĂ©die, bande-dessinĂ©e) pouvait certes dĂ©route, mais cela faisait la force de lâouvrage. Ce tome 2 reprendre la mĂȘme formule dans la mĂȘme collection MĂ©tamorphoses des Ă©ditions Soleil. Le tout pĂšse une centaine pages.
Si la lecture de « Billy Brouillard » ne nĂ©cessite pas forcĂ©ment la lecture des tomes prĂ©cĂ©dents pour apprĂ©cier le tout, une lecture prĂ©alable du tome 1 est recommandĂ©e. En effet, on retrouve Billy qui demande au PĂšre NoĂ«l de ressusciter son chat, mort dans le prĂ©cĂ©dent opus. HĂ©las, son chat ne revenant pas parmi les vivants, Billy va cherche dâautres moyens de parvenir Ă ses fins.
Mort et forces obscures
MalgrĂ© la couverture et le titre, NoĂ«l nâest pas rĂ©ellement le thĂšme central de lâouvrage. Ici, on parle avant tout de la mort et des forces obscures. Le croque-mitaine, notamment, y tient une place non-nĂ©gligeable ! Ainsi, malgrĂ© son classement parfois en bande-dessinĂ©e jeunesse, « Billy Brouillard » me semble une sĂ©rie fondamentalement orientĂ©e vers les adultes. Ces derniers apprĂ©cieront plus facilement lâunivers noir et blanc, ainsi que les thĂšmes sombres traitĂ©s. De mĂȘme, tel Bill Watterson avec certaines scĂšnes de « Calvin & Hobbes », Guillaume Bianco sait parfaitement capter lâessence de lâimaginaire des enfants. Et naviguant toujours entre rĂ©alitĂ© et monde fantasmĂ©, il sĂšme le doute dans lâesprit du lecteur.
Ainsi, Ă cĂŽtĂ© des pages de bande-dessinĂ©e plus ou moins classiques (on a autant des planches avec des dessins et les textes au-dessous que des planches plus communes avec phylactĂšres), lâauteur intercale des extraits encyclopĂ©diques qui enrichissent lâunivers. Toujours en rapport direct avec ce que lâon vient de lire, cela donne une originalitĂ© certaine Ă ce qui est, au final, un trĂšs beau livre (en tant quâobjet Ă©galement). Et malgrĂ© lâexigence de lecture, le tout se dĂ©vore sans peine.
Le graphisme de lâauteur mâa conquis depuis longtemps. Son noir et blanc est maĂźtrisĂ©, avec un petit cĂŽtĂ© gravure parfaitement adaptĂ© Ă ce qui ressemble parfois Ă un livre illustrĂ©, trĂšs en vogues au XIXĂšmesiĂšcle. Le dessin est plein dâinvention et dâimagination.
AprĂšs un premier tome trĂšs rĂ©ussi, Guillaume Bianco transforme lâessai ici avec un livre plein de personnalitĂ©. La suite (sur les sirĂšnes) est mĂȘme annoncĂ©e en fin de tome ! Lâauteur a crĂ©e une belle Ćuvre cohĂ©rente Ă dĂ©couvrir dâurgence !
Titre : Billy Brouillard, T1 : Le don de trouble-vue
Scénariste : Guillaume Bianco
Dessinateur : Guillaume Bianco
Parution : Novembre 2008
Lorsque jâai prĂ©sentĂ© mes travaux de dessinateur Ă des professionnels, on mâa citĂ© Ă deux reprises la sĂ©rie « Billy Brouillard » dessinĂ©e par Guillaume Bianco, comme rĂ©fĂ©rence en termes de dessin en noir et blanc et en hachures. Cela mâa suffisamment intriguĂ© pour que je mâintĂ©resse Ă cet auteur que je ne connaissais absolument pas. La sĂ©rie « Billy Brouillard » est publiĂ©e aux Editions Soleil, dans la collection « MĂ©tamorphose ». Cette collection propose de trĂšs beaux livres qui explorent le cĂŽtĂ© sombre de lâenfance.
Billy Brouillard, comme le nom du premier tome lâindique, est dotĂ© du don de trouble vue. Ainsi, sans ses lunettes, il voit ce que les autres ne voient pas. Un ballon et quelques branches et voilĂ que le petit garçon transforme cela en squelette. Mais au-delĂ du flou, Billy parvient Ă voir les crĂ©atures fantastiques : monstres, fantĂŽmes et tout ce qui traĂźne dans une forĂȘt lugubre.
La particularitĂ© de cet ouvrage est dâexplorer la bande-dessinĂ©e dans plusieurs directions. Si certains passages sont sous forme de BDs « classiques », le livre est parsemĂ© de plein dâautres choses. On y trouvera notamment des bestiaires, des manuels de nĂ©cromancie, des faux journaux, des textes illustrĂ©s⊠Il est Ă©vident que ce genre de narration perturbera nombre de lecteurs, mais cela fait partie intĂ©grante du charme de lâouvrage. Au-delĂ dâune histoire, câest un vĂ©ritable univers que crĂ©e Guillaume Bianco autour dâun petit garçon obsĂ©dĂ© par le fantastique. Car lâambiguĂŻtĂ© est toujours prĂ©sente : Billy imagine-t-il tout cela ou est-ce que câest vrai ? Câest une ode Ă lâenfance, mĂȘme si elle est bien glauque. Lâauteur tape juste tout en Ă©tant original. Le monde de « Billy Brouillard » est sombre et fantastique et pourtant, cela nous rappelle notre enfance⊠Une vraie performance !
Une lecture exigeante.
Lâunivers créé pour lâoccasion est magnifiĂ© par le graphisme somptueux de Guillaume Bianco. Le mĂ©lange entre un trait enfantin (pour les personnages notamment) et lâaspect trĂšs sombre du rendu en noir et blanc fonctionnent parfaitement. Lâauteur est en pleine maĂźtrise de son art. Le tout est mis en valeur par la beautĂ© du livre et du papier. Parfois, la couleur sâinvite, que ce soit dans le dessin ou dans le papier lui-mĂȘme.
Lâimpression Ă la lecture de ce livre est dâune sorte de fouillis, un cahier dâĂ©colier oĂč seraient griffonnĂ©es quantitĂ©s de choses sur les mystĂšres de la vie vus par un petit garçon. La mise en page est remarquable dâintelligence et le rythme bien menĂ©. Cependant, la lecture est exigeante et il est Ă©vident que certains lecteurs, dĂ©sarçonnĂ©s, auront du mal Ă adhĂ©rer au concept.
Ce premier tome de « Billy Brouillard » ne peut pas laisser indiffĂ©rent. DotĂ© dâune personnalitĂ© affirmĂ©e, lâouvrage dĂ©sempare autant quâil fascine. Comme quoi, on peut sortir des schĂ©mas classiques et enthousiasmer. Une formidable dĂ©couverte qui montre, au grĂšs des pages, le talent incroyable de lâauteur pour nous faire rire, nous faire peur ou simplement nous emporter ailleurs.
Titre : Le grand mort, T5 : Panique
Scénaristes : Régis Loisel & Jean-Blaise Djian
Dessinateur : Vincent Mallié
Parution : Novembre 2014
Comme beaucoup de lecteurs de bandes dessinĂ©es, jâai dĂ©couvert RĂ©gis Loisel Ă travers ses planches dans « La QuĂȘte de lâOiseau du Temps ». Ton trait fait partie de lâHistoire du neuviĂšme. Depuis, je suis donc toujours Ă lâaffĂ»t de toute nouvelle trace de son travail. « Le Grand Mort » est une de ses derniĂšres sĂ©ries. Elle est nĂ©e il y a huit ans. Le dernier Ă©pisode date de novembre dernier. Il est le cinquiĂšme Ă©pisode et sâintitule « Panique ». Il le scĂ©narise avec Jean-Blaise Djian. Les dessins sont lâĆuvre de Vincent MalliĂ©. Quant aux couleurs, elles ont Ă©tĂ© confiĂ©es Ă François Lapierre.
La couverture est construite autour des deux personnages centraux de la trame : Erwan et Blanche. Le premier est le passeur entre notre rĂ©alitĂ© et un monde parallĂšle. Blanche est une enfant pleine de mystĂšre qui semble ĂȘtre le fruit de parents des deux univers. Les deux personnages semblent errer en rase campagne au beau milieu dâune tempĂȘte. MĂȘme les oiseaux fuient les lieuxâŠ
Une histoire trop diluée.
« Le Grand Mort » possĂšde une dose de fantastique. DĂšs le premier tome, lâintrigue nous avait fait voyager dans un nouvel espace dans lequel le temps nâavançait pas au mĂȘme rythme. On y avait rencontrĂ© des personnages Ă©tranges. On Ă©tait immergĂ© dans des enjeux dont on ne maĂźtrisait pas tous les arcanes. Cette introduction mâavait plu. Jâavais trouvĂ© le travail scĂ©naristique et graphique intĂ©ressant. Les trois opus suivants ont vu lâhistoire se dĂ©rouler Ă un rythme relativement lent. Jâavais le sentiment que la narration Ă©tĂ© trop diluĂ©e. Au fur et Ă mesure des sorties dâalbum, la frustration montait de ne pas avoir la machine se mettre rĂ©ellement en marche.
Je plaçais donc beaucoup dâespoirs dans « Panique ». La situation de dĂ©part faisait croire que le rythme pouvait sâaccĂ©lĂ©rait. Rapidement, jâai Ă©tĂ© déçu sur ce plan-lĂ . Le scĂ©nario nous fait suivre trois groupes en parallĂšle. Le premier se compose dâErwan et Blanche, le deuxiĂšme de Pauline et GaĂ«lle, le troisiĂšme les prĂȘtresses de lâautre monde. Aucun dâentre eux ne voit sa situation rĂ©ellement Ă©voluer entre la premiĂšre et la derniĂšre page. Le monde est en train dâenchaĂźner les catastrophes : tremblement de terre, tempĂȘte, grĂȘle, etc. NĂ©anmoins, en refermant le livre, jâai eu le sentiment que les cinquante-quatre planches auraient pu ĂȘtre condensĂ©es en moitiĂ© moins sans que lâintrigue nây perde quoi que ce soit.
Je trouvais dĂ©jĂ que Loisel et Djian prenaient du temps pour faire avancer tout ce beau monde. Jâen viens presque maintenant Ă douter dâatteindre un jour la destination. Il ne se passe quasiment rien dans « Panique ». Comme Ă chaque fois, les scĂ©naristes concluent par une planche pleine dâespoir. Mais je vous avoue que jây crois de moins en moins. Cette faiblesse narrative pourrait ĂȘtre compensĂ©e par une atmosphĂšre prenante mĂȘlant mystĂšre et crĂ©puscule apocalyptique. Le trait de Vincent MalliĂ© a le potentiel pour la crĂ©er. HĂ©las, le fait de diviser la trame en trois chemins parallĂšles empĂȘche lâimmersion dans lâunivers des personnages. Câest dommage.
Pour conclure, « Panique » mâa déçu. Ma lecture nâa gĂ©nĂ©rĂ©e aucun enthousiasme. Ma curiositĂ© nâa pas Ă©tĂ© alimentĂ©e bien au contraire. Une fois le bouquin refermĂ©, je nâen avais aucun souvenir marquant. Câest un indicateur de lâabsence de personnalitĂ© de lâalbum. Je dĂ©sespĂšre de voir « Le Grand Mort » prendre rĂ©ellement son envol. Câest un gĂąchis quand je vois le talent de ses crĂ©ateursâŠ
Titre : Ulysse 1781 : Le Cyclope (1/2)
Scénariste : Xavier Dorison
Dessinateur : Ăric HĂ©renguel
Parution : Janvier 2015
Ulysse, le Cyclope⊠Ces quelques mots raisonnent chez tout le monde et indique un voyage dans la mythologie grecque. Un long voyage, un retour Ă la maison tant espĂ©ré⊠Les enjeux sont connus et universels. Xavier Dorison dĂ©cide dâimmerger cette trame dans les Etats-Unis de la fin du dix-huitiĂšme siĂšcle. « Ulysse 1781 » : un hĂ©ros, une date⊠Tout un programme. Je suis un grand fan de ce brillant scĂ©nariste du neuviĂšme art. « Le troisiĂšme testament » a marquĂ© mon Histoire de lecteur. « Long John Silver » a fait rĂȘver lâaficionado de piraterie que je suis. JâĂ©tais donc conquis dâavance en tombant sur cette couverture intrigante. Dans un endroit Ă lâapparence hostile, le trait dâĂric HĂ©renguel nous prĂ©sente un personnage charismatique appuyĂ© sur une large Ă©pĂ©e. Une cascade au second plan semble ĂȘtre la seule maniĂšre de quitter lâobscuritĂ© qui lâentoure. Nous regarde-t-il ou ses yeux fixent-ils le Cyclope annoncĂ© dans le sous-titre de lâalbum ?
« 1781, Yorktown. La guerre dâIndĂ©pendance amĂ©ricaine vient de finir. Victorieux, le capitaine Ulysse McHendricks sâapprĂȘte Ă rentrer chez lui avec son fils Mack et ses hommes. Mais le retour se prĂ©cipite lorsquâil apprend que sa ville, New Itakee, est envahie par les Anglais. Ulysse et ses hommes vont devoir traverser une AmĂ©rique fantastique oĂč les boussoles ne trouvent plus le Nord, oĂč les cartes ont perdu leurs repĂšres, un monde entre rĂ©alitĂ© et mystĂšre⊠»
Les mots ci-dessus accompagnent la quatriĂšme de couverture. Ils prĂ©sentent clairement les enjeux de lâintrigue. On devine quâelle se construit autour dâun hĂ©ros Ă la personnalitĂ© forte. La dimension historique est Ă©galement intĂ©ressante. Quant Ă la derniĂšre phrase, elle fait naĂźtre la perspective dâun aspect fantastique toujours attrayant. On retrouve bien lĂ la capacitĂ© de Dorison Ă offrir un scĂ©nario Ă la densitĂ© sĂ©duisante. Lâalbum se compose de soixante-deux planches. Cette longueur permet de construire bĂątir un schĂ©ma narratif consistant. Cela laisse le temps dâinstaller des jalons solides tant sur les plans des lieux, de lâĂ©poque et des protagonistes.
La tension monte vite de plusieurs crans.
Pour caricaturer la structure du tome. Le premier tiers est une introduction de lâhistoire et des personnages. Le deuxiĂšme tiers prĂ©sente le quotidien du groupe dans sa traversĂ©e du pays. Le derniĂšre tiers voit apparaĂźtre les premiers soucis et voit poindre le mystĂšre une dose de surnaturel. Le talent des auteurs fait que chacune de ces trois parties sont prenantes. Aucune nâest nĂ©gligĂ©e. Lâintroduction est efficace. Dorison sâinterdit de la diluer comme le font bon nombre dâauteurs. Il arrive Ă installer parallĂšlement les diffĂ©rents aspects de la trame. Alors que nous nâavons pas encore quittĂ© Annapolis, notre tension est dĂ©jĂ montĂ©e de plusieurs crans. Les premiers moments de la traversĂ©e font transpirer un sentiment de fuite en avant vers le danger. La curiositĂ© sâen trouve alors alimentĂ©e de maniĂšre soutenue. Cela fait que nous sommes mĂ»rs Ă point quand arrivent les premiers soucis dans un canyon dĂ©tenu par des indiens sous une pluie battante.
Cet opus est la premiĂšre partie dâun diptyque. Les derniĂšres pages initient le mystĂšre autour de la prĂ©sence mystique qui semble protĂ©ger les contrĂ©es traversĂ©es. Elles font rĂ©sonnance au court prologue qui introduit lâhistoire. Je trouve que les ingrĂ©dients distillĂ©s sont variĂ©s et subtilement dosĂ©s. Il ne reste plus quâĂ les laisser mijoter le temps dâattendre la parution de la suite que jâattends avec une certaine impatience.
Sur le plan graphique, je dĂ©couvre ici le travail dâĂric HĂ©renguel. Dorison a lâhabitude dâĂȘtre bien accompagnĂ© dans ses projets. La tradition perdure avec ce nouveau collaborateur. Le dessinateur offre des planches denses dont chaque dĂ©tail apparaĂźt avec application. Les dĂ©cors dĂ©gagent une atmosphĂšre de plus en plus oppressante au fur et Ă mesure de lâavancĂ©e de la quĂȘte du groupe. Le voyage temporel dans cette AmĂ©rique sortant de la guerre dâIndĂ©pendance passe Ă©galement par les illustrations dĂ©veloppĂ©es par le trait de lâauteur. Les personnages sont Ă©galement rĂ©ussis. Ils possĂšdent une identitĂ© qui leur est propre. Cela permet de se les approprier sans difficultĂ©.
Pour conclure, « Le Cyclope » est un beau dĂ©but qui permet à « Ulysse 1781 » dâĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une sĂ©rie de qualitĂ© au potentiel intĂ©ressant. La deuxiĂšme lecture mâa permis de saisir chaque dĂ©tail tant les dialogues, les dessins que lâintrigue. Je la conseille aux lecteurs adeptes de Dorison, ils ne seront pas déçus du voyage. Quant Ă ceux pour qui le scĂ©nariste est encore inconnu, pourquoi ne pas le dĂ©couvrir en embarquant au cĂŽtĂ© dâUlysse McHendricks ?Â
Titre : Roi ours
Scénario : Mobidic
Dessinateur : Mobidic
Parution : Mai 2015
Une premiĂšre bande-dessinĂ©e est toujours une Ă©preuve pour un auteur en devenir. Mobidic (au pseudo Ă©vocateur !) se lance dans le bain chez Delcourt avec un one-shot quâil scĂ©narise et dessine, « Roi ours ». AncrĂ© dans les croyances amĂ©rindiennes, il prĂ©sente lâhistoire dâune jeune fille, Xipil, destinĂ©e Ă ĂȘtre sacrifiĂ©e Ă la dĂ©esse caĂŻman. Elle est alors sauvĂ©e par le Roi Ours et se voit contrainte de se marier avec lui. Le tout pĂšse 110 pages pour un format A4.
Le scĂ©nario se base sur la dĂ©couverte du monde des dieux par une mortelle (mĂȘme si les dieux y sont mortels Ă©galement). Les entourloupes, les nĂ©gociations, les humiliations⊠Xipil a bien du mal Ă sâintĂ©grer, alors que son espĂšce est considĂ©rĂ©e comme en bas de la chaĂźne alimentaire. Heureusement, elle y trouve le soutien de son mari et de la mĂšre des singes, qui fait un peu partie de la famille.
Une fable un peu écologique.
Si le dĂ©but de lâhistoire est plutĂŽt bien menĂ©, on reste un peu sur notre faim. Les dĂ©veloppements amenĂ©s trouvent une fin un peu brutale. MĂȘme si le sens de lâouvrage prend son sens Ă sa fermeture, il y a, dans la narration, une impression que lâon partait vers ailleurs. Quâimporte, « Roi ours » possĂšde un univers, une ambiance, une personnalitĂ© qui transparaĂźt dĂšs les premiĂšres pages. Le sujet abordĂ© est original et, finalement, bien dĂ©veloppĂ©. Mais alors quâon imaginait en dĂ©but de livre une histoire complexe, on est plutĂŽt du cĂŽtĂ© de la fable. Pris ainsi, « Roi ours » remplit son contrat.
Pour mener son histoire, Mobidic maĂźtrise pleinement son dĂ©coupage. Aussi Ă lâaise dans les scĂšnes dâaction ou les scĂšnes intimistes, il alterne Ă©galement les pages de dialogue avec les pages muettes. Le tout avec autant de pertinence.
Le dessin est un gros point fort de lâalbum. Mobidic possĂšde un trait qui rappelle immanquablement le dessin animĂ©, tant par ses animaux que par sa façon de dessiner les humains. Et si quelques rares cases sont maladroites, lâensemble est assez remarquable. La beautĂ© des images saute aux yeux, les personnages sont expressifs et les cadrages sont parfaitement maĂźtrisĂ©s. Et que dire des couleurs, au diapason du trait ? Elles embellissent le dessin et renforcent les ambiances avec talent. On pourra cependant regretter un encrage et un lettrage un peu trop gros pour le format. Un livre au format comics aurait Ă©tĂ© certainement un meilleur choix pour l’Ă©dition. Un mauvais choix de l’Ă©diteur pour le coup.
Mobidic, pour son premier album, sâest occupĂ© de tout. Et si ce « Roi ours » possĂšde quelques imperfections, il reste un livre dâune vraie beautĂ©, dotĂ© dâun scĂ©nario original, sorte de fable fantastique et (un peu) Ă©cologique. Un auteur Ă suivre, tant sa maĂźtrise du sujet est Ă©vidente.
Note : 15/20
Titre : Prophet, T4 : De profundis
Scénariste : Mathieu Lauffray
Dessinateur : Mathieu Lauffray
Parution : Avril 2014
Neuf ans dâattente⊠Il a fallu attendre tout ce temps pour dĂ©couvrir enfin le dĂ©nouement de la tĂ©tralogie imaginĂ©e par Mathieu Lauffray intitulĂ©e « Prophet ». Le quatriĂšme et dernier Ă©pisode est apparu dans les rayons en avril dernier. Il rĂ©pond au doux nom de « De Profundis ». Je dois avouer que jâavais fait mon deuil de connaĂźtre un jour la fin du pĂ©riple vĂ©cu par Jack Stanton. CâĂ©tait donc avec plaisir que jâai dĂ©poussiĂ©rĂ© et dĂ©vorĂ© les trois premiers tomes afin de pouvoir savourer pleinement ce dernier acte en espĂ©rant y trouver les rĂ©ponses aux nombreuses questions qui accompagnent la saga depuis si longtempsâŠ
« Je suis Jack Stanton. Lâhomme qui a dĂ©truit le monde. Celui qui, peut-ĂȘtre, le sauveraâŠÂ » La quatriĂšme de couverture, avec ces mots, offre un programme pleine de mystĂšres⊠Ces quelques phrases sâinscrivent sous le regard sombre dâun monstre angoissant. La perspective de connaĂźtre enfin lâissue de cette sĂ©rie a attisĂ© sans mal ma curiositĂ©. Lâenthousiasme de savoir enfin oĂč tout cela menait se mĂȘlait Ă lâangoisse dâĂȘtre déçu par la conclusion de cette aventure.
Une des maniĂšres de percevoir cet album consiste Ă y voir la synthĂšse des trois premiers tomes. Mathieu Lauffray nous perd entre les Ă©poques de son histoire. A certains moments, nous errons dans le New York prĂ© apocalyptique. Puis Ă dâautres, nous nous retrouvons dans le dĂ©sastre qui accompagne Jack depuis les « évĂ©nements ». Cela dĂ©gage une atmosphĂšre unique Ă cette lecture. Le verre Ă moitiĂ© plein permet de savourer le sentiment dâĂȘtre au centre dâun ouragan dont lâamplitude ne cesse jamais dâaugmenter. Le tourbillon est rude et amĂšne le lecteur dans un trip assez intense. Tout cela est mis en valeur par le trait de lâauteur qui nâest plus Ă dĂ©couvrir.
Une intrigue qui a du mal Ă jouer son dernier acte
NĂ©anmoins, ce grand voyage peut ĂȘtre perçu du point de vue du verre Ă moitiĂ© vide. Le scĂ©nario est assez brouillon. Le fait de jouer avec la chronologie et la rĂ©alitĂ© nâest pas dĂ©nuĂ© de charmes. Mais ici, cela a tendance Ă perdre le lecteur. Lâeffort pour trouver une cohĂ©rence Ă lâensemble mâa parfois fait sortir de lâhistoire. Le cĂŽtĂ© psychĂ©dĂ©lique semble ĂȘtre lâarbre qui cache la forĂȘt dâune intrigue qui a du mal Ă jouer son dernier acte. Jâai Ă©tĂ© déçu par cette fin. Je la trouve Ă la fois facile et dĂ©cevante.
MalgrĂ© tout, le chemin qui mĂšne Ă cette issue nâest pas inintĂ©ressant. Le coup de crayon de Lauffray permet de passer outre certaines faiblesses scĂ©naristiques. Il offre des illustrations qui donnent le vertige. Ils arrivent Ă jouer avec les lieux, les angles de vues, les couleurs pour mettre le lecteur dans une permanente sensation dâĂ©quilibre instable. Le dessinateur semble sâĂ©panouir dans les dĂ©lires oniriques de la trame. La maestria de son style fait passer la confusion de la narration pour un choix artistique.
Mais la qualitĂ© esthĂ©tique des planches ne mâa pas empĂȘchĂ© de sortir déçu de ma lecture. « Tout ça pour ça » pourrait rĂ©sumer mes sentiments en analysant la sĂ©rie dans son ensemble. Les premiers tomes avaient posĂ© des jalons intĂ©ressants. En accumulant les pistes, les Ă©vĂ©nements et rebondissements, lâauteur attirait le lecteur dans un labyrinthe parfois effrayant. Cette construction nĂ©cessite une sortie Ă la hauteur des attentes suscitĂ©es. Ce nâest hĂ©las pas le cas et câest bien dommage. « Prophet » restera une saga Ă lâidentitĂ© certaine mais donc lâintrigue ne permettra dâoccuper une place marquante dans le neuviĂšme art de la derniĂšre dĂ©cennie.
Note : 9/20