Titre : Le TroisiÚme Testament, Julius, T2 : La révélation, 1/2
Scénariste : Alex Alice
Dessinateur : Thimothée Montaigne
Parution : Novembre 2012
Le dĂ©marrage du spin-off du « TroisiĂšme Testament », nommĂ© « Julius », mâavait Ă la fois plu et déçu. La comparaison avec la sĂ©rie initiale Ă©tait Ă son dĂ©savantage, mais la qualitĂ© Ă©tait quand bien mĂȘme au rendez-vous. Pour ce deuxiĂšme tome, intitulĂ© « La rĂ©vĂ©lation â 1/2 » (un diptyque dans une sĂ©rie ?), le dessinateur a dĂ©jĂ changĂ©, Robin Recht laissant la place Ă ThimothĂ©e Montaigne. Ce dernier avait officiĂ© dans une sĂ©rie clone du « TroisiĂšme Testament »  intitulĂ© « Le cinquiĂšme Ă©vangile » (qui au passage, change aussi de dessinateur). De plus, Xavier Dorison ne persiste dans cette sĂ©rie que comme initiateur du « concept original ». Bref, jâavoue que je nâĂ©tais pas trĂšs rassurĂ© quand jâai ouvert cette bande-dessinĂ©e.
La nouvelle sĂ©rie, censĂ©e pouvoir ĂȘtre lue sans connaĂźtre la sĂ©rie originale (ce que je dĂ©conseille fortement), prĂ©sente lâhistoire du Sar Ha Sarim, un nouveau messie pour les chrĂ©tiens, quelques dĂ©cennies seulement aprĂšs la venue du Christ. A cĂŽtĂ© de lui, Julius, un gĂ©nĂ©ral romain dĂ©chu qui le pousse Ă sâarmer et Ă repousser les Romains de JudĂ©e. HĂ©las pour lui, le Sar Ha Sarim est adepte de la non-violence et dĂ©cide de partir seul vers lâorient oĂč il sent un appel. MalgrĂ© tout, un petit groupe disparate de soldats et thĂ©ologiens lâaccompagnent. Quand Ă Julius, parfaitement athĂ©e, il nâest lĂ que pour pousser le nouveau messie Ă abandonner sa quĂȘte.
« Julius » reprend un peu le principe de la sĂ©rie. On voyage dans des lieux incroyables, soit par leur beautĂ© (Rome, Babylone), soit par leur terrifiante nature (dĂ©sert de seul, mine de soufre). Ainsi, les ambiances changent beaucoup. AprĂšs deux tomes, lâhistoire nâa pas encore rĂ©ellement avancĂ© et semble dĂ©marrer rĂ©ellement Ă la fin de ce deuxiĂšme opus oĂč le cĂŽtĂ© Ă©pique de la saga reprend ses droits.
Du mal Ă accrocher aux personnages.
Force est de constater que le suspense commence Ă se faire sentir. La Mort rĂŽde et lâApocalypse semble se prĂ©parer au bout du chemin. Je trouve assez fort que lâon soit pris autant par une forme de suspense alors que la fin est connue (pour ceux qui ont lu la sĂ©rie originelle bien sĂ»r). En cela, les auteurs font bien monter la pression.
MalgrĂ© toutes les qualitĂ©s du scĂ©nario, je garde un part de dĂ©ception que jâai du mal Ă Ă©carter. Je pense avoir du mal Ă accrocher aux personnages. Le messie reste un peu trop messie et Julius ne mâest absolument pas sympathique. Je pense que câest lĂ -dessus que jâachoppe vraiment dans cette sĂ©rie. On est trĂšs loin de Marbourg et Elisabeth, mĂȘme la relation entre les deux sâĂ©toffe dans ce tome.
Au niveau du dessin, le changement se ressent dĂšs les premiĂšres pages. ThimothĂ©e Montaigne a un trait plus Ă©pais que son prĂ©dĂ©cesseur. Le dessin est remarquablement rendu. Les personnages sont trĂšs expressifs et leur caractĂšre se lit sur leur visage. Et que dire des paysages ? Montaigne nous gratifie rĂ©guliĂšrement de grandes cases panoramiques splendides. Pour cela, le changement de dessinateur nâest pas du tout synonyme de baisse de qualitĂ©, mĂȘme si jâavoue regretter toujours ce genre dâĂ©vĂšnement. En tout cas, Montaigne avait dĂ©jĂ prouvĂ© dans « Le cinquiĂšme Ă©vangile » son talent, il le confirme ici.
Au final, cette « RĂ©vĂ©lation 1/2 » continue sur la lancĂ©e du premier tome. La fin relance le suspense et lâintĂ©rĂȘt. Si bien que lâon nâattend quâune chose : que cette rĂ©vĂ©lation nous arrive enfin dans les mains !